https://arab.news/w9a3r
STRASBOURG: Au lendemain de la diffusion d’une vidéo “d’aveux” dénoncée par Paris, les familles du couple de Français retenus en Iran depuis cinq mois ont alerté vendredi sur leurs “conditions inhumaines de détention” pour “des motifs fallacieux”, avec une “pression psychologique inimaginable”.
Signe d’inquiétude à Paris, le Quai d’Orsay a recommandé vendredi aux visiteurs français de quitter le pays au plus vite, y compris les binationaux, qui s’exposent, selon Paris, “à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable”, sur fond de manifestations après la mort d’une jeune femme arrêtée par la police des moeurs.
“Nous sommes dévastés, épuisés et terrifiés”, écrivent dans un communiqué transmis à l’AFP les familles de Jacques Paris et Cécile Kohler, affirmant être “sans aucune nouvelle” de leurs proches, redoutant qu’ils ne soient “maintenus à l’isolement avec comme seul contact humain celui de leurs geôliers et interrogateurs”.
Le couple est “privé d’avocats et l’accès consulaire leur est sans cesse refusé”, indique également le communiqué.
Les deux Français ont été arrêtés en mai à un moment où l’Iran était le théâtre de manifestations d’enseignants qui réclamaient des réformes pour une revalorisation de leurs salaires et appelaient à la libération de collègues interpellés lors de précédentes mobilisations.
«Montage grossier«
Jeudi, le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle a diffusé une vidéo dans laquelle Cécile Kohler dit être agente de renseignement opérationnel à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignement français.
“Des ‘aveux’ extorqués sous la contrainte”, “absurdes” et “contraires aux valeurs” du couple, d’après leurs proches.
Dénonçant une “vidéo au montage grossier”, les familles Paris et Kohler s’inquiètent de voir leurs proches “amaigris et épuisés”, jugeant ces images “insupportables”.
Le ministère français des Affaires étrangères a de son côté de nouveau dénoncé vendredi une “vidéo révoltante”, qui “met en scène de faux aveux, extorqués sous la contrainte”.
“La France dément catégoriquement ces accusations mensongères. Elle exige la libération immédiate de nos compatriotes détenus arbitrairement”, ajoute le ministère.
Interrogée par l’AFP, la DGSE, le service de renseignement extérieur français, n’a fait aucun commentaire.
“Jacques et Cécile ne sont pas des agents de la DGSE”, reprennent également leurs familles. “Cécile est professeure de français. Jacques est retraité de l’Education nationale”, précise encore le communiqué des familles, selon qui le couple s’était rendu en Iran comme “touristes”.
«Accusations absurdes»
Le syndicat FO, dont est membre Cécile Kohler, a également dénoncé dans un communiqué vendredi “une manipulation honteuse et horrible, qui ne trompe personne”.
La centrale syndicale a “fait part de sa totale indignation devant les accusations insensées et absurdes des autorités iraniennes”.
Le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, fustige dans le communiqué “le traitement cruel dont ils font l’objet, aucun contact, aucune communication n’ayant encore pu avoir lieu depuis leur arrestation, et appelle à leur libération immédiate et à leur retour en France auprès de leurs familles et proches”.
La diffusion de la vidéo est survenue sur fond de manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs.
L’Iran a accusé à plusieurs reprises des forces extérieures d’attiser les protestations et fait savoir la semaine dernière que neuf ressortissants étrangers, notamment de France, d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et des Pays-Bas, avaient été arrêtés.
Souhaitant pouvoir “entrer en contact avec eux afin de “leur redonner un peu de force”, les familles espèrent que Cécile Kohler et Jacques Paris seront “rapatriés le plus vite possible”.
Outre Mme Kohler et M. Paris, deux autres Français sont retenus en Iran, pays accusé par certains occidentaux de pratiquer une diplomatie des otages pour négocier à son avantage sur la scène internationale.
https://arab.news/2u4s2
JÉRUSALEM: Les Églises de Jérusalem ont fait part lundi de leurs “graves préoccupations” face à l’intention affichée du Royaume-Uni de transférer son ambassade auprès d’Israël de Tel-Aviv vers la Ville sainte disputée, comme l’ont fait les États-Unis.
La Première ministre britannique Liz Truss avait indiqué le mois dernier à son homologue israélien Yaïr Lapid son intention de “revoir l’emplacement actuel de l’ambassade britannique en Israël”, une déclaration saluée par Israël et fustigée par les Palestiniens.
Une telle décision emboîterait le pas au transfert controversé de l’ambassade américaine à Jérusalem en 2018, décrété par l’ex-président américain Donald Trump, une mesure d’ailleurs maintenue par son successeur Joe Biden.
Lundi, les chefs des Églises de Jérusalem ont fait part de leur “graves préoccupations” à voir la Grande-Bretagne suivre les États-Unis, selon un communiqué conjoint.
Jugeant “inacceptable” l’occupation et l’annexion par Israël de Jérusalem-Est, secteur dont les Palestiniens aspirent à faire la capitale de leur futur État, les Églises ont appelé le Royaume-Uni à “redoubler ses efforts diplomatiques” pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, plutôt qu’à transférer leur ambassade.
Pour l’ONU, le statut de Jérusalem doit faire l’objet d’un accord entre Israéliens et Palestiniens et, en attendant, les pays ne doivent pas y établir leur représentation diplomatique auprès d’Israël.
“Le statu quo religieux à Jérusalem est essentiel pour préserver l’harmonie dans la Ville sainte et de bonnes relations entre les communautés religieuses à travers le monde”, ont plaidé les Églises.
La Vieille ville de Jérusalem, située dans sa partie orientale, abrite à la fois des lieux saints du christianisme, du judaïsme et de l’islam.
https://arab.news/c2mgy
BEYROUTH: Le président libanais a salué les progrès réalisés dans le différend avec Israël sur sa frontière maritime sud, affirmant que les efforts de médiation menés par les États-Unis étaient en passe de déboucher sur une solution.
Le bureau de Michel Aoun a annoncé que le dernier cycle de discussions s’était achevé et qu’Amos Hochstein, le principal négociateur américain, préparait un projet d’accord final.
«Parvenir à un accord sur la démarcation des frontières maritimes sud signifie le début du processus d’exploration du pétrole et du gaz dans les champs libanais situés dans la zone économique exclusive», a déclaré Aoun.
Il a ajouté que la signature d’un accord «marquerait le début du processus de redressement économique».
Hochstein a estimé auprès d’Aoun, lors d’un appel dimanche, que les discussions avaient été gérées avec sagesse par le Liban.
Le palais présidentiel a annoncé que le Liban étudierait attentivement la version finale de la proposition de Hochstein.
Ce retour positif intervient quelques jours après qu’Israël a rejeté les révisions de la proposition présentées par le Liban.
Un porte-parole du département d’État américain a déclaré lundi à Al-Arabiya que Hochstein s’efforçait de résoudre les différends en suspens, ajoutant que «nous pensons qu’un accord durable est à la fois possible et à portée de main».
Dimanche, la société énergétique israélienne Energean a commencé à pomper du gaz vers son unité flottante de production dans le champ gazier offshore de Karish, dans le cadre de tests «pour vérifier la sécurité des pompes qui seront utilisées pour extraire le gaz naturel de ce champ dans les semaines à venir, une fois les tests terminés».
Les États-Unis ont indiqué au Liban que les tests étaient effectués dans un souci de coordination et que la production effective de gaz n’avait pas encore commencé.
Le Hezbollah avait précédemment menacé d’empêcher Israël d’exploiter les champs contestés avant que le Liban n’obtienne ses pleins droits maritimes.
En juillet, le groupe a lancé trois drones vers le champ de Karish, qu’Israël a déclaré avoir intercepté. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde: «L’envoi des drones est un simple exemple de ce que nous pouvons faire si la situation atteint une conclusion négative.»
Selon le journal israélien Yedioth Ahronoth, des groupes de pirates informatiques pro-iraniens ont perturbé les sites web d’Energean et des gazoducs israéliens, ce qui a conduit à la suspension des tests.
La proposition de Hochstein adopte la ligne 23 pour délimiter les frontières maritimes libanaises, ce qui placerait l’ensemble du champ de Karish hors du contrôle libanais.
Une partie du champ de Cana se trouverait à l’intérieur des frontières libanaises, et les zones extérieures feraient l’objet de négociations avec le géant français de l’énergie Total, et non avec Israël.
Cette solution annexe une zone d’environ 5 km² du Liban au profit d’Israël, ce à quoi le Liban s’oppose, tandis qu’Israël la considère comme «nécessaire à des fins de sécurité».
Israël avait placé et adopté unilatéralement une ligne de bouées comme frontière lorsqu’il s’est retiré du sud du Liban en 2000. La semaine dernière, Israël s’est opposé aux réserves libanaises sur son utilisation continue comme ligne de démarcation.
Une source libanaise a déclaré que les données disponibles sur la version finale de l’accord semblaient positives. Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a déclaré lundi que le groupe «attendait les résultats» du dernier cycle de négociations.
Parallèlement, le maire de la ville libanaise de Kafr Kila a démenti les allégations selon lesquelles les habitants recevraient de l’électricité d’une colonie israélienne située de l’autre côté de la frontière.
«Même si nous n’avons pas du tout accès à l’électricité, nous ne pouvons pas accepter de l’électricité de cette manière», a déclaré Kila Hassan Sheet.
Les Libanais ont souvent recours à des générateurs d’électricité privés ou à l’énergie solaire étant donné l’état lamentable du réseau du pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
https://arab.news/jg4au
AL-MUKALLA: Les victimes civiles de la guerre au Yémen et le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont «considérablement» diminué au cours des six mois de la trêve négociée par l’ONU, a déclaré cette dernière.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement yéménite affirme que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve, profitant de la cessation des hostilités dans les principales villes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué cette semaine, dans son dernier bulletin mensuel sur le conflit au Yémen, que le nombre de civils tués ou blessés au cours des six derniers mois a été réduit de moitié, atteignant 936 – dont 288 décès – entre le 2 avril et le 21 septembre 2022, contre 2 051 victimes – dont 630 décès – entre octobre 2021 et mars 2022.
Parmi les 936 victimes recensées, 343 civils ont été tués ou blessés à la suite de l’explosion de mines terrestres et de munitions non explosées.
Le cessez-le-feu négocié par l’ONU est entré en vigueur le 2 avril et a expiré le 2 octobre après que les Houthis ont refusé de le prolonger.
Pendant la trêve, l’OCHA a signalé une diminution de 76 % du nombre de familles déplacées.
Entre le 2 avril et le 30 septembre, 12 294 familles ont été déplacées, contre 46 640 au cours des six mois précédant la trêve.
La conclusion de l’OCHA selon laquelle aucun civil n’a été tué à la suite des frappes aériennes de la Coalition arabe confirme le respect de la promesse de cette dernière d’effectuer des frappes pour soutenir les troupes gouvernementales yéménites pendant la trêve.
Toujours pendant la trêve, qui a été renouvelée à deux reprises, la quantité de carburant entrant dans les zones contrôlées par les Houthis via le port de Hodeidah a triplé par rapport à l’année dernière, avec 52 navires transportant 1,435 million de tonnes de carburant, contre seulement 23 navires transportant 468 630 tonnes en 2021, selon l’OCHA.
Un autre avantage de la trêve a été l’ouverture de l’aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, ce qui a permis à quelque 26 642 passagers de se rendre du Yémen à Amman et au Caire pour des traitements médicaux ou autres.
«La trêve a entraîné une augmentation substantielle des importations de carburant par les ports de Hodeidah, a ouvert l’aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, a amélioré l’accès humanitaire dans certaines zones et a entraîné une réduction significative des déplacements internes et des incidents de sécurité causant des dommages aux civils», a déclaré l’OCHA dans le rapport.
De même, le gouvernement yéménite a indiqué que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve, profitant de la pause dans les combats et de la réouverture des routes reliant les zones contrôlées par les Houthis et celles contrôlées par le gouvernement.
Najeeb al-Saadi, chef de l’unité exécutive du gouvernement pour les camps de personnes déplacées, a déclaré lundi à Arab News que son unité avait constaté une augmentation du nombre de personnes fuyant vers les zones contrôlées par le gouvernement depuis Sanaa, Thamar, Saada, Jouf et d’autres provinces sous contrôle des Houthis.
«Ils craignent que le système éducatif des Houthis, qui leur lave le cerveau, ait un effet néfaste sur leurs enfants et les pousse à s’engager dans les combats. D’autres sont partis parce qu’il n’y avait pas de travail dans les zones contrôlées par les Houthis», a déclaré M. Al-Saadi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

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