Les djihadistes réunis sous la bannière de l’Islamic state west africa province (Iswap) traversent des turpitudes qui interrogent sur leur capacité à résister à la lutte que leur mène les quatre pays du bassin du lac Tchad.
Plus le moindre Naira ne doit circuler dans le lac Tchad. C’est l’oukaze que Ibn Oumar et Malam Ba’ana ont sorti ces derniers jours. Ces deux commandants de l’Iswap, chargés des impôts et des prélèvements ont par ailleurs interdit l’accès au lac à des ressortissants nigérians pour éviter que ceux-ci ne le polluent de leurs Nairas. Pour s’assurer que leur décret serait bien exécuté, des itinéraires sûrs établis par eux ont été décrits et les anciennes routes qui ne leurs conviennent pas sont interdites. A en croire notre confrère Daily Trust qui révèle la mesure, seul le franc Cfa de l’Afrique de l’ouest (Uemoa) a cours dans cette aire que Iswap veut contrôler.
Les terroristes par leur acte s’ajustent à la dernière mesure de la banque centrale du Nigeria, qui a décidé de changer ses coupures de 200, 500 et 1000 Nairas, dès cette fin d’année et jusqu’au 31 janvier prochain. Une mesure due aux soubresauts de situation en Ukraine. En effet le cours des devises a énormément été modifié avec un dollar américain qui bat des records. Une progression du change de 550 à près de 700 FCFA en quelques mois. Une augmentation de 50% répercutée sur les prix et qui affecte le pouvoir d’achat des pays qui n’ont pas la soutenabilité économique de leur monnaie faible. Les échanges économiques du Cameroun avec le Nigeria en sont impactés à 60%. Par exemple, le sac de ciment importé du Nigeria à Garoua, coûtait il y a quelques mois, 4800 FCFA, se vend à 6500 FCFA. Plus cher que les produits locaux.
Iswap est certainement perturbé par l’annonce de la banque centrale du Nigeria. D’après un économiste, l’une des raisons de ce changement de coupure annoncé est de faire sortir l’argent thésaurisé. Les mœurs dans ce pays veulent que des personnes stockent de l’argent en dehors des banques. Il est attendu que les personnes qui ont gardé leur argent sous l’oreiller le sortent pour le convertir dans les nouvelles coupures. La banque centrale espère ainsi maîtriser la quantité des devises en circulation. C’est une politique des banques centrales de changer de coupures régulièrement, pour éviter des déperditions comme l’on a connu la disparition de pièces de monnaie en la zone Beac il y a quelque temps. D’ailleurs, cette dernière aussi va changer de coupures dans la même période.
L’Uemoa, n’a pas encore annoncé ce changement, mais elle ne saurait tarder à le faire pour être cohérente avec sa couse de la Beac, le franc Cfa étant indexé à la banque de France. Iswap est d’ores et déjà embrouillé en essayant de passer d’une monnaie à l’autre pour atténuer ses pertes. Il va être confronté à la difficile convertibilité du Naira en dollars, il se vend moins bien que le FCFA qui bénéficie de la garantie de la banque de France. Or, l’Iswap génère d’énormes recettes financières dans ses activités dans le lac Tchad. Près de 47 millions de dollars, a révélé une récente étude.
La perte du contrôle de ses finances n’est pas le seul souci des compagnons de Barnawi. L’opération Lake sanity, de la force multinationale mixte achevée en juin dernier, a porté un grand coup aux djihadistes. D’après le commandant de la Fmm, 805 terroristes auraient été neutralités au bout de trois mois d’opération. De nombreux chefs de l’Iswap auraient été abattus. Le groupe dans sa débandade s’est disloqué. Quatre groupes émergent aujourd’hui. Le principal est l’Iswap dont le wali (leader) Sani Schuwaran installé par l’émir de l’état islamique. L’armée nigériane annonce l’avoir tué en mai dernier sans que cela ne soit confirmé. Si cette mort est confirmée, il serait le cinquième wali reconnu par Daesh après Maman Nur, Abu Musab al Barnawi, Abbah Gana et Abou Dawud. Mais, il y a aussi eu Abou Hafsat Al Ansari et Aba Ibrahim. Le groupe qui a eu plus de 13000 combattants à son apogée, a eu huit walis depuis que des compagnons de Abubakar Shekahu, ont décidé de le quitter parce qu’il ne voulait pas obéir aux injonctions de Daesh de ne plus s’en prendre à des populations musulmanes civiles.
Le leader de Boko Haram, quoi qu’ayant fait allégeance à Daesh avait d’ailleurs repris le nom ancien de son groupe par défiance. Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad est resté fidèle à la doctrine takfiriste de Shekahu, même après sa mort en 2021. Ces ultras qui n’hésitent pas à s’attaquer à des musulmans dont ils jugent que la foi est « tiède », sont quelques centaines au pied des monts Mandara principalement. Bakoura, un ancien de Iswap, a créée sa wilaya après des tensions dans son ancien groupe. A la suite d’une querelle, Iswap aurait tenté de l’assassiner. Il s’est retiré et aurait fait allégeance à Al qaeda. Son départ a coïncidé avec celui des Boudouma, ce peuple de pêcheurs du pourtour du lac Tchad principalement basé au Tchad. Ceux-ci, sont fâchés de Iswap qui leur avait juré protection mais, qui les grugent plutôt en même temps qu’ils ont une dent contre le gouvernement tchadien. Il reproche aux autorités de Ndjamena, de n’avoir pas respecté l’engagement pris de bien traiter les Boudouma qui se sont rendus en grand nombre à elles dans le cadre du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion. Tous ses groupes sont issus de Boko Haram. Tous se font la guerre ou s’allient les uns pour combattre les autres. Contrôler les ressources du lac Tchad, seule étendue d’eau et poumon du sahel est leur principal objectif. Seulement, les luttes qu’ils se livrent et les actions des armées de la Commission du bassin du la lac Tchad, font qu’ils doivent chercher des bases de repli. Les parcs nationaux sont pour eux le refuge idéal.
L’opération Lake sanity visait vraisemblablement à les diviser et les désorganiser. Elle a eu le succès ci-dessus. La suite cohérente voudrait que quand un groupe est divisé, il faut en identifier les individus et les frapper différemment. Les djihadistes le savent et se sont réfugiés pour la plupart au pied des monts Mandara. Ils savent que la contrainte pour les armées mécanisées et lourdement équipées est plus grande. Ils en utilisent toutes les aspérités et se cachent dans des grottes ou des tunnels connus d’eux seuls. L’on a craint que le récent redéploiement de l’opération Alpha du Bir en délestant la zone sud de cette opération des compagnies de Mora et Limani pour les rattacher à la zone centre présageait que Iswap, surtout les hommes de Bakoura, seraient sur le point de lancer des attaques. Mais, ce redéploiement serait plus un moyen de soulager la zone sud qui concentre l’essentiel des incursions des Boko Haram, de la gestion de deux compagnies (Mora, Limani) où il se passe de rares incidents. La zone sud qui va donc s’organiser autour de trois grands couloirs de pénétration de Boko Haram dans cette zone : Amchide- Kolofata, avec pour point central le mont Greya, où il y a un poste du Bir ; Kolofata- Kerawa, il y a une route qui part de Kerawa Nigeria pour la forêt de Sambisa et il y a le mont Kerawa avec son prolongement le mont Coover dans les Mandara au dessus de Gouzda-vreket. Le troisième couloir de pénétration pourrait être de Moskota à Ghossi. Dans cette dernière localité souvent attaquée, le détachement d’une vingtaine d’hommes a été transformé en une compagnie soit près de sept fois de plus d’effectifs. Le secteur Sud va aussi bénéficier de l’artillerie et d’une couverture aérienne. La menace Iswap se réfugie vers le sud et le Bir les y attend par cette savante organisation.
Iswap a pris pied au lac Tchad et n’entend pas s’en aller. C’est pour l’entreprise criminelle une question de survie. Les terroristes se sont installés dans cet oasis d’un périmètre 650 km, dès 2016. Ils y ont trouvé une zone grise. Cette unique étendue d’eau dans la zone aride du sahel, était délaissée par les quatre pays qui la bordent. Les djihadistes y ont retrouvé plus de quatre millions de personnes de diverses nationalités dont l’activité principale est liée aux ressources en eaux du lac. Des pêcheurs, des agriculteurs, des bergers… gravitent en permanence autour du lac. Iswap a saisi l’opportunité qu’elle a entrevue dans cette aire sans lois si ce n’est celles des affaires. Ils ont commencé par des actions d’influence. Ils ont installé des forages que les populations n’avaient pas, fourni des médicaments et soins de santé, offert leur protection aux pêcheurs, puis aux bergers et aux agriculteurs d’une insécurité à laquelle ils ont contribué.
Avant l’opération Lake sanity, qui s’est achevée en juin dernier, Iswap était un capitaine d’industrie au lac. Ils ont acheté des pirogues à moteur, fourni des filets et appâts aux pêcheurs, construit des séchoirs et ont ainsi créé leurs entreprises de pêche. Ils ont surtout apporté une offre de justice, plutôt un arbitrage fondé sur la loi islamique (Charia), se gagnant d’emblée les plus défavorisés dans cette jungle. De cette industrie, les djihado-businessmen, tirent des produits en poissons séchés et boucannes qu’on a retracé jusque dans les marchés de Douala et de pays voisins. Autre produit phare et presque labelise Iswap, c’est le piment séché ou en poudre. Il est également vendu dans tous les marchés du pays ou dans des surfaces insoupçonnables de connivence. Les planteurs sont totalement à la main des moudjahines. Ceux-ci fournissent tous les intrants et se sont arroge l’exclusivité du rachat de toute les récoltes. Des millions de bêtes s’abreuvent dans le lac Tchad. Iswap y a instauré un curieux système d’impôt. Les propriétaires des troupeaux sont contraints de donner en échange des verts pâturages des abords du lac et de l’eau, une partie de leur troupeau. Entre 30 et 40% de chaque troupeau est « prélevé ». Les djihadistes poussent le cynisme jusqu’à revendre ses bêtes « confisquées » au même propriétaire. L’on sait aussi que Boko Haram possède un énorme cheptel bovin, issu des pillages qu’ils ont perpétrés dans les innombrables villages saccagés. Les bœufs ou la viande de Boko Haram, se retrouve souvent dans des assiettes qu’on ne peut imaginer. Iswap brassait des milliards. Mais, c’était avant Lake sanity. Depuis, c’est la débandade et la difficile épreuve de la reconstruction.
Ce qui peut permettre à un système de se maintenir, ou bien de faire une montée en puissance significative, d’une force qui dépend des armes (certaines autres se fondent sur le soutien des populations), c’est soit de convaincre ou faire peur. Iswap se sert de ces deux leviers, par la voix d’une interprétation radicale de l’islam et des mesures punitives pour mater les réticences ou les « incroyants ». Mais, les représailles et les sermons ne vont pas permettre aux djihadistes mis en déroute par l’opération Lake sanity, c’est de pouvoir régénérer ses forces, par des recrutements de nouveaux combattants; renforcer sa capacité d’acquisition de matériels nouveaux et renforcer sa capacité de formation de ses combattants pour les entraîner à un maniement optimal de ces nouvelles armes. Iswap a aussi besoin de revoir sa capacité d’obtenir le soutien des populations. Pour y parvenir, il lui faut des ressources financières conséquentes pour maintenir le système. Iswap a besoin de reconstruire un discours pour se ramener les Boudouma, notamment qui n’en veulent plus. Or, les terroristes de Boko Haram ont toujours utilisé des leviers ethniques pour convaincre. Shekahu, kanuri, s’était rallié beaucoup de ressortissants de sa communauté d’extraction. L’on ne connaît pas de chef important de Iswap Boudouma. Si Iswap ne parvient pas à faire monter une personnalité importante de cette ethnie très populaire dans le lac Tchad, il devra se replier sur la religion. La dernière alternative à ces deux possibilités, étant le recours à la violence. Il faut provoquer de la sidération.
Trouver mieux à dire mes chers frères. C’est le camerounais…
Le minjus n’a pas forcément besoin de recevoir le rapport d’…
Boris Bertolt! Tsuip!!! Etoo écrit son histoire, tant bien q…
@237online: kand on est né à new Bell.. ca reste ds le sang…
C’est votre argent ???…

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