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PARIS (Reuters) – La hausse constante de l’euro face au billet vert vers le cap de 1,50 dollar ravive les craintes des investisseurs sur les effets que cela pourrait avoir sur les résultats des exportateurs européens.
La hausse constante de l’euro face au billet vert vers le cap de 1,50 dollar ravive les craintes des investisseurs sur les effets que cela pourrait avoir sur les résultats des exportateurs européens. /Photo d’archives/REUTERS/Kacper Pempel
Cette progression pourrait également mettre un terme à la corrélation observée ces dernières semaines entre la monnaie unique et les actions de la zone euro.
Les titres des groupes aéronautiques et d’autres sociétés produisant dans la zone euro et exportant leurs produits vers les Etats-Unis sont les plus vulnérables à cette situation, tandis que les exportateurs fortement exposés aux pays émergents, dont la devise a également progressé face au dollar, devraient être moins affectés.
Au cours des sept dernières semaines, les actions européennes, qui ont résisté aux récents chocs de marché (crise nucléaire au Japon, manifestations dans le monde arabe, sauvetage du Portugal et anticipations d’une restructuration de la dette grecque) ont pourtant progressé parallèlement à l’euro.
Toutefois, avec le plus haut de 17 mois touché par l’euro lundi à 1,4903 dollar (+15% depuis début janvier face au billet vert), les actions européennes se rapprochent du “seuil de douleur” à partir duquel les analystes et les entreprises doivent ajuster leurs prévisions de résultats.
“(Le niveau actuel de la parité euro-dollar) commence à être un problème. On devrait commencer à le voir apparaître dans les prochaines publications des entreprises et leurs perspectives pour le second semestre”, souligne Frédéric Dodard, directeur de la gestion multi-classe d’actifs pour la zone EMEA chez State Street Global Advisors.
“ON SORT DE LA ZONE DE CONFORT”
L’année dernière, les marchés européens ont pâti de la crise de la dette de la zone euro mais ont rebondi dans le sillage de l’euro lors de phases de regain d’appétence pour le risque, un certain nombre d’investisseurs étrangers utilisant la forte corrélation positive entre la monnaie unique et les actions de la région comme signaux d’achat et de vente pour les actions.
En l’espèce, la corrélation sur 30 jours entre l’euro et l’indice paneuropéen Euro Stoxx 50 a atteint +0,61 la semaine dernière, contre une moyenne sur 20 ans à -0,1, mais elle semble proche d’un retournement.
“Au-dessus de 1,50 dollar, on sort de la zone de confort”, estime un tarder en poste à Paris.
“Cela ne signifie pas que l’ensemble du marché va devenir baissier, mais les gens vont commencer à devenir réticents pour acheter des titres de groupes exportateurs, au moins jusqu’à ce que l’on connaisse l’impact (de la parité euro-dollar) sur leurs résultats.”
Philippe Nahum, directeur général de B*Capital, souligne que la hausse de l’euro a pu prendre des entreprises au dépourvu et que certaines d’entre elles pourraient ne pas s’être couvertes contre une appréciation de la monnaie unique.
“Toutes les valeurs ne sont pas exposées de la même manière aux fluctuations du dollar. Les entreprises européennes qui produisent en zone euro et vendent en dollars sont pénalisées. Elles perdent en compétitivité”, explique-t-il. “(Mais) les sociétés qui produisent en dehors de la zone euro et vendent en zone euro sont gagnantes.”
Si l’euro continue à s’apprécier face au dollar, le marché va éviter les valeurs exportatrices européennes, comme par exemple EADS, et notamment les entreprises qui ont peu délocalisés en zone dollar, prévient Philippe Nahum.
De fait, EADS, dont le président exécutif Louis Gallois a indiqué que chaque hausse de 10 cents de l’euro face au dollar coûter à son groupe un milliard d’euros en termes de bénéfice d’exploitation annuel, a perdu 3,5% la semaine dernière en Bourse à cause de la hausse de la monnaie unique.
Les entreprises allemandes sont toutefois moins exposées à cette problématique, soulignent des gérants, car les exportations allemandes s’effectuent plutôt dans le secteur des biens d’équipements vers les pays émergents. Or leur devise progresse également face au dollar.
édité par Cyril Altmeyer
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