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Le Premier ministre polonais a inauguré, jeudi, la toute nouvelle clôture haute de plus de 5 mètres déployée le long de la frontière avec la Biélorussie. De quoi empêcher totalement les arrivées illégales de migrants, qui tentent depuis un an de traverser cette zone, théâtre de nombreuses violences.
La Pologne n’aura pas perdu de temps. Un an seulement après le début des traversées de migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a inauguré, jeudi 30 juin, un mur, dont la construction vient juste de s’achever.
Ce nouveau rempart d’acier est haut de 5,5 mètres et long de 186 kilomètres. Des systèmes de surveillance électronique doivent être installés dessus.
Pologne : Un an après que les migrants ont commencé à entrer dans l’Union européenne par la Biélorussie, le Premier ministre Mateusz Morawiecki devrait se rendre jeudi dans la zone frontalière pour marquer l’achèvement d’un nouveau mur d’acier.https://t.co/6n2B3TPlCx pic.twitter.com/RyKEtVvtnc
Si le gouvernement polonais assure que ce mur fait partie d’une stratégie contre la Russie – la Biélorussie étant un allié de Moscou -, cette construction soulève des inquiétudes parmi les ONG qui viennent en aide aux migrants. Ces derniers, déjà victimes de violences et de maltraitances par les forces polonaises, ne pourront désormais plus présenter de demande d’asile puisqu’il n’y aura plus de moyen de franchir la zone.
Vendredi 1er juillet, l’état d’urgence, instauré depuis septembre dernier à cette frontière, doit par ailleurs partiellement être levé. Cependant, la zone ne sera pas totalement libre d’accès. Il sera toujours interdit d’approcher à moins de 200 mètres de la frontière, ont précisé les autorités dans un communiqué.
En raison de l’état d’urgence, journalistes et militants des droits de l’homme, notamment, ont été empêchés de voir de leurs propres yeux la crise humanitaire qui s’y est jouée. Les ONG étaient également dans l’incapacité de fournir eau, nourriture, et vêtements chauds aux exilés. 

Depuis l’été 2021, régulièrement, de petits groupes de migrants tentent d’entrer dans l’Union européenne (UE) par cette frontière. L’UE accuse Minsk d’avoir orchestré cet afflux, en réponse aux sanctions européennes prises à l’encontre du régime biélorusse d’Alexandre Loukachenko, après sa réélection frauduleuse en août 2020.
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Face aux tentatives de passage, les garde-frontières polonais ont usé de tactiques radicales pour contrer ces traversées. Un rapport de Human Rights Watch avait épinglé, plus tôt ce mois-ci, la Pologne pour avoir “repoussé illégalement et parfois violemment des migrants et des demandeurs d’asile vers la Biélorussie, où ils risquent de graves abus, dont des coups et des viols de la part des garde-frontières et d’autres forces de sécurité”.
Plusieurs migrants ont également affirmé à InfoMigrants avoir été battus sans ménagement. Les violences côté biélorusse sont aussi monnaie courante. Les refoulements illégaux sont aussi légion, des deux côtés.
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Résultat : des hommes, des femmes et des enfants, refoulés des deux côtés, se sont retrouvés piégés dans cette zone tampon, jusqu’alors inaccessible de l’extérieur, contraints de survivre dans cette zone densément boisée, en proie au froid.
“Certaines nuits, je dormais à même le sol dans les bois en pensant que je ne me réveillerais pas”, a témoigné Ali, un demandeur d’asile syrien de 32 ans, interrogé par l’Associated Press. Les craintes d’Ali étaient réalistes : au moins 20 migrants sont morts à cette frontière.

Très critiquée donc pour sa politique répressive envers ces migrants, souvent venus du Moyen-Orient ou d’Afrique, la Pologne a, en parallèle, accueilli ces derniers mois des centaines de milliers de réfugiés venus d’Ukraine. Dans le pays, la loi d’assistance aux citoyens de l’Ukraine légalise leur séjour pendant une durée de 18 mois et leur permet l’accès au marché du travail et aux aides sociales.

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