Économie La Monnaie de Paris veut frapper le monde
C’est la plus vieille entreprise d’Europe. Celle qui fabrique la monnaie de la nation depuis 230 ans. «Nous sommes sans doute les seuls à réaliser un produit réellement porté par tous les Français», se réjouit Christophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris.
Mais cette activité est en chute libre. Car l’Etat lui commande de moins en moins de pièces. Depuis 2008, la frappe de monnaie courante a reculé de 33%. Et pourtant, la Monnaie de Paris continue de se développer. En 2012, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 162 millions d’euros, en hausse de 2% par rapport à 2011.
Mais comment fait-elle? Comme toutes les entreprises, en diversifiant ses activités, et notamment en regardant vers l’international. Sur les 1,3 milliard de pièces que la Monnaie de Paris a frappées en 2012, 400 millions l’ont été pour des pays étrangers. Ce qui lui a rapporté 19 millions d’euros, soit 12% de son chiffre d’affaires global.
La Monnaie de Paris ne frappe pas seulement des pièces pour des Etats africains –un marché que la France détient depuis longtemps. L’an dernier, elle a notamment remporté l’appel d’offres émis par l’Uruguay. Mais elle a surtout fait une véritable percée au Moyen-Orient: elle a ainsi réalisé des monnaies pour le Liban, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Sultanat d’Oman. Des marchés d’ordinaire captés par les Britanniques. 
Pour gagner ces marchés à l’international, la Monnaie de Paris se livre d’ailleurs à une véritable bataille. Parmi ses plus grands concurrents, on retrouve le Canada, le Royaume-Uni et la Finlande. Christophe Beaux le résume bien: «La seule façon de gagner de nouvelles parts de marché à l’export, c’est de les prendre aux autres.»
Et le PDG ne peut s’empêcher de lorgner sur la zone euro, qui dénombre quinze instituts de frappe, dont cinq présents dans la seule Allemagne. D’après lui, «ce secteur doit se consolider et notre ambition est d’être du côté des consolidateurs». Autrement dit, dans cette zone euro, des instituts de frappe pourraient bien disparaître dans les années qui viennent. Ceux de Lisbonne, de Madrid ou encore de Rome paraissent les plus fragiles. Reste à savoir comment les populations accueilleraient le fait que leur monnaie, fût-elle l’euro, ne soit plus frappée dans leur propre pays. 
C’est l’autre grande diversification opérée par la Monnaie de Paris: frapper des pièces de collection. Cette activité lui a rapporté 80 millions d’euros en 2012, un chiffre d’affaires en hausse de 17% par rapport à 2011. Ce succès s’explique notamment par les euros des Régions: 3,7 millions de pièces de 10 euros en argent, présentant 27 gravures différentes, ont été lancées… Et écoulées en quelques semaines seulement. Autre grand succès de l’année 2012: les pièces Hercule en or, avec des valeurs faciales de 1.000 euros et de 5.000 euros. Elles ont été épuisées en moins de 24 heures et ont rapporté à la Monnaie de Paris quelque 20 millions d’euros.
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