«Une vie n’a pas d’importance sauf dans l’impact qu’elle exerce sur d’autres vies», a dit Jackie Robinson, premier joueur noir dans l’histoire des ligues majeures. P.K. Subban correspond parfaitement à cette citation.
On le savait déjà généreux de sa personne avec les jeunes. Ce ne sont pas tous les athlètes professionnels qui sortent de leur voiture pour aller jouer un match de hockey-balle à l’improviste dans la rue.
Ou encore cette fois où Subban s’est glissé dans la peau d’un agent de sécurité âgé pour accueillir des enfants.
Mais Subban voulait en faire encore plus. Il tenait également à faire quelque chose de concret pour la jeunesse montréalaise et québécoise.
Don record
C’est une nouvelle fantastique qu’il a annoncée au Centre de santé McGill, hier matin.
Au cours des sept prochaines années — la durée restant à son contrat d’une valeur de 72 millions que le Canadien lui a accordé l’an dernier —, il fera don de la rondelette somme de 10 millions à l’hôpital de Montréal pour enfants.
Il s’agit du plus grand engagement jamais effectué par un athlète professionnel au Canada.
En reconnaissance de cet appui, l’institution a baptisé le foyer de ses nouvelles installations à son nom, l’Atrium P.K. Subban.
En français
Son implication ne se chiffrera pas seulement en dollars.
Il fera partie du conseil d’administration du centre hospitalier en plus d’être le porte-parole des campagnes de financement et des événements phares de fondation de l’hôpital.
Et vous savez quoi?
Subban a maintenant tout ce qu’il faut pour assumer ces tâches.
C’est un homme de cœur posé, réfléchi et enthousiaste comme il sait l’être qui s’est adressé aux gens réunis dans l’enceinte portant son nom.
En un mot, il a été impressionnant.
Il a montré qu’il est devenu citoyen montréalais en s’exprimant dans les deux langues. Il a lu ses interventions en français, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il donne des entrevues en français.
On peut voir qu’il suit des cours. Sa prononciation est remarquable.
«Bonjour tout le monde! a-t-il lancé en se présentant au micro.
«La journée d’aujourd’hui est une journée spéciale pour moi, ma famille, la Fondation de l’hôpital de Montréal pour enfants et la ville de Montréal.
«L’été dernier, le CH et Montréal ont pris un engagement à long terme envers moi. Alors, aujourd’hui, c’est à mon tour de prendre un engagement à long terme envers la ville de Montréal.»
Tonnerre d’applaudissements, mais P.K. n’avait pas terminé.
«C’est vraiment une sensation incroyable que de me trouver ici, a-t-il continué.
«Je suis fier de marcher dans les pas de mon idole Jean Béliveau en redonnant à la communauté. Je me sens privilégié de pouvoir transformer la vie des enfants malades et de leurs familles.»
Puis, en regardant Élise Béliveau, la veuve de l’ancien grand capitaine, il a ajouté : «Madame Béliveau, j’espère faire honneur à votre mari. Dans la vie, ce ne sont pas nos performances qui nous définissent, mais bien nos actions envers les autres.»
La dame a acquiescé d’un signe de tête.
Bien éduqué
Son mari serait fier de Subban.
Comme tout le monde qui était là, Mme Béliveau était conquise. En fait, il y a longtemps qu’elle l’est.
«Jean disait de P.K., quand il est arrivé avec le Canadien, qu’il finirait par devenir un bon joueur, a-t-elle raconté.
C’est fait, mais ça ne s’arrête pas au joueur de hockey. Il a une belle éducation. Pour tout dire, la famille au complet est extraordinaire.
Les parents du joueur, Karl et Maria, ainsi que ses sœurs Nastassia et Nastacha étaient sur place.
Quant à ses frères Malcolm, gardien des Bruins, et Jordan, défenseur des Canucks, ils se préparent pour leur camp d’entraînement.
Mme Béliveau est frappée, elle aussi, par l’être naturel qu’est Subban.
«Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme lui, a-t-elle dit.
«Il est exactement la personne que l’on voit. Il m’a bien aidé dans les semaines suivant le décès de Jean. Sans lui, le Canadien et les personnes qui m’entourent, je ne sais ce que je serais devenu. On faisait de petites folies quand on se saluait à la fin des matchs. Mais c’était bien amusant.»
Quant à la mère de Subban, elle a découvert que son fils avait un sens inné de la communication alors qu’il avait 10 ans.
«Jusque-là, P.K. était comme tout autre enfant, a-t-elle relaté.
«Mais quand je l’ai vu donner sa première entrevue à 10 ans, j’ai été estomaquée!»
Aujourd’hui, c’est tout Montréal qui est renversé par la grande générosité de son fils.
La question a été posée à P.K. Subban par Diane Sauvé, de Radio-Canada. «P.K., pourquoi 10 millions?», a-t-elle demandé. La réponse est venue du tac au tac: «Pourquoi pas?» a répondu le héros du jour.
«Peu importe le montant, a continué Subban, ce n’est pas une question d’argent, mais d’engagement.»
Or, la nouvelle venait à peine d’être annoncée qu’il s’en trouvait déjà dans les réseaux sociaux pour dire que le don de Subban était guidé par des motifs fiscaux.
Pas capable de reconnaître le geste d’une personne qui veut redonner à la communauté.
Il y a bien des façons pour les gens fortunés de réduire leurs impôts.
Et, ce n’est pas tout le monde parmi ceux-là qui donnent aussi généreusement à la société.
Il faut avoir des convictions profondes.
«Mon père a été enseignant et mes deux soeurs exerçent cette profession, a raconté Subban.
«Ils font beaucoup de choses pour les jeunes, tout comme ma mère.
«Par ailleurs, je ne m’arrête pas à ce qui peut se dire sur mon compte dans les médias. Mais je dirai à ceux qui me disent un joueur égocentrique qu’ils ne me connaissent pas.»
Disons que c’est bien envoyé!
Autres exemples
Subban est un citoyen du monde.
Qu’on se rappelle du calme qu’il avait affiché, quand il avait été victime de propos racistes par des partisans des Bruins dans un match des séries il y a deux ans.
Il avait parlé intelligemment.
Comme il l’a si bien fait, hier.
Un don de 10 millions, ce n’est pas rien.
D’autres joueurs du Canadien ont fait aussi leur part pour la communauté dans le passé.
Saku Koivu a contribué lui-même à l’achat d’un scanner d’une valeur de huit millions de dollars par l’entremise de sa fondation après avoir vaincu le cancer.
De son côté, Max Pacioretty a mis sur pied une fondation pour appuyer le Centre de traumatisme cranio-cérébral de l’hôpital Général de Montréal et participer à l’achat d’un nouvel appareil d’imagerie par résonnance magnétique hautement performant après avoir subi sa grosse commotion cérébrale.
En 2001, Patrice Brisebois et son épouse Michèle ont fait un don de 50 000 $ à l’hôpital Saint-Justine pour la construction d’une salle de radiologie.
Quant à Vincent Lecavalier, il a redonné à la communauté de la baie de Tampa-St.Pete en versant trois millions pour la construction d’un centre pour les enfants à l’hôpital pour enfants de Saint Petersburg.
 
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