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Aparecida, c’est d’abord une vue, impressionnante. Nichée au cœur des montagnes, à 170 km au nord-est de São Paulo, la basilique nouvelle surmonte toute la région. Massif, l’édifice de brique, relié au cœur de la ville par une imposante « passerelle de la foi », peut accueillir 45 000 personnes.
À l’intérieur, les nefs, à 40 m du sol, arborent d’immenses mosaïques. Tout au fond de l’édifice inauguré en 1980 par Jean-Paul II, un tabernacle en or. La petite statuette de terre cuite est là. Mains jointes, revêtue de son manteau bleu de Prusse, elle voit passer chaque jour devant elle une file ininterrompue de visiteurs s’arrêtant un instant pour réciter le chapelet.
La simplicité de l’histoire de cette statuette contraste avec la magnificence de l’édifice qui l’accueille, construit pour relayer la basilica velha (« vieille basilique ») édifiée au XIXe siècle, devenue trop petite. Retiré en 1717 des eaux du fleuve Paraiba par des pêcheurs de la région, le petit objet est rapidement réputé pour ses miracles, à tel point que des visiteurs de toute la région affluent pour lui présenter des requêtes.
Ce jour-là, c’est devant la première église, au centre du village, qu’Alexandra et Isael se recueillent, au milieu de la vingtaine de cavaliers avec lesquels ils sont venus en pèlerinage, au terme de cinq jours de voyage. Voilà presque vingt ans que le couple vient ici chaque année. Simplement pour « lui rendre hommage », disent-ils.
Aparecida, lieu de miracles ? Luisa, 52 ans, n’en doute pas une seconde. Depuis quatre ans, cette infirmière entreprend plus de douze heures de voyage pour se rendre ici chaque année. « Je prie de toutes mes forces pour que Notre-Dame libère mon fils de la drogue dans laquelle il est tombé il y a treize ans. C’est ça, la foi », explique-t-elle, émue.
Au sous-sol de la basilique, une stupéfiante « salle des promesses » rassemble tout ce que les pèlerins ont offert à Notre-Dame. Dans des vitrines triangulaires, des statuettes côtoient des coupes de sport, des casques de motos, des jambes de bois, des têtes sculptées… Au plafond, on a collé des photos de famille, d’enfants posant aux côtés d’une reproduction de la statuette.
À quelques pas de là, dans la boutique officielle du sanctuaire, on propose aux visiteurs d’acquérir des sculptures en cire représentant des parties du corps, des voitures ou encore de petites maisons. Signe de leurs requêtes à Notre-Dame, ils iront les disposer au milieu des centaines de cierges se consumant dans l’une des chapelles de l’édifice.
« Aparecida est vraiment le symbole de la simplicité, typique de la spiritualité du peuple brésilien », explique Sœur Catherine, membre de la congrégation brésilienne des Carmélites messagères de l’Esprit-Saint et dont la communauté est installée à Saint-Flour (Cantal). « Beaucoup de Brésiliens viennent visiter ici leur mère, poursuit le P. Domingos Savio da Silva, rédemptoriste, recteur d’Aparecida. Il s’agit ici d’une spiritualité des pauvres, dans une région peuplée par beaucoup d’esclaves venus d’Afrique au XVIIIe siècle. Les plus déshérités se sentent ici chez eux. »
Depuis la semaine dernière, plusieurs dizaines de militaires ont été déployées autour de ce « Lourdes brésilien », pour assurer la sécurité du pape et des 250 000 personnes qui se masseront aujourd’hui autour de l’homme en blanc. « Le pape de la simplicité, se réjouit le P. Savio da Silva, vient là où Notre-Dame parle aux plus simples. »
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