Le 1er de chaque mois, retrouvez un tour du monde des Energies. A l’agenda:
– Danemark: Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 explosés
– Afrique du Sud: L’Europe ferme des centrales à charbon pour acheter leur charbon
– Angleterre: La banque centrale rame pour contrer les bêtises de Liz Truss
– USA: Le MIT trouve une nouvelle batterie pour stocker de l’électricité
– France: Le PDG d’EDF a été viré et son remplaçant annoncé
– Chine: Pékin veut que le pétrole utilise du Yuan au lieu du dollar américain
– Iran: Grosses manifestations à travers le pays
– Economie: Les USA entrent en récession, l’Europe part en vrille.
Ouh lala! L’économie Européenne est en train de partie en cacahuète. L’inflation explose aux USA qui sont entrés en récession. La FED, la banque centrale américaine, fait grimper les taux afin de faire refroidir le système. Frère jumeau à l’économie, les prix du baril de pétrole mimique les hauts et les bas.
En cette fin de mois, c’est vers le bas que tout se dirige. A Londres, le Brent a terminé le mois à $85.14 ($96.50 fin août). Du côté des cheese burgers, le WTI de New York passe sous les $80 à $79,49 ($89.40 fin août.)
Cet article n’est qu’une partie de la Revue mondiale: pour la découvrir en entier: 2000Watts.org
Climat, les gros mensonges des géants du pétrole
Temps Présent: Télévision Suisse Romande
La consommation mondiale de pétrole a atteint 99,4 millions de barils par jour (b/j) en août +1,6 million en une année.
Quid pour 2023 et les mois qui viennent? Allons-nous vers un record à plus de 101 millions ou revenir la où nous avions terminé à la chute du covid à 93 millions de barils par jour (b/j)?
De plus en plus de pays n’arrivent plus à suivre la demande et s’il n’y a pas une grosse récession économique c’est ce pic de pétrole qui freinera les ambitions de notre civilisation.
Puisque l’on parle de pic, pour vous faire une idée, voici la situation actuelle des 50 plus grands extracteurs au monde, présenté par l’excellent Steve Andrew, The Energy Bulletin. A vous de vous faire votre point de vue.
Le top 10 représente le 73% de la production mondiale de pétrole et ça ne respire pas l’enthousiasme. Le pétrole de schiste de la Russie devait venir “sauver le monde pétrolier.” Ca s’était avant. Que va-t-il se passer après?
Demande mondiale de pétrole par année et prévision pour 2023
La très officielle European Systemic Risk Board, présidée par Christine Lagarde, de la Banque Européenne, a tiré la sonnette d’alarme. Les dettes des pays européens ont grimpé de 20% à €27,5 trilliards!
Dans les préoccupations de la ESRB: l’immobilier commercial, les cyberattaques contre les institutions financières et le coût accru des dettes publiques élevées avec la hausse des taux d’intérêt.
Les bourses mondiales ont été chahutées à travers le monde et particulièrement aux Etats-Unis ou les indices finissent en forte baisse.
Le cartel du pétrole a extrait 29,651 millions b/j (barils par jour) en août. C’est pas autant que prévu.
La Libye a réussi à remonter ses extractions et passer sur les 1,1 millions b/j contre 697’000 en juillet. En juillet, des manifestations et troubles avaient secoué le pays. De son côté, l’Arabie Saoudite atteint 10,9 millions b/j et peine à combler le manque d’extraction du cartel du pétrole alors qu’en Iran, il va falloir observer l’impact des manifestations sur les exportations d’or noir.
Les extractions du Nigeria tombent de 1,8 à 0.9 millions b/j suivie par l’Angola qui baisse de 1,57 à 1,18.
Offre et demande de pétrole
Stocks de pétrole, Offre et demande: prévisions 2023
En parlant du gaz, Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement pense: “En tant qu’institution publique européenne, nous ne devrions pas investir dans des actifs qui, un jour, seront considérés comme des actifs échoués.”
Cette déclaration est intéressante car en juin de cette année, afin d’ouvrir le financement par les institutions publiques, Bruxelles avait ajouté le méthane dans la taxonomie des énergies propres !
Avec les explosions des gazoducs Nord Stream 1 et 2, les investisseurs commencent à voir les actifs en gaz comme un risque. En tout cas, les primes d’assurances ont pris l’ascenseur.
Le Fuskushima pour l’industrie du gaz serait l’explosion d’un navire méthanier GNL (gaz liquide) car cette perspective a le potentiel de raser un port en entier.
Avec la pénurie, le prix de l’uranium a grimpé à $50 la livre, +30%. Bank of America voit l’uranium à plus de $70.
Sur les marchés, il y a pénurie d’uranium, pendant que certains pays, comme le Japon, annoncent vouloir retourner dans le secteur. Va falloir être très très gentil avec la Chine et la Russie qui contrôlent une bonne partie de l’uranium.
Jean-Marc Jancovici annonce que les déchets nucléaires civils hautement radioactifs représentent 1 piscine olympique. Contacté, il dit que son calcule ne porte que sur la France. En Europe, l’électronucléaire a généré 6,6 millions m3 de déchets, de tous types, de quoi remplir 1’760 piscines olympiques. Si 2% de ces résidus sont hautement radioactifs, alors il faudrait l’équivalent de 35 bassins olympiques pour les stocker.
Prix de l’Uranium
En 10 années de Revue Mensuelle, c’est la première fois que le Danemark se retrouve en tête du hit parade.
En mer Baltique proche de Bornholm, des explosions sous-marines ont éclaté avec 4 fuites dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2 qui relient la Russie à l’Allemagne. Les “bombes” seraient de 700 kg.
La première ministre danoise pense qu’il ne s’agit pas d’un accident, mais d’un sabotage. Ah bon! L’échouage d’un cachalot sur le gazoduc est donc écarté.
“A qui profite le crime” est une question qui a tellement de réponses que tout reste ouvert. Il est fort à parier que les services secrets de certains pays aient déjà leurs petites idées et que certains gouvernements vont jouer sur du velours dans les semaines à venir.
Les deux gazoducs étaient inactifs au moment des explosions, mais il restait du gaz dans les tuyaux qui s’échappent dans la mer.
Une certitude: cette action est comme couper un pont sur une rivière. Tant qu’il n’est pas réparé, impossible de revenir en arrière. L’Europe ne pourra plus recevoir de gaz de la Russie via ces deux tuyaux et la Russie ne pourra plus livrer son gaz, même si Vladimir Poutine est renversé. Quid des réparations alors que de l’eau salée est entrée dans les gazoducs ?
Détail croustillant, l’incident arrive alors que la Norvège et la Pologne ont inauguré un gazoduc entre les deux pays qui passe justement par le Danemark.
Cependant, il y a un côté assez coquasse dans cette histoire. Bruxelles s’épanche sur la pollution des émanations de méthane (gaz le gaz naturel, c’est du méthane) de ces deux gazoducs alors que la Commission Européenne a ajouté dans sa taxonomie d’énergies propres: le gaz!
Sur la nouvelle, les contrats futurs du gaz ont pris 20%. Il faut espérer que les soldats, qui ont été saboter le pipeline au fond d’une mer glacée, avaient pris le temps d’acheter des calls sur une hausse des prix du gaz, histoire d’assurer leur retraite.
En deuxième position, l’Angleterre ou l’Allemagne? Les deux pays, qui ont suivi à la lettre la libéralisation du marché de l’énergie voulue par Bruxelles, se trouvent dans de beaux draps. Gardons, le meilleur pour la fin et commençons par Berlin.
L’Allemagne a annoncé la mise en place d’un “bouclier protecteur” de €200 milliards pour les entreprises et les consommateurs confrontés à la flambée des coûts de l’énergie. Tout cet argent sera créé par une augmentation de dettes et d’emprunts. Le fait de dire aux consommateurs : “pour cet hiver les prix ne bougeront pas, alors vous pouvez vous lâcher et consommer autant que vous le voulez” est un signal étrange dans situation de pénurie. En tout cas, ça va bien aider l’inflation.
Parlant d’inflation, : 8.1% sur un an et 10,9% en septembre. Si la violence de la crise énergétique se confirme, le PIB de l’Allemagne pourrait descendre à -7.9% en 2023.
Berlin a pris le contrôle du pétrolier russe Rosneft et de ses raffineries sur le sol Allemand. Un synonyme de “Prendre le contrôle” : nationaliser, confisquer. Berlin avait déjà utilisé le même procédé avec les centres de stockage de Gazprom. On sent tout de suite que les ponts n’ont pas été brûlés entre Olaf et Vladimir. Le jour du grand retour, faudra y aller à la nage ou se mouiller.
La raffinerie Rosneft de Schwedt compte plus de 1’000 employés. Le gouvernement a également mis sous tutelle RN Refining & Marketing, société russe qui détient des parts dans 3 raffineries allemandes. Prendre le contrôle d’une raffinerie est une chose. Trouver la même qualité de pétrole qui puisse y être raffiné est une autre.
Le ministre de l’Economie, Robert Habeck, a demandé que 2 centrales nucléaires restent en service durant le premier trimestre 2023. Pour après, c’est plus compliqué car il n’y a plus d’uranium en stock.
La Reine Elisabeth est à peine enterrée que tout part en vrille. Liz Truss est la nouvelle première ministre de l’Angleterre. Elle tentera de faire passer Margareth Tacher pour une modérée.
Ainsi, Liz a fortement baissé les impôts pour les extra-riches, l’imposition sur les dividendes ainsi que libéré les impôts sur les super bonus des banquiers. Premier succès, Nabilla désire quitter Dubaï pour rejoindre Londres. Liz espère que la croissance permettra de rembourser les plus de £100 milliards de son programme et compte sur le ruissellement des riches sur les pauvres.
Devant ces plans foireux, pour rester polis, la Banque d’Angleterre a dû intervenir, en toute urgence, afin que l’économie du pays ne s’effondre et pour soutenir la livre sterling. Il y a 2 semaines, la Banque avait annoncé qu’elle n’allait pas s’investir sur le marché des actions et des obligations afin de soutenir les grands fonds de pensions qui perdent de l’argent. Tant que les gouvernements utilisent leurs banques centrales pour soutenir les traders,
Quand elle dirigea le ministère de l’environnement, Liz Truss en a profité pour démanteler les règles imposées aux entreprises. Un exemple: les gestionnaires privés de l’eau peuvent à nouveau déverser l’eau des toilettes dans la mer au lieu de les traiter dans des stations d’épuration. Liz Truss vient de nommer le super climato sceptique Jacob Rees-Mogg, à la de la stratégie énergétique. En comparaison, Trump est un petit joueur.
Liz a également fait exploser les budgets de l’armée. Visiblement les 3 dernières gifles (Afghanistan, Irak et Libye avec la France) n’ont pas suffi. Cependant, le complexe militaro-industriel anglais est un système fermé qui a besoin d’ennemis pour prospérer. Comme l’achat des avions F-35 en Suisse en quelque sorte.
Le pays a compté 100 jours de pannes d’électricité en 2022. Le pays possède de vieilles centrales à charbon qui toussent et n’arrive pas à fournir assez d’électricité
Pour des raisons climatiques, les USA, Angleterre, Allemagne et la France vont offrir $8,5 milliards à l’Afrique du Sud pour que le pays sorte du charbon.
<Insérez un roulement de tambour ici> Pour alimenter leurs centrales à charbon afin de produire de l’électricité, l’Allemagne et l’Angleterre importent à prix d’or le charbon qui est extrait en Afrique du Sud
Là, il faut penser à quelque chose de triste pour ne pas hurler de rire.
Pour lire la suite de la Revue: 2000watts.org
Géo-économiste des énergies, Laurent Horvath, propose des analyses et des réflexions dans les énergies fossiles et renouvelables avec un objectif principal: “ne pas vous dire ce que vous devez penser, mais dire ce qui se passe. A vous de vous forger votre propre opinion.” En 2008, il a fondé le site indépendant 2000Watts.org. Vous le retrouvez dans la version papier du journal Le Temps un jeudi sur trois.
Laurent, si 2 % de ces déchets étaient hautement radioactifs, dites-vous. Mais il se trouve qu’il n’y a pas 2 % de déchets hautement radioactifs dans les déchets dont vous parlez, qui ont simplement du béton et de la ferraille ordinaire que l’on classe administrativement dans les déchets nucléaires parce qu’ils viennent de centrales nucléaires. J’ai calculé quant à moi que les déchets hautement radioactifs (HAVL) accumulés en France depuis 50 ans recouvriraient la surface de deux terrains de tennis sur 3 mètres de hauteur ce qui est effectivement à peu près le volume d’une piscine olympique.
Je vous suggère de consulter Domique Grenèche sur le net à ce sujet. Bien sûr c’est un spécialiste des réacteurs nucléaires. Il ne peut donc que mentir, mais quand même
C’est quand même curieux que chaque fois que vous évoquez le nucléaire vous vous sentiez obligé de lui donner un petit coup de patte de travers. Y-a-t ‘il une raison à cela ?
En Suisse, les citoyens ont voté pour laisser le nucléaire mourir de sa belle mort. Sont-ils toujours du même avais, ou vont-ils prolonger et même construire des réacteurs comme les Japonais.
J’ai écrit un petit d’ouvrage sur les sources d’énergie qui s’appelle “Lettres à un(e) écologiste sincère” paru en Février 2022 aux Editions Baudelaire. Peut être vous intéressera-t-il , pour faire la part des choses.
La revue mensuelle n’est pas là pour convaincre, mais pour présenter un éventail d’informations au niveau mondial afin de sortir de sa bulle.
J’espère que le lien qui a été mis sur l’article du Temps vous a été utile dans vos réflexions.
Prenez ce que vous aimez et laissez le reste.
Alors que je dévore une quantité excessive d’articles et de livres, j’ai abandonné la lecture des livres à l’écriture inclusive qui freine la vitesse de lecture.
Mais à part ça, tout va très bien, Madame la marquise…
Je pourrais aussi faire la promo de mes livres de science-fiction apocalyptique auto-publiés à l’occasion d’un blog, mais n’aurais pas ce mauvais goût. Une chose est sûre: après avoir lu votre article, Aldous Huxley et George Orwell sont priés de revoir leur copie.
Merci pour cet excellent état du (triste) monde.
Effectivement! Vous pouvez également ajouter l’excellent roman Globalia de Jean-Christophe Rufin.
Pour faire comme les autres, j’avais commencé l’écriture d’un romand drôle et futuriste dans les coulisses des énergies.
J’ai mis sur pause le projet car tout ce que j’avais imaginé est largement, mais alors largement dépassé par la réalité!
La guerre mondiale d”‘Hégémon” se cache-t-elle derrière un conflit géopolitique/énergétique? Voilà la question à se poser.
Comme l’on s’en doute, la Réserve fédérale américaine (Fed) procédera à une autre hausse des taux d’intérêt pour prioriser la maîtrise de “son inflation” et cela pourrait encore augmenter la valeur du dollar américain par rapport aux autres devises, qui est à son plus haut niveau depuis 20 ans. Poussé par les hausses de taux agressives de la Fed, le dollar américain est considéré comme “connaissant une reprise unique en une génération”. Néamoins, pour de nombreux pays dans le monde, cela pourrait être le début d’un autre cauchemar!!!
La prochaine réunion des “zélites” verra (ainsi) la Fed augmenter ses taux d’intérêt et si la raison directe est d’atténuer l’inflation aux États-Unis, pour autant, si les gens creusent la cause profonde, c’est une conséquence inévitable de l’impression illimitée des États-Unis pour maintenir temporairement la “prospérité”. Un dollar américain super musclé et la chute d’autres devises atténueront, dans une certaine mesure, l’inflation torride de l’économie américaine, mais le monde devra en payer le prix, ce que l’on nomme souvent dans le jargon: “quand les États-Unis sont malades, le monde doit prendre la pilule”! Trente-six devises dans le monde ont déjà perdu au moins un dixième de leur valeur cette année, la roupie sri-lankaise et le peso argentin ayant même chuté de plus de 20 %, depuis que le dollar s’est renforcé. Cela a non seulement aggravé les économies déjà faibles de l’Europe et du Japon, mais a également forcé un grand nombre de pays en développement à avaler les pilules amères de la récession économique causée par l’inflation importée. En fait, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont utilisé à plusieurs reprises l’hégémonie du dollar pour mener à bien des “pillages financiers” ou des “crises d’exportation” contre d’autres pays. Comme le dit une expression très populaire chez nous, en occident: “les États-Unis jouissent sans larmes des privilèges exorbitants créés par le dollar et le déficit, et ont utilisé le billet papier sans valeur pour piller les ressources et les usines des autres nations”.
Chaque tour d’appréciation du dollar au cours des dernières décennies a été accompagné de très mauvais souvenirs : la crise de la dette latino-américaine a éclaté au premier tour; en Asie, le Japon a souffert des “deux décennies perdues” au cours du second tour tandis que la crise financière asiatique a eu lieu pendant le troisième. En particulier, dans la crise asiatique qui est encore fraîche dans la mémoire de beaucoup de gens, alors que plus de 100 millions de personnes de la classe moyenne en Asie sont tombées dans la pauvreté, selon l’estimation de la Banque mondiale. Le dollar renforcé, maintes et maintes fois, coupe le monde comme une lame tranchante nous diraient les Chinois. Par conséquent, alors que les élites politiques de Washington se vantent du “mythe du système américain” et s’attribuent – paradoxalement – le mérite d’avoir “atténué les crises” comme si c’était le privilège dont devrait jouir systématiquement “l’hégémon”. N’est-ce pas l’ancien secrétaire américain au Trésor, John Connally, dans les années 1970, qui affirmait déjà avec une arrogance non dissimulée: “Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème”! Aujourd’hui, le dollar est à nouveau le problème du monde. Même pour les États-Unis, n’est-ce pas paradoxal? Non, dès l’instant où les États-Unis financent leurs déficits exponentiels (en traversant systématiquement le rubicon du “fiscal cliff”) via les détenteurs (extra-muros) des Bonds du trésor américains. Toutefois, la mécanique infernale d’”Hégémon” augmentera le coût du financement des entreprises, la pression sur les résidents pour qu’ils remboursent leurs prêts et le prix de la production d’exportation, entre autres. Pendant ce temps, la crédibilité du dollar américain en tant que monnaie mondiale est continuellement épuisée par la politique américaine du “chacun pour soi”.
Aujourd’hui, l’anxiété et l’insécurité (explicite et implicite) apportées par le dollar américain au monde ont annoncé les signes du déclin de son hégémonie – face à l’exploitation insatiable de Washington; l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et d’autres régions ont déjà exploré la voie de la “dé-dollarisation”, conduisant à l’inévitable diversification du système monétaire international. La meilleure façon de limiter l’hégémonie déchaînée est de pratiquer un véritable multilatéralisme.
“Voyage dans le temps et l’espace” vers un nouvel ordre monétaire national et international? Moi j’dis ça, j’ne dis rien.
—-
RAYMOND
26 avril 2022 à 15 h 49 min
(…) Encore une fois, huit ans après la révolution Ukrainienne de Maïdan (2014) – déjà oubliée pour beaucoup – l’on vient s’étonner à présent que l’aggravation du dernier conflit en Ukraine mené par la Russie (2022) précipite le grand renversement du monde. Un peu de sérieux nos homo-politicus puisque la mondialisation nous démontre bien, aujourd’hui, en 2022, que l’Occident – sous leadership américain – ne parvient plus à contenir les puissances émergentes!
Souvenons-nous – alors que les USA craignent à ce jour et plus que tout un embrasement avec l’Asie, malgré les apparences trompeuses – que l’Union économique eurasiatique tombe d’accord avec la Chine pour mettre cette fois en place un système financier et monétaire indépendant du dollar US. Mais rien de nouveau sous le soleil en fait, car en 2009 – soit une année après la grande conflagration financière mondiale de 2008, débarquée des États-Unis, symbole par excellence des excès de la finance – le gouverneur de la Banque populaire de Chine, M Zhou Xiaochuan, était revenu à la charge contre l’”hégémonie du dollar” dans le cadre d’une conférence intitulée “Reform the international Monetary System”. Pour un nouvel ordre monétaire mondial. En 2018 – soit bien avant le choc sanitaire mondial aux conséquences économiques catastrophiques – Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient réaffirmé leur volonté de se passer du dollar américain dans le cadre de leurs échanges commerciaux. Sans compter que l’Arabie saoudite eu récemment encore – en mars 2022 – envisagé d’accepter le Yuan pour ses exportations de pétrole.
Enfin, si l’ancienne Libye de Kadhafi et l’ancien Irak de Saddam Hussein se sont cassés les dents sur les “pétrodollars” – que le Vénézuela qui était le 4ème pays le plus riche du monde dans les années 1950, paie son addiction à l’empire américain ces dernières années – une entente de la Chine, des producteurs arabes d’hydrocarbures et de la Russie pour se passer du billet vert serait fatale pour l’économie américaine grevée par sa dette exponentielle.
Et par analogie lourde de conséquences pour l’Europe. Le “Petroyuan” n’est donc plus un risque que “nos économistes mainstream” ne peuvent feindre d’ignorer ou plutôt le cacher encore longtemps à l’océan de serfs. Comme le “bénéfice-risque” fut un terme à la mode (emprunté à la sphère financière de surcroît et à la discipline des sciences comportementales), je défie tous nos homo-politicus de s’en rappeler afin de respecter leurs prérogatives qui, soi-disant, viseraient l’Intérêt général et le bien commun (…)
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