Le coton a été l’une des matières premières agricoles les plus performantes en 2017. Les cours du coton ont été soutenus tout au long de l’année et se sont maintenus à un niveau relativement élevé (cf. graphique ci-dessous). Pour les producteurs africains de la Zone Franc, c’est une excellente année !
« La combinaison des cours et des taux de change ont fait que les prix en franc CFA ont été relativement stables dans une zone confortable sur 2017. Les producteurs n’ont jamais été en danger de vendre à perte. Pour la récolte 2017/18, nous avons tourné dans une zone de profitabilité avec des chances de vendre même à près de FCFA 1200 le kilo, ce qui est énorme, leur prix de revient se situant autour de FCFA 850 le kilo » souligne à CommodAfrica Curt Arbenz, vice-président de la société de négoce Paul Reinhart, qui s’exprime à titre personnel. Dans cette fourchette de prix près de 80% de la campagne 2017/18 a été vendue, estime-t-il.
Pour la suivante, 2018/2019, les petites quantités vendues l’ont été à des prix se situant entre FCFA 900 et FCFA 1 000. Des prix moins élevés consécutifs à une forte décote à terme du taux de change euro/dollar mais aussi du prix du coton sur le marché de New York,  selon Curt Arbenz.

Les producteurs africains ont été doublement gagnants car la production ouest-africaine de coton est en hausse et la fibre blanche africaine plébiscitée notamment par le premier importateur mondial, le Bangladesh. En 2017/18, la production ouest-africaine de coton aurait progressé de 5% pour atteindre 4,685 millions de balles, selon les chiffres de l’USDA (cf. nos informations). Le coton ouest-africain représente aujourd’hui 22% de l’approvisionnement du Bangladesh. « Le Bangladesh avait l’habitude de prendre du coton en provenance d’Ouzbékistan, également cueilli à la main. Le coton africain est similaire et moins cher » remarque Curt Arbenz. Mais, le coton africain a aussi bénéficié cette année,  à nouveau, d’une concurrence moins vive du deuxième exportateur mondial, l’Inde, en raison de la nouvelle politique mise en œuvre par le Premier ministre Modi, consistant à supprimer les grosses coupures de la monnaie nationale (cf.L’appétit pour le coton africain va-t-il durer ?).
Emballement du marché depuis novembre
Depuis le mois de novembre, le marché s’est envolé et a gagné plus de 1000 points à la fin décembre. D’environ 68 cents la livre, les cours ont grimpé pour clôturer l’année à 78,63 cents la livre pour le contrat de mars. Une hausse qui se prolonge sur le mois de janvier, les cours se situant au-dessus de 80 cents la livre .
« Si l’on regarde juste le marché physique, c’est une situation incompréhensible. Il y a du coton un peu partout, les instructions n’arrivent pas pour embarquer, les filateurs sont à l’aise au niveau des stocks ayant probablement acheté au second semestre un important volume pour embarquement au 1er trimestre 2018. Le marché tournait à ce moment là autour de 70 cents la livre et est même descendu jusqu’à 66 cents. Ils se sont dit que cela allait continuer et n’ont pas fixé leurs achats », indique le vice-président.
Le très grand volume de ventes non fixées alimente le marché à la hausse auquel s’ajoutent le rythme soutenu des engagements d’exportations des Etats-Unis et surtout les fonds spéculatifs. « Les fonds sont très présents dans l’accélération du moment. Ils sont dans une position très confortable et n’ont aucune raison de vouloir en sortir. Cela peut donc durer » précise Curt Arbenz. Ce qui n’est pas la même configuration pour les négociants qui font face à des besoins importants de liquidités. La crainte d’un scénario similaire à la crise de 2011 est palpable.
Si la hausse se poursuit, il faut s’attendre à une importante récolte de coton. D’ore et déjà, la campagne 2017/18 devrait être excédentaire, avec une production en progression dans la plupart des principaux pays producteurs. Le Comité consultatif international du coton (CCIC) estime que la production mondiale grimpera de 11% en 2017/18 à 25,4 millions de tonnes (Mt) et celle des Etats-Unis de 25%. Par rapport à des cultures comme le soja ou le maïs, le coton est très avantageux. Le prix du coton divisé par le prix du soja ou du maïs a doublé ces cinq dernières années. La consommation devrait être aussi vigoureuse, en augmentation de 3% à 25,2 Mt, selon les estimations du CCIC.
Si la production 2018/19 progresse encore, elle viendra peut-être satisfaire les besoins en coton des Chinois. Une Chine qui a poursuivi tout au long de l’année 2017 sa politique de déstockage de sa réserve d’Etat et qui augmentera tôt ou tard ses volumes d’importations.
 

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