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Depuis dimanche dernier, dans le match qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les deux candidats s’écharpent sur la question européenne. Si Emmanuel Macron veut une Union européenne plus forte, plus souveraine, Marine Le Pen, après avoir abandonné l’idée d’en sortir, promeut désormais de son côté “l’Europe des Nations”. Mais qu’est-ce que cela implique ? Europe 1 revient sur les six points essentiels pour comprendre.

Marine Le Pen veut que le droit national prime sur le droit européen. Elle l’a expliqué lors de sa conférence de presse sur sa politique étrangère en ces mots : “si des règles européennes s’opposent à la constitution, elles n’ont pas vocation à s’appliquer dans le droit français”. Dans la vision Mariniste, l’intérêt est avant tout de retrouver une souveraineté législative sur des points très précis, comme la gestion des flux migratoires.

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Mais aussi de contrer la Commission européenne, qui selon elle, s’arroge des compétences imprévues par les traités. Une position notamment prônée par la Pologne, une procédure d’infraction a d’ailleurs été lancée par Bruxelles contre Varsovie à la suite d’arrêts du Tribunal constitutionnel polonais contestant la primauté du droit européen.

Aucun sur le papier. Dans le projet actuel, Marine Le Pen ne veut pas de changements des institutions de l’Union européenne. Mais la candidate veut changer son fonctionnement, et dans son viseur se trouve, là encore, la Commission. Selon l’une des éminences grises de la campagne, l’objectif “c’est de reprendre la main sur l’agenda de la Commission” pour que “l’Europe revienne à sa mission, une aide pour les États plutôt qu’une contrainte”.
Pour cela, le RN voit le droit comme un rapport de force, qu’ils veulent instaurer avec Bruxelles, et comptent bien revenir à une position Gaulliste, résumée par un proche par une phrase : “si je ne suis pas d’accord, il ne se passe rien”.

Si Marine Le Pen assume vouloir voir les compétences de la Commission restreintes, elle n’envisage cependant pas d’arrêter la coopération entre États. C’est d’ailleurs le cœur de son Europe des Nations. Lors de sa conférence de presse sur sa politique diplomatique, elle a déclaré vouloir de nouvelles coopérations industrielles notamment sur les modèles d’Airbus ou d’Ariane, et pourquoi pas dans d’autres secteurs, citant un “commissariat européen à la mer”.
Si Marine Le Pen a longtemps défendu la sortie de Schengen, ce n’est plus le cas. Signe du changement fort de ligne, un conseiller glissait “vouloir sortir de Schengen, c’est de la posture pour des gens qui ne veulent pas gouverner”. Si Marine Le Pen veut toujours le rétablissement des frontières, elle veut utiliser les mécanismes qu’offrent les textes de Schengen, notamment le retour temporaire des contrôles aux frontières intérieures, avant de négocier un nouveau traité.

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Dans ce nouvel accord, Marine Le Pen veut mettre fin à la libre circulation des étrangers extra-communautaires, l’instauration de contrôles là où c’est possible (aéroports, gares…), et des contrôles aléatoires sur les autres lieux de passages (sur les routes par exemple). Pour les transfrontaliers, le RN prévoit des mesures spécifiques pour simplifier les aller-retour.
C’est une des dernières passe d’armes entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le président-candidat a pointé du doigt sa proposition de baisse de la contribution française au budget de l’Union : “Marine Le Pen ne veut pas payer la facture du club, et veut changer les règles du club toute seule. Elle veut quitter l’Europe mais n’ose plus le dire”.
La candidate propose en effet cinq milliards d’euros de baisse de ladite contribution. Selon l’équipe de Marine Le Pen, cela se ferait par de la négociation, comme les Pays-Bas l’ont fait précédemment. Ils avaient réussi à obtenir un large rabais, divisant par trois leur contribution nette.
Plus question pour Marine Le Pen de quitter la monnaie unique. Selon son équipe, ce qui a motivé ce choix est une inflexion de la Banque centrale européenne elle-même, notamment par le rachat de titres de dette publique, ou encore la prise en compte de la parité euro-dollars. Mais le RN pousse désormais pour que la BCE finance directement les investissements des États, et qu’elle inclut dans ses objectifs la croissance économique et la réduction du chômage.

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