On pourrait presque parler de hold-up. Alors qu’à l’origine, cette semaine de reprise du cinéma ce mercredi devait profiter en priorité aux films sortis en octobre et dont la carrière a été brutalement interrompue, comme « Adieu les cons » ou « ADN », certaines nouveautés se présentent finalement dans les starting-blocks, tels « Slalom », « Falling » et… « Demon Slayer ». Ce dernier déboule même en champion de la semaine, avec quelque 430 copies sur tout le territoire.
« Demon » quoi ? Et dire qu’il y a encore trois semaines, personne n’avait entendu parler du film dans le milieu. Ce long-métrage, tiré d’un manga et de sa série animée, et dont le titre exact est « Demon Slayer – Kimetsu no Yaiba – Le film : le train de l’infini », jouit pourtant d’une énorme popularité auprès des 12-15 ans. Les pré-réservations pour le voir dans les salles dépassent désormais les 70 000 – un score qui se rapproche des pré-ventes pour les derniers « Star Wars » ! Pourquoi ? Parce qu’il fait désormais figure de plus grand succès de tous les temps au Japon, où il a pris la première place du box-office et séduit plus de 24 millions de spectateurs après sa sortie, en octobre 2020. Et parce que pour le public préadolescent, le manga d’origine et la série animée font partie des musts du genre.
« Demon Slayer » suit des chasseurs — trois enfants, un jeune homme à la tête de sanglier, et un « pilier » de l’ordre des tueurs de démons — qui vont traquer des créatures maléfiques prêtes à dévorer les 200 voyageurs d’un train. Mais deux démons, dont l’un manipule les rêves de ceux qui le traquent, vont leur opposer une résistance farouche… Très codé, plutôt bruyant, doté d’un graphisme classique, le film enchaîne les combats assez violents. Il est classé « tout public avec avertissement », ce qui ne devrait pas gêner ses jeunes fans, malgré un passage limite sur des rêves de suicide à répétition
La phrase « même en rêve, cela demande du courage de se suicider », pas choquante dans la culture japonaise, aurait peut-être nécessité chez nous un message du genre de ceux que l’on peut voir avant certains programmes sur Netflix. Pour le reste du scénario et de la mise en images tapageuse, on déconseille aux adultes de s’y risquer, sous peine d’être totalement largués…
Comment se fait-il que « Demon Slayer » soit apparu presque comme par enchantement sur les tablettes des programmateurs cinéma en si peu de temps ? Le film ne répond pas aux canons habituels de la distribution de longs-métrages en France. C’est le réseau français CGR – deuxième circuit de France avec 73 cinémas et 450 salles – très implanté en province mais aussi en région parisienne, qui distribue le film via sa filiale CGR Events. Cette dernière, spécialisée dans les événements au cinéma comme les concerts en salles dans son réseau, avait déjà distribué des mangas et des films jeunesse, mais jamais sur une combinaison de salles aussi importante.
Pour faire connaître le film dans un délai aussi court, qui ne permettait pas d’imprimer des affiches, CGR Events a misé sur une campagne de promotion digitale, et de la communication sur les réseaux sociaux. Avec un succès incontestable, compte tenu du nombre impressionnant de pré-réservations effectuées en si peu de temps. Reste un dernier exploit à accomplir pour « Demon Slayer » : être le film le plus vu de cette semaine de reprise, ce qui semble largement à sa portée…
LA NOTE DE LA RÉDACTION : 2,5/5
«Demon Slayer – Kimetsu no Yaiba – Le film : le train de l’infini», film d’animation japonais de Haruo Sotozaki. 1h57. Dès 12 ans.
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