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La monnaie britannique a plongé de manière brutale et vertigineuse le 7 octobre à l’ouverture des Bourses asiatiques. La livre subit une grosse pression depuis une semaine et les craintes d’un Brexit dur.
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Le crash express de la livre sterling
Alors qu’il était 23 h 00 à Londres et 8 h du matin au Japon, le cours de la livre sterling a brutalement plongé à Tokyo en deux heures de 1,2614 dollar américain à… 1,1841 dollar ! C’est tout simplement son niveau le plus bas depuis 1985.
Yasser Al-Zayyat/Afp
L’ouverture des marchés asiatiques n’a pas été tendre pour la monnaie britannique. Alors qu’il était 23 h 00 à Londres et 8 heures du matin au Japon, le cours de la livre sterling a brutalement plongé à Tokyo en deux heures de 1,2614 dollar américain à 1,1841 dollar. C’est tout simplement son niveau le plus bas depuis 1985.
L’euro a profité de cet accès de faiblesse puisque la monnaie européenne a atteint la valeur de 94,15 pence contre 88,42 pence quelques heures plus tôt. C’est également un record de faiblesse de la livre depuis début 2009.
Pour autant, la livre est vite remontée vers la surface, rattrapant en quelques heures une grande partie de ses pertes. Mais l’amplitude de ce mouvement de yoyo a impressionné les observateurs. « Ce qui s’est passé était insensé – appelez cela un crash éclair – mais des mouvements de cette ampleur montrent jusqu’où la monnaie peut descendre », a réagi Naeem Aslam, analyste de Think Markets, dans une note citée par l’agence Blommberg News.
Les acteurs financiers tentaient de s’expliquer cette chute vertigineuse. Certains observateurs évoquent la possibilité d’une erreur humaine. Il pourrait en effet s’agir de ce que les spécialistes appellent un « fat finger », autrement dit une erreur de saisie dans un montant de la part d’un courtier.
Pour d’autres, l’événement peut s’expliquer par des algorithmes incontrôlés qui ont vendu de la livre en grandes quantités après les propos, jeudi 6 octobre, de François Hollande. Évoquant la volonté britannique de sortir de l’Union européenne, le président de la République a prôné la fermeté face au Royaume-Uni. « Il faut qu’il y ait une menace, il faut qu’il y ait un risque, il faut qu’il y ait un prix. », a-t-il dit.
Or cescommentaires ont été rapportés par les médias « dans la période floue située entre la fermeture de New York et l’ouverture en Asie, à un moment où les liquidités sont toujours limitées », dit Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. « En quelques minutes, la livre a dévissé sur des ventes ordonnées par des algorithmes avec un phénomène boule de neige du fait du peu d’activité sur le marché ».
« Ce n’était qu’une question de temps avant que ne survienne un plongeon de cette ampleur », a affirmé auprès de l’AFP Yosuke Hosokawa, de Sumitomo Mitsui Trust Bank. Cela fait une semaine que la monnaie britannique subit de fortes pressions dues aux inquiétudes des marchés et des analystes estiment que la livre devrait connaître une longue période d’instabilité et de baisse en raison du Brexit.
Le 2 octobre, la première ministre Teresa May a annoncé qu’elle déclencherait la procédure de séparation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne d’ici à la fin du mois de mars, faisant du même coup plonger la livre en raison de l’inquiétude des marchés.
À noter que la chute de la livre a eu des conséquences sur la dette du Royaume-Uni, les investisseurs vendant leurs obligations, provoquant ainsi une montée des taux d’emprunt.
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