Pourquoi Sony, acteur incontournable de l’image, du son, du jeu vidéo et de l’électronique, n’arrive-t-il pas à vendre ses smartphones?
À défaut d’avoir résolu cette équation, la firme japonaise a au moins le mérite de l’abnégation. Année après année, malgré des parts de marché légères, de nouveaux téléphones Sony sont commercialisés. En 2020, nous avons d’abord eu droit au Xperia 1 II, lancé en juin dernier. Place désormais à son petit frère, le Xperia 5 II (899 €), arrivé en novembre et évolution du Sony Xperia 5, que nous avions testé l’an passé. Que vaut cette dernière mouture?
Un format agréable. Comme l’an dernier avec son Xperia 5, Sony propose un téléphone allongé et peu large (158 x 68 x 8 mm). Un format compact convaincant car il facilite la prise en main. Surtout que l’appareil est très léger (163 g). On apprécie aussi le look du bébé : grâce à ses finitions en verre et en métal, il se dégage une réelle sensation premium et on manipule le Xperia 5 II avec plaisir. Mais attention à l’effet savonnette. Le téléphone a en effet tendance à glisser des mains. Dommage, d’ailleurs, que Sony ne fournisse pas de coque de protection dans la boîte, comme le font les fabricants chinois même pour leur milieu de gamme.
Un très bon écran. Sony a opté pour une dalle Amoled de 6,1 pouces Full HD +, en 21:9. Le tout saupoudré d’un taux de rafraîchissement à 120 Hz (120 images par seconde), pour une fluidité à toute épreuve. Grâce à la technologie Amoled, les contrastes sont excellents et les noirs très profonds. Et, en plein soleil, l’écran reste tout à fait lisible.
Des performances solides. Sous le capot, on trouve une puce Snapdragon 865 – la meilleure du moment sur Android –, épaulée de 8 Go de RAM. Une combinaison très confortable. La bestiole de Sony passe d’une application à l’autre avec beaucoup de fluidité et les lance très rapidement. Aucun problème non plus côté gaming : tous les jeux, même ceux nécessitant de grosses ressources, tournent sans encombre avec des graphismes réglés au maximum. Autre bon point pour les gamers : la possibilité de coupler très facilement le téléphone à une manette de PS4 et de PS5.
Un téléphone complet. Le Xperia 5 II ne lésine pas sur les équipements. Compatible avec la 5G, il embarque une puce NFC, indispensable pour le paiement sans contact ou pour les titres de transports dématérialisés, mais aussi un port mini-Jack pour brancher votre casque ou écouteurs filaires. Saluons au passage la qualité des deux haut-parleurs, qui offrent un rendu stéréo agréable. Notons enfin la présence d’une certification IP65/68, ce qui permet au téléphone de résister à l’eau et à la poussière. Et, cerise sur le gâteau, il est possible d’étendre la mémoire interne de 128 Go via une carte micro-SD (jusqu’à 1 To) ou alors d’utiliser deux cartes SIM.
Un peu juste en photo pour ce prix. Fabricant de pièces pour la concurrence, Sony a équipé son appareil de trois capteurs à l’arrière :
• un capteur principal de 12 Mégapixels,
• un ultra grand-angle de 12 Mégapixels
• Un téléobjectif x3 de 12 Mégapixels.
De jour, le capteur principal du Xperia 5 II délivre de beaux clichés, aux couleurs réalistes. Le piqué est bon, tout comme la gestion du contre-jour. Les puristes apprécieront la possibilité d’utiliser une touche physique pour effectuer une prise de vue.
L’ultra grand-angle fait bien son boulot et la distorsion est globalement bien maîtrisée, même si, c’est souvent le cas avec ce genre de capteur, les photos sont légèrement floues sur les côtés. Le zoom X3 optique offre des photos riches en détail et nets. Bon point : les trois capteurs offrent une belle cohérence colorimétrique.
Pour les photos en basses lumières, Sony n’a pas intégré de mode nuit spécifique. Le téléphone propose un résultat moyen vu son prix. S’il parvient à capturer pas mal de lumière, le flou fait vite son apparition, surtout lorsqu’on zoome dans l’image. Et le temps de pose est parfois un peu long… Le rendu reste acceptable, cependant.
Le mode portrait, lui aussi, est assez quelconque : on salue la précision de l’autofocus, qui détecte en un éclair les regards, mais on reste sur notre faim quant à la gestion de l’effet bokeh (flou/net). La mise en avant des sujets n’a rien d’incroyable non plus. Loin, par exemple, de ce que peuvent offrir un Google Pixel, Samsung Note 20 ou un iPhone 12.
À l’avant, on retrouve un capteur à selfie de 8 mégapixels qui propose des photos trop lissées.
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Une charge lente. Le téléphone, qui accueille une batterie de 4 000 mAh, est plutôt endurant. En usage mixte (réseaux sociaux, messagerie, streaming…), avec un écran réglé en 120 Hz, vous tiendrez une journée et demie sans trop de difficulté. On déplore toutefois que la batterie ne soit compatible qu’avec la charge 21 W, là où des concurrents montent jusqu’à 65 W. Sony ne fournit d’ailleurs qu’un chargeur de 18 W dans la boîte. Conséquence, recharger le Xperia 5 II prend du temps : comptez environ deux heures pour passer de 0 à 100 %. Notons aussi que le téléphone n’est pas compatible avec la charge sans fil.
Trop de boutons ! Sony a surchargé la tranche droite de touches… On en compte quatre : les boutons de volume, celui dédié à l’alimentation (avec le capteur d’empreintes digitales intégré), un bouton pour activer l’assistant audio de Google et un dernier pour prendre une photo. Ces deux dernières se révèlent inutiles. Pire : cet amas de touches gêne un peu la prise en main car il n’est pas rare d’appuyer dessus par inadvertance.
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Des fonctionnalités « professionnelles » à l’intérêt discutable. Sony intègre nativement deux applications, Photo Pro et Cinéma Pro, qui offrent une grande variété de réglages pour les photos et les vidéos. On s’interroge sur leur pertinence : trop complexes pour la grande majorité des consommateurs, il est peu probable qu’elles parviennent à séduire les experts… À 899 €, prix de vente du Xperia 5 II, ne vaut-il pas mieux se tourner vers un appareil photo reflex ?
Avec son Xperia 5 II, Sony rend une copie intéressante mais un peu frustrante. Le téléphone est bien équipé, élégant, agréable en main et très performant. Mais il souffre de défauts agaçants au regard de son prix élevé de 899 € (charge lente, trop de boutons).
De plus, la partie photo, sans être mauvaise, aurait pu aller plus loin concernant les prises de vues nocturnes et le mode portrait. Dans ces catégories, des concurrents font mieux pour moins cher, comme le Google Pixel 5 (629 €), l’iPhone 12 mini (859 €) ou encore le Vivo X51 5G (799 €).
Il reste cela dit un excellent choix pour les consommateurs en quête d’un téléphone compact et puissant, aux finitions premium.
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