Depuis le Brexit, Paris et Londres se livrent une rude concurrence pour être la capitale européenne de la finance. L’écosystème crypto, davantage développé aux Etats-Unis et à Londres, est en train d’établir une base solide en France avec l’essor de crypto-sociétés et un intérêt grandissant de la part des investisseurs et investisseuses.
Lundi dernier, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a déclaré qu’il souhaitait faire de la France le premier hub “européen” des cryptomonnaies. Il veut en outre faire de la France le “camp de base” en Europe des cryptomonnaies et de la finance décentralisée (DeFi). Mais il devra faire face à un concurrent de taille: Rishi Sunak, le nouveau Premier ministre britannique, qui a déjà affiché son soutien à l’écosystème crypto.
Lundi, Rishi Sunak est devenu Premier ministre britannique, succédant à Liz Truss. Sa nomination a été bien accueillie par l’écosystème crypto britannique. “C’est un élément positif pour la crypto et l’économie générale”, a déclaré Ian Taylor, directeur du lobby CryptoUK, à CoinDesk.
Ministre des Finances sous Boris Johnson, il avait déclaré en avril vouloir faire du Royaume-Uni le “hub” mondial pour les cryptomonnaies, annonçant toute une série de mesures en ce sens.
En faveur d’une règlementation efficace, ce dernier entend “donner confiance” aux entreprises de l’écosystème crypto, de manière à “investir à long terme”. Parmi les mesures proposées par le gouvernement britannique, une porte sur les stablecoins, les cryptomonnaies adossées au cours d’une monnaie fiat (euro, dollars etc.).
Le gouvernement britannique veut également améliorer “la compétitivité du système fiscal britannique pour encourager la poursuite du développement du marché des cryptoactifs au Royaume-Uni”. C’est en ce sens qu’il souhaite se concentrer sur les prêts dans la finance décentralisée (DeFi) “sont traités à des fins fiscales”
Ce mardi, les législateurs britanniques ont voté en faveur de la reconnaissance des cryptomonnaies comme des produits financiers règlementés dans le pays, qui était l’un des amendements proposés par le député Andrew Griffith au projet de loi.
Avant une entrée en vigueur, le projet de loi devra encore passer devant la Chambre des Lords et la Chambre haute du Parlement, puis par un examen final suivi d’une approbation par le roi Charles III.
A ce jour, si le règlement MiCa (Market in Crypto Assets) doit donner un cadre à l’Europe à partir de 2024, le Royaume-Uni est loin d’avoir adopté une règlementation en ce sens. En 2019, le régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), avait publié un rapport sur les cryptomonnaies, considérant que si les entreprises cryptos pouvaient rentrer dans le champ de la règlementation des services de paiement, les jetons ne devraient pas être règlementés de leur côté.
Depuis les déclarations Rishi Sunak, l’écosystème crypto a vécu crypto-krachs qui ont rebattu les cartes, non seulement dans le secteur des stablecoins, mais également en fragilisant certaines sociétés désormais en faillite, comme Celsius ou encore Nuri. La première prise de parole sur l’écosystème crypto en tant que Premier ministre sera suivie de près par l’écosystème crypto britannique, mais également français.
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