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La Pologne de 2020 apparaît souvent comme un pays à la pointe de la modernité. Mais il en était bien autrement de la flamboyante Pologne des années 90… Un pays un peu fou qui savourait enfin la liberté à laquelle il avait aspiré depuis longtemps mais dans une situation économique assez difficile et dans un chaos sympathique qui le rendait particulièrement attachant. Dans cette série d’articles qui sera publiée tous les mardis, je vous proposerai un voyage dans le temps via planète Varsovie et je vous parlerai d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
En 1979, le pape Jean-Paul II, le premier pape polonais de l’Histoire fut accueilli en grandes pompes en Pologne. Ses compatriotes nourrissaient un grand espoir de sa nomination et attendaient enfin que grâce à lui, leur quotidien, souvent difficile, se transforme. Il lança alors sa fameuse phrase « N’ayez pas peur ». Bon, suite à cela, il y eut la décennie 80 rythmée par l’état de guerre, le couvre-feu et les tickets de rationnement. Puis lorsque le glas du communisme fut sonné, le passage au capitalisme se fit avec une grande brutalité, comme l’atteste le terme communément utilisé pour nommer cette transition : « La thérapie de choc ». Inflation de 585% en 1990, chute du PIB de 7% en 1991, hausse drastique du chômage… Bref, quand quelqu’un vous dit de ne pas avoir peur, même si c’est le pape, commencez à vous inquiéter…
Néanmoins, dans le milieu des années 90, la situation s’améliora franchement et les Polonais commencèrent une période assez nouvelle de leur histoire, conjuguant liberté, espoir et croissance économique. Même si on partait de loin, tout semblait possible, le tout dans un contexte assez « folklorique », en particulier pour un Français.
C’est cette Pologne que je découvris, lorsque j’y posai les pieds pour la première fois en février 1995, à 16 ans, lors d’un échange scolaire. De cette Pologne qui n’existe plus, je vais vous décrire dans une série d’articles quelques aspects assez fantasques. Aujourd’hui la transition monétaire entre 1995 et 1997.
En anciens zlotys. 1 nouveau zloty = 10.000 anciens zlotys. Jusqu’à fin 1994, seul l’ancien zloty avait cours. Mais entre le 1er janvier 1995 et le 31 décembre 1996, les deux monnaies étaient en circulation. Cependant, en février 1995, les nouveaux zlotys étaient introuvables et seuls les anciens zlotys circulaient. À 16 ans, je donnais donc mes 500 francs français (76 euros) au bureau de change et reçus 2.500.000 zlotys. J’avais l’impression que c’était beaucoup… et je n’avais pas tort. Début 1995, le salaire minimum en Pologne était de 2.600.000 zlotys… brut…
Le billet de 1.000.000 zlotys qui est la photo de cet article, oui, cela représente 100 zlotys actuels (23 euros). Pour ceux qui se demandent pourquoi on utilise l’abréviation PLN pour le zloty, le N est la lettre signifiant New Zloty. PLN = PoLish New zloty par opposition à PLZ qui faisait référence à l’ancien zloty.
Des petits malins avaient eu l’idée d’imprimer un T-Shirt avec la photo du billet de 1.000.000 PLZ suivie de l’inscription « I made my first million in Poland ». Je regrette de ne pas avoir acheté ce T-Shirt à ce moment-là.
Et il y avait des billets de 100 PLZ, ce qui correspond aujourd’hui à 1 grosz (1/4 de centime d’euro). Et puis ils étaient stylés, glorifiant le prolétariat, tout ça, tout ça…
Durant l’été 1996, lorsque je suis retourné en Pologne pour la deuxième fois, là, les deux monnaies avaient réellement cours en même temps et c’était un énorme bazar. Les prix étaient affichés en nouveaux ou en anciens zlotys selon l’humeur du vendeur. Rendez-vous compte, lors du passage à l’euro en 2002, les deux monnaies avaient eu cours en même temps pendant moins de 2 mois. En Pologne, elles eurent cours en même temps pendant 2 ans ! Et puis, en 2002, en France, si l’on payait en francs, on devait nous rendre la monnaie en francs et vice-versa si on payait en euros. Pas en Pologne. Si quelque chose coûtait 800.000 PLZ, vous donniez un billet de 1.000.000 PLZ et on pouvait vous rendre 20 PLN… voire un billet de 100.000 PLZ et un billet de 10 PLN. Bref, chaque achat était compliqué.
Un jour, j’ai fait de menues emplettes dans un supermarché et la caissière me dit de payer 450 zlotys. Cela me paraissait impossible que ce que j’avais acheté coûte un tel prix, je commençais à protester, à demander pourquoi c’était si cher. Et elle comprit assez vite. « Non ! c’est 450.000 zlotys. » « Aaaah, seulement 450.000 zlotys et non pas 450 zlotys ! ». J’étais rassuré et donnai mon billet de 500.000 tout content. Sur lequel elle me rendit une pièce de 5 zlotys. Oui, en effet, souvent ils ne disaient pas « mille » pour gagner du temps…
Ci-dessous, vous trouverez tous les anciens billets.
VISITE – Sur les traces de la Varsovie communiste
BARS À LAIT – Une tradition qui perdure
Le folklore de la Pologne des années 90 – La contrebande en Maluch
Cédric Tavernier
Mascogne jeu 23/01/2020 – 11:08
Moi aussi, bravo !
Sobieski mar 21/01/2020 – 12:27
Excellent article, très bon concept, hâte de lire celui de la semaine prochaine!
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Merci !
Bénédicte Mezeix
Rédactrice en chef de l'édition Varsovie.
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