Langue sauce piquante
Le blog des correcteurs du Monde.fr
liaisonsjpg.1234447042.jpg Un illustre Champignacien en a parlé : nous sommes aujourd’hui au rayon des cuirs et velours. Un rayon où l’on croise souvent Malbrough qui s’en va-t-en-guerre (et reviendra-z-à Pâques). On y voit aussi passer mille-z-écoliers venant délester les chalands de quelques pièces : « M’sieur ! m’dame ! il nous manque quatre-z-euros pour des bonbons ! »
(illustration de Fragonard pour « Les Liaisons dangereuses », 1796)

La vie des liaisons vous reste obscure ? consultez donc petitlivre.1234450990.jpg

extrait des "Liaisons dangereuses" de Roger Vadim, 1959

Bonsoâr. Pour les velours, consulter Aquinze. Au fait, il est z’où, cet estimable LSPiste ?
De temps en temps …
D’époques en époques ?
Aquinze ? Il est passé par z’ici et par .
Pour les moins courageux, il y a cen…euhros et quatrevin-enfants. ou l’art de ne pas trop s’engager dans une liaison hasardeuse.
« Qu’un sang kimpuuuur… » il y a des liaisons dont on se passe volontiers…
Le dessin sur la couverture du livre doit rebondir sur une réplique de sketch ou de film, car ma maman citait :
–Vous z-ici?
–Je suis z-au zoo.
Ardalia : ma maman citait :
–Vous z-ici?
–Je suis z-au zoo.

Je connaissais pour ma part la citation sous la forme « Vous ici ? Je vous croyais aux eaux ». Erreur ou changement dû à l’incompréhension de la formule originale, Google recense beaucoup plus de « Vous ici ? Je vous croyais au zoo ». Cette dernière me paraît pourtant moins satisfaisante, en tout cas avec ma prononciation qui est vraiment zo-o.
“Qu’un sang kimpuuuur…” il y a des liaisons dont on se passe volontiers…
Là encore, l’évolution est nette. Cette liaison, on me l’a apprise. Mais quand j’ai eu l’occasion de faire répéter la Marseillaise à des membres des Choeurs de l’Armée française, ils ont écarquillé les yeux et m’ont certifié qu’à l’Armée on ne fait plus cette liaison. Je me suis incliné.
J’ai quand même eu la joie de l’entendre, il y a trois ou quatre ans, de la (jolie) bouche de Carole Bouquet, jouant Phèdre. Au moins trois occurrences de « sang » + voyelle, si ma mémoire est bonne.
dans mon souvenir on chantait:
Malbrouk s’en va-t-en guerre
Mironton tonton mirontaine
Malbrouk s’en va-t-en guerre
Ne sais quand reviendra (bis)
Il reviendra-t-à Pâques
Mironton tonton mirontaine etc…
et l’on faisait la liaison « Reviendra-t-à » sur le modèle de « va-t-en guerre ».
Ca sent le printemps , on se lâche dangereusement !!! loll
Cordialement . richard Kaminka
Aqueux sang… qu’impur…
JAZZ Z-HOT ?
N’est-ce pas, lamidrabbit ?
MGD, je ne suis pas d’accord : Malbrouk reviendra-Z-à Pâques !
Moi aussi j’ai appris « Il reviendra Zapaque ». Et, toujours dans les souvenirs d’enfance, heureux temps de l’illettrisme, pensons à « un avion, des navions ».
Entendu sur un marché liégeois : « Voilà, monsieur, ça fera deux neuros ».
J’ai souvent entendu « on ne sait-z-où », probablement calqué sur le « je ne sais où ».
Après la lecture des Liaisons dangereuses, peut-on, connaissant le sort de la Présidente de Tourvel, rester, ou devenir « tala »?
http://www.eleves.ens.fr/aumonerie/presentation/tala.html
Fayçal, je disais jazzote, mais c’était du temps où il fallait prendre parti et polémiquer à propos du jazz, hot, bop, cool, etc.
et je prend parti : reviendra za pâques
Ne dites pas « les Isidore » mais dites… (à moins que vous n’entendiez ).
euh… ça
Je vote aussi Zapakeu. Ou Alatrinité.
> eron2foi
« Herbe dressée à rhizome pivotant. » Ben mon vieux !
Je propose très solennellement que l’on remplace les billets de vingt-z-euros par des billets de vingt-et-un. Ou alors dix-neuf ?
Quant à moi, à l’école, je chantais :
« Qu’un sanguin pur… »
A propos de liaison, quelqu’un pourrait mexpliquer pourquoi on dit « porképic » et pas « porcépic » ou porc épic (sans liaison) ?
Cette prononciation m’a toujours paru bizarre.
Y’avait une chanson de Fernandel dont le titre etait : « je vais au zoo avec zizi. » Tout un programme. Et dans une chanson du début du 20ème siécle « Elle était très bien », cette phrase  » Il y avait tant de cuirs dans une phrase qu’on eût pu chausser un régiment ».
A part ça moi je suis comme Souchon, « j’veux du cuir ».
Ah il y a aussi : « je te prends entre quatre-z-yeux ». Ou sa variante, entendu une fois, « entre quatre n’oeil(s) ».
> Gérard
Parce qu’on prononce, par exemple [sal pork].
Voyez au bas de cette page.
Sans oublier, Camille, le Bal des Quat’z’Arts, chanté en son temps par Brassens.
Et les Quat’z’amis, z’y avez pensé aux Quat’z’amis ?
A l’approche de la Saint Valentin, cette devise ne vient pas mal-t-à propos.
Et en pleine actualité : les zoreilles.
Et le phasme de conjurer le syndrome de Jacadi !
► Jules-z-a-dit :
Avant de choisir le prénom d’un garçon, pensez toujours à la femme qui aura à le murmurer plus tard.
Barbey d’Aurevilly
De là à penser que tous les jules sont des zirables*…
Ou que tous les François cachent leurs liaisons fatales à cause de parents inconscients…
Qui sait si l’ex de Ségo n’a pas été victime d’ une psilose, lorsqu’il était zenfant ?!
.
* Acadie Qui lève le cœur ; dégoûtant
Pourquoi personne n’a utilisé dans ce billet ni dans ses commentaires le mot pataquès ? http://www.cnrtl.fr/lexicographie/pataqu%C3%A8s?
> camille
Et en pleine actualité : les zoreilles.
et aussi les « vas-z-à… » ou « vases à… », qui se prononce comme le précédent.
> miniphasme
bedit inzollande !
> jm
effectivement, c’est une  » Grosse gaffe, faute de tact. » Voyer l’origine anecdotique supposée de ce mot !
Réponse à jm | le 13 février 2009 à 15:03 |
à propos de « pataquès » :
Je ne sais plus qui citait cette réponse d’un poète romantique à deux jeunes femmes dans une loge de théâtre… Le poète ramasse un éventail tombé à terre et interroge ses voisines :
« Il n’est point-z-à moi », dit l’une.
« Il n’est pas-t-à moi », dit l’autre.
« Point-z-à moi, pas-t-à moi, vraiment, je ne sais pataquès… », dit le poète.
Par experience je puis vous dire que parfois au théâtre lorsque nous avons à prononcer certains textes, il y a des zézitations quant aux liaisons z’à éffectuer. Le pire est en tragédie classique ou certaines liaisons peuvent s’averer catastrophiques…Ou cela tourne justement aux pataquès.
@ eron2foi | le 13 février 2009 à 15:17
Je viens de lire à l’instant la même anecdote sur votre blog… nos esprits se rencontrent.
Cependant, où serait le jeu de mot et l’esprit du poète si le mot « pataquès » n’avait pas déjà existé ?
Oserais-je faire remarquer à jm, eron2foi et Michèle Abramoff que le deuxième lien donné par Martine dans sa note publiée hier nous disait déjà tout sur le pataquès ?
_________________
Au rayon des liaisons dangereuses, je rajouterai la question  » Pour qui votait-on ? » que l’on pourrait poser à Sophie Marceau.
http://www.lepost.fr/article/2009/02/01/1408344_sophie-marceau-a-vote-sarkozy-les-yeux-fermes.html
http://a2.vox.com/6a00d4143239d56a4700d41451b34a3c7f-500pi
@ camille | le 13 février 2009 à 15:48
Un exemple amusant, s’il vous plaît…
Quand j’étais petit je mangeais du Zan®, et les copains me disaient : « Oh, donne-moi zan ! »
Rédigé par : leveto | le 13 février 2009 à 15:50 :
« Le deuxième lien donné par Martine dans sa note publiée hier nous disait déjà tout sur le pataquès… »
Où ça ? Je n’arrive pas à le trouver, et j’aimerais tout savoir sur le pataquès.
> leveto
Pour votre 2ème lien il s’agit plutôt d’une rupture de liaison.
Quant à celui de Martine, je ne le trouve pas non plus. Un petit href, svp.
> Michèle Abramoff
où serait le jeu de mot et l’esprit du poète si le mot “pataquès” n’avait pas déjà existé ?
Dans la version de l’anecdote que je cite, le « poète » ne fait qu’ajouter un cuir de son cru (je ne sais pas-t-à qui est-ce) au velours de l’une (point-z-àmoi) et au cuir de l’autre (pas-t-à moi) : rien de très poétique…
à eron2foi | le 13 février 2009 à 15:53 |
Et celle-ci :
« Ah joue-moi-z’-en, ah joue-moi-z’-en, de la trompette… ».
@ eron2foi | le 13 février 2009 à 16:26
Donc, pour choisir entre les deux versions, la poétique et l’autre, il suffirait de savoir si le mot « pataquès » existait antérieurement.
Quelqu’un pourrait-il nous le dire ?
> Michèle Abramoff et eron2foi:
en cliquant sur les mots soulignés  » cuirs et velours » dans le billet de Martine (  » Au rayon des cuirs et velours », édité le 12/02, tout là haut), on arrive ici :
http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/liaiserr.html
Pardon d’avoir oublié la fin d’ital.
S’il y avait une fonction « aperçu » ça serait plus zézé.
> Michèle Abramoff
Ayez le réflexe TLFI (bas de la page).
Alors, Leveto, merci.
Pour ma part, je préfère la version du jeu de mot intentionnel du poète (« Je ne sais pataquès ») à celle de Domergue. Mais bon, je ne sais pas quelle est la bonne…
Je ne sais pataquès mais la mienne ne fait qu’huile et veut lourder ses bielles !
>MGD : Je vote aussi pour Zapâque. Mais ce qui chiffonne bien plus, c’est votre MalbrouK alors que c’est MalbrouGH si je ne me trompe.
>Pierre: vos liens suggèrent-ils qu’Aquinze se serait fait moine ? Frère Aquinze, seriez-vous déjà habilité à prodiguer des indulgences ? Comme B-16 ?
>Ph.H. & eron2foi [ rhizome pivotant de la verge d’or] : Et la tige rouge violacée de cette “baguette d’Aaron” , hein ?
> camille : l’air , chais pas 😥
Yvette Guilbert : Elle était très bien
Paroles et Musique: Xanrof (pseudonyme de Léon Fourneau) 1928
© Gramophone
Vous engageant à la poursuite
Sa nuque avait des tons rosés
Elle marchait presque aussi vite
Que les intérêts composés
Elle était idéale, exquise,
Adroite, question de maintien,
Elle penchait comme la tour de Pise
À part ça, elle était très bien,
Très bien.
Elle avait des yeux très étranges
Pas pareils, ah malheureusement !
L’un dans le ciel, cherchant les anges
L’autre baissé timidement
Ah ! Ah ! L’oeil droit trouble et sévère
Et fixe comme un œil de chien,
J’ai su depuis qu’il est en verre
À part ça, elle était très bien,
Très bien.
Son organe était mâle mais tendre,
Quand à l’esprit, elle avait dû,
Je suis sûr, en avoir à vendre
Mais sans doute elle l’avait vendu
Elle était pas mal étoffée
Avec un stomach comme le sien
Y n’lui manquait plus qu’d’être truffée
À part ça, elle était très bien,
Très bien.
Quoiqu’elle parlât avec emphase
On eût tiré facilement,
Des cuirs qu’elle faisait dans une phrase,
De quoi chausser un régiment

Quand elle parlait à sa bonne
À propos de tout et même de rien
Elle lui citait du Cambronne
Ah ! À part ça, elle était très bien,
Très bien.
> La Mer
j’ai écris Malbrouk pour restituer la prononciation enfantine (le durcissement des consonnes sonores en consonnes sourdes en fin de mot est un phénomène fréquent en phonologie; ici on a: g -> k)
MGD : j’ai écris Malbrouk pour restituer la prononciation enfantine
… et même l »écriture enfantine « j’ai écris » !
Il me semble que les enfants apprennent ces comptines par l’oreille, et non en en lisant le texte. Ils ignorent tout du « gh », ils prononcent donc ce qu’on leur a appris à prononcer, ce que des adultes leur apprennent à prononcer.
Or les gosiers adultes français prononcent de deux manières le nom anglais de Marlborough. Quand ils sont fumeurs, il disent Marlboro, selon les enseignement de Philip Morris. Sinon, en relation avec les ducs de Marborough, ancêtres de Churchill, dont cette comptine fort ancienne prétend nous narrer l’histoire, les Français prononçaient effectivement Malbrouk, qu’on trouve donc orthographié diversement, par exemple Malbrouck. Malbrouck a même son château en Lorraine.
Tout ça, c’était du temps où l’on disait et écrivait aussi Mastrik. Aujourd’hui qu’on sait un peu lire les langues étrangères, on tente de prononcer Maastricht à la sauce hollandaise, et la prononciation Malbrouk me paraît reculer au profit de Malbrou.
La_Mer : Quoiqu’elle parlât avec emphase
On eût tiré facilement,
Des cuirs qu’elle faisait dans une phrase,
De quoi chausser un régiment
Quand elle parlait à sa bonne
À propos de tout et même de rien
Elle lui citait du Cambronne
Ah ! À part ça, elle était très bien,
Très bien.
Guy de Maupassant : « Mme Lefèvre était une dame de campagne, une veuve, une de ces demi-paysannes à rubans et à chapeaux à falbalas, de ces personnes qui parlent avec des cuirs, prennent en public des airs grandioses, et cachent une âme de brute prétentieuse sous des dehors comiques et chamarrés, comme elles dissimulent leurs grosses mains rouges sous des gants de soie écrue. « 
► MGD, zerbinette, eron2foi
J’ai entendu Jean Yanne qui racontait que, quand il était gamin, il se demandait qui pouvait bien être « Céféro, ce soldat … »
> Wanatoctoumi
Céféro ? on l’a enterré vivant.
Je me souviens vaguement du titre d’un film des années 70, quelque chose comme « Langue de cuir », et qui racontait, j’imagine, des histoires de zézaiement.
Avis aux cacographes
Bardot-s’en-va-t-en guerre :
►Tatoutoufaux ! Mabrouk c’était du dernier plouk !
eron2foi,
connais pas « Langue de cuir » mais Nez de cuir.
> zerbinette
Nez de cuir : Jean Marais en don Juan sans nez, tout un programme !
et on dit des Hollandais et pas des Zollandais. Car il est inimaginable d’avoir une liaison avec ces gens-là.
Dominique | le 13 février 2009 à 19:24 : …Guy de Maupassant : “Mme Lefèvre …de ces personnes qui parlent avec des cuirs,…..
Merci pour ce com qui m’apprend quelque chose. Amitiés.
Pour les baboleurs ( ci-dessus)au sujet de “cuir” :
Nez de cuir, gentilhomme d’amour : Film français, 1952 –Réalisé par : Yves Allégret – Avec : Jean Marais
Chapeau melon et bottes de cuir est le titre français de deux séries télévisées britanniques,
En France, la première série ( titre original The Avengers ) a été diffusée dès le 4 avril 1967 sur la deuxième chaîne de l’ORTF.
La seconde série ( The New Avengers ) a été diffusée en France à partir de 1977 sur TF1.
—- Chapeau melon et bottes de cuir est un film américain réalisé en 1998 par Jeremiah S. Chechik à partir de la série télévisée Chapeau melon et bottes de cuir.
——— Langue de cuir : à l’origine = ceinture.
Bon. On peut s’intéresser au velours , maintenant ?
Langue de velours dans une bouche de fer
Raaahh…. Pire que La_Mer et ses balises* ! cliquez une fois sur langue et une fois sur bouche !
* sauf que moi, je n’accuse pas miss wp
Venant des fenêtres de l’école maternelle qui jouxtait celle parisienne, publique et laïque de la république où je tentais de maîtriser mes tables, nous entendions des groupes de bambins qui braillaient « MalbrouT » s’en va-T-en guerre avec un « ouT » et pas de « K » (qui doit faire référence à autre chose : le chien mascotte d’une émission de télé des années 70 ?), pas de « ough » non plus inabordable alors pour des oreilles des faubourgs.
« (…) Pourtant la liaison intempestive après cet adverbe [comment] est monnaie courante. Ne dit-on pas, signe suprême de déférence oratoire : « Comment[-t-]allez-vous ? »
A cet égard, les locuteurs seraient bien inspirés d’aller faire un tour du côté de chez Swann. Dans son roman « A l’ombre des jeunes filles en fleurs », Marcel Proust fait en effet cette confidence au lecteur :
« Les parents de Gilberte […] me serraient la main en souriant et me disaient : « Comment allez-vous ? » qu’ils prononçaient tous deux : « Commen allez-vous ? » sans faire la liaison du « t », liaison qu’on pense bien qu’une fois rentré à la maison je me faisais un incessant et voluptueux exercice de supprimer. »
Une telle minutie linguistique devrait pourtant faire école… »
« Les Liaisons dangereuses », Fiammetta Esposito. Victoire Editions, 2007 (Métier journaliste)
Anonyme
► Pour railler le politiquement correct* « non voyant », Gilbert Montagné avait proposé le terme ZAVEUG’…
* Clin d’œil de l’actualité ?
Les commentaires sont fermés.

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

,