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La crise économique se sent à plein nez maintenant au Congo. Le pays traverse une crise monétaire grave avec une dépréciation sans arrêt de la monnaie locale, le franc congolais. D’après les chiffres officiels disponibles, la monnaie locale a perdu déjà 30% depuis 2016 face au dollar. Une dégringolade monétaire qui se ressent dans le pays tel un coup de massue, la RDC étant un pays qui importe presque tous ses besoins de première nécessité. Coûtant 900 francs congolais il y a un an, aujourd’hui le dollar coûte 1.250f, soit 138,9% d’augmentation.
« Il n’y a pas si longtemps, on achetait le sac de haricots à 900 francs par exemple, un prix assez bas, constate Claude. Aujourd’hui, le sac revient à 1 500 francs ! Le sac de riz Makoma coûte aujourd’hui 40 000 francs congolais. En dollars, le prix n’a pas changé, c’est toujours 30 dollars, mais en francs congolais c’est bien plus cher », témoigne un congolais embarrassé par la situation.
Pour lui, les congolais ont déjà perdu 20% au moins de leur pouvoir d’achat et il faut vite trouver une solution pour éviter le pire, si ce n’est pas encore le cas. Cependant les autorités congolaises ont tout fait pour que la situation ne vire pas au rouge. La banque centrale de la RDC n’a cessé depuis lors de mettre périodiquement quelques dollars sur le marché. Insuffisant, juge le professeur Albert Tcheta Bampa. Selon lui, même si la Banque centrale continue d’éjecter ces billets, elle n’arrivera pas à arrêter la chute de sa monnaie.
« Le montant avec lequel intervient la Banque centrale est insignifiant. Aujourd’hui, les réserves en devises étrangères de la RDC représentent moins d’un mois d’importations. Le pays n’a jamais atteint trois mois de réserves, le niveau requis internationalement. Aujourd’hui, il faut laisser le taux de change fluctuer au gré des marchés », recommande t-il.
La situation de crise économique et monétaire en RDC n’est pas inédite par rapport à ce qui se passe ailleurs dans d’autres pays. Avec une économie dépendante à 95% des revenus des exportations des matières premières dont le cuivre et le pétrole, l’Etat congolais souffre de la chute des cours de ces dernières années. Les dollars ne pénètrent donc pas suffisamment le pays.
Pourtant la RDC est obligée d’utiliser plus que grandement les dollars pour ses importations. Ce qui provoque une inéquation qui est à la source du problème monétaire. Ce que la banque centrale du pays tente de résoudre en appelant les banques commerciales à des efforts. Un appel reçu qu’à moitié par ces dernières.
« Elles doivent immobiliser des francs congolais de manière à juguler le volume de la monnaie nationale en circulation et par conséquent contribuer à la stabilisation du taux. Mais ce sont des francs qu’elles ne peuvent pas utiliser à autre chose et ce sont des francs qui ne rapportent rien non plus, donc le coût pour les établissements est important. Les banques commerciales ont payé en 2016 le prix fort de la politique monétaire. Vous ne pouvez pas compenser un déficit économique par des mesures de stricte politique monétaire. Cela ne marche qu’un temps », réplique Yves Cuypers, directeur général de la Banque commerciale du Congo.
Malgré tout, toujours dans sa démarche pour trouver une solution, le week-end dernier, la Banque centrale du Congo a décidé de doubler son taux directeur, passant de 7 à 14%, une action qui devrait renforcer la valeur de la monnaie. Inefficace jusqu’à ce jour. Mais il semble que la situation peut toujours être sauvée. « On n’a pas encore atteint le niveau critique de l’inflation, elle est encore soutenable », disait le professeur Albert Tcheta Bampa.
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