C’est fou le nombre d’inventions tombées du ciel depuis les débuts de la conquête spatiale il y a soixante ans, comme le montre l’exposition « European Space Expo » *. Car l’espace, ce n’est pas que Matt Damon s’essayant à la culture de pommes de terre sur Mars, Rosetta et son numéro d’équilibriste sur la comète Tchouri ou les ondes gravitationnelles découvertes par Albert Einstein. La preuve par cinq que l’espace change aussi notre quotidien.
Quand ils alunissent en août 1971, les membres de la mission Apollo 15 ont pour objectif d’explorer la composition du sol. Leur mission : creuser des trous d’une profondeur approximative de 2,50 m pour y prélever roches et cailloux mais aussi y insérer des capteurs afin de mesurer les variations de température. Mais comment forer la Lune sans prise électrique à portée de main ? La Nasa s’adresse à une grande marque d’outillage américain. Munis d’un drôle d’engin doté de puissantes batteries, les astronautes Scott et Irwin exploreront la faille de Hadley et récolteront près de 77 kg d’échantillons. C’est en tirant les leçons de cette équipée extraterrestre, que, quelques années plus tard, fleuriront dans les magasins perceuses, aspirateurs et autres outils sans fil.
Sans la mésaventure vécue par Alan Shepard, le premier Américain à s’être envolé en orbite, juste après le Soviétique Youri Gararine, pas certain que les fesses des tout-petits se soient retrouvées si vite au sec. Une couche-culotte ? C’est de la ouate mais aussi un produit chimique hyper-absorbant : le polyacrylate de sodium, une substance qui, au contact d’un liquide, se transforme en gel. Le 5 mai 1961, rien ne se passe comme prévu à bord de la capsule Mercury : Alan Shepard, qui devait partir pour un vol d’une quinzaine de minutes, se retrouve obligé de patienter durant près de cinq heures sur le pas de tir. Son vol sera un succès, mais pour éviter que les autres astronautes soient contraints de se soulager dans leur combinaison comme lui, tous les équipages partiront désormais équipés de protections à base de polyacrylate de sodium.
Pour sauver des vies et assurer une existence normale aux patients, le coeur Carmat, en phase d’essai, devra battre 35 millions de fois par an et ce, imperturbablement durant cinq ans. Autant dire que tout comme un satellite, livré à lui-même dans le noir de l’espace et construit pour durer quinze ans, il devra être d’une endurance et d’une fiabilité à toute épreuve ! Cette bioprothèse développée depuis 1993 avec les ingénieurs de Matra (Airbus Group) s’inspire tout droit, tant sur le plan de la miniaturisation que de l’électronique, des technologies utilisées dans la fabrication des satellites.
Devenus monnaie courante au rayon literie des grandes surfaces, ils épousent la forme de la tête et de la nuque, assurant une meilleure décontraction musculaire. Mais c’est d’abord pour amortir les impressionnantes accélérations auxquelles sont soumis les spationautes lors du décollage que les mousses dites à mémoire de forme ont été conçues au tournant des années 2000. Pas un luxe ! Lorsque leur fusée quitte le pas de tir, les astronautes se retrouvent soumis à une accélération autour de 5 g. En clair, ils ont la sensation de peser cinq fois leur poids. Sous le choc, leur visage peut se déformer. Pour éviter que leur cage thoracique ne s’écrase, ils subissent même un entraînement afin d’apprendre à la bloquer. Testez le Space Mountain de Disneyland Paris et vous constaterez toute l’utilité — même seulement à 2 g — de bénéficier d’un siège tapissé d’un revêtement antichoc !
Trois ans seulement ! C’est le délai éclair qu’il a fallu pour que ce pont aux airs de grand voilier flottant au-dessus de la terre. C’est grâce au système de guidage par satellites au millimètre près que cet exploit a été possible. Lorsque débute en 2003 l’assemblage de son gigantesque tablier d’acier de 36 000 tonnes — près de cinq fois le poids de la tour Eiffel — c’est une technique de « lançage » totalement inédite qui est employée : le tablier sera assemblé, tronçon par tronçon et, pour cela, chacun de ses morceaux sera poussé l’un derrière l’autre à la queue leu leu au-dessus du vide de part et d’autre de la vallée. Après vingt mois de travail, le 28 mai 2004, les deux parties du grand serpent d’acier finissent par se rejoindre impeccablement alors que plus de 3 km séparaient les deux extrémités du viaduc ! Le système GPS (Global Positioning System) a permis une trajectoire parfaite !
* Exposition organisée par la Commission européenne. Jusqu’au 29 juin, parvis de la gare Montparnasse (place Dautry), Paris XVe. De 9 heures à 20 heures en semaine, le samedi de 10 heures à 21 heures, le dimanche de 10 heures à 19 heures. Entrée gratuite.
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