Aujourd’hui en France, on recense environ une quarantaine de monnaie locale. Ce type de monnaie, développé en complément de la monnaie officielle, a pour objectif principal de favoriser la consommation en circuit court et de redynamiser l’économie locale. Étendue à un périmètre restreint (ville, département voire région), une monnaie locale permet de changer les habitudes de consommation et d’encourager les petites structures notamment. Pour tout comprendre sur le fonctionnement et l’utilité d’une monnaie locale, nous revenons en détail sur les tenants et les aboutissants du système de ce nouveau modèle de monnaie.
Acceptée par certains commerçants et dans une zone géographique restreinte (ville, département, région), la monnaie locale permet de payer certains types de biens ou services. Pour se développer et être officiellement reconnu, ce type de monnaie se base obligatoirement sur la monnaie officielle. La mise en place d’une monnaie locale va être réalisée par une association qui se doit d’en garantir le fonctionnement et la gestion avec l’aide d’une structure financière.
Pour se développer et être utilisée dans le cadre légal, la monnaie locale doit nécessairement respecter les règles imposées par loi du 31 juillet relative à l’économie sociale et solidaire. Dans son article 16, cette loi reconnaît officiellement les monnaies locales comme titres de paiements. Pour être reconnues, il est nécessaire que ces monnaies soient développées et émises par une entreprise de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) et qu’elles suivent les différentes règles du code monétaire et financier.
L’utilisation d’une monnaie est ouverte à tous, particuliers comme professionnels. Pour se procurer de la monnaie locale, il est nécessaire d’adhérer à une association émettant ce type de moyen de paiement. L’adhésion se fait sous condition du versement d’une cotisation et d’un accord à la “charte éthique” de l’association. Certaines collectivités locales ont également pour programme d’adopter ce type de monnaie mais ce genre de projet est encore rare et compliqué à mettre en place.
Destinée à une utilisation locale, cette monnaie a pour objectif de permettre les paiements dans les commerces de proximité. L’objectif principal des associations en développant une monnaie locale est donc de favoriser le commerce et la production de proximité. Pour cette raison, la monnaie locale ne peut être utilisée dans les grandes chaînes de distribution (supermarché, hypermarché).
Les monnaies locales se sont développées en s’appuyant sur différentes valeurs de solidarité : respect de l’environnement, l’équité, le commerce équitable, lutte contre l’exclusion, relocalisation de l’activité économique… Pour favoriser et redynamiser l’économie locale, ce moyen de paiement n’est pas destiné à être conservé. La monnaie locale s’inscrit donc dans un objectif d’utilisation quotidienne.
A noter : il n’est pas possible de déposer de la monnaie sur un compte bancaire.
Contrairement aux monnaies officielles, les monnaies locales perdent régulièrement une partie de leur valeur (environ 2% tous les trimestres). L’objectif est donc d’inciter les détenteurs de monnaie locale de l’utiliser le plus rapidement possible, de manière quotidienne, et ainsi de favoriser le développement de l’économie de proximité. Au niveau du taux de change de ces monnaies, le modèle est le même pour toutes les monnaies : un euro correspond à une unité de monnaie locale.
L’acquisition de monnaie locale se fait auprès d’un “bureau de change”, chez les commerçants adhérents à la monnaie en question. Les euros collectés par l’association à l’origine de la monnaie locale servent à créer un “fonds de réserve” pour répondre aux éventuelles demandes de reconversion en euros ou bien pour permettre le financement de différentes associations de proximité.
Aujourd’hui, une quarantaine de monnaie locale sont recensées sur l’ensemble du territoire. Parmi les plus connues, on peut citer : L’abeille, la bou’sol, la soNantes, le sol violette ou encore l’eusko. Si l’expérience est encore relativement récente en France et donc les effets ne sont pas encore visibles, plusieurs pays comme la Suisse, l’Allemagne ou le Brésil ont pu voir les impacts bénéfiques sur l’économie locale. Le développement de ce type de monnaie permet notamment de répondre à plusieurs problématiques :
Le développement de la monnaie locale s’inscrit donc pleinement dans le système proné par l’Economie Sociale et Solidaire : redynamiser les territoires, réduire l’impact écologique, refonte du lien social…
En s’appuyant sur les monnaies officielles, il est possible de développer une monnaie locale. Pour créer et lancer une monnaie locale, il faut en premier lieu passer par une association de l’ESS. Par la suite, plusieurs étapes doivent être respectées :
Pour être accompagné dans le lancement d’une monnaie locale, plusieurs structures accompagnent aujourd’hui les acteurs de l’Economie Sociale Solidaire. Parmi ces acteurs, on peut notamment citer l’association Agir pour le Vivant.
En complément des monnaies officielles, les monnaies locales ont un véritable rôle à jouer au sein des économies et notamment auprès des petits commerçants. A l’échelle de la France, le développement de ce type de monnaie est encore récent et leur impact n’est donc pas encore évalué.
Quelques chiffres permettent cependant de se rendre compte du développement de ces nouvelles monnaies. En effet, l’eusko, au Pays Basque, apparaît comme la principale réussite avec plus de 750 000 unités en circulation, alors que la plupart des autres monnaies dépassent difficilement les 100 000 unités. En plein développement, les différentes monnaies locales ont l’avantage de répondre à des préoccupations très présentes actuellement : chômage, délocalisation, réchauffement climatique… Même si elles ne peuvent remplacer les monnaies officielles des pays, les monnaies locales ont un certain rôle à jouer et peuvent, à terme, représenter un véritable atout pour favoriser et développer les petits commerces locaux.
Economisez sur vos factures grâce à nos conseils Finances