Vous voyez du Japon partout? Logique, la saison « Japonismes » bat son plein, pour fêter à la fois les 150 ans de l’ère Meiji de l’ouverture au monde de l’archipel, et les 160 ans des relations franco-japonaises. Quatre expos pour tout comprendre.
«Objets inspirés 1867-2018» au MAD
Une initiation. Une contemplation. Une délectation. Laissez-vous porter. Par tant de beauté et de variété, d’un bol en grès à une affiche, d’une estampe ancienne à une robe contemporaine, d’un panier d’arrangement floral à un jouet Goldorak. Le Musée des Arts Décoratifs (MAD) mélange ce qui ne se mélange pas, du design à la mode, du graphisme aux métiers d’art, du jouet à l’affiche. Ce que raconte « Objets inspirés 1867-2018 », c’est aussi la manière dont le Japon a infusé, comme du thé, dans la culture française. Des impressionnistes à la mode actuelle des couturiers nippons en France. Cette exposition-fleuve -1 400 objets !- mais facile, comme une promenade par thèmes, la nature, le mouvement, le temps, l’innovation, joue sur des rythmes : incroyables miniatures -ce sage appuyé sur un tigre en ivoire- peignes, papiers décorés, affiches, robes, vases, laques, de Hiroshige à Yamamoto. On n’avait jamais ressenti de manière aussi lumineuse ce frottement unique entre dépouillement et excentricité, la beauté à la japonaise. Ne rien dire, tout oser.
Musée des Arts Décoratifs (Paris Ier), 11h-18h, 21h jeudi, fermé lundi, 8,50-11€. Très beau catalogue. Jusqu’au 3 mars.
«Manga-Tokyo» à la Villette
Oubliez « Ponyo sur la falaise » ou « Mon voisin Totoro », vous ne les croiserez pas dans « Manga Tokyo ». Logique, ces film ne se passent pas à Tokyo… Dans la première salle, une immense maquette de la capitale de l’archipel ouvre à un écran géant qui multiplie les extraits de mangas qui se nourrissent de cette ville fleuve, monstre parfois, à commencer par « Godzilla ». Le parcours explique remarquablement que ces King Kong japonais qui détruisent la ville sont des métaphores de catastrophes naturelles ou des bombes qui ont rasé Tokyo. Nulle part ailleurs le dessin n’a à ce point raconté un territoire. Les spécialistes seront fascinés par les dessins originaux et produits dérivés de leurs héros. Les autres se laisseront happer dans cette immersion. Occupés par les Américains après 1945, les Japonais ont refusé le déferlement des Comics pour créer leurs propres super-héros. Le manga est aussi une résistance et une résilience.
Grande Halle de La Villette (Paris XIXe), 10h-19h lundi-jeudi, 10h-20h vendredi-samedi, 10h-19h dimanche, tarif 10-15€, jusqu’au 30 décembre.
«Trésors de Kyoto» au Musée Cernuschi
Vite vue, mais essentielle. Le musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris présente l’esthétique Rinpa, à la base de la culture japonaise : le culte de l’épure, de la douceur, de formes aussi rondes que le mont Fuji qui apparaît sur ce paravent ou cet éléphant, ces fleurs… Peu d’oeuvres, mais toutes sublimes, venues du musée national d’art moderne de Kyoto, l’ancienne capitale nippone. Du XVIIe au XXe siècle, le style Rinpa qui amène les arts décoratifs à un sommet d’harmonie – quelques traits, une ou deux couleurs pour dire la beauté du monde – multiplie les variations sur un même thème, et on aime.
Musée Cernuschi (Paris VIIIe), 10h-18h, 21h vendredi, fermé lundi, 7-9€, jusqu’au 27 janvier.
«Meiji, splendeurs du Japon impérial» au musée Guimet
Le Japon fut longtemps une île au trésor inconnue du reste du monde. L’archipel se transforme sous le règne de l’empereur Meiji (1868-1912), qui « fit passer le Japon à l’Ouest », comme le dit Sophie Makariou, présidente du musée Guimet, dans le catalogue. Une époque d’échanges naît, qui fait dire à Van Gogh : « Tout mon travail est un peu basé sur la japonaiserie ». Une oeuvre figurant « Deux aigrettes parmi les iris » nous a fascinés : on ne connaît ni la date de naissance ni de décès de l’artiste Imura, pourtant pas si ancien, du XIXe siècle. Comme un symbole de cette culture de l’effacement. Laques, photos mais aussi débuts du cinéma, l’exposition montre un Japon qui entre de plain-pied dans la modernité. Œuvres un peu inégales, elle est surtout à conseiller aux fous de « japonaiseries » comme disait Van Gogh.
Musée Guimet (Paris XVIe), 10h-18h sauf mardi, 6,50-11,50€, jusqu’au 14 janvier.
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