Rob Hopkins est un enseignant en permaculture, mais il est aussi l’initiateur de ce mouvement que l’on appelle «villes en transition».  C’est à Totnes, petite cité anglaise de 8 500 habitants, qu’a été créé «Transition Town Totnes» (TTT) ou «Totnes en Transition» en français, son premier groupe citoyen né en 2006.
La transition en question est, selon Hopkins, le passage «de la dépendance au pétrole à la résilience locale.» Il s’agit en fait d’inciter les citoyens d’un territoire (bourg, quartier d’une ville, villageâ?¦), «à prendre conscience, d’une part, des profondes conséquences que vont avoir sur nos vies la convergence du pic du pétrole et du changement du climat et, d’autre part, de la nécessité de s’y préparer concrètement.»
Le mouvement s’inspire de principes simples : prendre soin de la terre et des humains, partager équitablement les ressources pour l’appliquer à l’ensemble de la société. C’est la compréhension de ces liens qui permet de développer des initiatives locales, d’optimiser la consommation d’énergie et relocaliser une partie de l’économie en incitant un maximum d’habitants à se comporter en acteurs du changement.
Monnaie locale, transition énergétique et solidarité
Une monnaie locale complémentaire, la livre de Totnes (Totnes pound) a même été créée pour favoriser les commerces sur place et les circuits courts. Une livre de Totnes vaut une livre britannique, et c’est le TTT qui se charge d’imprimer les billets et d’assurer leur valeur en conservant sur son compte le montant de livres britanniques qui y correspond, procédé nécessaire au cas où les utilisateurs souhaiteraient retourner à la monnaie nationale. Cette initiative a permis de «relocaliser» environ 10% des dépenses de ménages et de créer des emplois locaux.
La transition énergétique est aussi l’un des projets phares de TTT, qui, à Totnes, parvint à emporter le soutien du ministre britannique de l’Ã?nergie, qui y fit un déplacement remarqué.
La mairie a ainsi reçu en 2010, la somme de 225 000 livres (environ 300 000 euros) du Ministère pour l’achat de panneaux photovoltaïques destinés aux habitants engagés dans ce mouvement.
Ces derniers ont ainsi transformé une ancienne friche qui servait de dépotoir en jardin collectif. Régulièrement, des rencontres ont lieu entre des entrepreneurs locaux et des porteurs de projets. Les gagnants obtiennent des aides financières mais également des dons des particuliers ou des coups de main, que ce soit pour de la restauration de bâtiments ou de plantation de fruitiers pour la création d’une ferme école en bio.
Jo Rotes, une femme alerte d’une soixantaine d’années, a adhéré à l’un des quarante projets qui ont émergé de ces rencontres entre les habitants de ce quartier en transition. Elle est notamment impliquée, avec ses voisines, dans le projet «rue en transition».
«Dans ce lotissement, raconte-elle, il y avait beaucoup de personnes qui n’entretenaient pas les pavillons, et les gens vivaient isolés les uns des autres. Le mouvement «Totnes en transition» nous a fait prendre conscience que beaucoup de choses tenaient de notre propre responsabilité. Quatre groupes se sont constitués dans le quartier. Nous avons commencé par identifier les besoins de chacun.»
Elle poursuit : «Les gens ont exploré plusieurs pistes à partir d’un plan axé sur l’énergie, l’eau, la nourriture, les déchets et les transports. Construites après la seconde guerre mondiale, nos maisons étaient de vraies passoires sur un plan énergétique. Nous avons organisé un chantier participatif pour l’isolation des toitures. Nous avons économisé 570 livres (environ 800 euros) par an, toute énergie confondue, et une tonne de carbone par an et par famille. Beaucoup de personnes ont changé leur mode de chauffage en installant un poêle à bois et nous avons l’électricité grâce aux panneaux solaires depuis 2010.»
Le rapport à l’alimentation aussi a changé, Jo privilégie la cinquantaine de commerçants adhérents à la monnaie du TTT et qui produisent localement. Au niveau des transports elle pratique le covoiturage comme beaucoup ici. Mais les habitants peuvent également emprunter le minibus de la ville. La mairie a en effet investi dans ce minibus qui relie les différents quartiers de la ville. De deux rues en transition en 2008, elles sont une dizaine aujourd’hui à connaître cette révolution. Une implication de la part des citoyens qui encourage la solidarité, Joe et ses voisines, par exemple, se rencontrent toutes les deux semaines depuis le début de l’aventure. Et ont même monté ensemble un cinéma de quartier. Une initiative parmi d’autres et que Rob Hopkins pourrait fort bien raconter dans le livre qu’il publie aujourd’hui en Angleterre, en amont de la COP21 : « 21 Stories of Transition: how a movement of communities is coming together to reimagine and rebuild our world » (21 histoires de transition : comment un mouvement citoyen parvient à réinventer et reconstruire le monde).
Découvrez les grands principes de la TTT avec les explications de son fondateur, Rob Hopkins :
Le réseau des villes en transition
Il y a aujourd’hui des centaines d’initiatives de transition dans une vingtaine de pays réunis dans le réseau Transition Network, dont 90 en France. Le réseau français dispose de son propre site.
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