C’est dans un contexte social toujours tendu que la Monnaie de Paris vient de publier ses comptes de 2021. Alors qu’un mouvement de grève court depuis décembrepour demander la titularisation d’une trentaine d’intérimaires et dénoncer la « désorganisation industrielle » sur les deux sites de Paris et Pessac, le PDG, Marc Schwartz, salue, lui, un « retour à des résultats positifs »…
C’est dans un contexte social toujours tendu que la Monnaie de Paris vient de publier ses comptes de 2021. Alors qu’un mouvement de grève court depuis décembre pour demander la titularisation d’une trentaine d’intérimaires et dénoncer la « désorganisation industrielle » sur les deux sites de Paris et Pessac, le PDG, Marc Schwartz, salue, lui, un « retour à des résultats positifs » pour cet établissement public à caractère industriel et commercial (Epic).
Il met en particulier l’accent sur le chiffre d’affaires – 146,2 millions d’euros, « le plus élevé depuis 2012 » – et sur le résultat net : 4,5 millions d’euros « après quatre années de pertes ou de résultats tout juste à l’équilibre. Nous avons réussi à inverser la tendance. »
Effectivement, le contexte n’est pas des plus porteurs. La crise ukrainienne brouille les perspectives. Sur le long terme, la dématérialisation des moyens de paiement semble être un phénomène irréversible. En dix ans, la commande de l’État a ainsi baissé de 50 % et elle ne représente plus, aujourd’hui, qu’un quart du chiffre d’affaires. Et la concurrence ne faiblit pas, venue notamment du Royaume-Uni ou de Pologne.
Marc Schwartz insiste donc sur la nécessité de trouver de nouveaux marchés. Aux pays dont les monnaies courantes sont traditionnellement frappées à Pessac (Afrique, Moyen-Orient, Pacifique) s’ajoutent de nouveaux clients comme le Costa Rica ou la Géorgie. Mais si le chiffre d’affaires lié à ces activités a crû de 47 % par rapport à 2020 (année fortement impactée par la crise sanitaire, certes), il ne représente qu’un cinquième de l’activité totale de l’établissement.
C’est d’abord du côté des monnaies de collection que le PDG voit l’avenir se dessiner. Dans ce domaine, le chiffre d’affaires a été de 67,4 millions d’euros en 2021, quasiment la moitié du chiffre global, et si les pièces commémoratives (200 ans de la disparition de Napoléon) comptent toujours dans l’activité de l’établissement, de nouveaux produits ont été lancés afin de toucher une clientèle plus jeune et plus diversifiée : monnaies sur le thème de Harry Potter, de la maison Dior, des Jeux olympiques de Paris, production engagée jusqu’en 2024.
La Monnaie de Paris a aussi raffermi sa présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn. TikTok devrait suivre) et multiplié ses ventes sur Internet par deux en trois ans. Sans négliger le commerce physique. 3 000 nouveaux points de vente ont été ouverts depuis deux ans. Sans négliger non plus les nouvelles activités que la loi 3DS lui permet de développer. Un programme immobilier est engagé sur le site de Pessac et un autre projet existe « dans le domaine des métaux précieux, comme l’or ».
De quoi financer des investissements qui s’imposent. L’usine de Pessac, où la monnaie courante est frappée, date de 1973 et elle donne quelques signes de vétusté. De nouveaux outils numériques ou industriels doivent être acquis afin de mieux répondre aux demandes de la clientèle et résister à la concurrence.
Toujours sous la présidence de Marc Schwartz, dont le mandat arrivera à terme le 7 avril ? « Je n’ai aucun commentaire à faire sur la décision qui sera prise. Tout ce que je peux dire, c’est que des transformations sont en cours et qu’il faut les poursuivre. »

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