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Caroline Fourest
Le gouvernement hongrois semble cumuler tous les traits, pour ne pas dire toutes les tares, de l’impasse nationaliste contemporaine.
Publié le 06 janvier 2012 à 14h34, mis à jour le 09 janvier 2012 à 09h11 Temps de Lecture 2 min.
Le gouvernement hongrois semble cumuler tous les traits, pour ne pas dire toutes les tares, de l'impasse nationaliste contemporaine. Viktor Orban et son parti ont été élus en 2010, grâce à un discours dénonçant les “diktats de Bruxelles”, promettant un Etat fort, un patriotisme économique et de restaurer l'identité hongroise et catholique du pays. La première par rapport aux Roms. La seconde pour tourner la page du passé communiste.
Près de deux ans après son élection, le résultat n'est pas beau à voir. En guise d'Etat fort, les Hongrois ont droit à un Etat autoritaire. La reprise en main du pays ressemble à un quasi-coup d'Etat : une Constitution liberticide (dont de nombreux aspects n'ont jamais été évoqués pendant la campagne électorale), votée en un temps record grâce au système de vote d'articles en rafales. La République de Hongrie est morte. Voici venue l'ère de la Hongrie tout court, placée sous la bénédiction de Dieu, et d'une Constitution rétrograde, interdisant notamment le droit à l'avortement, le mariage gay et les sans-domicile-fixe.
Pour l'identitaire, comme souvent, Orban s'appuie sur la religion et sur les blessures de l'histoire. Dans un pays marqué par les défaites, rien de tel qu'un discours nostalgique sur la “Grande Hongrie”, catholique et impériale, pour donner le sentiment de retrouver de sa superbe dans le grand bain de la mondialisation.
Va donc pour la Grande Hongrie et le ressassement du traité de Trianon signé en 1920, vécu comme l'équivalent du traité de Versailles pour l'Allemagne. Au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l'Autriche-Hongrie y a été démantelée et la Hongrie a perdu 60 % de son territoire au profit de nouvelles nations. Un vrai traumatisme, exploité par les nationalistes.
Le credo fut longtemps réservé au Jobbik, ce parti d'extrême droite violemment antisémite et anti-roms. Sous l'effet de la droitisation actuelle, il est aussi devenu celui du Parti conservateur de Viktor Orban, qui chasse sur ses terres. Avec succès, faute d'opposants crédibles. Du fait de l'occupation soviétique, la gauche hongroise est libérale sur le plan de l'économie. Elle est aussi proeuropéenne et proaméricaine. La droite hongroise, elle, dénonce les “diktats de Bruxelles”, synonymes de rigueur, et donc de douleur.
Autant dire qu'avec la crise, l'opposition a du mal à trouver de l'oxygène, mais la contestation gronde. Le discours de fierté nationale retrouvée, faussement antilibéral, s'est révélé surtout liberticide et adossé à une politique fiscale injuste : favorisant les plus riches, sans permettre de renflouer les caisses du pays. Pour faire illusion plus longtemps, Orban pourrait promettre de tout régler d'un coup de baguette magique en sortant de l'euro. Mais voilà, la Hongrie n'y est pas. Sa monnaie (le forint) se déprécie, et les capitaux fuient. Sans que la compétitivité ne puisse compenser.
Moralité, les Hongrois perdent chaque jour des libertés publiques, mais continuent de dépendre du Fonds monétaire international et de l'Union européenne pour leurs finances. Voilà bien où conduit l'illusion nationaliste : à subir les inconvénients de l'Europe sans bénéficier de ses avantages. A méditer.¶
Essayiste et
journaliste,
rédactrice en chef
de la revue “ProChoix”, elle
est l'auteure
notamment
de “La Tentation
obscurantiste”
(Grasset, 2005)
et de “Libres
de le dire”, avec
Taslima Nasreen
(Flammarion,
2010)
Caroline Fourest
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