Nouveau sur Investir.fr ?
Les crypto-actifs en passe de détrôner les actions dans le portefeuille des Français
Si « la guerre est un accélérateur de l’histoire », d’après les mots attribués à Lénine, c’est aussi un coup de boost pour les crypotmonnaies. Alors que le prix du bitcoin a chuté la semaine dernière, au premier jour de l’offensive russe sur les territoires tenus par le gouvernement ukrainien, il remonte aujourd’hui à quelques 43.500 dollars, soit une hausse de 13% sur cinq jours.
Nombreux étaient les commentateurs à prédire que les cryptomonnaies pourraient être utilisées par les Ukrainiens ou les Russes pour des transferts internationaux rapides et sécurisés. Et la prédiction s’est réalisée. Kiev et des ONG de soutien à ses forces ou aux populations ont récolté 24,6 millions de dollars, principalement en bitcoins (42%) et en ethers (38%), mais aussi en stable-coins (17%), le plus souvent indexés sur le dollar américain, et en autres actifs numériques, d’après les informations d’Elliptic, cabinet spécialisé dans les blockchains. Quelques comptes ont même envoyé l’équivalent de plus d’un million de dollars de cette manière.
Dès le 26 février, le gouvernement ukrainien avait publié sur Twitter des adresses de portefeuille pour lui verser de l’argent. Il imitait ainsi l’initiative de l’ONG Come Back Alive, fondée lors de la révolution de 2014, qui a commencé à accepter le bitcoin à partir de 2018.
Stand with the people of Ukraine. Now accepting cryptocurrency donations. Bitcoin, Ethereum and USDT.
BTC – 357a3So9CbsNfBBgFYACGvxxS6tMaDoa1P
ETH and USDT (ERC-20) – 0x165CD37b4C644C2921454429E7F9358d18A45e14
Le recours à la plus célèbre des cryptomonnaies a de fait connu une forte progression en Ukraine, et certainement même au sein de la population, ces derniers jours, comme le suggère l’augmentation soudaine des frais sur le marché local.
Les premiers moments du conflit ont semblé indiquer l’échec du bitcoin à s’illustrer comme valeur refuge. Il a suivi les actions dans leur chute alors que l’or remontait fortement. L’actif numérique semblait assez bien corrélé au Dow Jones depuis quelques mois. L’évolution du prix traduit maintenant une décorrélation. Les cryptomonnaies permettraient de court-circuiter les piratages des banques ou les sanctions internationales, et de mettre à l’abri des fonds, que ce soit en Ukraine ou en Russie.
Les échanges rouble-bitcoin font apparaître une augmentation de l’investissement alors que la devise russe a perdu environ 20%, par rapport au dollar, depuis le lancement des hostilités. Les volumes ont en effet atteint un sommet depuis neuf mois, à 1,5 milliard de roubles (13,5 millions d’euros), jeudi 24 février, selon le cabinet Kaiko, cité par Coindesk. « L’activité s’est concentrée sur [la plateforme] Binance », précise l’analyste Clara Medalie au média en ligne. Le ministre Ukrainien de la Transformation numérique, Mykhailo Fedorov, a demandé aux plateformes de bloquer les transferts avec les adresses russes, mais Binance a déclaré qu’elle n’accéderait pas à sa demande.
I’m asking all major crypto exchanges to block addresses of Russian users.
It’s crucial to freeze not only the addresses linked to Russian and Belarusian politicians, but also to sabotage ordinary users.
La semaine dernière, Vincent Boy, analyste chez IG, nous précisait pourtant que les sorties de fonds à l’étranger pour les oligarques seront compliquées : « Le problème, c’est de sortir en monnaie fiduciaire hors de Russie, car vous allez devoir vous enregistrer sur une plateforme qui applique souvent une politique de connaissance du client, précise Vincent Boy. Ce ne sera pas possible de transférer des milliards de cette façon. »
Le fait est cependant que plusieurs cryptomonnaies prouvent une nouvelle fois que les transactions ne peuvent pas être interdites. Ce principe « d’incensurabilité » propre aux échanges décentralisés constitue un de leurs principaux avantages. Le Bitcoin s’était déjà illustré sur ce terrain en 2011, quand Wikileaks avait commencé à l’accepter pour contourner les sanctions américaines.
WikiLeaks now accepts anonymous Bitcoin donations on 1HB5XMLmzFVj8ALj6mfBsbifRoD4miY36v
Malgré ces signes pour expliquer la progression du cours, plusieurs commentateurs soulignent qu’il ne s’agit peut-être que de l’effet de liquidations de positions à terme et surtout d’une reprise du rally. Une tendance haussière qui suscitait l’espoir chez certains de voir le bitcoin propulsé au-delà de son record à 69.000 dollars datant de novembre. Pour l’instant, cette prophétie ne s’est toujours pas réalisée, mais les cryptomonnaies ont désormais pris du galon dans un conflit majeur au point de faire évoluer les esprits sur leur rôle en temps de crise.
Une publicité dissimulée pour une crypto coûte cher à Kim Kardashian
La BCE évoque une hausse de taux de 75 points pour octobre
Lagarde-La BCE doit faire passer l’inflation avant la croissance
Les banques centrales ne veulent toujours pas entendre parler de “cryptomonnaies”
Le Nasdaq veut se lancer dans la conservation de cryptomonnaies
L’administration Biden veut renforcer la régulation des cryptomonnaies
MUNIC: Munic, une forte croissance bien mal récompensée en Bourse
NACON: Le premier trimestre lance le rebond de Nacon
XILAM ANIMATION: Xilam débute l’année sereinement
CBO TERRITORIA: Des investissements à fort rendement locatif chez CBo Territoria
DELTA PLUS GROUP: La meilleure défense est dans la protection avec Delta Plus
Tous droits réservés – Les Echos 2022