Consulter
le journal
« Les gens n’en reviennent pas » : dans les supermarchés, les caissières aux premières loges de la flambée des prix
De Netflix à Apple ou Amazon, une vague de nouveaux entrants dans la publicité
L’argot de bureau : « Equicoaching », ou le cheval qui murmurait à l’oreille des manageurs
« L’usage actuel du mot sobriété provoque la plus grande confusion »
Les images de l’ouragan Ian qui a ravagé la Floride
Les images des kilomètres de bouchons à la frontière entre la Russie et la Géorgie
« Rap Business » : pourquoi les rappeurs d’origine congolaise dominent le rap français
Cinquante ans du Front national : comment le « point de détail » de Jean-Marie Le Pen s’est transformé en fiasco politique
Poutine : le choix du jusqu’au-boutisme
« Prier, c’est comme s’adresser à son psy, sauf que si Dieu te répond, c’est un miracle »
L’opposition, le mauvais rôle de la politique française
« Le multiculturalisme du Canada provoque un choc des valeurs de la nation québécoise »
En Chine, la censure a toujours le dernier mot au cinéma
« Crossroads » : Dieu, l’Amérique et Jonathan Franzen
« Isaac Asimov, l’étrange testament du père des robots », sur Arte.tv : l’imagination au service de thématiques futuristes très actuelles
Avec « Désordres », Florence Foresti traverse en douceur (et en huit épisodes) la quarantaine et sa fameuse crise
Le sans-alcool dans la cour des grands
Objet écolo : le tabouret de bain japonais
Hermès met en selle de jeunes talents
La France buissonnière : slow trip en rosalie, de la Normandie au Maroc
Services Le Monde
Services partenaires
Service Codes Promo
Suppléments partenaires
En Europe comme aux Etats-Unis, les taux d’intérêt augmentent brutalement, dans un contexte de flambée de l’inflation. Si les emprunts demeurent peu chers, il s’agit d’un retournement de tendance majeur, qui va bousculer les Etats et les entreprises.
Temps de Lecture 9 min.
Read in English
Article réservé aux abonnés
Attention, changement d’ère économique. En quelques mois, avec le grand retour de l’inflation, les taux d’intérêt se sont mis à augmenter brutalement. Fini l’argent gratuit ou à taux négatif, cette époque où le « quoi qu’il en coûte » ne coûtait pas grand-chose. Emprunter nécessite désormais de payer des intérêts.
En décembre 2021, le taux d’intérêt français pour les obligations à dix ans était encore à zéro. Aujourd’hui, il atteint 1,5 %. C’est au plus haut depuis 2014. En Allemagne, pays refuge, il a atteint 1 % mardi 3 mai, pour la première fois en huit ans, contre – 0,3 % six mois plus tôt. La veille, le taux américain à dix ans avait dépassé 3 % pour la première fois depuis 2018, un doublement en six mois.
Si ces niveaux restent bas par rapport à leur moyenne dans le temps, le basculement est historique : depuis les années 1980 et la maîtrise de l’inflation, les taux étaient en baisse constante. En 1990, le gouvernement français empruntait à 10 % ; en 2000, à 5 % ; en 2010, à 2 % ; et à taux légèrement négatif en 2021.
Aujourd’hui, le mouvement s’est inversé. « Après trente ans de baisse séculaire des taux d’intérêt, et quinze ans d’intervention non conventionnelle des banques centrales, on entre dans un nouveau régime », estime Frederik Ducrozet, stratégiste à Pictet Wealth Management, un gérant d’actifs suisse.
Ce retournement se produit alors que jamais la dette n’a été aussi élevée. Pendant la pandémie, les Etats, mais aussi les entreprises – et dans une moindre mesure les ménages – ont eu recours aux crédits. En zone euro, l’endettement total (Etats, entreprises, ménages) atteignait 400 % du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre de 2021, dix-neuf points de plus qu’avant le Covid-19, selon la banque UBS. Dans ces circonstances, le moindre mouvement de taux d’intérêt est très sensible.
Cette inversion de tendance n’est pas nécessairement négative. Pendant des années, la zone euro s’est débattue avec la déflation et sortir de ce piège est le bienvenu. Pour les épargnants, la hausse des taux est aussi une bonne nouvelle. Par ailleurs, les taux d’intérêt réels (corrigés de l’inflation) demeurent très bas, ce qui allège le poids de la dette. Enfin, les Etats et les entreprises ont des marges de manœuvre, s’étant refinancés à très bons prix ces dernières années. Mais le changement de paradigme est profond, pour les gouvernements, les entreprises, les consommateurs et les marchés financiers.
La semaine s’annonce agitée pour les grandes banques centrales. Mercredi 4 mai, la Réserve fédérale américaine (Fed) va augmenter son taux directeur, pour la deuxième fois en deux mois. La seule question est de savoir s’il s’agira d’une hausse d’un quart de point ou d’un demi-point. Le taux de la Fed, qui était de zéro au début de l’année, pourrait atteindre ainsi 0,75 %, et devrait dépasser 2 % d’ici à la fin de l’année.
Il vous reste 79.78% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Accédez à tous les contenus du Monde en illimité.
Soutenez le journalisme d’investigation et une rédaction indépendante.
Consultez le journal numérique et ses suppléments, chaque jour avant 13h.
Newsletters du monde
Applications Mobiles
Abonnement
Suivez Le Monde