Trente jours après le départ de France vers le Japon de Louis Kudo-Verhoeven, âgé de 4 ans et demi, la tension à distance est toujours bien réelle entre le père Sushei Kudo et Marine Verhoeven la maman. Le 26 décembre dernier, elle a dû remettre le petit garçon à son père en application d’ une décision de la cour d’appel de Toulouse (Haute-Garonne) rendue en juillet 2019 et confirmée le 21 novembre dernier par la Cour de cassation.
Cette décision, controversée, avait été obtenue par le père en application de la convention de La Haye qui réclame le retour de l’enfant au domicile familial. Deux ans plus tôt Marine, était revenue en France avec son fils et elle n’était pas retournée au Japon où elle vivait jusque-là avec son mari rencontré à Toulouse quelques années plus tôt. Puis, elle avait demandé le divorce en France en évoquant des violences conjugales.
VIDÉO. Le déchirant départ de Louis pour le Japon
Après le déchirement absolu de la séparation du lendemain de Noël, la maman et les grands-parents peinent à obtenir les plus minimes informations sur la nouvelle vie nippone du petit garçon. « Nous ne savons pas comment il vit. Nous avons le sentiment que tout est fait pour nous tenir à l’écart, pour faire en sorte que Louis nous oublie le plus rapidement possible et qu’il passe à autre chose, à sa nouvelle vie japonaise. Les engagements pris par son père avant de récupérer l’enfant ne sont pas tenus, notamment celui de ne pas briser le lien entre l’enfant et sa mère » s’exclame Marine Verhoeven, la maman qui alterne entre les moments de déprime et de colère. « Faudra-t-il donc que l’on se fasse à l’idée de ne jamais revoir Louis avant l’âge de sa majorité japonaise, dans quinze ans? ».
Pour étayer la trahison des engagements du père, la famille française brandit le simulacre des communications par Skype qui sont censées faire le lien entre les deux familles et les deux cultures. « On ne peut jamais vraiment échanger avec Louis. Quand on pose une question, le père coupe le son et il semble dicter la réponse à son fils. La webcam filme la plupart du temps le plafond ou les escaliers et ce sont parfois des séquences de quelques minutes entre deux coupures » ajoute Viviane la grand-mère.
Sur une feuille de papier, elle tient la comptabilité de ces quelques minutes empruntées au grand silence intercontinental. « Le père avait promis l’appartement matrimonial pour que Marine vienne s’y établir à Tokyo avec Louis, mais cet appartement n’existe plus et Louis vit avec son père au domicile de ses grands-parents » ajoute Viviane la grand-mère alors que les amis de l’association « Jamais sans Louis » installée à Salles-d’Aude ne désarment pas. Tous, Magali, Joseph, Jérôme et les autres sont capables de réciter par cœur tous les textes qui régissent les droits de l’enfant en France comme à l’international.
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Ils veulent se faire entendre pour que « la justice française cesse de renvoyer les enfants au Japon qui, en la matière, ne respecte jamais ses engagements ». Dans la maison de Salles-d’Aude, la chambre du petit garçon est toujours là, vide. Des petits renards stylisés rient sur la couette et un coussin avec la photo de Louis et de sa maman fige le dernier instant de la vie d’ici. C’était le 26 décembre au début d’un hiver affectif qui pourrait durer longtemps. Contacté par l’intermédiaire de son avocate Me Hansu Yalaz, le père de Louis, n’a pas répondu à nos sollicitations.
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