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Le tribunal correctionnel de Saint-Étienne (Loire) a requis des peines de prison ferme et des interdictions de stade à l’encontre de 11 supporters de l’AS Saint-Étienne jugés pour des violences et dégradations le 29 mai lors d’un match de barrage face à l’AJ Auxerre au stade Geoffroy-Guichard.
Onze supporters de l’ASSE, âgés de 21 à 34 ans, ont été jugés mercredi devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne (Loire). Le procureur a requis des interdictions de stade et même de la prison ferme pour l’un des prévenus. Ces hommes âgés de 21 à 34 ans sont poursuivis pour les violences commises lors du match de barrage face à l’AJ Auxerre au stade Geoffroy-Guichard le 29 mai. La pelouse avait été envahie après la défaite des Verts, synonyme de descente en Ligue 1 . Des fumigènes et des projectiles avaient été lancés dans les tribunes et le bilan lourd : 41 blessés légers et environ 500.000 euros de dégâts. Dans cette affaire, l’AS Saint-Étienne, Saint-Etienne Métropole et la Ligue de Foot Professionnelle se sont constituées parties civiles. 
Dans le détail, le substitut du procureur de la République de Saint-Étienne a requis une peine de 10 mois de prison avec sursis et 4 ans d’interdiction de stade pour l’un d’eux. Pour un autre, une peine de 4 mois avec sursis et 2 ans d’interdiction de stade. La peine la plus lourde requise est pour un membre des Green Angels : 12 mois de prison dont 4 avec sursis, et obligation de soins et interdiction de stade pendant 5 ans. Le jugement a été mis en délibéré au mercredi 23 novembre.
17h48. Merci d’avoir suivi ce direct. L’audience se termine, le jugement est mis en délibéré. La décision du tribunal correctionnel sera rendue le mercredi 23 novembre.
17h39. Les prévenus n’ont rien ajouté. Aucun des onze hommes mis en cause n’a souhaité ajouter d’élément ou de précisions après les plaidoiries de la défense.
17h12. Les actes des supporters des Verts ont-ils écorné l’image de Saint-Étienne ? “S’agissant de nuire à l’image de la ville, je pense que l’actualité récente est bien plus préjudiciable que ce que l’on reproche à mes clients. Il faut savoir raison garder”, précise Solange Viallard-Valezy, avocate de certains prévenus. “Pour ce qui est du responsable des Magic Fans, rappelons qu’il conteste les faits qu’on lui reproche. Certes, il se cache derrière son drapeau, mais je ne le vois pas jeter de projectile. Nous sommes dans les supputations. Le responsable des Magic Fans se retrouve embarqué dans cette histoire, simplement parce qu’il est responsable du groupe. Quelle hypocrisie ! Pouvait-il rester immobile dans sa tribune ou devait-il descendre pour discuter? Je demande sa relaxe”, plaide son avocate.
“Je crains une justice qui n’a pour objectif que de faire des exemples.”
16h58. La justice va-t-elle faire des exemples ? “Dans cette affaire, je suis choquée par le traitement réservé aux prévenus. Les faits reprochés sont individuels. Pourquoi aller les cueillir à leur domicile à 6 heures le matin, en même temps ? Une audition libre aurait suffi pour des faits limités”, s’indigne Laure Salomon, l’avocate de certains prévenus. “Ce ne sont pas des critères de gravité qui amènent ces onze prévenus devant vous. Je crains une justice qui n’a pour objectif que de faire des exemples. La façon de faire de la justice est préjudiciable pour tous”, martèle l’avocate de certains prévenus.
16h31. Des prévenus ont-ils eu une prise de conscience après les faits ? “Il faut ramener ce dossier à sa juste valeur, mais sans légitimer les faits. Avec cette surexposition médiatique, ces jeunes gens ont l’impression d’être jugés avant de pouvoir s’exprimer. Il n’y a jamais eu d’incidents avec eux lors de l’enquête. Ces incidents, pour moi, ont aussi amené à une prise de conscience. J’en veux pour preuve le comportement des supporters à l’issue du dernier match contre Rodez lorsqu’ils ont quitté pacifiquement le stade. (…) Je ne ferai pas d’observations sur les interdictions de stade que vous prononceriez, mais des peines de prison avec sursis, notamment pour un jet de bouteille d’eau quasi vide, ne sont pas nécessaires. Il faut un jugement serein. 
“Des peines de prison avec sursis, notamment pour un jet de bouteille d’eau quasi vide, ne sont pas nécessaires.”
16h20. Pas d’organisation en amont mais un effet de groupe. “L’effet de groupe de ce soir-là fait que des individus adoptent des comportements transgressifs que, seuls, ils n’auraient pas eu. L’effet de groupe influe sur la prise de décision. (…) Je suis gêné quand on évoque des groupes de supporters car il y a toujours une impression négative. Ce groupe, ce n’est pas que du négatif, mais aussi une seconde, une première famille pour générer du sportif, et c’est le cas à Saint-Étienne. Oui, les instants que vous devez juger sont négatifs, mais le positif que génèrent ces groupes de supporters doivent aussi être pris en compte. (…) Pour moi, il y a de l’hypocrisie autour de l’utilisation des fumigènes et il faut aller au-delà. Tous les diffuseurs vendent le football français avec des images de nuages rouges dans les stades. Il faut que chaque acteur en tienne compte sans hypocrisie.”
16h16. L’audience reprend avec les avocats de la défense. “Dans ce dossier, le caractère organisé de l’envahissement de terrain, le mot d’ordre de ces événements n’est pas caractérisé”, démarre Laurent Verilhac, avocat de cinq des onze prévenus. “L’origine des fumigènes, leur entrée dans le stade, nous ne l’avons pas, les prévenus présents ici ne la connaissent pas. Les onze prévenus présents ne peuvent pas être condamnés pour cela. Il faut différencier action de groupe et effet de groupe.”
15h56. L’audience est suspendue un quart d’heure. 
15h52. “Des réquisitions cohérentes”. De le prison ferme a été requise par le procureur de la République à l’encontre de supporters de l’AS Saint-Étienne : 4 mois avec sursis jusqu’à 8 mois ferme en fonction de l’implication des différents prévenus, ce qui convient à Olivier Martin, avocat de l’AS Saint-Étienne. “Il y a un très grand décalage entre la violence ressentie des faits qui sont à juger et la personnalité des individus prises individuellement.”
🔴 15h48. Jusqu’à huit mois de prison ferme requis par le procureur. Le Ministère Public requiert la condamnation des 11 prévenus pour l’ensemble des faits qui leur sont reprochés, avec des peines “en conséquence“. “Oui, les prévenus doivent être condamnés, avec des interdictions de stade, mais non, il ne faut pas faire d’eux des exemples“, affirme le Procureur de la République. À l’encontre du responsable des Magic Fans, le Ministère public requiert une peine de 10 mois de prison avec sursis et 4 ans d’interdiction de stade. À l’encontre du trésorier des Magic Fans, le Ministère public requiert une peine de 4 mois avec sursis et 2 ans d’interdiction de stade. La peine la plus lourde requise par le Ministère public est pour un membre des Green Angels : 12 mois de prison dont 4 avec sursis, obligation de soins et interdiction de stade pendant 5 ans.
“Des footballeurs ont pris des coups, ont été bousculés. Malheureusement, aucun n’a porté plainte dans ce dossier.”
15h01. Le réquisitoire. Le procureur de la République ne croit pas à la thèse des prévenus qui, comme ils le disent pour la plupart, auraient trouvé des fumigènes par terre, à Geoffroy-Guichard, par hasard. “Des prévenus qui comme ils le disent pour la plupart, auraient trouvé des fumigènes par terre, dans Geoffroy-Guichard, par hasard”, il n’y croit pas. Selon moi, le silence pendant la séance de tirs au but n’était pas lié au suspense, mais à la préparation de ces agissements“, ajoute-t-il. Le procureur insiste sur la présence de nombreuses familles ce jour-là dans le stade. “Ce ne sont pas que des VIP que l’on a visé, il faut en avoir conscience. Les 11 prévenus étaient tous dans la première vague qui a pénétré sur la pelouse. Nous n’étions pas dans un coup de folie, mais dans des actes de délinquance“, ajoute le procureur. “Le bilan matériel n’est rien face au bilan moral de ces agissements, notamment pour la ville de Saint-Étienne, son attractivité, son image à l’échelle du pays. Un lourd bilan. Des footballeurs ont pris des coups, ont été bousculés. Malheureusement, aucun n’a porté plainte dans ce dossier. Les conséquences auraient pu être bien plus lourdes. Et que dire des stadiers, en première ligne lors des incidents, mal payés. Comment l’ASSE va pouvoir en convaincre pour venir travailler dans son stade ? Le club peine aujourd’hui à en trouver, il n’y en avait que 300 sur 400 face à Rodez en Coupe de France“, dit le procureur qui reconnaît “o_ui, nous n’avons pas interpellé tout le monde, tous les individus que nous voulions avoir. Mais aujourd’hui, avec ces 11 prévenus, nous nous concentrons sur la première vague, la plus violente._”
14h41. Place à la plaidoirie de l’avocat de la Ligue de Football Professionnel, également partie civile dans ce dossier. “La LFP constate que le football a besoin de la passion dont les prévenus ont fait état aujourd’hui, mais constate aussi l’arrivée d’une violence organisée dans les tribunes depuis la fin du confinement”, dit l’avocat de la LFP. “Ce qui m’interpelle, ce sont les stadiers pris à partie et qui ne déposent pas plainte, par peur de représailles, par peur de l’effet de groupe et d’individus qui impressionnent. L’image que renvoie le foot professionnel français aujourd’hui, c’est que nous ne sommes plus en sécurité dans un stade. La LFP ne le veut pas“. L’avocat veut que les prévenus ne puissent plus assister à un match. “Les individus présents aujourd’hui au Tribunal doivent être interdits de stade, avec des obligations de pointer au commissariat”. La LFP réclame un euro de dommages et intérêt et 800 euros à chacun des prévenus.
14h15. Maître Olivier Martin, représentant de l’AS Saint-Étienne, plaide en premier. “C’est un exercice assez difficile pour l’ASSE de se constituer partie civile face à des hommes qui clament depuis ce matin leur passion et leur amour pour ce club”, démarre l’avocat. C’est “un sentiment étrange de décalage entre la violence caractérisée de ce soir-là, cette insurrection, presque cette guerre, et puis ces individus, pratiquement bien sous tout rapport, face à nous aujourd’hui. Cela laisse perplexe. Deux débuts d’explication à cette interrogation selon moi : des individus qui, par un cheminement intellectuel, se sont appropriés l’ASSE. (Mais l’ASSE n’appartient pas à ses supporters. Qu’eux et l’ASSE aient des moments collectifs, oui, mais pas plus). La deuxième explication est plus poétique : l’effet de bande. Individuellement, chacun des prévenus n’aurait jamais fait ça“, ajoute l’avocat de l’ASSE. “La position du club est très claire : il n’y a ni complicité bienveillante ni indulgence par rapport à ces évènements. Quand la ligne rouge est passée, ces supporters deviennent délinquants. L’amour pour l’ASSE alors disparait, il faut des sanctions“, dit l’avocat de l’ASSE. “Notre constitution de partie civile est justifiée : nous sommes, club organisateur de ce match, une victime de ces agissements. (…) L’intérêt de cette procédure, pour moi, est d’éclairer sur des faits qui ne sont pas un mal stéphanois, mais plus global, dans d’autres français. Nous n’avons pas le monopole de la violence à Saint-Etienne“, conclut l’avocat de l’ASSE. “Je ne souhaite qu’une seule chose, que la passion sincère de ces supporters soit mise au service du club, et non pas pour des éléments contestataires“. L’ASSE réclame un euro symbolique à chacun des prévenus.
14h14. Les avocats entament leurs interrogatoires. Le dernier prévenu se rassoit, la parole est maintenant aux parties civiles. L’avocat de l’AS Saint-Étienne (le club s’est porté partie civile, ndlr) prend la parole en premier. 
👤 14h09. Voici le onzième et dernier prévenu, “je suis un autre homme quand je supporte l’ASSE”. Il est maçon également, membre des Green Angels et déjà condamné par le passé à une interdiction de stade. Il est poursuivi pour avoir pénétré sur la pelouse et pour un jet de fumigène vers l’entrée des joueurs. “Si l’ASSE avait gagné, j’aurais pu allumer mon fumigène pour le maintien. Là, on est rentrés sur le terrain et j’ai bêtement suivi la foule. Je suis un autre homme quand je supporte l’ASSE, alors que je ne fais pas de bruit en temps normal. Je regrette”, avoue le dernier prévenu.
👤 14h02. Place au dixième prévenu. À la barre, il se présente comme maçon. Il a déjà condamné par le passé pour des incidents dans des stades. Il est poursuivi pour le jet d’une bouteille d’eau sur les CRS (“presque vide”, précise-t-il) et pour s’être introduit sur la pelouse. “Pourquoi cette bouteille d’eau sur les CRS ?”, demande la présidente. “Je n’ai rien contre les forces de l’ordre, je voulais jeter ma bouteille vers les tribunes, jamais vers eux”, précise l’homme. “C’est honteux ce qu’il s’est passé, ça aurait pu être grave”, ajoute-t-il.
“Tout le monde était frustré, mais il n’y avait pas de préméditation.”
👤 13h55. Un neuvième prévenu dépose à la barre. Il est chauffeur-livreur, ancien membre des Magic Fans, ce groupe des supporters des Verts. Il a déjà condamné par le passé pour conduite sans permis et violences dans un stade. Lui est poursuivi pour jets de projectile, détention de fumigène et des violences avec un bâton. En situation conflictuelle avec son ex-compagne, il assure avoir trop bu (“cinq ou six bières”) le jour du match et ne pas avoir été dans son état normal. Le bâton ? “On me l’a donné“, assure-t-il. “Tout le monde était frustré, mais il n’y avait pas de préméditation.”
👤 13h47. Un huitième prévenu est appelé à la barre du tribunal correctionnel. Ce chauffeur-routier, sans casier judiciaire, est poursuivi pour des violences sur un gendarme et  pour un jet d’un fumigène vers la tribune présidentielle. “Comme mes collègues précédents, la descente en Ligue 2 m’a fait perdre pied. J’ai fais des choses que je ne devais pas faire“, explique ce membre des Magic Fans, qui reconnaît avoir emmené avec lui au stade un fumigène, et ne pas l’avoir trouvé. “Sur le moment, je ne voulais pas blesser de gens, mais en revoyant les images, je me dis que cela aurait pu être plus grave“. Il a également lancé des cailloux sur les CRS. “Deux ou trois”, selon lui.
13h46. L’audience reprend. 
12h26. L’audience est suspendue pour la mi-journée. Stéphanie Perrin, la présidente du tribunal vient d’ordonner une suspension d’audience. Le procès doit reprendre à 13h30. Quatre supporters de l’AS Saint-Étienne doivent encore venir à la barre.
“À vous entendre, c’est incroyable tous ces fumigènes qui poussent au pied de Geoffroy-Guichard.”
👤 12h18. Le septième prévenu arrive à la barre du tribunal correctionnel. Il est membre important des Green Il assure “s’être rendu compte de la gravité des incidents en regardant les vidéos, avec le recul, que cela aurait pu mal se passer“. Lui est poursuivi pour le jet de fumigènes vers la tribune présidentielle. “J’ai lancé ces fumigènes vers la tribune à cause de la frustration, de la colère, dans un mélange d’incohérence.” Lui aussi assure les avoir trouvés “au sol, en bas des tribunes”. “À vous entendre, c’est incroyable tous ces fumigènes qui poussent au pied de Geoffroy-Guichard. Il n’y a visiblement pas que de la pelouse”, rétorque avec ironie la présidente du tribunal.
👤 12h04. Un sixième prévenu est interrogé par le tribunal. Cette fois, c’est le trésorier des Magic Fans, il est poursuivi pour détention et jets de projectile et entrée sur la pelouse. Il assure avoir lancé un fumigène (trouvé au sol) vers la tribune présidentielle mais sans viser des gens, juste pour montrer son mécontentement.
👤 11h46. Un cinquième prévenu à la barre. Il est membre du même groupe de supporters, les Magic Fans, le groupe des supporters ultras. Il est gérant d’entreprise et père d’un garçon âgé de trois ans. Il est poursuivi pour son entrée sur la pelouse et jets de fumigène vers les tribunes. Il assure avoir trouvé ce fumigène au sol et ne pas avoir réfléchi à son geste. Il exprime ses regrets.
11h38. Le président du groupe de supporters a-t-il une responsabilité morale ? “En tant que responsable des Magic Fans, prenez-vous une part de responsabilité morale dans ces incidents ?”, demande le procureur. “Non, nous ne sommes pas les papas et les responsables de tous les supporters. Le groupe n’a rien à voir avec ces agissements.” Le responsable des Magic Fans retourne s’asseoir. 
“Je ne pensais pas que la situation pouvait dégénérer ainsi.”
11h34. “Rien d’autre n’était prévu par le groupe”. “N’est-ce pas contradictoire de se dire supporter et d’agir de la sorte quand cela ne va pas ? Réagissez-vous pareil quand vous êtes déçu dans la vie”, demande le tribunal au responsable des Magic Fans. “Pas grand-chose ne me déplaît“, raconte le quatrième prévenu à la barre. “Vous avez de la chance”, rétorque la présidente. “Je ne pensais pas que la situation pouvait dégénérer ainsi”, ajoute-t-il. Pour éloigner l’idée de violences préméditées ou organisées, l’homme à la barre ajoute : “Nous n’avions prévu qu’une seule animation ce soir-là, en début de rencontre. Rien d’autre n’était prévu par le groupe.”
11h22. Un pompier à la barre, il avoue avoir autorisé l’entrée de fumigènes ce soir-là. Le tribunal interroge le responsable des Magic Fans sur le danger des engins pyrotechniques, de leur usage, lui qui dans la vie est pompier. Le prévenu répond que ce qu’il s’est passé au stade ce soir-là “pouvait être dangereux”. Bien qu’il assure ne plus avoir touché personnellement à des fumigènes depuis plusieurs années, l’homme avoue avoir autorisé son groupe à en entrer dans le stade ce soir-là. Il plaide aussi “l’excès de passion des supporters face à la descente”
“Je ne voulais plus voir la séance de tirs au but et la descente du club.”
📺 11h14. Une nouvelle vidéo est diffusée durant l’audience. On y voit le responsable des Magic Fans, un groupe de supporters des Verts, dans le Kop Nord (voir plan du stade plus bas dans cet article) juste avant les incidents. Un drapeau est déployé près de lui, il se retrouve en dessous. “Pour dissimuler quelque chose ? Un besoin d’intimité ?”, demande le tribunal. “Je ne faisais pas grand chose“, commente-t-il. “Pourquoi alors rester si longtemps sous ce drapeau ?”, demande la présidente Stéphanie Perrin au responsable des Magic Fans. “Je ne voulais plus voir la séance de tirs au but et la descente du club”, assure-t-il. Questionné sur un possible changement de tenue juste avant les incidents sous ce drapeau déployé dans le Kop Nord, le responsable des Magic Fans nie s’être changé.
👤 11h05. Un quatrième prévenu à la barre. Il est présenté comme le responsable des Magic Fans. Poursuivi pour jet de projectile, détention de fusée et d’artifice et entrée sur la pelouse. Il reconnaît être entré sur la pelouse mais nie les autres faits pour lesquels il est poursuivi.
11h03. “Un excès de passion”. “Des contrariétés, on en a dans la vie, alors pourquoi avoir fait ça ?”, demande la juge. “Un excès de passion, j’espère le maintien et la colère m’envahit. Je ne suis pas quelqu’un de violent dans la vie”, plaide ce prévenu à la barre.
👤 10h52. Un troisième prévenu arrive à la barre. Visage dissimulé lors des incidents, les enquêteurs l’ont identifié via d’autres effets personnels qu’il portait le soir des faits. Supporter depuis toujours, actif chez les Magic Fans -un groupe de supporters de l’AS Saint-Étienne- pendant une dizaine d’années, celui-ci est commercial, âgé de 32 ans, sans casier judiciaire, poursuivi pour des jets de projectiles (briquet et pièces de monnaie). Il plaide aussi “le moment de folie” et “avoir suivi la foule”.
10h48. Une cagoule sur la tête et des doigts d’honneur. “Pourquoi être déjà cagoulé quand vous descendez de votre tribune pour fêter un éventuel maintien, comme vous dites ? Vous saviez donc qu’il y avait des fumigènes dans le sac ?”, demande l’avocat de la LFP. “C’est votre conclusion”, répond le deuxième prévenu. Une photo saisie dans le téléphone du prévenu est diffusée. À la mi-temps du match, il s’est photographié cagoulé, avec deux autres personnes, adressant des doigts d’honneur. “Pourquoi ce geste ?” demande le procureur. “C’est un selfie adressé à mon téléphone”, répond le prévenu.
“C’est un excès de passion très bête, un excès de déception que je vais payer cher, je le sais.”
👤 10h34. Un deuxième prévenu à la barre. Lui est membre des Green avec d’anciennes responsabilités au sein du groupe. Il reconnaît s’être introduit sur la pelouse, visage dissimulé, et avoir lancé un fumigène vers la tribune Henri-Point. “Pourquoi avoir quitté le haut de votre tribune en courant, en pleine séance de tirs au but, à la tête d’un groupe de plusieurs personnes et avec un sac ?” demande la présidente. “Je ne savais pas ce que contenait ce sac, peut-être des fumigènes pour fêter la victoire…”, dit le prévenu. “C’est un excès de passion très bête, un excès de déception que je vais payer cher, je le sais. J’ai perdu la raison, je ne devais pas faire ça et je le regrette”, explique le deuxième prévenu, un homme de 27 ans.
10h30. Il a changé. Depuis les incidents, Lucas, le premier prévenu à la barre ce mercredi matin, assure que les soins qu’il suit l’ont fait réfléchir, qu’il avait un problème quelque part et qu’il devait changer.
10h27. S’en prendre à l’AS Saint-Étienne. “Si le stadiers ne sont pas vos ennemis, pourquoi s’en prendre à eux ?”, demande l’avocat de la Ligue de football professionnel (LFP) à Lucas. “Je ne voulais pas m’en prendre à eux, mais à l’ASSE”, assure-t-il.
“Auriez-vous aimé que votre fils de quatre ans se trouve ce soir-là ?”
10h21. “On dirait que vous êtes un boxeur”. Le tribunal montre les images du premier prévenu s’en prenant à un stadier sur le parvis de la tribune présidentielle. “On dirait que vous êtes un boxeur, mais bon, on voit aussi que vous perdez face au stadier”, lui assène la présidente. “Vous qui faites partie des Green, avez-vous été surpris par ces incidents ?” Pas de réponse de la part de Lucas. “Auriez-vous aimé que votre fils de quatre ans se trouve ce soir-là ?” “Non”, répond-il.
10h14. Les violences ont-elles été commises sur fond d’alcool ? C’est ce que cherche à savoir le tribunal. “Aviez-vous bu avant la rencontre ?”, demande la présidente au premier prévenu. “Quatre ou cinq bières, mais je me sentais dans mon état normal.” On visionne alors durant l’audience les images vidéo de sa traversée du terrain avec une barrière dans les mains. “Vous êtes père de famille, responsable d’exploitation dans une entreprise de transport du secteur stéphanois, parfaitement inséré socialement. Comment peut-on en arriver là ?”, se demande la présidente du tribunal. Depuis les incidents, l’homme qui se présente à la barre ce mercredi matin doit répondre d’une obligation de soins qui “lui fait du bien par rapport aux stades”, assure-t-il.
“Ma tête a vrillé et oui, j’ai commis des actes répréhensibles.”
👤 10h08. Un premier prévenu est appelé à la barre. Lucas est âgé d’une trentaine d’années. Il est poursuivi pour violences et dégradations. Il nie les violences, expliquant “un coup de folie”, un “ras-le-bol avec la descente des Verts”. “Ma tête a vrillé et oui, j’ai commis des actes répréhensibles.” “Pourquoi avez-vous pris une barrière, traversé en courant tout le terrain avec cette barrière depuis la tribune Henri-Point ?”, demande Stéphanie Perrin. Il répond : “elle était là, et oui, je voulais la jeter vers la tribune présidentielle pour montrer mon mécontentement.” Le présidente continue : “Pourquoi être sorti du stade et avoir voulu à nouveau y entrer en vous en prenant à des stadiers ? Ce sont des violences, ça, selon vous ?” Le premier prévenu le reconnaît d’un mot : “oui, le coup de folie a dépassé les limites”. Lucas est à la barre, avec mouvements de jambes trahissant du stress. “J’avais déjà eu des problèmes dans des stades, des soucis avec les forces de l’ordre et oui, j’ai des problèmes avec ça.”
10h00. “Avez-vous l’impression, en tant que fonctionnaire de police, d’être un ennemi des supporters”. C’est la question que pose l’un des avocats des prévenus. “Non”, répond l’enquêteur stéphanois en charge du dossier, qui part s’asseoir à côté des prévenus.
9h55. Identifiés grâce à leur tenue vestimentaire. Les suspects seront finalement identifiés grâce à leurs vêtements le soir du match et “à cause de leurs tatouages”, dit l’enquêteur à la barre. Des individus ont été vus aussi (des supporters des Magic Fans ou des Green) en train de prendre des fumigènes cachés dans des sacs juste avant les incidents.
9h48. Un enquêteur à la barre, retour sur les longues investigations. Après la diffusion des vidéos, un plan détaillé du stade est affiché . L’enquêteur en charge du dossier est appelé comme témoin. Il arrive dans la salle, se place debout au milieu des onze prévenus, il décline son identité et démarre l’énumération des faits. L’enquêteur décrypte le début de ses investigations : début le lendemain du match, des objets ont été saisis dans le stade, certaines recherches d’ADN sont toujours sans résultat aujourd’hui. De nombreuses caméras ont été analysées, et ce sont grâce à ces images que des suspects sont identifiés.
📺 9h34. Des images de la soirée diffusées durant l’audience. Devant les onze prévenus, le Tribunal commence par rediffuser les images de l’envahissement de terrain face à Auxerre. Ils regardent, stoïques. Plusieurs vidéos sont diffusées, sous différents angles, pour “se remettre dans le contexte”, dit la présidente. Tout est sonorisé, on entend donc les projectiles et des cris. Silence dans la salle.
9h24. Une dizaine de journalistes. Pour ce rendez-vous judiciaire avec les onze supporters de l’AS Saint-Étienne, une dizaine de journalistes sont présents, une trentaine de personnes sont également là dans la salle. L’audience est publique et doit durer toute la journée. Ce procès s’annonce très médiatique voire “décisive pour le monde du football” selon Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports.
🔴 9h15. Début de l’audience au tribunal de Saint-Étienne. Onze supporters de l’AS Saint-Étienne sont jugés pour les violences et les dégradations lors du match contre Auxerre le 29 mai 2022 au stade Geoffroy-Guichard. Les onze prévenus sont tous présents, assis sur une chaise, face à la présidente. Stéphanie Perrin énumère les faits reprochés à chacun des prévenus qui, un par un, se lèvent pour les entendre. La présidente leur rappelle leur droit à garder le silence tout au long de l’audience.
8h45. Qui sont les prévenus à la barre du tribunal correctionnel ? Ce sont onze hommes âgés de 21 à 34 ans. Ils sont présentés comme des hommes insérés professionnellement et socialement. Il y a des membres des Magic Fans, un membre important des Green, représentant de l’association nationale des supporters. On retrouve aussi un supporter originaire de Roche-la-Molière. En 2014, lors d’un déplacement de l’AS Saint-Étienne pour affronter le Dynamo Kiev , il s’était fait tabasser avait été soigné une semaine à l’hôpital en Ukraine. Il avait pu rentrer à bord d’un avion médicalisé affrété spécialement par l’ASSE. 
8h40. Le rappel des faits reprochés. Six supportes des Verts sont poursuivis pour avoir pénétré sur la pelouse, pour avoir possédé et lancé des fumigènes, des projectiles vers les tribunes. Cinq autres sont poursuivis également pour ces faits-là mais aussi pour des faits de violences sur des stadiers ou des gendarmes, parfois avec l’usage ou la menace d’une arme. Cinq autres supporters seront jugés en janvier 2023.
8h37. Pas de commando, pas de préméditation. Dans cette affaire, un autre avocat, Laurent Verilhac, défend cinq des onze prévenus. Il refuse que cette audience soit celle d’un commando, qui pour lui n’existe pas, ni celle des supporters de l’AS Saint-Étienne dans leur ensemble.
“On ne peut pas faire un procès des supporters en général.”
8h30. Un avocat de deux prévenus craint la médiatisation de ce procès. Dans cette affaire, Frank-Olivier Lachaud est l’avocat de deux des onze prévenus. Il craint que la lumière faite à ce procès ne porte préjudice à ses clients, des “monsieur tout-le-monde”, dit-il, “loin d’être des délinquants dans la vie de tous les jours”.
8h25. Le 23 juin, les sanctions sont tombées. La commission de discipline de la LFP a sanctionné lourdement l’AS Saint-Étienne après les débordements le soir de de la relégation le 29 mai : le club a écopé de trois points de pénalité et de quatre matchs à huis clos . Dans un communiqué, le club avait alors expliqué qu’il ne ferait pas appel de cette décision. “Le club en appelle à la responsabilité de chacun afin que ces actes inqualifiables ne se reproduisent plus jamais à Geoffroy-Guichard.” Ces sanctions collectives n’étaient “absolument pas” justifiées selon le président de l’Union des supporters stéphanois, Jean-Guy Riou .
8h18. Il a fallu des heures de visionnage pour identifier et interpeller les suspects, l’enjeu pour la police était de “vraiment individualiser les actes“. Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) dans la Loire est revenu en détails sur France Bleu sur l’enquête qui a été menée par ses services : 240 caméras de vidéosurveillance ont été utilisées. “Le travail a commencé dès le lendemain de la rencontre, le 30 mai”, explique Cédric Esson. “Et donc ce travail a pris beaucoup de temps, car on voulait vraiment individualiser les actes qui ont été commis ce soir-là pour ne pas se tromper, quatre mois en sécurité publique, c’est une très longue enquête”, précise le DDSP. “On sait très bien que le milieu ultra dénonce des sanctions collectives à chaque fois, les arrêtés d’interdiction de tribune, des huis-clos, et ils estiment qu’il faut individualiser ce que font les personnes, c’est exactement ce qu’on a fait” commente Cédric Esson. Le travail d’identification a été difficile parce que “certains individus, en cours de match, on changé de tenue (…) pour éviter de se faire repérer.” 
8h10. Une trentaine “d’ultras” de l’ASSE interpellés. Le 19 septembre au petit matin, 27 personnes, présentées comme des “ultras” stéphanois, ont été interpellées. Ils étaient soupçonnés d’avoir participé à ces violences. Selon le communiqué du procureur de Saint-Étienne envoyé en début de soirée, il s’agissait de 27 personnes, tous des hommes. Un mineur de 17 ans faisait partie des suspects, les autres ont jusqu’à 38 ans. Les interpellations ont eu lieu majoritairement dans la Loire pour 20 individus, les autres venaient de six autres départements.
“C’est de la violence qu’on voit de plus en plus dans les stades.”
8h02. Une soirée sous tension. Que ce soit dans le stade ou hors de Geoffroy-Guichard, le match de barrage entre l’AS Saint-Étienne et l’AJ Auxerre s’était déroulé dans une tension extrême. Un supporter des Verts nous a décrit les violences : “Ça a explosé à côté de nous. On ne pouvait pas évacuer la tribune, parce qu’il y avait beaucoup de fauteuils. Alors on a commencé à se replier vers l’arrière. Il y a des fusées qui sont tombées juste au bord de la pelouse, qui ont mis le feu à du matériel de télévision. (…) Je suis supporter de Saint-Étienne depuis plus de cinquante ans, et je le resterai quoi qu’il arrive. Mais là c’est autre chose. C’est de la violence qu’on voit de plus en plus dans les stades.”
7h55. Retour sur les faits. La pelouse du Chaudron avait été envahie dès la fin du match, à 21h48 le 29 mai 2022, au moment où le capitaine auxerrois Birama Touré a réussi le pénalty qui envoyait les Verts en Ligue 2. Des dizaines de supporters ont alors occupé la pelouse. Des feux d’artifices et des fumigènes ont été envoyés par dizaines vers le couloir des joueurs. Malgré un cordon de CRS conséquent le chaos a régné, des milliers de supporters se sont réfugiés comme ils le pouvaient pour échapper aux fumées toxiques dans les travées du stade.
7h45. Bonjour et bienvenue sur ce direct. Nous suivons ensemble cette journée d’audience où comparaissent onze supporters de l’ASSE, jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne pour des violences commises lors du match de barrage face à l’AJ Auxerre au stade Geoffroy-Guichard dans la soirée du 29 mai 2022.
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