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Des billets de banque au Mont-Royal, l'érable de Norvège envahit l'espace au détriment de l'érable à sucre.
Voyez-vous la différence entre la feuille argentée à gauche sur le billet et celle sur le drapeau?
Sur les nouveaux billets en polymère de la monnaie canadienne, une feuille d'érable de Norvège s'est faufilée en douce.
Cette espèce exotique venue d'Europe ne se contente pas de prendre la place de l'érable à sucre sur la monnaie canadienne. Au parc du Mont-Royal, l'érable de Norvège est en train de remplacer l'érable à sucre. Il pourrait bien devenir le roi de la montagne.
L'une des causes : les semences.
Comparé à l'érable à sucre, l'érable de Norvège en produit plus. Le taux de germination est meilleur. Et les semis, les jeunes tiges, s'établissent davantage et ont un meilleur taux de survie. Quand l'érable de Norvège envahit la forêt, il a toutes les qualités pour y remplacer l'érable à sucre et perturber l'écosystème.
« L'érable de Norvège c'est vraiment une super-espèce. Elle a beaucoup, beaucoup d'avantages sur l'érable à sucre. »
Saurez-vous différencier un érable de Norvège d'un érable à sucre? .
Aussi, l'espèce est considérée comme envahissante dans plusieurs États américains de la côte est. Il est interdit de le planter au New Hampshire et au Massachusetts.
À Montréal, on retrouve plus de 55 000 érables de Norvège sur le terrain municipal. Et cela est sans compter ceux établis sur des propriétés privées.
Il a envahi le Mont-Royal. Parmi les érables, dont le tronc a un diamètre de 10 centimètres et plus, le quart sont des érables de Norvège.
Et parmi les jeunes tiges des sous-bois, lors d'un inventaire mené en 2003, on retrouvait trois fois plus de jeunes pousses d'érable de Norvège que d'érable à sucre.
« Ça veut dire que, si rien n'est fait, la prochaine génération d'arbres au Mont-Royal va être dominée par l'érable de Norvège. »
Il est désormais interdit de le planter aux abords du Mont-Royal.
Un allié imprévu au secours de l'érable à sucre
Le champignon qui attaque l’érable de Norvège
Photo : Luc Lavigne
Une des raisons des succès de l'érable de Norvège en nature, c'est l'absence d'ennemis naturels. Mais depuis l'an 2000, ce n'est plus vrai.
Un champignon, Rhytisma acerinum, vieux compagnon de l'érable de Norvège en Europe, l'a rejoint en Amérique.
On le reconnaît facilement : il cause la tache goudronneuse sur les feuilles.
Cette maladie, quoique disgracieuse, n'affecte que très peu la santé de l'arbre adulte. Par contre, les jeunes tiges en sous-bois sont plus fragiles et peuvent même en mourir.
Actuellement, dans le sous-bois du Mont-Royal, les semis d'érables à sucre contre-attaquent. Ils gagnent du terrain sur les tiges de l'érable de Norvège. Tout cela à cause de ce champignon providentiel.
« C'est un bon coup de main de la nature pour nous aider dans notre contrôle de l'érable de Norvège au Mont-Royal. »
L'érable de Norvège, arbre urbain par excellence
Cette espèce est très résistante à la pollution, s'établit rapidement, pousse vite et présente une couronne compacte qui suscite un bel ombrage. Il peut s'accommoder de peu d'espace et d'un sol pauvre.
En Amérique du Nord, il fut très populaire pour remplacer comme arbre de rue l'orme d'Amérique, dévasté par la maladie hollandaise durant les années 1950-1960.
L'érable de Norvège fait aussi le bonheur des horticulteurs.
Plusieurs cultivars présentent des feuilles aux coloris distinctifs. Le « Crimson King » et le « Scherdleri » montrent un feuillage pourpre très prisé. On retrouve aussi des cultivars aux feuillages jaunes ou panachés.
Comment reconnaître un érable de Norvège?
Si l'œil du botaniste discerne facilement les deux espèces, il n'en est pas de même pour le profane.
Mises côte à côte, les feuilles de l'érable de Norvège et de l'érable à sucre se distinguent par leur nombre de lobes.
Mais là où personne ne peut se tromper, même le profane, c'est dans l'identification des samares.
Sur l'érable à sucre, les deux samares forment un U renversé, très prononcé. Sur l'érable de Norvège, les deux samares forment presque une ligne, un angle de 180 degrés.
Autre différence de taille : les couleurs à l'automne. Si l'érable de Norvège conquérait le Mont-Royal, celui-ci serait tout jaune pendant cette saison.
« L'érable à sucre va produire des coloris très variés allant du jaune au rouge, en passant par l'orange, le vermillon. Alors que l'érable de Norvège, en général, ça va être un jaune ocre assez uniforme. »
L'érable de Norvège sur les nouveaux billets
Malgré ses différences, l'érable de Norvège en trompe plus d'un. Et pas des moindres : la monnaie canadienne s'est laissé duper sur tous les nouveaux billets.
Tel qu'expliqué en début d'article, la feuille d'érable sur les nouveaux billets n'est pas le symbole du Canada, mais plutôt une feuille d'érable de Norvège avec ses cinq lobes caractéristiques. En 2002, la Monnaie royale canadienne avait déjà produit une pièce de collection de 5 $ avec une feuille et une samare d'érable de Norvège.
Le sou noir, une erreur en millions d'exemplaires
Dans les années 1930, la Monnaie royale canadienne a fait appel à un artiste britannique, George Kruger-Gray, pour dessiner l'envers du sou noir, du 5 cents et du 50 cents. Il s'est alors considérablement éloigné de l'érable à sucre.
Pour un botaniste, non seulement ce n'est pas un érable à sucre, mais ce n'est pas un érable tout court.
Cette erreur botanique a été frappée à des centaines de millions d'exemplaires et a circulé de 1937 jusqu'à ce que la pièce de un cent soit retirée, en 2013. Aucun botaniste ne s'est opposé à son retrait.
Les timbres aussi
Des érables de Norvège sur les timbres de Postes Canada
Postes Canada s'est aussi laissé berner.
Des timbres dédiés au symbole arboricole canadien affichent plutôt des feuilles d'érable de Norvège.
Des érables de Norvège sur les timbres de Postes Canada
Sur cet autre timbre, c'est seulement la samare qui est fautive.
Même le défunt fonds canadien de télévision compte parmi les victimes, puisqu'il avait pris une samare d'érable de Norvège comme symbole.
« Pire encore, la disamare sur leur logo est très aplatie, ce qui suggère que c'est une samare stérile. Donc, pour un organisme qui est censé encourager la créativité chez les artistes, ils ont choisi comme symbole une disamare qui n'est pas canadienne et qui, en plus, est stérile. »
Le symbole de la feuille d'érable
« Bien que la feuille d'érable soit étroitement associée au Canada, l'érable n'a été officiellement reconnu comme l'emblème arboricole du Canada qu'en 1996 », peut-on lire sur le site du gouvernement canadien (Nouvelle fenêtre).
Historiquement, c'est la feuille de l'érable à sucre qui fut utilisée comme symbole du Canada. Mais cette espèce se retrouve uniquement dans l'Est du pays. Aussi, en 1996, c'est le genre érable qui a été reconnu comme emblème du Canada. On visait ainsi tous les érables indigènes du Canada. Cela ne comprend en aucun cas l'érable de Norvège.
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