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Promises en cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine, les représailles occidentales à l’égard de la Russie se précisent, à l’heure où la probabilité d’une guerre devient de plus en plus forte. Alors qu’Emmanuel Macron s’entretient ce matin avec Vladimir Poutine pour tenter d’empêcher un conflit en Ukraine, le Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé dans une interview diffusée dimanche par la BBC, que Londres et Washington empêcheraient les entreprises russes de “commercer en livres et en dollars” en cas d’invasion russe en Ukraine.
“Nous allons empêcher les entreprises russes de lever des fonds sur les marchés britanniques, et nous allons même, avec nos amis américains, les empêcher de faire des transactions en livres et en dollars”, a déclaré le chef du gouvernement britannique dans cette interview enregistrée samedi en marge de la conférence sur la sécurité de Munich. “Ça frappera très très fort”, a-t-il averti.
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Samedi, Boris Johnson, avait déclaré que les sanctions britanniques rendraient “impossible” l’utilisation par Moscou de la place financière britannique.
“Nous ouvrirons” les poupées russes des sociétés détenues par la Russie “jusqu’à ce que nous trouvions les ultimes bénéficiaires”, a-t-il averti.
Le Royaume-Uni a adopté jeudi dernier la législation qui lui permet de durcir son régime de sanctions contre la Russie. Annoncé le mois dernier, ce nouveau régime vise à permettre à Londres, critiqué pour avoir longtemps fermé les yeux sur l’afflux d’argent russe sur son sol, de cibler les intérêts qui intéressent directement le Kremlin.
“Le Royaume-Uni peut à présent sanctionner non-seulement ceux qui sont directement liés à la déstabilisation de l’Ukraine, mais aussi des entités affiliées au gouvernement de Russie et des entreprises d’importance stratégique et économique pour le gouvernement russe”, a souligné le ministère des Affaires étrangères, citant des secteurs comme la chimie, la défense ou encore les services financiers.
Le gouvernement britannique a notamment annoncé l’arrêt immédiat pour raisons de sécurité de ses “visas en or” réservés aux riches investisseurs. Il s’agit de s’attaquer à la “finance illicite”, avait souligné dans un tweet la ministre des Affaires étrangères Liz Truss. “Ce genre d’activités malfaisantes, notamment ce que nous observons de la part de la Russie en ce moment, n’a pas sa place au Royaume-Uni”, avait-elle ajouté.
Inaugurés en 2008, ces visas sont réservés aux investisseurs disposant d’au moins deux millions de livres sterling (2,4 millions d’euros) souhaitant s’établir au Royaume-Uni. Mais certains cas ont soulevé des “préoccupations” en termes de sécurité, notamment concernant des “gens qui ont amassé leur richesse de manière illégitime” et liés à des affaires de corruption, a souligné le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. L’arrêt de ces visas, surnommés “visas en or”, concerne toute les nationalités, mais les regards se tournent vers la Russie. Interrogé jeudi avant l’officialisation de la fin de ces visas, le Premier ministre Boris Johnson avait mis en avant les lois “sévères” en vigueur contre le blanchiment d’argent et menacé de durcir l’accès des compagnies russes aux marchés britanniques. Il avait aussi critiqué la dépendance européenne aux hydrocarbures russes, appelant à y mettre fin : “Nous ne pouvons pas être soumis à un tel chantage de la part de Vladimir Poutine”.
Dans un communiqué diffusé samedi, le G7 a souligné lui aussi qu’il prendrait des sanctions financières et économiques concertées “sur un large éventail de cibles sectorielles et individuelles qui imposerait un cout sévère et sans précédent à l’économie russe”. Dans une récente interview au quotidien français Le Monde, José Fernandez, sous-secrétaire d’Etat américain en charge de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement, avait averti que Washington était préparé à “adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine”.
“Ces sanctions ne cesseraient d’augmenter et seraient sans précédent” avait-il ajouté, expliquant que ce qui est envisagé irait “au-delà des pures sanctions”. “Nous parlons d’actions qui isoleraient la Russie et la transformeraient en paria dans le système financier.”
Outre le secteur financier, des sanctions concerneront le secteur énergétique et les exportations de produits de haute technologie, a récemment indiqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Layen.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a admis que des sanctions à l’encontre de la Russie en cas d’invasion de l’Ukraine auraient des “répercussions mondiales”, dans un entretien à l’AFP. “Evidemment, nous voulons que cela pèse surtout sur la Russie. Mais nous reconnaissons que ces sanctions auront aussi des répercussions mondiales”, a-t-elle souligné.
Mais les sanctions ne seront pas seulement de nature économique.
“Nous ne nous arrêterons pas aux mesures économiques. Nous renforcerons encore nos alliés de l’Otan sur le flanc oriental”, a déclaré samedi la vice-présidente américaine Kamala Harris, lors d’un discours à la Conférence sur la sécurité de Munich.
Les Etats-Unis ont déjà déployé quelques 6.000 personnels militaires supplémentaires en Roumanie, Pologne et Allemagne, a-t-elle rappelé.
Nos forces “ne seront pas déployées pour se battre en Ukraine”, qui n’est pas membre de l’alliance atlantique, mais “elles défendront chaque centimètre du territoire de l’Otan”, a-t-elle prévenu.   
Que va faire la Russie ? La semaine dernière en tout cas, ces menaces ne semblaient pas l’inquiéter. Moscou “n’en a rien à foutre” des risques de sanctions occidentales, avait même déclaré sans ambages l’ambassadeur russe en Suède dimanche dernier.
“Pardonnez-moi l’expression, mais nous n’en avons rien à foutre de toutes leurs sanctions“, a indiqué Viktor Tatarintsev au Aftonbladet, dans un entretien diffusé tard le 11 février dernier sur le site internet du journal suédois.
“On nous a déjà imposé tellement de sanctions, et dans un sens elles ont eu des effets positifs sur notre économie et notre agriculture”, soulignait l’expérimenté Viktor Tatarintsev, qui parle couramment suédois et a occupé plusieurs postes en Suède.
“Nous sommes davantage autosuffisants et avons été capables d’augmenter nos exportations. (Par exemple) nous n’avons pas de fromages italiens ou suisses, mais nous avons appris à fabriquer des fromages russes aussi bons en utilisant des recettes italiennes ou suisses”, a-t-il expliqué.
“De nouvelles sanctions n’ont rien de positif, mais ne sont pas aussi mauvaises que l’Occident le dit”, avait-il assuré. Pour lui, les pays occidentaux ne comprennent pas la mentalité russe: “Plus l’Occident fait pression sur la Russie, et plus forte sera la réponse russe”.

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