Le constructeur automobile Tesla a investi pas moins de 1,5 milliard de dollars dans le bitcoin, et il compte bientôt accepter la devise comme moyen de paiement pour ses voitures électriques. On parle de plus en plus de la cryptomonnaie, mais pourquoi les investisseurs sautent à pieds joints dans l’aventure?
Le patron de Tesla, et accessoirement l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, a créé un engouement sans précédent pour le bitcoin. Le cours a dépassé les 45 000$ US mardi, soit une hausse de plus de 20%. Du jamais-vu. Pour illustrer la tendance, dites-vous qu’un seul bitcoin peut acheter la voiture Model Y de Tesla, au prix de base de 41 990$. 
«C’est un jour historique, on est passés à une nouvelle étape, lance Maciej Cepnik, cofondateur de Veriphi, une start-up montréalaise qui aide les particuliers à acheter et à sécuriser des bitcoins. Quand c’est l’homme le plus riche au monde et la 8e compagnie mondiale [qui se lancent dans la cryptomonnaie], ça montre que quelque chose est en train de se passer.» 
Tesla n’est pas la première entreprise à avoir misé sur l’effervescence du bitcoin dans les derniers mois. En octobre, la compagnie de paiement électronique Square a acheté pour 50 millions $ de bitcoins. Quelques jours plus tard, PayPal proposait à ses utilisateurs américains d’acheter, de vendre ou d’utiliser le bitcoin comme monnaie.  

L’heure de gloire du bitcoin
«Les compagnies traditionnelles vont être poussées de plus en plus à offrir le bitcoin comme produit d’investissement pour diversifier les portefeuilles. Ça va avoir pour effet de démocratiser le bitcoin et de le mettre de l’avant dans les discussions», croit Maciej Cepnik. 
Le bitcoin est une solution efficace et sécuritaire pour les grandes compagnies comme Tesla, étant donné qu’il est possible de transférer beaucoup de capital à peu de frais. 
Avec la COVID-19, des entreprises s’inquiètent du fait que leur réserve monétaire perd de la valeur en raison de l’inflation et le bitcoin peut être une bonne alternative puisqu’il permet de préserver la valeur de ses profits. 
C’est bien beau tout ça, mais encore faut-il savoir ce qu’est un bitcoin. 
C’est quoi, au juste?
À ses débuts, le bitcoin servait à acheter des produits un peu louches et illicites sur le dark web. Aujourd’hui, la réalité est tout autre. La devise a largement été démocratisée depuis que des investisseurs particuliers, des fonds d’investissement et des entreprises s’y sont intéressés et ont fait flamber son cours. 
«Le bitcoin est une forme d’or numérique, explique Maciej Cepnik. On est parti de très loin pour en arriver à la façon dont c’est présenté et perçu par les grandes compagnies et institutions.» 
Le bitcoin est une monnaie décentralisée, ce qui veut dire qu’elle n’appartient à aucune autorité centrale ou institution financière, à l’inverse de la monnaie traditionnelle. 
Pour la petite histoire: le bitcoin est né après la crise économique de 2008, avec comme but de renverser les institutions monétaires traditionnelles. Selon son créateur, toujours anonyme à ce jour, le bitcoin est une manière d’«effectuer des paiements en ligne directement d’un tiers à un autre sans passer par une institution financière». 
Contrairement à la monnaie que l’on connaît et qui repose sur une politique monétaire inflationniste, un plafond a été fixé pour le bitcoin: il ne pourra jamais y avoir plus de 21 millions d’unités en circulation dans le monde. 
Plus accessible
Autrefois réservés aux geeks de ce monde, les bitcoins s’achètent maintenant sur des plateformes d’échange en utilisant la monnaie traditionnelle, et les fonds sont détenus dans des comptes protégés. 
Le bitcoin est une valeur refuge. Autrement dit, sa valeur permet de conserver le même pouvoir d’achat sans être influencée par l’inflation. 
«Prenons l’exemple de l’or. Il y a 100 ou 200 ans, tu pouvais acheter un costume fait sur mesure chez le tailleur avec une once d’or. Aujourd’hui, une once d’or vaut 2300$, et c’est à peu près le montant d’un costume sur mesure. La valeur est restée la même, car tu as toujours le même pouvoir d’achat», explique Maciej Cepnik. 
Important à savoir: si vous n’avez pas un maigre 45 000$ à mettre sur un bitcoin, sachez que vous pouvez en acheter des fractions. 
«C’est encore méconnu, mais le bitcoin est divisible jusqu’à 0.00000001! Les gens ont le réflexe de se tourner vers les autres types de cryptomonnaies parce qu’ils trouvent que le bitcoin est cher. C’est comme l’or: tu peux faire fondre un kilo d’or en petits morceaux», illustre Maciej Cepnik.
– Avec l’Agence France-Presse
Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter
Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d’utilisation.

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

,