Challenges Politique
Par Challenges.fr le 01.03.2022 à 09h14, mis à jour le 01.03.2022 à 09h29 Lecture 4 min.
Bruno Le Maire a promis de provoquer “l’effondrement de l’économie russe”, ce mardi 1er mars sur France info. Le ministre de l’Economie prévoit des discussions avec Engie et TotalEnergies sur leurs activités en Russie.
Bruno Le Maire, le 28 février 2022.
"Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe" à travers les sanctions économiques occidentales imposées en réponse à l'invasion russe en Ukraine, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France info.
Fermeture des espaces aériens, gel d'avoirs de personnalités ou d'entreprises, remise en question de liens financiers ou commerciaux… L'Europe et les Etats-Unis en tête ont multiplié les annonces ces derniers jours afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts sur l'Ukraine. "Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l'Union européenne qui est en train de découvrir sa puissance économique", a également estimé le ministre.
Les sanctions infligées à la Russie sont d’une efficacité redoutable. Nous livrons une guerre économique et financière totale à la Russie.
Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe. pic.twitter.com/NqB36CbWX4
Une des dernières mesures en date, le blocage des avoirs en devises de la banque centrale russe détenues à l'étranger, a provoqué un plongeon de la monnaie russe lundi, tandis que de nombreuses personnes se sont précipitées à la banque pour retirer du liquide. En urgence, la Russie a interdit lundi à ses résidents de transférer des devises à l'étranger et obligé les exportateurs russes à convertir une grande partie de leurs revenus en roubles.
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La totalité des avoirs russes que les alliés vont geler représente "presque 1.000 milliards de dollars" a indiqué le ministre mardi, ajoutant: "nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie", au lendemain d'un relèvement massif des taux d'intérêt à 20% de la banque centrale russe.
"Les entreprises ne pourront pas emprunter sauf à des taux élevés", a également dit le ministre français, affirmant que les Occidentaux sont prêts si nécessaire à "un nouveau renforcement des sanctions" comme affirmé la veille par l'Elysée.
"L'urgence est de relever le coût de la guerre pour le président (Vladimir) Poutine", a indiqué lundi la présidence française, en estimant que les sanctions déjà prises "font plus mal que le président Poutine ne l'avait anticipé".
Bruno Le Maire a également indiqué mardi que le peuple russe allait subir les effets des sanctions "en raison de son dirigeant". On ne sait pas faire autrement", a-t-il reconnu.
Bruno Le Maire a également annoncé qu'il discuterait avec les dirigeants de TotalEnergies et d'Engie de la présence des deux groupes en Russie, estimant qu'il y a désormais un "problème de principe" à travailler dans le pays après l'invasion de l'Ukraine décidée par Moscou.
Le ministre français de l'Economie a ajouté qu'une décision pourrait être prise dans les jours qui viennent au sujet des activités de TotalEnergies en Russie, alors que d'autres majors pétrolières, comme les britanniques Shell et BP, ont annoncé se retirer de leurs projets en Russie et vendre les parts de sociétés russes qu'elles détenaient.
Le président du groupe français Patrick Pouyanné "a une conscience aiguë de la gravité de la situation" et "je pense que nous pourrons prendre des décisions ensemble dans les jours qui viennent", a insisté Bruno Le Maire.
Concernant Engie, partenaire du gazoduc NordStream 2 dont la mise en service a été suspendue par l'Allemagne, il a estimé que le sujet "est un peu différent", car le groupe français a converti sa participation dans le projet en un "prêt".
Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, la pression monte sur les grands groupes pétroliers et gaziers occidentaux présents en Russie, alors que le pays tire la majorité de ses revenus de l'exploitation de ses ressources énergétiques.
Lundi, le géant britannique Shell a annoncé se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le géant russe Gazprom en Russie, emboîtant le pas à son compatriote BP, qui avait annoncé dimanche se désengager du géant russe semi-public Rosneft, dont il détient 19,75%.
Dans la foulée de cette déclaration, le cours d'Engie perdait 5% à 9h39.
(Avec AFP et Reuters)
Russie Engie Total
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