(Agence Ecofin) – Depuis 2015, la Côte d’Ivoire est le premier fournisseur mondial de noix de cajou, devant l’Inde. Si ce statut permet à la nation éburnéenne de devenir incontournable dans la fourniture de la matière première, les autorités ont affiché ces dernières années la volonté de s’attaquer au chantier de la transformation. Alors que les défis restent nombreux, la stratégie de l’exécutif pour placer le pays sur la carte des pays transformateurs commence à porter ses fruits. Explications.
3e exportateur mondial de noix de cajou transformées
En Côte d’Ivoire, le secteur de la transformation de la noix de cajou est encore loin de l’envergure des géants asiatiques comme le Vietnam et l’Inde. Mais l’industrie n’en est pas moins déterminée à se frayer une place dans ce paysage concurrentiel.
La performance réalisée par le segment de la transformation sur les premiers mois de cette année confirme bien son dynamisme depuis quelques années. En effet, la nation éburnéenne est devenue le 3ème exportateur mondial d’anacardes prêtes à la consommation entre janvier et avril dernier.
30 000 tonnes en 2013, 90 000 tonnes aujourd’hui.
Selon les données du service d’information agricole N’Kalo, le volume d’amande de noix de cajou (noix de cajou décortiquée) écoulé sur cette période a atteint 7152 tonnes, soit une hausse de près de 254 % par rapport à l’année dernière. Un nouveau record pour le pays. Avec un tel stock, la Côte d’Ivoire dépasse ainsi le Brésil qui consomme plus de la moitié de son volume. Ces bons résultats de la filière tombent dans un contexte mondial particulièrement favorable.
Contrairement à d’autres produits agricoles, la demande mondiale de noix de cajou n’a pas été ralentie par les perturbations liées au coronavirus. Au contraire. Avec le confinement, la consommation du produit à domicile a explosé en Europe et aux USA. Mieux, l’attrait global des importateurs pour les noix de cajou transformées d’origine africaine a enregistré un net regain sur ces derniers mois.
Avec le confinement, la consommation du produit à domicile a explosé en Europe et aux USA. Mieux, l’attrait global des importateurs pour les noix de cajou transformées d’origine africaine a enregistré un net regain sur ces derniers mois.
En raison du manque de conteneurs en Asie du fait des achats robustes de produits agricoles de la Chine entre autres, les importateurs européens et américains privilégient désormais un approvisionnement de proximité avec le continent. Ceci pour réduire les délais d’acheminement comparativement aux fournisseurs asiatiques traditionnels comme le Vietnam et l’Inde, et respecter leurs contrats de livraison.
La noix de cajou africaine a le vent en poupe.
« Il y a très peu de conteneurs vides en Asie donc les noix de cajou du Vietnam mettent du temps pour arriver en Europe et aux USA. Les importateurs américains et européens sont encore plus intéressés que d’habitude à s’approvisionner auprès des usines africaines parce qu’il est plus facile aujourd’hui de faire partir un conteneur d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe et les USA que depuis le Vietnam », confie à l’Agence Ecofin, Pierre Ricaud, analyste en chef de N’kalo.
Une volonté politique manifeste
Si les indicateurs sont au beau fixe pour l’industrie, c’est d’abord à cause de l’engagement ferme des autorités locales. Avec pour leitmotiv d’accroître la valeur ajoutée locale afin de générer des recettes publiques tout en créant des emplois, le gouvernement a multiplié sur cette dernière décennie, les mesures pour attirer les investissements dans la filière.
« Les importateurs américains et européens sont encore plus intéressés que d’habitude à s’approvisionner auprès des usines africaines parce qu’il est plus facile aujourd’hui de faire partir un conteneur d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe et les USA que depuis le Vietnam »,
Jouissant d’un bon environnement économique, les opérateurs bénéficient d’un régime fiscal incitatif. Il s’agit entre autres, d’exonérations de droits de douane et de la TVA sur les achats d’équipements et de pièces de rechange sur 5 ans. Sur la même période, les acteurs profitent d’un octroi de crédit d’impôt pour développer ou moderniser leurs installations existantes.
A ces dispositions s’ajoutent une prime de 400 Fcfa sur chaque kilogramme de noix transformée et l’allocation de 15 % de la récolte totale de noix de cajou à des fins de traitement. Cet arsenal d’incitations a déjà poussé de nombreux acteurs aussi bien locaux qu’internationaux à implanter des unités sur le sol ivoirien contribuant ainsi l’amélioration du stock transformé.
Objectif : accroître la valeur ajoutée locale.
D’environ 30 000 tonnes en 2013, le volume de noix de cajou transformé est passé à 41 000 tonnes en 2015 puis à 45 000 tonnes en 2017. Depuis lors, les choses ont beaucoup évolué.
Actuellement, le pays transforme en effet plus de 10 % de la récolte locale avec environ 90 000 tonnes de noix de cajou traitée, d’après N’Kalo. Globalement, les autorités ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et entendent bien tirer un meilleur profit de l’appétit pour la noix de cajou qui ne fait que croître sur les marchés mondiaux. Le gouvernement compte notamment construire des zones industrielles de transformation qui abriteront plusieurs unités.
La première zone du genre devrait être opérationnelle au plus tard au début de l’année prochaine dans la ville de Bondoukou dans le nord-est du pays et s’étendra sur 15 hectares. A terme, l’exécutif entend également mettre sur pied d’autres infrastructures à Séguéla, Bouaké et Korhogo.
Bientôt dans la cour des grands ?
La Côte d’Ivoire est-elle en train de prendre des galons dans la transformation de la noix de cajou ? Alors que les appels fusent toujours sur la nécessité pour les pays africains de mieux s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales, la progression de l’industrie ivoirienne réjouit en tout cas, les analystes. « C’est un début de virage même s’il y a encore de la marge », indique M. Ricaud.
Même si le pays est encore loin derrière le Vietnam et l’Inde, le responsable indique qu’il compte de plus en plus sur le marché mondial. Ceci notamment avec la diversification de ses débouchés d’exportation. A l’Europe, marché traditionnel des noix de cajou ivoiriennes se sont ajoutées d’autres destinations comme la Chine, le Moyen-Orient (Liban et Turquie) et surtout les USA.
Dans le pays de l’Oncle Sam, les consommateurs raffolent de plus en plus de la noix de cajou ivoirienne qui accompagne les apéritifs ou entre dans l’assortiment de boissons offertes dans les restaurants aux côtés des pistaches et des noisettes.
Dans le pays de l’Oncle Sam, les consommateurs raffolent de plus en plus de la noix de cajou ivoirienne qui accompagne les apéritifs ou entre dans l’assortiment de boissons offertes dans les restaurants aux côtés des pistaches et des noisettes.
Preuve de l’engouement, sur les 4 premiers mois de 2021, les USA ont absorbé 919 tonnes d’amandes de noix de cajou arrivant ainsi à la troisième place derrière le Vietnam et la Belgique.
D’après les observateurs, un développement de l’industrie ivoirienne et plus largement africaine pourrait permettre au continent de bousculer le triangle du commerce dans l’industrie. Ce circuit voit les noix africaines être importées sous formes brutes par le Vietnam et l’Inde qui les préparent dans leurs usines avant de les réexporter vers l’Europe et l’Amérique du Nord où elles sont torréfiées, salées et emballées.
« En 2018, par exemple, le prix à l’exportation des noix de cajou de l’Inde vers l’Union européenne (UE) était environ 3,5 fois plus élevé que celui payé aux producteurs ivoiriens de noix de cajou, une différence de prix de 250 %. Et après une deuxième étape de transformation dans l’UE, le prix des noix de cajou était environ 2,5 fois plus élevé que lorsqu’elles étaient exportées d’Inde soit environ 8,5 fois plus qu’à la sortie de la ferme en Côte d’Ivoire », indique la CNUCED.
Actuellement moins de 15 % de la récolte africaine de noix est transformée alors que le continent fournit plus de la moitié de l’offre mondiale avec 2 millions de tonnes de noix. En attendant un renouveau continental, l’industrie ivoirienne continue d’avancer. La prochaine marche sera haute : égaler voire dépasser le Brésil qui transforme chaque année 130 000 tonnes de noix de cajou. Un objectif ambitieux que le pays a les moyens d’atteindre d’ici la fin de cette année, selon les observateurs.
Espoir Olodo
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