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© LWA/Dann Tardif – Getty Images
Le 10 décembre, on allume souvent une bougie Amnesty International, car c’est l’occasion de célébrer la Journée des Droits de l’Homme. Amnesty nous invite à soutenir leur combat quotidien. Pourquoi cette date? Car le 10 décembre 1948: la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme fut adoptée par l’ONU à Paris, comme le rappelle Yasmine Lamisse, chroniqueuse juridique. Cette déclaration est la première reconnaissance universelle des libertés et les droits fondamentaux inhérents à tout être humain. C’est une belle source d’inspiration pour beaucoup d’associations qui luttent aujourd’hui en faveur des droits de l’homme, comme Amnesty International, La Croix Rouge, Unicef, Cap 48, ou de plus petites associations. Elles nous inspire à être solidaires, principalement en cette période de l’année.
En cette période de l’année, qui est censée être festive, chaleureuse et lumineuse, cette année plus que jamais, il est important de parler de la solidarité, notamment en faveur des plus démunis. On entend partout cette phrase: ‘Soyons solidaires, tous ensembles pour Noël.’ Mais la solidarité qu’est-ce que cela veut dire au fond? Parfois, on confond un petit peu. En droit le mot solidaire ne veut pas dire la même chose (vient du lat. Solidus). Lorsque deux personnes sont solidaires, elles sont unies pour payer un créancier.
Ici, c’est différent, Il n’y a pas d’obligation légale à être solidaire. On ne va pas vous poursuivre en justice si vous n’êtes pas solidaires. Il n’existe pas de texte ou de loi qui nous impose à être solidaires, il n’y a pas d’obligation légale, comme le souligne Yasmine Lamisse, chroniqueuse juridique.
La définition de la solidarité, suivant le sens commun, c’est une obligation morale d’assistance mutuelle, qui appartient à chacun d’entre nous. Ou cela peut se définir comme une obligation collective d’un mieux être ensemble, une attention portée à l’autre ou une ambition commune de faire bouger les choses, comme le précise Renaud Tockert, administrateur-délégué de Cap 48.
La solidarité, cela peut être pleins de choses. La solidarité c’est un don. Un don de soi, comme le bénévolat, dons en nature (couvertures, nourritures ou médicaments) ou en argent. Il existe une multitude d’associations et de causes auxquelles nous pouvons nous rallier. Parfois nous réalisons que la moindre petite chose peut déjà aider beaucoup et c’est apporter sa pierre à l’édifice, comme le rappelle Yasmine Lamisse
Un volontaire ou un bénévole c’est une personne qui s’engage de son plein gré dans une organisation qui ne poursuit pas de but lucratif. En principe, les initiatives commerciales ne peuvent pas faire appel à bénévoles.
Même les activités dans son propre contexte privé ou familial ne relèvent pas du bénévolat. Le bénévolat est toujours non rémunéré. Mais cela ne signifie pas qu’ aucune indemnité ne soit payée. Les indemnité de frais seront toujours possible.
Yasmine rappelle que le volontariat et les dons en argent et en nature sont encadrés légalement. En 2020, suite à la crise du COVID, les politiques avaient permis que tout don en argent soit déductible aux impôts à hauteur de 60% au lieu de 45% (un don à partir de 40 € par an peut être déduit).
Malheureusement, nous sommes actuellement revenus à la déductibilité qui était appliquée avant la crise c’est-à-dire à 45%.
En 2020, une nouvelle réglementation (Code des Sociétés et associations (CSA)) a été mise en place pour les ASBL. Par conséquent, le statut juridique de ASBL a clairement changé. Cela a eu des répercussions directes sur son fonctionnement et ses activités quotidiennes, tout en préservant l’esprit associatif.
La nouveauté c’est que dorénavant, une ASBL peut exercer une activité commerciale mais à titre accessoire, et peut avoir un numéro de TVA. Elle a désormais une responsabilité limitée, une personnalité juridique propre, des droits et des obligations, comme le rappelle Yasmine Lamisse.
Son activité principale doit rester sociale (cela reste une association sans but de lucre). Les ASBL peuvent développer des activités commerciales sans aucune limite, mais leur bénéfice réalisé sur ces activités ne peut être distribué aux fondateurs, membres, administrateurs ou toute autre personne physique ou morale.
Depuis cette nouvelle réglementation, leurs obligations comptables et administratives plus strictes se sont imposées. Elles doivent notamment déposer leurs comptes annuels à la centrale des bilans de la Banque nationale.
Elles sont obligées de montrer leurs comptes et d’être encore plus transparentes qu’avant quant à leur fonctionnement, financement et subventions. Elles risquent d’être sanctionnées dans le cas contraire ou risquent d’être taxées en impôt des société, si leur activité commerciale est considérée comme principale.
Renaud Tockert, administrateur-délégué de Cap 48, rappelle qu’effectivement CAP 48 est un asbl et qu’elle reste soumise à des obligations strictes. Il souligne également que lorsque l’on obtient le droit de délivrer des attestations fiscales, certaines exigences émanent du Ministère des Finances doivent être respectées en ce qui concernent entre autres leurs frais administratifs.
Il précise que CAP 48 est à 9 % de la totalité des dons (91 % est distribué aux différentes causes). Leur actions et obligations quotidiennes sont notamment: la sensibilisation sur les causes, montrer ce que l’on réalise et ce que l’on fait avec les dons (la transparence est très importante)(publication des comptes à la BNB), bien tenir ses comptes et emporter avec eux les concitoyens dans cette même ambition collective.
Philippe Henon, external relational manager pour Unicef Belgique souligne également que la transparence avec leur concitoyens et donateurs va au-delà de l’obligation légale, elle est aussi morale (publication de leurs rapports annuels chaque année à la BNB et sur leur site).
Comme l’explique Renaud Tockert, Cap 48, une asbl de 65 ans déjà, qui organise deux Campagnes par an avec la RTBF: Cap 48 pour l’aide aux personnes handicapées et l’aide à la jeunesse (enfants placés, familles d’accueil) et la Campagne Viva for life pour aider les familles et l’enfance précarisée, qui a déjà commencé mais le studio Viva sera à l’antenne du 17 décembre au 23 décembre à Tournai cette année. L’aide Viva for life cible des actions pour les familles avec des enfants de 0 à 6 ans car les 1000 premiers jours d’un enfant sont très importants pour le développement d’un enfant. Dans les familles précarisées, les parents ont besoin de soutien pour éviter que les enfants accumulent des difficultés pour se développer (pour accompagner ces (petits) enfants et leur donner les mêmes chances que les autres enfants).
En 2020, 450 projets différents ont été financés par les campagnes Cap 48 et Viva for life (pour 14 millions d’euros). Un appel à projets a été lancé en tout début de la pandémie pour être réactif face à cette crise. C’est la raison d’être de ces opérations: amener un maximum d’aide et de soutien dans les périodes de crises, pour répondre à la gravité de la crise covid par exemple. En 2020, Viva a récolté presque 8 millions d’euros.
Philippe Henon, external relational manager pour Unicef Belgique rappelle qu’ UNICEF fêtera bientôt ses 75 ans. Cette association est une institution d’utilité publique, reconnue comme ONG pour ses activités dans le domaine de l’éducation et des droits de l’enfant dans notre pays et dans le monde. Elle a 2 activités principales dans notre pays : la collecte de fonds et le travail de plaidoyer sur les droits des enfants (enfants en migration, les enfants hospitalisés, les enfants en situation de pauvreté – avec une collecte entre 18 et 20 millions d’euros par an). UNICEF n’a pas non plus été épargnée par la crise COVID et dû annuler de nombreuses activités. Philippe Henon rappelle que l’association ne reçoit pas des fonds du gouvernement, ni des Nations Unions, tous les appels aux dons restent donc essentiels pour l’association et même vital, outre le développement de leurs propres activités.
Cette année plus que jamais, Unicef Belgique appelle au don. Vous pouvez soutenir L’UNICEF par un don unique ou par devenant Parrain ou Marraine de l’UNICEF (soutien par don mensuel, long terme, base stable de revenus qui nous permet d’agir à tout moment)ils sont 85000 en Belgique, mais aussi par exemple en incluant l’UNICEF dans votre testament, en offrant un Happy Pack, en ouvrant une liste de naissance ou en devenant partenaire de l’UNICEF en tant qu’entreprise.
Sa campagne de fin d’année qui vient d’être lancée a pour but de permettre d’aider les enfants vulnérables de passer un hiver moins froid et plus serein ( Winterization ). Principalement pour l’Afghanistan où 13 millions d’enfants sont menacés de famine, outre le Yemen et la Syrie. Un million d’enfants risquent de mourir de faim et de froid (outre la campagne fonds intitulée “Donnez une dose d’espoir” afin d’appeler les gens à les soutenir pour rendre les vaccins COVID accessibles dans les pays en voie de développement)(UNICEF a lancé un appel record de 9,4 milliards de dollars pour aider 177 millions d’enfants dans plus de 140 pays).
Toutes les associations (petites et grandes) sont à l’heure actuelle en manque de moyens financiers et humains, donc il est temps d’agir et de les aider. Unicef a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que nous assistons à un triplé perdant qui s’annonce: la pandémie, l’augmentation de la pauvreté et changement climatique. Et malheureusement, ce seront les enfants qui en seront les premières victimes.
Aider ses proches et se serrer les coudes: Allez voir un proche en maison de repos, téléphoner à un parent ou à un ami. Faire des courses pour son voisin plus âgé. Ca aussi c’est de la solidarité.
Ca peut être aider ou soutenir quelqu’un ou même peut être écouter quelqu’un. Ca ne doit pas nécessairement être donner de l’argent chaque mois à une association. La crise du COVID-19 a été alimentée par l’aggravation de la pauvreté, par l’augmentation des inégalités, par la discrimination structurelle. Le 10 décembre est l’occasion d’insister sur la nécessité d’une solidarité mondiale.
Alors commençons par des petits pas
…Pour mieux s’occuper de soi et de ses proches. Faisons ce qui est possible et est à notre portée, c’est déjà ça la solidarité. “ La solidarité, c’est aider chacun à porter le poids de la vie et à la rendre plus facile. ” ” Si le bénévolat n’est pas payé, ce n’est pas parce qu’il ne vaut rien mais parce qu’il n’a pas de prix comme souligne Sherry Anderson.
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