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À 115 km au sud de Majunga, ce parc précieux peine à gérer la diversité bioclimatique face à l’afflux de migrants.
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Le parc national d’Ankarafantsika rattrapé par l’actualité
Le canyon du Lavaka rivalise, en plus sauvage, avec ses homologues américains.
Office du tourisme de Majunga
A perte de vue, la savane s’étend, piquetée de palmiers raphias. Au loin, on distingue les limites d’une forêt primaire. Patiemment, les 4 × 4 résistent aux ornières de la piste défoncée. Au bout du chemin se révèle un site incomparable : le canyon du Lavaka. Véritable cathédrale rouge due à l’érosion géomorphologique, ce canyon rivalise, en plus sauvage, avec ses homologues américains.
Nous sommes au cœur du parc national d’Ankarafantsika, à deux heures et demie de route de Majunga. Son directeur, M. Jaotera, en détaille avec fierté les particularités : sur 136 513 hectares voisinent huit espèces de lémuriens, 130 espèces d’oiseaux, dont 66 endémiques de Madagascar, 75 sortes de reptiles (aucun n’est venimeux), 18 de poissons. Sa flore est riche de 875 espèces. De plus, ce parc constitue, avec ses six lacs sacrés, un réservoir d’eau inestimable pour les terres environnantes, dont la plaine de Marovoay, le deuxième grenier à riz du pays.
En théorie donc, tout va bien : « Notre parc est un réservoir hydrique, garant de la production agricole, avec en plus une potentialité écotouristique exceptionnelle », conclut M. Jaotera. Des centaines de classes vertes viennent ici s’immerger. Les revenus du parc, issus notamment des visites des passionnés d’ornithologie du monde entier, font ruisseler de précieuses ressources sur les villageois.
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Ce parc, « royaume des oiseaux, terre des lacs sacrés, source de vie », se visite avec des guides compétents. Ils font découvrir, à travers la forêt sur sable ou raphiale, les lémuriens mais aussi les plus petits caméléons du monde. Sur le lac Ravelobe, on pourra distinguer les crocodiles, repérer les iguanes omnivores, débusquer les fosas (gros félins malgaches), reconnaître les bois d’ébène et de palissandre, admirer les oiseaux de paradis, les orchidées, repérer les arbres sacrés.
Mais voilà. Ici comme ailleurs « affluent des milliers de réfugiés climatiques fuyant la pauvreté du Sud », affirme le directeur. « Ils brûlent, défrichent, chassent. Nous crions tout le temps. Nous avons engagé des forces de l’ordre. Mais nous n’arrivons pas à bloquer ces gens, très agressifs. » M. Jaotera reconnaît que ces migrants sont exploités par des mafias, qui contrôlent notamment les filières du charbon de bois, combustible ordinaire à Majunga. Philosophe, il constate : « 80 % de la population malgache vit au détriment des ressources naturelles. »
Ici aussi, la faiblesse des infrastructures est compensée par la gentillesse et l’hospitalité des guides. L’un d’eux, suivant l’envol des rolliers migrateurs vers l’Afrique, soupire : « Moi aussi, parfois, j’aimerais m’envoler. »
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