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L’entreprise chute en Bourse, jeudi, perdant près de 200 milliards de dollars de valeur. Ce retournement symbolise les doutes sur son futur.
Par Alexandre Piquard
Temps de Lecture 3 min.
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Pour la première fois depuis sa création, en 2004, Facebook a perdu des utilisateurs : le nombre de personnes se connectant quotidiennement à son service dans le monde a chuté de 4 millions entre septembre et décembre 2021, a annoncé la société, mercredi 2 février, lors de ses résultats. Certes, le réseau social reste de loin le leader mondial, avec 1,929 milliard d’usagers quotidiens, et sa famille d’applications, incluant Instagram et WhatsApp, continue de croître un peu, à 2,82 milliards. Mais ce retournement, cauchemar de tout géant du numérique, symbolise les doutes sur les perspectives de l’entreprise de Mark Zuckerberg.
Le tableau des résultats, inférieurs aux prévisions des analystes, a suscité de la surprise, voire un choc chez les journalistes et les acteurs boursiers. Les actions de Facebook, désormais Meta, dont la capitalisation atteignait mercredi 898 milliards de dollars (795 milliards d’euros), plongeaient de 25 % à Wall Street jeudi, soit une perte potentielle de 200 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Une sanction pour un groupe dont la croissance folle semble en voie de normalisation : son chiffre d’affaires n’a augmenté « que » de 20 % au quatrième trimestre par rapport à 2020, et son bénéfice a baissé de 8 %. Sur l’année 2021, ses revenus se sont élevés à 118 milliards de dollars (+ 37 %) et son bénéfice à 39 milliards (+ 35 %), soit une marge de 37 %.
Face aux inquiétudes des analystes, Mark Zuckerberg n’a pas hésité à exposer les « vents contraires » rencontrés par Facebook. Ce discours de vérité peut aussi être vu comme une volonté de dépeindre une entreprise affaiblie auprès des régulateurs et autorités antitrust, désireux d’encadrer, voire de démanteler, le « monopole » des réseaux sociaux. « Nous subissons une concurrence renforcée. Les gens ont de nombreux choix pour passer leur temps, et des applications comme TikTok croissent très rapidement », a-t-il constaté, soulignant l’attractivité de son rival chinois auprès des « jeunes adultes ».
Autre problème : pour contrer TikTok, Facebook et Instagram ont promu Reels, leur propre format de vidéos courtes. Toutefois, ces contenus de quelques secondes « se monétisent moins bien » que les publicités dans le fil d’actualités des utilisateurs ou dans les « stories » (des vidéos de quelques dizaines de secondes inventées, elles, pour contrer Snapchat).
Pour rassurer, la direction a expliqué investir lourdement, notamment dans la vente en ligne et le métavers, cet univers virtuel que l’entreprise appelle de ses vœux
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