Au matin du 5e jour de l’offensive militaire russe en Ukraine, de nouvelles explosions ont été entendues à Kiev et Kharkiv à l’aube, mais les deux villes continuent de résister, tandis que la ville de Berdiansk est tombée aux mains des Russes.
La délégation ukrainienne est arrivée au Bélarus pour des négociations avec la Russie. Le président Emmanuel Macron a convoqué un nouveau Conseil de défense dès 11 heures.
Sur le plan économique, à la suite des sanctions économique et de l’exclusion partielle de la Russie du système bancaire Swift, le rouble était en baisse de 30 % par rapport au dollar.
Selon le Haut Commissaire de l’ONU aux réfugiés Filippo Grandi plus de la moitié des réfugiés ukrainiens (281 000) seraient entrés en Pologne.
La Hongrie a accueilli 84 586 réfugiés selon ce dernier décompte en date, la Moldavie plus de 36 000 et la Roumanie et la Slovaquie autour de 30 000 chacune. Quelque 34 600 personnes ont pu aller directement vers d’autres pays européens. Les citoyens ukrainiens sont exemptés de visa dans l’Union européenne et en Suisse notamment.
Les négociations entre la Russie et l’Ukraine ont commencé lundi en Biélorussie, premiers pourparlers entre les deux pays depuis le début de l’invasion de l’Ukraine lancée par Moscou, selon l’agence de presse d’Etat biélorusse BELTA.
Russian and Ukrainian delegations at the negotiating table in Gomel.#UkraineRussiaWar pic.twitter.com/BLcxttumHm
Le conseiller du Kremlin Vladimir Medinski préside la délégation russe, tandis que celle de Kiev est conduite par le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, venu en tenue militaire kaki.
« Vous pouvez vous sentir entièrement en sécurité », a déclaré en les accueillant le chef de la diplomatie biélorusse, Vladimir Makeï
A la mi-journée, le dollar s’échangeait à 100 roubles, contre 83,5 au dernier taux officiel mercredi. L’euro valait 109,4 roubles, contre 93,5 à la veille de l’invasion russe de l’Ukraine. Un plafond est en outre fixé à intervalle régulier pour arrêter les échanges et ralentir ainsi la chute de la monnaie russe.
Pour défendre l’économie et la monnaie nationale face aux sanctions occidentales, la Banque centrale de Russie a porté son taux directeur de 9,5 à 20 % lundi matin. Face à cette situation, elle a également décidé de ne pas ouvrir la Bourse de Moscou lundi, de peur de voir les titres russes s’effondrer.
Les prix du pétrole bondissaient lundi après les nouvelles sanctions prises contre la Russie, dopés par la guerre en Ukraine, la crainte des investisseurs d’une rupture de l’approvisionnement en pétrole grandissant. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c’est le dernier jour d’utilisation comme contrat de référence, s’envolait de 4,92 % à 102,75 dollars.
La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde.
Le Premier ministre, Jean Castex, doit recevoir à 15 heures à Matignon les principaux candidats à la présidentielle pour une réunion de suivi du conflit en Ukraine « et des décisions prises par la France et l’Union européenne pour y répondre », ont indiqué les services du Premier ministre.
Le chef du gouvernement sera accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de la ministre des Armées, Florence Parly, ainsi que du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Seuls les candidats déclarés ayant recueilli au moins 300 parrainages ont été conviés, a indiqué Matignon.
La plateforme américaine de locations touristiques Airbnb a annoncé lundi qu’elle allait proposer un hébergement gratuit de court-terme à un maximum de 100 000 Ukrainiens fuyant l’invasion russe. Ces séjours seront financés par l’entreprise, des donateurs d’un fonds d’Airbnb pour les réfugiés ainsi que des hôtes.
Le Kremlin ne compte pas révéler sa position avant les négociations qui doivent commencer sous peu avec l’Ukraine, a indiqué lundi le porte-parole du Kremlin.
« Je ne vais pas annoncer les positions que nous avons, etc. Les négociations doivent se faire dans le silence », a indiqué, lors de son briefing à la presse quotidien, Dmitri Peskov. « Laissons les négociateurs s’installer », a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine travaille lundi sur la réponse économique à apporter aux lourdes sanctions occidentales imposées à la Russie après l’invasion de l’Ukraine, a indiqué le Kremlin.
« Le président est au Kremlin, il s’occupe de l’économie », a dit son porte-parole Dmitri Peskov, lors d’un point-presse quotidien. « Les sanctions sont lourdes, elles posent problème […] mais la Russie a tout le potentiel nécessaire pour compenser les dommages. »
Le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour a estimé lundi que l’arrivée de réfugiés ukrainiens risque de « déstabiliser la France », et « préfère qu’ils soient en Pologne », qu’il « faut aider » à faire face.
« Je partage et je comprends l’émotion vis-à-vis des populations ukrainiennes », mais « il n’est pas bon d’arracher les gens comme ça loin de leur pays, de déstabiliser la France qui est déjà submergée par l’immigration », a-t-il déclaré sur RTL.
Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui sera reçu lundi dans l’après-midi par le Premier ministre Jean Castex avec les autres candidats, va demander un « exercice normal de transparence » sur les livraisons d’armes à l’Ukraine par la France. « Je pense que les Françaises et les Français sont en droit de savoir le type d’armes de défense que nous envoyons à l’Ukraine », a estimé sur « Franceinfo » l’eurodéputé écologiste.
L’Italie a « fortement recommandé » lundi à ses ressortissants de quitter la Russie par n’importe quel moyen de transport disponible, au lendemain de la décision de l’Union européenne de fermer son espace aérien aux appareils russes après l’invasion en Ukraine.
Emmanuel Macron va participer lundi après-midi à une visioconférence avec les dirigeants américain, canadien, allemand, italien, japonais, polonais et roumain, ainsi qu’avec des représentants de l’UE et de l’Otan, « afin de poursuivre l’étroite coordination entre alliés et partenaires européens » sur le conflit en Ukraine, a annoncé l’Élysée.
Le président français accueillera ensuite à l’Élysée le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen pour un dîner de travail avec les représentants des industriels européens pour discuter « des enjeux de souveraineté économique européenne, y compris au vu des événements en Ukraine ».
L’ONU a affirmé lundi avoir enregistré 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, mais a averti que les chiffres réels « sont considérablement » plus élevés.
« La plupart de ces civils ont été tués par des armes explosives à large rayon d’action, notamment des tirs d’artillerie lourde, des lance-roquettes multiples et des frappes aériennes. Les chiffres réels sont, je le crains, considérablement plus élevés », a déclaré la Haute Commissaire de l’ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, à l’ouverture du Conseil des droits de l’homme.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté lundi l’Union européenne à intégrer « sans délai » son pays qui combat depuis cinq jours une invasion russe. « Nous nous adressons à l’UE en ce qui concerne une intégration sans délai de l’Ukraine via une nouvelle procédure spéciale », a-t-il déclaré dans une vidéo. « Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que c’est possible ».
Il a notamment appelé les soldats russes ayant envahi l’Ukraine à « déposer les armes ». « Déposez vos armes, partez d’ici, ne croyez pas vos commandants, ne croyez pas vos propagandistes. Sauvez vos vies, tout simplement », a-t-il indiqué en russe.
La délégation ukrainienne est arrivée sur le site de négociations avec la Russie pour exiger un cessez-le-feu « immédiat » et le retrait des troupes russes, a annoncé la présidence ukrainienne.
« La délégation ukrainienne est arrivée dans la zone de la frontière ukraino-bélarusse pour participer aux négociations », a indiqué la présidence dans un communiqué. « La question clé est un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes du territoire ukrainien », a-t-elle précisé.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie fera l’objet d’un débat urgent devant le Conseil des droits de l’homme jeudi, où Kiev, soutenu par une large coalition de pays, veut demander une enquête sur les violations des droits humains par Moscou.
La proposition de tenir le débat a été mise au vote à la demande de la Russie, qui s’y oppose, et a été adoptée par 29 voix pour, 5 contre dont la Russie, la Chine et Cuba et 13 abstentions.
Moscou veut trouver « un accord » avec Kiev lors de pourparlers lundi, a indiqué le négociateur russe et conseiller du Kremlin Vladimir Medinski.
« Chaque heure que le conflit se prolonge, ce sont des citoyens et soldats ukrainiens qui meurent. Nous nous sommes entendus pour arriver à un accord, mais il doit être dans l’intérêt des deux parties », a-t-il déclaré à la télévision russe.
L’armée russe a assuré lundi que les civils pouvaient quitter « librement » Kiev, la capitale de l’Ukraine, tout accusant le pouvoir ukrainien de l’utiliser comme bouclier humain.
« Tous les civils de la ville peuvent quitter la capitale ukrainienne librement par l’autoroute Kiev-Vassylkiv », au sud-ouest de la capitale, a déclaré à la télévision le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov, qui en outre revendiqué la « suprématie aérienne » dans toute l’Ukraine.
L’État français a envoyé 33 tonnes d’aide humanitaire en Pologne pour venir en aide aux Ukrainiens, a indiqué lundi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et plus de 30 tonnes de matériel partiront également pour la Moldavie en début de semaine.
« Nous avons déjà envoyé 33 tonnes de matériel » en Pologne, où ont fui des milliers de réfugiés ukrainiens après l’invasion de leur pays par la Russie, a déclaré le ministre, interrogé sur France 2. Il s’agit de « tentes, de médicaments, de la nourriture », « tout ce qui aide les personnes à être accueillies dans les meilleures conditions », a-t-il ajouté.
L’armée ukrainienne a affirmé lundi que Moscou avait « ralenti le rythme de l’offensive » au cinquième jour de son invasion du pays.
« Les occupants russes ont ralenti le rythme de l’offensive, mais tentent toujours d’engranger des succès dans certaines zones », a indiqué l’état-major ukrainien dans un communiqué.
Les autorités bélarusses ont annoncé lundi être prêtes à accueillir les pourparlers prévus entre la Russie et l’Ukraine, bien que les délégations ne soient pas encore arrivées. « Le lieu des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine au Bélarus est prêt et nous attendons les délégations », a indiqué le ministère bélarusse des Affaires étrangères sur Facebook.
L’Ukraine a accepté dimanche l’idée de négociations avec la Russie même si elle a indiqué ne « pas trop croire » que celles-ci puissent mettre fin à l’invasion russe lancée jeudi matin. Ces discussions entre délégations ukrainienne et russe sont prévues à la frontière entre l’Ukraine et le Bélarus, malgré le fait que ce pays serve de base arrière aux forces de Moscou pour leur attaque sur Kiev.
Des groupes pro russes orchestrent diverses campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux en utilisant de faux profils ou des comptes piratés pour dépeindre l’Ukraine comme un simple pion aux mains des Occidentaux, a affirmé Meta dimanche. Meta a fermé les faux comptes et bloqué le partage des adresses Internet renvoyant vers des sites diffusant des fausses informations, a déclaré David Agranovich, responsable de la gestion menaces de l’entreprise.
Ces groupes « dirigent des sites web en se faisant passer pour des entités d’information indépendantes et créent de faux profils sur les plateformes des réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram, Twitter, YouTube, Telegram et également (les réseaux russes) Odnoklassniki et VK », a déclaré Meta dans un billet de blog, soulignant qu’elle avait bloqué un grand nombre de faux comptes affiliés à l’État russe.
Le président américain Joe Biden s’entretiendra en conférence téléphonique avec ses alliés et partenaires lundi pour discuter des « développements » de l’attaque russe en Ukraine et « coordonner » une « réponse unie », a déclaré la Maison Blanche.
Le communiqué ne précise pas l’identité des participants à ces discussions. Dimanche, les pays du G7 – Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Grande-Bretagne et États-Unis – ont prévenu qu’ils prendraient « d’autres mesures » s’ajoutant aux sanctions déjà annoncées si la Russie ne cessait pas ses opérations militaires. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré que tous les membres du G7 étaient « totalement alignés » contre l’attaque russe.
Sur le plan économique, à la suite des sanctions économique et de l’exclusion partielle de la Russie du système bancaire Swift, le rouble était en baisse de 30 % par rapport au dollar ce lundi, selon Bloomberg News.
Par ailleurs, la Banque centrale européenne a constaté ce lundi la « faillite ou faillite probable » de la filiale européenne de la banque russe Sberbank, parmi les plus grandes du pays, à cause de retraits « significatifs » des dépôts en raison du conflit en Ukraine et des sanctions décidées par les pays occidentaux.
Le prix du baril de pétrole brut WTI a bondi de plus de 6 % lundi et le Brent de plus de 5 %.
Si la situation est confuse sur les bords de la mer Noire, où la percée russe serait la plus importante, avec la prise du port de Berdiansk, la capitale Kiev et la deuxième grande ville du pays, Kharkiv, semblent continuer de résister. À Kharkiv, les autorités ukrainiennes annoncent avoir entièrement repris la ville, repoussant une colonne russe. L’armée ukrainienne a notamment affirmé lundi que Moscou avait « ralenti le rythme de l’offensive ».
Les Russes reconnaissent ce lundi matin pour la première fois des pertes, sans les chiffrer.
Depuis plusieurs jours, les promesses de soutien financier et en matériel militaire affluent vers l’Ukraine. Dernier en date, le Canada, qui annonçait dimanche soir l’envoi de casques, de gilets pare-balles et de lunettes de vision nocturne.

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