La France va connaître cette semaine deux coups de chaleur intenses avec des températures caniculaires mais temporaires sur une grande partie du pays. Les 40°C pourront être dépassés dès cet après-midi dans le Sud-Ouest et de façon plus étendue en fin de semaine.
 
En effet la masse d’air se montre particulièrement chaude en altitude avec plus de 20°C à 850 hPa de façon généralisée sur le pays, parfois plus de 24/26°C en journée de Vendredi dans le Sud-Ouest.
 
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Température à 850hPa prévues pour le 31 Juillet – Modèle GFS via wetterzentrale
 
Cet air saharien en altitude va donc engendrer des températures par endroit exceptionnelles sur le pays durant les prochains jours, heureusement cette chaleur s’annonce très temporaire, contrairement à certains évènements du passé à la même période.
 
 
Une vague de chaleur intense envahit tout le pays à partir du 27/28 juillet. Une masse d’air particulièrement chaude est advectée sur le pays en flux de Sud-Ouest à l’avant d’une vaste dépression sur l’Atlantique. Les températures à 850 hPa dépassent les 20 à 24°C sur une grande partie du pays, parfois plus de 26/28°C dans le Sud-Ouest.
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Températures à 850hPa ré-analysées pour le 2 août 1947 – NOAA via wetterzentrale
 
Au sol la chaleur est historique, 40°C sont relevés de façon généralisée sur le Sud-Ouest et le Centre et même 41°C à Poitiers. Paris bas son record absolu datant de 1873 avec 40.4°C. Les journées des 27 et 28 Juillet 1947 sont les deux journées les plus chaudes jamais relevées à l’échelle nationale jusqu’alors avec une température moyenne de 27.8°C le 28 et 27.7°C le 27.  
 
Cette chaleur accablante persiste durant plusieurs jours, notamment sur le Sud du pays.
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Article de presse relatant de la chaleur accablante de 1947 – Météo-Villes
 
Consultez la chronique depuis 1850 pour plus d’informations sur cet évènement : >> 
 
Sous un temps sec et anticyclonique, un puissant flux de Sud à Sud-Ouest se met en place à la fin du mois de juillet 1975. Une masse d’air très chaude remonte du Nord de l’Afrique vers la France avec des valeurs très élevées à 850 hPa, notamment sur le Sud et le Sud-Ouest où les températures dépassent les 26°C.
 
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Températures à 850hPa ré-analysées pour le 31 juillet 1975 – NOAA via wetterzentrale
 
Près du sol le soleil est accablant et les 30°C sont monnaie courante sur la plupart du pays durant 10 jours d’affilé.  Le point culminant de cette canicule est atteint le 4 août avec plus de 38°C à Tours, Mont-de-Marsan et Bordeaux, 37°C au Mans, 36°C à Paris, Rennes, Chartes, Orléans et Agen. Paris connaît d’ailleurs une des nuit les plus chaudes de son histoire avec pas moins de 23°C durant la nuit du 4 au 5 août à Montsouris.
 
L’année 1976 fut également particulièrement chaude et sèche avec pas moins de 3 à 4 vagues de chaleur entre les mois de juin et juillet. >>
 
 
 
La France connaît cette année là la période caniculaire la plus longue de son histoire. Quasiment tout le mois de juillet est très chaud et la situation est bloquée en altitude. Une zone dépressionnaire stagne sur le proche Atlantique durant plusieurs semaines et provoque un flux de Sud durable et très chaud en altitude, notamment sur l’Est du pays.
 
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Températures à 850hPa ré-analysées pour le 22 juillet 1983 – NOAA via wetterzentrale
 
Si cette chaleur est entrecoupée d’orages particulièrement violents, plusieurs journées sont torrides et sèches, notamment à la fin du mois alors que la chaleur s’est déjà accumulée depuis plusieurs semaines sur le pays.
Les 21 et 22 juillet sont extrêmement chauds dans le Sud-Est du pays avec 41°C à Calvi, au Luc-en-Provence (83) et à Carpentras (84). On relève également 40°C à Lyon, 39°C à Saint-Auban (04) et Marseille et même 36°C au Puy (700m d’altitude !).
 
Un deuxième pic de chaleur est observé entre le 26 et le 31 Juillet avec des nuits tropicales exceptionnelles entre le 25 et le 26.
 
>> Le thermomètre ne descend pas en-dessous de 26°C à Amberieu, 27°C à Toulon ou encore 29°C à Calvi. Les températures maximales atteignent également 42.5°C à Saint-Raphaël, 41°C à Vichy, Clermont-Ferrand ou Saint-Etienne. Des valeurs impressionnantes sont relevées en altitude avec 38°C à Bourg-Saint-Maurice (850m) et 37°C à Chamonix (1000m !).
 
 
 
L’été 1990 est particulièrement chaud sur le pays avec pas moins de 3 vagues de chaleur de forte intensité successives.
 
Le puissant flux de Sud à Sud-Ouest persiste en effet durant plusieurs semaines, entrecoupé de phases plus fraîches, notamment sur le Nord du pays.
 
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Températures à 850hPa ré-analysées pour le 23 juillet et le 2 août 1990 – NOAA via wetterzentrale
 
Entre le 20 et le 25 juillet c’est au Sud que la chaleur est la plus forte avec les 35°C dépassés de façon généralisés, le maximum est relevé à Bordeaux avec 39°C le 22. Cette chaleur est plus généralisée entre le 1er et le 5 août avec plus de 35°C sur les ¾ du pays. On relève 39°C au Mans, à Tours, Toulouse et Agen le 4, également 38°C à Angers, Poitiers et Rennes, 37°C à Paris
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On se baigne dans les fontaines près du Louvre à Paris durant cette période de canicule intense – Météo-Villes
 
Un dernier coup de chaleur est observé entre les 11 et 12 août avec généralement 32 à 35°C en plein après-midi sur le pays, parfois plus de 35/36°C.
 
 
 
Pas moins de 4 coups de chaleur marqués sont observés entre la fin juin et le début du mois d’août avec un maximum d’intensité les 20 et 21 juillet. Une situation similaire aux épisodes précédemment évoqués se met en place sur l’Ouest de l’Europe avec une zone dépressionnaire circulant sur le centre de l’Atlantique et induisant un flux de Sud-Ouest très chaud sur la France.
 
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Températures à 850hPa ré-analysées pour le 20 juillet 1995 – NOAA via wetterzentrale
Si les 32/34°C avaient été atteints de façon généralisée en début de mois, c’est donc entre les 20 et 21 Juillet que le pic de chaleur est atteint avec 36°C relevés à Vannes, 37°C à Paris et 38°C à Troyes. Les 35°C sont généralisés du Sud-Ouest au Nord-Est en passant par le Centre-Est et la Provence.
 
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Les fontaines et espaces verts sont envahies par les parisiens durant ces périodes de fortes chaleurs – Météo-Villes
 
 
 
L’été 2003 est le plus chaud observé depuis le début des relevés météorologiques. La chaleur est monnaie courante tout au long de l’été, tout comme la sécheresse. Le maximum d’intensité est atteint du 1er au 12 août avec une période de chaleur extrême jamais observée auparavant.
 
La masse d’air reste durablement chaude en altitude durant toute cette période avec un soleil accablant régnant sur la quasi-totalité du pays. Du 1er au 12 août, les températures dépassent les 20°C à 850 hPa au Nord comme au Sud, généralement plus de 24 à 26°C sur le Sud-Ouest et la méditerranée.
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Températures à 850hPa ré-analysées pour la canicule de l’été 2003 – NOAA via wetterzentrale
 
Durant cette période exceptionnelle de part son intensité et sa durée, de très nombreux records de température sont battus avec les 40°C dépassés sur de très nombreuses zones. Le record national de température maximale est battu dans le Gard avec 44.1°C à Conqueyrac et à Saint-Christol-lès-Alès le 12 août 2003, journée qui fut d’ailleurs la plus chaude de l’épisode.
 
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Températures minimales et maximales observées durant la journée du 12 août 2003 – Via Wikipedia
 
Jamais la France n’avait vécu un tel évènement avec toutes les conséquences que nous connaissons aujourd’hui.
>> Auxerre a dépassé les 40°C pendant 7 jours,  6 jours à Romorantin et Montélimar, 5 jours Gourdon et Orange, et 4 jours à Mont-de-Marsan, Bergerac, Auch et Toulouse. Le thermomètre a atteint 43.1°C à Decize dans la Nièvre, 43.9°C à Saint-Géry dans le Lot, 43.2°C à Donnezac en Gironde.
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Durée et ampleur spatiale des températures supérieures à 35 et 40°C lors de cette canicule – Météo-France
 
 
 
Du 26 juin au 25 Juillet, la France connait l’une des périodes caniculaire les plus longues de son histoire avec un flux de Sud-Ouest persistant, alternant avec queqlues intrusions océaniques provoquant la formation de violents orages, notamment autour des 5 et 6 juillet.
 
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Températures à 850hPa ré-analysées pour la canicule de l’été 2006 – NOAA via wetterzentrale
 
Durant près d’un mois les températures se montrent particulièrement chaudes avec plusieurs journées torrides. Le 2 juillet, le thermomètre atteint 39°C à Carpentras, 38°C à Orange, 37°C à Nîmes et Carcassonne et Toulouse, 36°C à Angoulême. Une vigilance à la canicule est lancée sur l’agglomération parisienne et la région lyonnaise.
 
Après une petite pause, la chaleur s’intensifie de nouveau à partir du 10 juillet avec par exemple 37°C à Carcassone ce jour. Le reste de la période sera très chaud sur les 4/5eme du pays avec des valeurs particulièrement élevées. On relevera un exceptionnel 38.3°C à Dunkerque le 19, ou encore 37.0°C à Dieppe le même jour. Le 24 Juillet, plus de la moitié des départements étaient placés en alerte canicule par Météo-France.
 
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Carte de vigilance du 24 Juillet 2006 – Météo-France
 
Vous pouvez consulter notre précédent dossier revenant sur cette canicule. 
 
Ce mois de juillet 2006 est le plus chaud jamais enregistré à Paris-Montsouris (au moins 150 ans) et le plus chaud depuis au moins 50 ans sur toute la France. Il s’agit du deuxième mois le plus chaud de l’histoire après août 2003 (24°C contre 24.2°C en moyenne sur l’ensemble de la France).
 
 
Juillet 2018 est le 3e mois de juillet le plus chaud depuis 1900 en France et le 2e en Europe. Une chaleur durable et parfois intense a été observée, notamment durant la période allant du 23 au 27 Juillet.
 
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Températures relevées durant la période la plus chaude de cet épisode – Météo-Villes
 
Consultez nos dossiers sur ces différents épisodes.
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Un des évènements les plus marquants de la décennie sur la France avec deux périodes de chaleur extrême entre la fin Juin et la fin Juillet. Par deux fois durant cet été la masse d’air s’est montrée exceptionnellement chaude en altitude sur le pays, la première à la fin du mois de Juin.
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Températures à 850hPa ré-analysées pour la fin juin 2019 – CFS via wetterzentrale
 
C’est durant ce premier coup de chalumeau que le nouveau record national de température fut établi avec 46.0°C relevés à Verargues dans l’Hérault.
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Nouveaux records absolus de chaleur nationaux durant la première période caniculaire de la fin juin 2019 – Météo-France
 
La deuxième période extrèmement chaude a concerné une plus grande partie de la France en seconde partie du mois de Juillet 2019.
 
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Températures à 850hPa ré-analysées pour la fin juillet 2019 – CFS via wetterzentrale
 
De très nombreux records de températures furent battus, si bien que plus de la moitié de la France n’avait jamais eu aussi chaud durant cet été. Vous pouvez consulter nos différents dossiers sur ces évènements :
 
1er épisode caniculaire >>
 
2nd épisode caniculaire >>
 
Les périodes très chaudes voire caniculaires ne sont donc pas rares sur le pays entre la seconde moitié de juillet et le mois d’août. Le graphique suivant aide à se représenter l’ampleur des évènements cités précédemment :
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Période caniculaires sur la France en fonction de leur durée et de leur intensité depuis 1947 – Météo-France
 
Si l’été 2020 est pour le moment proche des normale au niveau des températures, les coups de chauds successifs que nous allons connaître cette semaine nous rappelle que la chaleur peut se montrer très intense sur notre territoire.
 
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20h11 – Nous restons en flux océanique doux en bordure d'une dépression située en Mer du Nord. Celle-ci engendre le débordement d'un front avec de la grisaille et de faibles pluies à caractère intermittent (souvent sous forme de bruine) depuis ce matin, au sein d'une douceur toujours impressionnante. Suivez les radars >>>
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