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L’économiste camerounais Martial Ze Belinga, présent au Salon du livre de Paris, remet en question la zone franc qui prévaut sur une partie du continent.
Propos recueillis par
Temps de Lecture 3 min.
Rendez-vous des amoureux de littérature, le Salon du livre de Paris, qui accueillait pour la première fois fin mars un pavillon des Lettres d’Afrique à la porte de Versailles, a aussi été l’occasion de réfléchir sur l’avenir du continent africain sur le plan économique.
Entre deux conférences littéraires, vendredi 24 mars, le sociologue et économiste camerounais Martial Ze Belinga, co-auteur du livre Sortir de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ? (avec Kako Nubukpo, Bruno Tinel et Demba Moussa Dembele, éd. La Dispute, 2016), s’est exprimé sur la question de « l’émergence » africaine et sur son financement, notamment dans les anciennes colonies françaises, où la viabilité de la zone franc continue de faire débat.
Martial Ze Belinga Le concept d’émergence est un concept exogène. Il a été proposé aux Africains par les Occidentaux et accepté comme tel. Ce terme est né au début des années 1980 dans la littérature financière, au moment où les marchés de la « triade » recherchaient de nouvelles places financières pour rentabiliser leurs placements. On a parlé de « marchés émergents ». Au départ, donc, ce terme ne reflète pas une pensée de l’épanouissement ou du bien-être des peuples.
Puis le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont promu ce terme et « l’émergence » est devenue un stade entre le sous-développement et le développement, présenté comme un synonyme de « rattrapage ». Cela induit un rapport à d’autres pays, occidentaux par exemple, qui seraient meilleurs et dont les pays africains devraient être les bons élèves. Les Africains ne se sont jamais présentés eux-mêmes comme des populations « émergentes ».
Il faudrait donc plutôt parler de « transformation ». Une transformation fondée sur l’éducation, la culture et l’innovation, comme l’ont bien compris des pays comme la Chine et la Corée du Sud, qui en font leur premier pôle d’investissement.
Le problème de ces pays réside dans le maintien de la zone franc. C’est un espace économique complètement irrationnel, qui maintient une tutelle de l’Europe sur ses anciennes colonies. Par exemple, depuis une décision du Conseil de l’Union européenne datée du 23 novembre 1998, la Banque centrale européenne a un droit de veto concernant les questions de change relatives au franc CFA et au franc comorien.
« Cette monnaie n’a aucune caution démocratique. J’invite les juristes à s’interroger sur sa légalité »
Les pays membres de la zone n’ont pas de prise sur leurs ressources. Pourquoi manquent-ils d’argent ? Parce qu’ils ont l’obligation de stocker 50 % de leurs réserves dans les comptes du Trésor public français. Même au niveau microéconomique, c’est problématique. Un Camerounais qui veut aller travailler en Côte d’Ivoire doit convertir ses francs CFA de la Cemac [Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale] en euros, puis convertir ses euros en francs CFA de l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine]. Et sur chaque transaction, il paie une taxe !
Depuis Charles de Gaulle, de grands discours nous ont fait croire qu’un nouveau président allait tout changer. Mais les faits montrent qu’il n’y a eu aucun changement. Pourtant, cette monnaie n’a aucune caution démocratique. C’est à l’issue d’un long processus référendaire que les Français ont choisi de passer à l’euro. Le franc CFA, quant à lui, a été adopté en 1945, alors que les pays n’étaient pas encore indépendants. J’invite les juristes à s’interroger sur la légalité d’une telle monnaie. Le franc CFA est aujourd’hui un anachronisme, mais personne ne semble s’en soucier.
Dans une campagne présidentielle, il existe deux types d’intérêt : celui des candidats pour accéder au pouvoir et celui de la France. Or cet intérêt, c’est l’accès facile aux ressources énergétiques et minières et à l’exploitation des terres. Quel que soit le candidat, dès qu’il accédera au pouvoir, il se rapprochera de cette réalité pour l’intérêt de la France. Ces « intérêts bien compris » mènent à une inertie totale. La solution n’est pas dans les élites françaises. L’Afrique a besoin d’une nouvelle forme d’élite, décolonisée, qui verrait le peuple africain autrement que dans l’infériorité.
Marie Lechapelays
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Daté du mercredi 18 janvier
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