Le président chilien a annoncé, mercredi 21 décembre, l’ouverture d’une ambassade en Palestine au cours de son…
Édition
du Vendredi 23 Décembre
Édition
du Jeudi 22 Décembre
100 pages pour explorer toutes les facettes d’un homme complexe, avec des écrits inédits d’Aragon et deux bonus…
124 pages pour vivre l’épopée des Bleus, de 1904 à aujourd’hui, sous un angle inédit.
Notre dossier sur les déserts médicaux, l’élevage agroécologique, nos portraits d’agriculteurs… 100 pages engagées…
40 grands textes choisis et présentés par le philosophe Florian Gulli pour construire des solidarités antiracistes…
Le quotidien et le magazine papier livrés chez vous.
+
L’accès à tous les contenus payants du site humanite.fr.
Le quotidien du vendredi et le magazine papier livrés chez vous.
+
L’accès à tous les contenus payants du site humanite.fr.
L’accès à tous les contenus payants du site humanite.fr.
Ruja Ignatova, promotrice d’une des plus lucratives arnaques aux cryptomonnaies, est recherchée par Europol. Son système frauduleux a fait 3 millions de victimes dans le monde. Récit.
Le nom en imposait : le OneCoin. Il devait concurrencer le bitcoin. Sa créatrice, Ruja Ignatova, citoyenne allemande d’origine bulgare, se présentait comme la reine de la cryptomonnaie, la « Crypto Queen ».
Et si, la semaine dernière, Interpol l’a placée sur la liste des 10 criminels les plus recherchés d’Europe, c’est que tout était mensonges. Une arnaque à 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui a fait 3 millions de victimes dans le monde.
Cette fraude, l’une des plus importantes de l’histoire, a débuté en 2014, année où les cryptomonnaies ont commencé à avoir vraiment le vent en poupe. En ce temps, la valeur d’un bitcoin dépassait pour la première fois les 1 000 dollars et le tout fraîchement émoulu ethereum faisait naître l’espoir d’une monnaie responsable et utile.

Mais il se murmure alors qu’une autre cryptomonnaie aurait la cote, que dans le plus grand secret des Bill Gates et des Mark Zuckerberg auraient misé dessus plutôt que sur le bitcoin : le OneCoin. On promet alors aux nouveaux investisseurs des rendements à 600 %. Plus encore si l’on devient recruteur, car au bout de 10 nouveaux convaincus, une partie de l’investissement de ces nouveaux venus vous revient directement, payé en euros. C’est ainsi que s’est formée une vaste pyramide de Ponzi qui, en trois ans, va toucher les cinq continents et faire des millions de victimes.
Ruja Ignatova est le visage de OneCoin. Elle fait d’ailleurs précéder son nom du titre de « docteur ». Ça en impose. Le plus souvent, dans les interviews qu’elle accorde alors, elle parle devant des diplômes encadrés. Mais personne n’est allé vérifier son pedigree. Deux ans plus tôt, elle avait déjà été condamnée pour fraude en Allemagne. OneCoin développe sa façade, achète des sièges dans plusieurs pays, recrute une soixantaine de personnes – que des communicants.

Ruja Ignatova organise de grandes messes dédiées à OneCoin et à la cryptomonnaie dans les stades du monde entier, comme à Wembley, mythique enceinte de Londres, en 2016. Après des performances artistiques ou des concerts, elle monte sur scène en robe de bal et déroule son discours bien rodé sur OneCoin, sa nouvelle blockchain révolutionnaire, la première mondiale en nombre d’utilisateurs, la deuxième en capitalisation derrière le bitcoin. « Nous sommes le futur du paiement ! » martèle-t-elle.
Mais derrière, il n’y a rien, un grand vide. Aucun ingénieur. Aucune cryptomonnaie, aucune chaîne de blocs présumée infalsifiable. Les millions de personnes qui ont acheté des OneCoin n’ont jamais rien pu en faire, encore moins les changer. L’argent était envoyé directement vers Dubai, où Ruja Ignatova s’était domiciliée, ou encore vers Bélize, Gibraltar et l’île de Man. Avant de disparaître.

Ses profits sont estimés à 2,2 milliards d’euros. Les pertes de ses victimes sont, elles, évaluées entre 3,5 milliards d’euros et 10 milliards. En 2017, OneCoin est la cible de plusieurs enquêtes dans de nombreux pays. Le 25 octobre de cette année-là, Ruja Ignatova disparaît en descendant d’un avion en Grèce. Elle n’est jamais réapparue.
Son frère, en revanche, Konstantin Ignatov, et son complice Sebastian Greenwood ont été arrêtés par le FBI dans le cadre de l’affaire OneCoin. Comme Ruja Ignatova, ils risquent plus de 90 années de prison.
Édition
du Vendredi 23 Décembre
Édition
du Jeudi 22 Décembre

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

, ,