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Une verrière laisse entrer la lumière. Quatre poteaux dessinent un espace sans murs. Un banc est fiché sur le sol gris béton. Au mur, les toiles et les dessins de Louise Tilleke racontent une histoire à la fois physique et métaphysique. Notre temps ne respire plus. Au sens propre comme au figuré. « Mon travail parle d’écologie, d’un monde submergé par ses excès », exprime d’emblée l’artiste. A l’entrée de l’exposition, une vidéo tourne en boucle. Un nuage s’empare du visage d’une jeune femme impassible ; une bouche hurle ; des mains empêchent les oreilles d’entendre son cri ; à l’intérieur d’un sac plastique, une autre bouche manque d’air ; dans l’œil qui envahit l’écran, une terreur naît. A la Galerie RX, l’œuvre de Louise Tilleke claque dans l’air comme un drapeau. Elle est l’invitée d’Olivier Kaeppelin dans le cadre de 4×4, événement qui chaque année propose une carte blanche à quatre personnalités du monde de l’art.
Née en Suède, Louise Tilleke a un an quand elle débarque en France. Son père, d’origine sri-lankaise, a fait ses études à Manchester, en Grande-Bretagne, avant de rejoindre la prestigieuse école Chalmers, à Göteborg. Sa mère, française, est venue l’y rejoindre. Deux garçons sont nés avant l’arrivée de Louise et de sa jumelle. Un an après leurs naissances, la famille décide de s’installer à Chantilly. « J’étais une enfant assez agitée et dans la lune ! J’ai toujours bidouillé, assemblé, mais je ne pensais pas que ces modes d’expression – la peinture, le dessin, la vidéo –, ces sortes d’assemblages, allaient remplir ma vie. Aujourd’hui encore, je suis surprise quand je vends un tableau tant je n’avais jamais imaginé cela possible. L’art s’est emparé de ma vie à cause d’un immense besoin d’expression. » Renvoyée du lycée en seconde, sa scolarité tourne court. Ses parents décident alors qu’elle doit au moins s’assurer de parler plusieurs langues couramment. Louise a 17 ans. Elle embarque pour le Sri Lanka et un job dans un hôtel de Negombo, sur la côte ouest du pays. L’expérience dure sept mois. Et c’est une jeune femme assagie qui s’installe à Paris. Les années se suivent, les dessins et les images s’accumulent. Louise Tilleke dessine et filme à tout va. « Au départ, je me contentais de faire des images contemplatives, puis je me suis initiée au montage et j’ai commencé à réaliser des choses plus narratives. Le travail vidéo est très important parce qu’il dit la même chose que mes peintures, mais dans une langue différente, sur un autre rythme. » Pour vivre, elle enchaîne les jobs de vendeuse, serveuse, hôtesse, baby-sitter… n’imaginant pas qu’un grand bouleversement se prépare. « Un jour à la pause déjeuner, mon petit ami de l’époque, qui s’intéressait à l’art, est arrivé avec deux planches de bois, l’une carrée, l’autre rectangulaire, et des tubes de couleurs primaires. » Romain lui dit : « Tiens, c’est pour toi. Essaye ! »
Sceptique de prime abord, elle y passe l’après-midi. Ce qui était inimaginable devient une évidence. La peinture la porte. Un ami, Charles Delaporte, lui propose de participer à une exposition que son père organise au Rotary de Clermont-de-l’Oise. Elle arrive avec 17 toiles et repart avec deux. « La chance du débutant ! » Certes, le prix des toiles n’était pas très élevé, mais cette adhésion du public ne peut que lui donner envie de poursuivre. D’autant plus qu’elle se voit proposer deux commandes par le directeur de l’hôpital psychiatrique de la ville. Stimulée par cette expérience, Louise prend son courage à deux mains et montre son travail à Catherine Houard, qui possède une galerie juste en bas de chez elle et tombe sous le charme de cette peinture très en matière, utilisant comme des couleurs plâtre, sable, enduit, laque et autres matériaux de construction. La galeriste lui propose de participer à une exposition collective et vend un grand format qui partira pour New York. S’ensuivent plusieurs années d’une belle collaboration, jusqu’à ce que les nouvelles orientations de la galerie les séparent. Une succession de rencontres vont alors marquer le parcours de l’artiste. Notamment, celle avec Jean-Louis Coste. L’homme d’affaires, connu pour avoir renouvelé les codes de l’hôtellerie parisienne, lui propose d’investir le chantier de 1800 m2 du Lotti durant le temps de la Fiac. Il faut composer avec le lieu et ses contraintes. « Le mur blanc était loin ! Je voulais une exposition immersive. » L’expérience est intense et stimulante. L’événement permet à l’artiste de montrer son travail et de commencer à en vivre. Plus tard, elle obtient le Prix Alphonse Cellier de l’Académie des Beaux-Arts de Paris (2016) soutenue par Vladimir Velickovic, tandis que Gérard Alary lui présente Olivier Kaeppelin. Sans oublier Mathieu Toulouse-Mauvernay, qui lui permit d’investir le troisième étage inoccupé de sa champêtre demeure. A Paris, Louise n’avait que peu de place pour travailler et encore moins pour stocker. « J’ai vécu dans une chambre de bonne pendant dix ans. Aujourd’hui, j’habite un appartement aux Abbesses où je peux travailler, mais les grands formats sont toujours réalisés chez Mathieu. C’est à lui, entre autres, que je dois d’avoir pu monter mes expositions. Sa mère est peintre. Ils m’ont énormément protégé et me protègent encore. »
Pendant que Louise Tilleke égraine ses souvenirs, Olivier Kaeppelin fait son apparition, trois petits saluts et s’en va. « Quand on est autodidacte, c’est assez difficile d’avoir confiance en soi. On croit en sa peinture parce qu’elle est une nécessité. Mais le doute est très présent, car personne au début ne vous donne d’avis. Olivier Kaeppelin a dirigé la Fondation Maeght, créé Monumenta, conduit les programmes de France Culture. Son parcours est excessivement riche et dense, c’est un homme que j’admire. Son regard m’importe beaucoup. » De retour dans la salle, Olivier Kaeppelin se prépare à commenter l’exposition. Le regard accroché à chaque dessin, à chaque toile, il débute par l’histoire. « C’était dans un café… Dès les premiers dessins, je me suis dit qu’il y avait une personnalité, une force, un talent. Même si Louise développe sa pratique picturale, le nid de son art, c’est le dessin. Celui-là même qui a toujours accompagné mon rapport à l’art, non d’une manière académique mais dans ce qu’il a d’immédiat. Impossible de faire du chichi avec le dessin. Ingres disait de lui qu’il était la probité de l’art. Dans le dessin de Louise, il y a de la pensée, des formes et une volonté très forte d’expression. Il m’a tout de suite intéressé. » Devant le bistrot, Louise Tilleke interroge Olivier Kaeppelin : peut-elle continuer ? Sans aucun doute. Quelques temps et kilomètres plus tard, l’un et l’autre se retrouvent face aux toiles. « J’ai été très frappé par quatre représentations de tables qui n’étaient ni installées, ni statiques, mais prises dans un espace vibrant. Je pensais aux tables de Bacon et de Merz. De ce sujet archétypal, Louise avait fait un mouvement, tout en transparences et blancs. Ses tables vides étaient presque des fantômes. Une mouche laissait supposer la présence d’un corps. Un corps absent, mais figuré à quelques mètres de là par des centaines de mouches mortes disposées sur le matelas d’un lit en fer. Tout confirmait qu’il y avait là une œuvre, un univers, qui parlait de présence, d’absence, de mort, de souffrance, de disparition. J’ai pensé à Giacometti qui affirmait que si nous savions toutes les opérations qu’un corps et un esprit doivent faire pour se mettre debout, on ne se lèverait jamais ! L’œuvre de Louise Tilleke repose une question qui traverse l’histoire de l’art : “Comment se tenir debout ?” »
A la Galerie RX, trois grands formats installés côte à côte monopolisent l’attention (notre photo d’ouverture). A gauche un corps sans tête se présente en sous-vêtement blanc. Au centre, un homme nu se tient debout sous une douche qui cache son visage. A droite, une jeune femme apparaît comme en lévitation. Spontanément, le visiteur sent une progression. Il y a d’abord le noir qui domine, puis le gris qui le repousse et enfin le blanc qui envahit tout. Si le premier personnage apparaît sans tête, ce n’est pas qu’il a été décapité mais plutôt qu’il l’a perdue en épousant une cause terroriste. Totalement fanatisé, il n’est plus en mesure de porter un regard intègre sur le monde. Sa capacité à le voir lui a été retirée. La scène qui se déroule ensuite évoque les chambres à gaz des camps d’extermination nazis et la suivante rappelle le discours de Severn Cullis-Suzuki au sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992. A l’époque, la jeune fille n’a que 12 ans. Elle est venue du Canada pour alerter sur les dégâts infligés à la planète. « Je me bats pour le futur. (…) Si vous ne savez pas comment réparer tout ça, s’il vous plaît, arrêtez la casse ! », dit-elle face à 110 chefs d’état et plus de 2 400 représentants d’organisations non gouvernementales. « Les trois personnages communiquent d’une étrange façon. Par exemple, pour le premier à gauche, les bras sont derrière le dos, celui du milieu les a placés devant, et le dernier les a ouverts sur les côtés. Si l’on regarde leurs pieds, ils parcourent la même progression : ils sont d’abord rentrés, puis parallèles, puis en action. Etonnamment, les visages suivent aussi le même rythme : le premier visage est absent, le deuxième à peine perceptible, et le troisième enfin présent. Ces tableaux fonctionnent comme un triptyque, même s’ils n’ont pas été conçus en tant que tel. A quelques années de différence, ils se répondent », précise l’artiste.
De son côté, Olivier Kaeppelin, qui a décidé de les rassembler, parle de quelque chose en lien avec le drame de notre histoire. Il cite Celan et Adorno. Est-il encore possible de créer après les horreurs du XXe siècle ? Sans compter celles qui se profilent au XXIe. « Quand j’ai vu ces toiles, j’ai pensé qu’elles reposaient cette question sans aucun discours, sans aucun blabla. C’est présent, tout simplement. Petit à petit, le puzzle s’est mis en place. Il y avait quelque chose à montrer et quelque chose qui faisait face, soit à travers un corps historique ou un corps plus mystérieux. Ces personnages sont des portraits. La picturalité, la forme effacent l’exactitude des faits. J’ai oublié le nom de Cullis-Suzuki et j’ai pensé à cette petite fille vietnamienne brûlée au napalm en 1972, dont la photo a fait le tour du monde. » Sur la toile une synthèse s’opère. Les crimes contre l’humanité deviennent un.
Au mur, le plaidoyer pour la Terre et les hommes se poursuit. Il y a le Pape François portant un agneau sur ses épaules tel le divin berger, auteur de l’encyclique Laudato si pour la sauvegarde de la planète, les rescapés des incendies de Californie arborant des masques, des formes plastiques flottant sur un océan mort. Si chacune de ces toiles forme un cri, le regard reste tendre. Il est avant tout question de peinture. Une peinture sociale en quelque sorte, qui parle de notre temps en s’emparant des grands thèmes de l’histoire de l’art et en s’inscrivant dans une lignée d’artistes. « Louise m’a parlé du philosophe Gabriel Tarde et de son discours sur l’imitation, sorte de somnambulisme social. La manière dont les êtres abandonnent leur libre-arbitre. C’est à rapprocher de la servitude volontaire dont parle La Boétie. Combien de temps peut durer cette répétition des choses du passé ? Combien de temps, une société peut-elle s’imiter elle-même ? Quelque chose apparaît qui n’est pas une imitation mais qui utilise les questions de l’“autre”, celles de l’histoire de l’art comme celles physiques, psychologiques, de toute personne humaine. Je n’ai jamais eu un goût immodéré pour les discours sur la table rase. Il y a cette quête dans la peinture de Louise. Par moment, elle m’évoque celle d’Egon Schiele, Ensor, de Spilliaert et, plus proche de nous, de Marlène Dumas, Vincent Corpet, Stéphane Pencréac’h ou Djamel Tatah. En regardant Queequeg, j’ai pensé à un tableau de Picasso visible au musée d’Antibes, qui est construit avec une même ligne horizontale. La peinture de Louise est tactile, sensible ; la forme est sa pensée qui se déploie devant nous. Le noir se pose, le rose s’enroule, le blanc révèle les formes. A travers elles, l’artiste délivre sa vision du monde. » La toile agit à la fois comme une métaphore et une matière. La mer est asphyxiée. Son seul et unique poisson n’est plus qu’une arête aux yeux ronds. Toute l’expo crie et l’oxygène se raréfie. Combien de temps nous reste-t-il avant l’asphyxie générale de l’air et des esprits ? « Nous avons le devoir de respecter notre Terre, et tout être vivant qui l’habite. Nous avons également le devoir urgent de changer tous ensemble nos polluantes habitudes », se justifierait presque Louise Tilleke.
4+4, jusqu’au 21 février à la galerie RX, à Paris.
Le site de l’artiste : Louisetilleke.paris.
Image d’ouverture : Vue de l’exposition de Louise Tilleke à la galerie RX © Louise Tilleke, photo MLD – Vue de l’exposition et portraits de Louise Tilleke et d’Olivier Kaeppelin © Louise Tilleke, photo MLD – Table N°1 © Louise Tilleke – Severn Cullis-Suzuki © Louise Tilleke – Pape François © Louise Tilleke
Galerie
16 rue des Quatre Fils
75003 Paris France

28 janvier 2023
27 janvier 2023
26 janvier 2023
25 janvier 2023
23 janvier 2023
22 janvier 2023
19 janvier 2023
10 janvier 2023
Du 26 janvier 2019 au 21 février 2019
28 janvier 202304 mars 2023
Après le succès de son solo show dans le château d’espace à vendre en 2020, avec une frise de 35 mètres de long sur trois de hauteur, Quentin Spohn revient avec un nouveau projet : la parution d’un roman graphique. C’est au cours des trois mois de résidence artistique à Saïgon pendant l’été 2022 que l’artiste eu l’envie de créer un ouvrage en deux volumes réunissant ses derniers dessins. Dessinateur véhément à l’imagerie fantastique, Quentin Spohn mêle le réel et le merveilleux, le rêve et la réalité et nous invite à se plonger dans cette nouvelle façon d’amener son récit. Ses 90 dessins issus de cette résidence seront exposés de nouveau au sein du château d’espace à vendre pendant que d’autres oeuvres de l’artiste seront proposées dans l’espace galerie dans un accrochage mixé avec une proposition du collectif Super issue. Visuel > Quentin Spohn, Sans-titre, 2022, graphite sur papier, 42 x 59,4 cm.
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26 janvier 202325 mars 2023
Artiste d’origine bordelaise, Lucie Geffré vit et travaille en Espagne où elle a été résidente à l’Académie de France à Madrid. Elle combine l’abstraction et la figuration, la peinture et les techniques sèches, l’étrange et le familier. Cette notion d’inquiétante étrangeté, « Unheimliche », entre en résonance avec sa peinture. La sensation, décrite par Freud, est d’autant plus troublante qu’elle se loge dans ce qui nous est familier. Les personnages et animaux peints par l’artiste sont solitaires, souvent inquiétants. La figure disparaît par endroits : le fond veut engloutir l’être vivant et celui-ci résiste. L’artiste cherche à représenter l’individu quand il rentre en lui-même, là où se trouvent ses fantômes, ses morts, ainsi que l’appréhension de sa propre fin. Visuel > Lucie Geffré, Celadon, 2021.
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20 janvier 202304 mars 2023
La galerie Polka est heureuse de présenter, pour la première fois en France The Day May Break : Chapitre 2 de Nick Brandt. Le premier chapitre, visible il y a un an à la galerie Polka, présentait des portraits d’animaux et d’hommes impactés par des désastres climatiques en Afrique. Réalisées en 2020, ces photographies avaient été prises dans 5 sanctuaires, refuges et réserves sauvages du Zimbabwe et du Kenya. Pour le deuxième chapitre de The Day May Break, l’artiste britannique s’est rendu en Bolivie au printemps 2022. Cela faisait plus de vingt ans que le photographe n’avait pas travaillé en dehors de l’Afrique. Comme pour le premier volet, les hommes, femmes et enfants qui ont accepté d’être photographiés ont tous subi des drames liés aux conséquences du changement climatique.  Épisodes de sécheresse extrême, inondations dévastatrices… leurs habitations et leurs vies ont été en partie détruites. Les animaux, eux, viennent du Senda Verde Animal Sanctuary, un refuge situé dans la région de Yungas qui receuillent et sauvent ces derniers, victimes de la destruction de leur habitat naturel ou du trafic d’espèces sauvages.  « En dépit de leur perte, ces personnes et ces animaux sont des survivants. C’est là où réside l’espoir » résume le photographe. Visuel > Jame with People in Fog, Bolivia, 2022. Tirage pigmentaire.
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09 janvier 202319 février 2023
De Bâle à New Delhi en passant par La Monnaie de Paris, Subodh Gupta dévoile aux quatre coins du monde ses incroyables ensembles composés, pour la plupart, d’ustensiles de cuisine étincelants et d’objets anciens. Si bien qu’aujourd’hui, il compte parmi les artistes contemporains les plus célèbres de la scène internationale. Faitouts usés, casseroles, marmites… Subodh Gupta s’inspire des traditions indiennes et des objets du quotidien, qui ont marqué son enfance, pour concevoir ses œuvres. Des œuvres monumentales, qui ont le pouvoir de dialoguer avec le public et d’évoquer une expérience universelle et unique : le rituel du repas. Porté par les valeurs de partage et son goût pour le dialogue entre les cultures, il imagine exclusivement pour Le Bon Marché des créations originales aux proportions théâtrales. Le thème ? Sangam ! Comme le bruit des cuivres qui s’entrechoquent. Sangam ! Comme le point où se rencontrent les trois fleuves les plus sacrés de l’Inde. Sangam ! Comme le lieu de confluence où visiteurs du monde entier se retrouvent autour d’une langue universelle, l’art. Visuel > œuvre présentée au Bon marché.
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27 janvier 202314 avril 2023
Wabé, vit et travaille à Montreuil depuis 1996. Professionnelle des techniques du papier mâché et de la céramique, elle crée depuis plus de 40 ans. Dans son enfance à Marseille, elle découvre le papier mâché à l’école. C’est un véritable « coup de foudre » qui la pousse à créer ses premières pièces. Cet élan artistique est encouragé par sa mère musicienne et son père, qui peint et sculpte en amateur. À l’heure de l’écologie et de la consommation raisonnée, Wabé crée à partir d’une matière simple et abordable. D’une pâte compacte -mélange de papier de colle et d’eau- elle fait naître une multitude de personnages oniriques. Son univers est proche de l’art populaire d’Amérique du sud, d’Afrique ou du Japon et a une parenté avec celui de Niki de Saint Phalle ou de Di Rosa. Inspirés des contes d’Andersen, de Grimm, de Lewis Caroll et des mythologies, les formes humaines ou animales – avec nageoires ou crocs – s’entremêlent, se métamorphosent.
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13 janvier 202325 février 2023
Alors que le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une grande exposition personnelle du 9 décembre 2022 au 16 avril 2023, la Galerie Poggi est heureuse de présenter la troisième exposition de Djamel Tatah dans son espace parisien. « Cette exposition a été pensée comme un enchainement de tableaux qui s’inscrit dans la continuité de ce qui est exposé actuellement au musée Fabre. J’ai placé en début et en fin de parcours des tableaux très colorés et au centre des tableaux blancs. Cette dynamique de couleurs génère naturellement un mouvement dans l’espace d’exposition ».  Djamel Tatah. Paradoxalement, ces peintures qui sont très rigoureuses dans leur composition évoquent un monde vulnérable et précaire. Ce sont des tableaux sourds. La stupeur et le silence règnent. Cette transformation silencieuse qui pourrait se rapprocher du memento mori est au cœur de son œuvre. Toutes ses compositions laissent entrevoir le néant contre lequel l’artiste lutte. Menacés par l’oubli et l’effacement, ses personnages semblent tantôt surgir d’un monde invisible tantôt plonger dans l’au-delà. Tels des spectres, ils errent dans un monde désert, dans un blanc absolu. Cette blancheur souligne ce que le souvenir doit, paradoxalement, à la perte. Visuel > Djamel Tatah, Untitled (Inv. 22009), 2022. Oil and wax on canvas 200 x 200 cm, Courtesy the artist and Galerie Poggi, Paris @ Franck Couvreur
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Présentée du 25 Janvier au 12 Mars 2023 à la médiathèque Jean-Rousselot de Guyancourt, « Aux … Continuer la lecture de « Des Futurs ancestraux à la face cachée du metavers !   »
C‘est au Fresnoy en 2019 que nous avons rencontré l’artiste iranienne Yosra Mojthahedi pour la … Continuer la lecture de « Yosra Mojthahedi : Germinations noires,  jusqu’au 21 janvier, à Lille »
En ce jeudi 12 janvier 2023, c’est à la galerie Vu’ à Paris qu’est célébrée … Continuer la lecture de « Cyril Zannettacci, Karen Assayag et Pierre Jarlan, lauréats du prix Caritas à la galerie Vu’ »
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Véritable plongée au cœur du chaos originel, la performance audio-visuel du duo d’artistes, Franck Vigroux … Continuer la lecture de « Le retour de Tempest à la MAC de Créteil ! »
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CPPAP 0324 W 91303
ISSN 2777 – 4961
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