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Stockholm et Helsinki ont besoin de l’accord d’Ankara pour intégrer l’Alliance atlantique.
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Le réchauffement entre la Turquie et l’OTAN aura été de courte durée. A peine revenu en grâce auprès de ses alliés sur fond de guerre en Ukraine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a semé le malaise en menaçant de bloquer le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Alliance atlantique – rompant avec leur politique de neutralité, les deux Etats viennent de déposer leur candidature. « Comment pouvons-nous leur faire confiance ? », s’est interrogé M. Erdogan, lundi 16 mai, à Ankara. Et d’ajouter : « Aucun de ces pays n’a une attitude claire et ouverte envers les organisations terroristes. (…) Ils font entrer des terroristes dans leur Parlement et les laissent parler. »
Dès vendredi, Ankara avait menacé de bloquer l’élargissement de l’OTAN à ces deux pays nordiques, un processus qui requiert l’unanimité des trente membres de l’Alliance. Champion du marchandage, le gouvernement turc cherche depuis activement à monnayer son soutien. Deux exigences sont formulées. Stockholm et Helsinki doivent cesser de défendre les militants kurdes réfugiés sur leurs territoires, car, du point de vue turc, ceux-ci sont affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par l’Union européenne et par les Etats-Unis. Ankara réclame, depuis des années déjà, l’extradition de plus de trente militants présumés du PKK vivant en Finlande et en Suède.
Ibrahim Kalin, porte-parole et conseiller en politique étrangère de M. Erdogan, a rappelé dimanche que le PKK collectait des fonds et recrutait en Europe, et que sa présence était « forte, ouverte et reconnue », en Suède surtout. « Il faut arrêter de permettre aux médias, activités, organisations, individus et autres types de présence du PKK d’exister dans ces pays », a-t-il affirmé.
Autre exigence d’Ankara : que soient levées les interdictions de vendre certaines armes à la Turquie, mesures adoptées par Stockholm et Helsinki au moment de l’intervention militaire turque contre les forces kurdes, dans le nord de la Syrie, en 2019. En marge d’une réunion de l’OTAN à Berlin, dimanche, Mevlüt Çavusoglu, le chef de la diplomatie turque, a précisé que les discussions progressaient avec la Finlande, mais que la Suède continuait de se montrer « provocatrice ».
Pour dissiper le malaise, des diplomates suédois et finlandais prévoient de venir en Turquie la semaine prochaine. « Ils viennent pour nous convaincre ? Inutile qu’ils se fatiguent », a prévenu M. Erdogan. Il a déclaré qu’il ne voulait pas que l’OTAN répète la même « erreur » que celle faite en 1952 en acceptant l’adhésion de la Grèce. Selon lui, c’est ce qui ensuite a permis à Athènes « de prendre parti contre la Turquie » avec le soutien de l’Alliance.
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