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Certains, comme l’Érythrée et le Palaos, sont à peine connus. D’autres, tels l’Ukraine et le Kazakhstan, souffleront leurs 20 bougies en 2011. Découvrez les 10 derniers pays du monde qui ont obtenu leur indépendance.
Europe balkanique
Indépendant depuis le 3 juin 2006
(auparavant Serbie-et-Monténégro)
Capitale : Podgorica
Nombre d’habitants : 667 000
Langue officielle : monténégrin
Monnaie : euro
Superficie : 13 812 km2
Il y a à peine quatre ans que l’indépendance du Monténégro a été déterminée par référendum (55,4 %). Celui-ci a mis fin à la Communauté d’États Serbie-et-Monténégro, qui existait depuis 2003.
Depuis, comme bien d’autres, le plus jeune pays à ce jour n’a pas échappé à la récession mondiale. Le prix des matières premières a chuté sur les marchés internationaux, et l’industrie de l’aluminerie, principale activité économique, a été durement touchée. KAP, la plus importante usine située à Podgorica, a vu sa production baisser de moitié en deux ans : cette dernière est passée de 120 000 tonnes en 2008 à 60 000 tonnes en 2010.
L’industrie immobilière tourne elle aussi au ralenti. Alors qu’il avait connu un véritable boum de construction au tout début de son indépendance, le Monténégro peine aujourd’hui à vendre ses propriétés. Les chantiers de construction sont déserts, et des appartements tout neufs attendent en vain d’être habités.
Heureusement, le tourisme est là pour renflouer les coffres de l’État. En 2009, 1,2 million de visiteurs se sont rendus au Monténégro, une hausse de 2,25 % par rapport à 2008. Mais le pays que dirige le premier ministre Milo Đukanović commence à subir les conséquences d’un tourisme de masse, observe le journaliste Gary Lawrence, blogueur voyage pour L’actualité. « À Budva, par exemple, la remarquable vieille ville fortifiée a été vidée de son essence. Pas une porte, ou presque, qui ne soit occupée par un commerce quelconque ou un restaurant chinois », écrivait-il dans un billet paru récemment.
Il n’y a pas que les touristes qui soient attirés par le petit pays montagneux situé en bordure de la mer Adriatique. Les narcotrafiquants s’y sont aussi bien installés. Le clan de Darko Šarić — le criminel en cavale le plus activement recherché en ce moment par les autorités monténégrines — a empoché à lui seul plus d’un milliard de dollars jusqu’à maintenant grâce au trafic de drogue et au blanchiment d’argent. En mars 2010, une table ronde intitulée Crime organisé : un défi pour le développement démocratique du Monténégro a été organisée par divers groupes non gouvernementaux du pays en vue de trouver des solutions pour lutter contre cette criminalité qui pourrit les pouvoirs publics et locaux.
Par ailleurs, le Monténégro a entrepris des démarches en vue de se joindre à lOrganisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Pour y parvenir, il travaille à moderniser et à réorganiser son armée.
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Asie du Sud-Est
Indépendant de l’Indonésie depuis le 20 mai 2002
Capitale : Dili
Nombre d’habitants : 1 100 000
Langues officielles : tetum et portugais
Monnaie : dollar américain
Superficie : 15 000 km2
Des progrès considérables, mais une tonne de défis à relever. Voilà qui semble résumer toutes les plus récentes analyses socioéconomiques au sujet du Timor-Oriental (aussi appelé Timor-Leste).
La pauvreté demeure le problème le plus grave : la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, et quelque 80 % des personnes habitant à l’extérieur des villes ont peu ou ou n’ont pas accès à des services de base comme l’électricité et l’eau potable. Quelques centres commerciaux poussent, mais les infrastructures, comme les routes, sont mal entretenues. Sur le plan sanitaire, on pointe du doigt les services de santé, peu développés, pour expliquer le taux élevé de mortalité infantile. Par ailleurs, la moitié de la population est analphabète.
Parmi les bonnes nouvelles, les produits phares du Timor-Leste (« le pays du soleil levant ») connaissent beaucoup de succès à l’étranger. Première exportation, le café arabica rapporte environ 20 millions de dollars chaque année à l’État ; le marbre et le bois de santal font partie des autres richesses. Mais depuis peu, le gouvernement met beaucoup d’espoir dans l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz naturel dans la mer de Timor.
En 2008, le Timor-Oriental inaugurait son premier parc national, le Nino Konis Santana (en l’honneur de l’ancien commandant du Falantil, les forces armées du mouvement d’indépendance). Au total, 68 000 hectares de terre et 55 600 hectares de mer composent ce lieu où forêts primaires, massifs de coraux et espèces d’oiseaux menacées sont à l’honneur. « Ce parc doit être protégé, car nos enfants et nos petits-enfants en dépendront comme moyen d’existence », a déclaré le premier ministre, Xanana Gusmão.
Le pays cherche maintenant à devenir plus stable et sécuritaire en mettant sur pied un système de police nationale, afin que des soulèvements meurtriers comme celui de 2006 (qui opposait policiers et militaires) ne se reproduisent pas. Le mouvement de révolte, qui s’était répandu dans tout le pays, avait causé la mort de quelques douzaines de personnes et en avait chassé 155 000 autres de leur résidence.
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Océanie
Indépendant des États-Unis depuis le 1er octobre 1994
Capitale : Melekeok
Nombre d’habitants : 20 800
Langues officielles : paluan et anglais
Monnaie : dollar américain
Superficie : 487 km2
République de l’océan Pacifique située à 800 km à l’est des Philippines, le Palaos vit essentiellement du tourisme et de la pêche. L’archipel, constitué de huit îles principales et de plus de 300 îles volcaniques ou coraliennes, jouit d’un environnement naturel non altéré, notamment d’eaux cristallines qui attirent les amateurs de plongée sous-marine et qui abritent une grande variété de coraux et de poissons.
En septembre 2009, le président Johnson Toribiong a surpris le monde en annonçant une première mondiale : la création d’un refuge marin pour les requins, une espèce menacée d’extinction. D’une superficie de 600 000 km2, le sanctuaire a la taille de la France ! Il vise surtout à protéger ces poissons des pêcheurs braconniers qui leur coupent l’aileron — un délice apprécié des gourmets — et rejettent ensuite la bête à la mer. « Il est plus important de les aider que de les manger dans un bol de soupe », a affirmé le président Toribiong devant des défenseurs de la nature comblés. On estime à près de 100 millions le nombre de requins tués chaque année dans le monde.
Les paysages idylliques du Palaos en font une destination de choix pour les tournages télé — ils ont notamment servi de cadre à la 10e édition de la téléréalité Survivor, diffusée en 2005 aux États-Unis et au Canada. Cependant, la situation géographique du pays et la configuration de son territoire en font un endroit vulnérable aux tremblements de terre, aux éruptions volcaniques et aux tempêtes tropicales. Comme c’est le cas sur toutes les autres îles du Pacifique, la hausse du niveau de la mer demeure une préoccupation constante au Palaos.
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Afrique orientale
Indépendante de l’Éthiopie depuis le 24 mai 1993
Capitale : Asmara
Nombre d’habitants : 5 000 000
Langues officielles : tigrigna, arabe
Monnaie : nakfa
Superficie : 117 600 km2
Les tensions restent vives entre l’Érythrée et l’Éthiopie, le pays duquel elle a obtenu son indépendance il y 17 ans, après un conflit qui a duré 30 ans et fait des dizaines de milliers de morts. « Pendant que les Nations unies se débattent avec des problèmes au Soudan et en Somalie, elles continuent d’ignorer les conséquences graves de l’occupation éthiopienne au sein d’une Érythrée pourtant officiellement souveraine », regrette Osmah Saleh, ministre des Affaires étrangères. Le président érythréen Isaias Afwerki dénonce la présence constante de soldats éthiopiens sur son territoire.
Mais le principal problème de l’Érythrée est assurément lié à la liberté de la presse ou, plutôt, à l’absence de celle-ci. Selon le classement mondial de Reporters sans frontières, le pays africain se classe bon dernier en ce qui a trait à la liberté d’expression dans les médias. Juste devant lui, en 177e position, se trouve… la Corée du Nord !
Durant les années 1990, période de développements considérables sur les plans économique et politique, l’Érythrée avait pourtant accès à une presse pluraliste. Or, tout cela a complètement disparu à peine quelques jours après la deuxième guerre contre l’Éthiopie, en 2000. « Les journalistes, un pistolet sur la tempe, relaient les messages ultranationalistes et bellicistes du chef de l’État », illustre l’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur. Aucune organisation non gouvernementale n’est autorisée à pénétrer sur le territoire érythréen.
L’organisme Human Rights Watch, qui milite pour les droits de la personne, rapporte quant à lui des cas de torture, de détention dans des conditions inhumaines et de persécution en lien avec la religion, et ce, depuis que l’Érythrée a atteint l’indépendance. Dans la même veine, Amnistie internationale estime que le pays ne se conforme pas aux traités relatifs aux droits de l’homme qu’il s’était pourtant engagé à respecter.
Par ailleurs, un accord entre l’Érythrée et le Djibouti, un pays frontalier, a été signé le 8 juin dernier pour régler les problèmes de délimitation des frontières. Le Djibouti considérait que l’Érythrée occupait un territoire qui lui appartenait à la base. Elle a finalement accepté d’en retirer ses troupes et d’accueillir des experts internationaux, qui traceront de nouvelles démarcations.
L’accès à l’éducation, en particulier chez les filles, demeure un défi important en Érythrée. Selon un rapport des Nations unies rendu public en septembre 2010, les chances d’aller à l’école primaire sont 10 % plus élevées chez les garçons. « [Les jeunes filles] sont très souvent complètement exclues du système éducatif », dénonce l’UNESCO.
Si le portrait du pays est sombre, quelques projets de développement réussissent néanmoins à voir le jour en terre érythréenne. Par exemple, à l’automne 2010, le Fonds international de développement agricole (FIDA) a octroyé un montant de 12,6 millions de dollars au pays pour appuyer un projet de développement des pêcheries qui devrait profiter à quelques 6 000 ménages des communautés rurales. Plus de 70 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté en Érythrée.
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Europe centrale et orientale
Indépendantes depuis le 1er janvier 1993
(anciennement la Tchécoslovaquie)
Capitales : Prague (République tchèque), Bratislava (Slovaquie)
Nombre d’habitants : 10 200 000 (Rép. tch.), 5 470 000 (Sl.)
Langues officielles : tchèque (Rép. tch.), slovaque (Sl.)
Monnaie : couronne tchèque (Rép. tch.), euro (Sl.)
Superficie : 79 000 km2 (Rép. tch.), 49 000 km2 (Sl.)
Séparées de façon pacifique au cours d’une « révolution de velours » au tout début de 1993, la République tchèque et la Slovaquie ont rejoint les rangs de l’Union européenne en 2004 — et la zone euro en 2009 dans le cas de la Slovaquie ; la République tchèque devrait adopter la monnaie en 2012, prédit le ministre tchèque des Finances. Les deux pays sont également membres de l’OTAN.
Mais les voisines partagent aussi quelques tensions d’ordre ethnique à l’intérieur de leurs frontières. En octobre dernier, quatre criminels néonazis ont été condamnés par la justice tchèque à une sévère peine de 20 ans de prison pour avoir incendié la maison d’une famille rom. La montée de l’extrême droite pourrait finir par prendre de l’ampleur dans la république du premier ministre tchèque Petr Nečas, craignent les observateurs.
En Slovaquie, qui compte beaucoup de Hongrois dans la partie sud du pays, une récente loi (septembre 2009) rend passible d’amendes l’usage de la langue hongroise dans les médias et l’administration publique. Une mesure qui suscite la colère chez cette importante communauté, qui la qualifie d’« hungarophobie ». Néanmoins, devant un forint (la monnaie hongroise) plongeant, nombre de Slovaques, qu’ils soient « de souche » ou d’origine hongroise, n’hésitent pas à aller faire leurs emplettes en Hongrie alors que les Hongrois, eux, restent chez eux. Résultat : les commerçants slovaques situés en bordure de la frontière se plaignent désormais de ce que leurs magasins et leurs restaurants restent vides, particulièrement les fins de semaine.
Les établissements sportifs aussi souffrent d’un manque d’affluence. Dans un article de L’actualité pour lequel il a rencontré la famille du Slovaque sans contredit le plus connu ici — l’ex-gardien de but des Canadiens Jaroslav Halák (« L’homme derrière le masque », juillet 2010) —, le journaliste Jonathan Trudel raconte que les infrastructures du pays sont en décrépitude depuis la fin du régime communiste, époque où l’État subventionnait le hockey sur glace. Aujourd’hui, la Slovaquie ne compte que quelques dizaines d’arénas (souvent en piteux état), et le nombre de joueurs décline, car de nombreuses familles n’ont plus les moyens d’offrir à leurs enfants le coûteux équipement de hockey.
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Europe balkanique
Indépendante depuis le 3 mars 1992, dans la foulée de la dissolution de la Yougoslavie
Capitale : Sarajevo
Nombre d’habitants : 4 000 000 (estimation)
Langues officielles : bosniaque, croate et serbe
Monnaie : mark convertible
Superficie : 51 200 km2
Le plus grand défi auquel est confrontée la Bosnie-Herzégovine est la restauration d’une société pluraliste dans laquelle une nouvelle génération de jeunes viendra « combler le vide culturel qui subsiste depuis la guerre des Balkans, dans les années 1990 », a indiqué en septembre dernier le président serbe du Conseil présidentiel, Haris Silajdžić, devant les Nations unies.
« Si notre pays a largement achevé la reconstruction physique de ses infrastructures, on ne peut pas en dire autant de sa société dévastée, dont le rétablissement s’avère beaucoup plus difficile », a-t-il indiqué. Quelques tensions subsistent encore entre les Bosniens, peuple constitué de trois nationalités majoritaires — bosniaque, croate et serbe.
Environ 1,3 million de personnes ont fui leur maison durant la guerre et ne sont jamais revenues dans le territoire actuel de la Bosnie-Herzégovine, notamment par crainte de réintégrer une économie encore chancelante. Les dernières données font état d’un taux de chômage de 40 %.
Le gouvernement du premier ministre Nikola Špirić envisage de mettre les bouchées doubles pour mieux exploiter les richesses naturelles du pays, dont l’eau. L’agriculture, jadis l’un des secteurs les plus prospères, a été fortement ébranlée par la guerre, et aujourd’hui, une grande partie des terres arables est dévastée. Les petits cultivateurs se retrouvent incapables de faire concurrence aux produits importés, moins chers que les locaux.
Autre entreprise de taille : déterminer — enfin — à combien d’individus s’élève la population totale de la Bosnie-Herzégovine au moyen d’un recensement prévu pour 2011, le premier depuis 1991. Pour l’instant, les chiffres varient entre 3 800 000 et 4 600 000, selon les sources. On sait que la guerre a fait au moins 200 000 morts, mais d’après les données de la Commission internationale pour les personnes disparues, il reste toujours au moins 10 000 victimes à retrouver ou à identifier.
C’est sans oublier les quelque 8 000 musulmans bosniaques tués par les forces serbes bosniaques au cours du massacre de l’enclave musulmane de Srebrenica (pourtant sous la protection de l’ONU), entre 1992 et 1995. Le 11 juillet dernier, des dizaines de milliers de personnes ont pris part aux cérémonies civiles et religieuses qui commémoraient ce que la justice internationale qualifie de « génocide ».
Ratko Mladić, ancien commandant en chef de l’armée de la République serbe de Bosnie, a été inculpé de ce crime par le Tribunal pénal international (TPI)… mais il demeure introuvable, malgré les recherches intensives menées par Belgrade. Ancien chef des Serbes de Croatie, Goran Hadžić est lui aussi toujours au large et accusé des mêmes gestes par le TPI. D’après le procureur de ce tribunal, l’arrestation de Mladić est « la priorité numéro un » parce qu’elle est « indispensable à la stabilité des Balkans ».
La Bosnie-Herzégovine est actuellement classée « candidate potentielle » à une adhésion à l’Union européenne en compagnie, notamment, de l’Albanie et du Monténégro.
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Asie centrale
Indépendant depuis le 16 décembre 1991, dans la foulée de la dissolution de l’URSS
Capitale : Astana
Nombre d’habitants : 15 460 000
Langues officielles : kazakh et russe
Monnaie : tenge
Superficie : 2 725 000 km2
Le Kazakhstan a connu une forte croissance économique depuis la libéralisation de son économie, en 1991, moment où elle a obtenu son indépendance de l’ex-géant URSS. Au centre de cette progression figurent des ressources naturelles abondantes. Le sous-sol kazakh, extrêmement riche (pétrole, gaz naturel, charbon, fer, cuivre), a dès lors attiré les grandes puissances mondiales. Le président actuel, Nursultan Nazarbayev, envisage que son pays se hissera parmi les 10 plus importants producteurs de pétrole brut d’ici 2015. Rien de moins.
Premier pays producteur d’uranium naturel — il détient 15 % des réserves mondiales —, le Kazakhstan prévoit en outre construire cinq centrales nucléaires au cours des prochaines années. De nombreux candidats se sont manifestés pour l’appuyer dans ce projet, notamment un consortium de compagnies japonaises (dont Toshiba et Japan Atomic Power Company), et ont signé un accord avec la capitale. La Grande-Bretagne, quant à elle, a vendu au pays quelques-uns de ses réacteurs de capacité moyenne, et l’Inde a conclu une entente avec lui pour construire des réacteurs à eau pressurisée.
Par contre, une autre ressource habituellement abondante, le blé, a souffert d’une sécheresse sans précédent qui a touché le Kazakhstan et la Russie voisine à l’été 2010. D’après le ministère de l’Agriculture, le pays ne pourra produire que 13,5 millions de tonnes de cette céréale en 2010, comparativement à 20 millions en 2009.
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Par ailleurs, selon l’organisme International Crisis Group, spécialisé dans la prévention et la résolution de conflits armés, l’un des principaux défis dans les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan et Turkménistan) demeure la circulation des biens et des personnes. Et ce, malgré les accords de coopération signés entre les cinq pays. Le problème est surtout concentré en Ouzbékistan (en raison de ses frontières compliquées), mais le Kazakhstan n’y échappe pas.
Reste à voir si l’accès à d’autres zones — celles des mers Noire et Méditerranée — sera facilité pour les Kazakhs dans un avenir rapproché, grâce au projet Eurasia, qui renaît de ses cendres. Un groupe de travail russo-kazakh étudie présentement l’idée, qui consiste à relier les mers Caspienne et d’Azov par un long canal. Appuyé par l’ex-président russe Vladimir Poutine en 2007, le projet pourrait devenir le chantier le plus cher de l’histoire de la Russie postsoviétique s’il se concrétise et, craint-on, causer des torts considérables à l’environnement.
Sur le plan politique, le Kazakhstan se heurte à plusieurs critiques de la part des partis d’opposition quant à sa gestion de la crise économique. Ces derniers réclament, entre autres, une baisse du prix des aliments de première nécessité, une stabilisation des tarifs de l’énergie ainsi qu’une hausse des salaires et des pensions de retraite.
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Europe orientale
Indépendant depuis le 24 août 1991, dans la foulée de la dissolution de l’URSS
(mais indépendance officialisée par un référendum le 1er décembre 1991)
Capitale : Kiev
Nombre d’habitants : 45 500 000
Langue officielle : ukrainien
Monnaie : hrivna
Superficie : 604 000 km2
Les temps sont durs dans l’Ukraine actuelle, frappée de plein fouet par la crise économique. Scandales, revirements politiques et collusion entre intérêts publics et privés éclaboussent ce pays jadis parmi les plus prospères — gaz, pétrole et charbon font partie des « trésors » nationaux — des républiques de l’ex-URSS.
Le taux de change de la hrivna est en chute libre, et les exportations des principales ressources que sont l’acier et les produits chimiques se sont effondrées, entraînant une baisse importante du PIB national. Pour un grand nombre d’Ukrainiens, cumuler plusieurs emplois afin de faire vivre sa famille n’est pas chose rare. Fonctionnaires et professeurs d’université ont vu, dans la plupart des cas, leur salaire réduit de moitié depuis 2009.
Conséquence d’un effondrement aussi marqué, sous l’égide d’un président fortement prorusse, Viktor Ianoukovitch, l’Ukraine se tourne à nouveau vers Moscou et approuve, entre autres, l’expansion d’une base navale russe sur son territoire. Une tendance qui est loin de plaire à de nombreux pays occidentaux, dont le Canada. À l’occasion d’une visite en octobre dernier, le premier ministre Stephen Harper a annoncé l’investissement de 36 millions de dollars en Ukraine afin de resserrer les liens commerciaux entre les deux pays. Renforcement des services douaniers ukrainiens, formation personnelle répondant aux besoins des industries et réforme judiciaire pour les jeunes figurent parmi les points au programme.
Sur le plan politique, des doutes subsistent quant au rétablissement des règles qui avaient cours avant la Révolution orange pro-occidentale de 2004. Selon des experts, ce retour tout récent (octobre 2010) à une république présidentielle risque de provoquer de nombreux désordres sur le plan juridique, étant donné que beaucoup de lois encore en vigueur aujourd’hui ont été établies il y a six ans (du temps de la république parlementaire)… et qu’elles risquent aujourd’hui de se trouver en conflit avec la « nouvelle » constitution.
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Asie centrale
Indépendant depuis le 27 octobre 1991, dans la foulée de la dissolution de l’URSS
Capitale : Achgabat
Nombre d’habitants : 5 110 000
Langue officielle : turkmène
Monnaie : manat
Superficie : 488 000 km2
Surnommé « pays de la peur » en 2010 par le magazine Le Nouvel Observateur (qui donne ce même titre à la Corée du Nord et à l’Érythrée), l’ex-république soviétique du Turkménistan exerce un fort contrôle sur sa population : difficile de se balader dans la rue sans devoir présenter sa propiska (preuve de résidence). « Le verrouillage de l’information est proportionnel à l’ouverture économique de ce pays riche, très riche en gaz […] où le président concentre à l’extrême les pouvoirs », indique l’hebdomadaire français.
Ainsi, à l’instar de l’Érythrée, en Afrique, le Turkménistan se retrouve tout au bas du dernier classement de Reporters sans frontières en regard de la liberté de presse dans le monde : 176e position sur 178.
En août dernier, Ferghana.ru, un webzine russe, faisait même état de l’existence d’un décret — tenu secret — dans lequel figureraient les noms de milliers de personnes considérées comme indésirables en sol turkmène : fonctionnaires et citoyens surveillés par les services secrets (et qui ne peuvent sortir du pays), de même que personnes interdites d’entrée (réfugiés turkmènes établis à l’étranger, journalistes, employés d’organisations internationales, etc.).
Le Turkménistan a néanmoins vu naître cet automne son premier journal « privé », Rysgal (Bien-être). Présenté comme une publication « qui ne copie pas aveuglément les articles de l’agence de presse officielle », ce moyen de communication de l’Union des industriels et entrepreneurs du Turkménistan laisse de nombreux observateurs locaux sceptiques quant à sa mission réelle. Ceux-ci le voient comme un journal « inintéressant, pauvre en contenu et tout aussi contraint à des ronds de jambe envers le chef de l’État », rapporte le Courrier international.
À l’heure où piétine le TAPI — un ambitieux projet de gazoduc conjoint avec l’Afghanistan destiné à approvisionner en gaz le Pakistan et l’Inde —, le Turkménistan lorgne maintenant du côté de l’assemblage de télévisions, d’ordinateurs et d’autres appareils électroniques en vue de moderniser son économie basée sur l’agriculture et les matières premières (hydrocarbures, coton). « Il ne faut pas que notre pays reste en arrière dans le domaine du développement électronique », a dit le président turkmène, Gurbanguly Berdimuhamedow, cet automne, en soulignant qu’il fallait bien préparer les techniciens dans ce domaine. Son gouvernement octroiera ainsi 10 millions de dollars aux instituts de recherche nationaux, a-t-il annoncé.
Selon les plus récentes données, le taux de chômage au Turkménistan avoisine les 60 %.
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Asie occidentale
Indépendante depuis le 21 septembre 1991, dans la foulée de la dissolution de l’URSS
Capitale : Erevan
Nombre d’habitants : 3 000 000
Langue officielle : arménien
Monnaie : dram
Superficie : 29 800 km2
L’un des plus importants défis auxquels est confronté ce pays montagneux du Caucase est de nature environnementale. L’Arménie manque cruellement d’arbres — seuls 8 % de son territoire en sont couverts — et doit se reboiser. La déforestation massive a commencé peu de temps après l’atteinte de l’indépendance par le pays, en 1991, parce que les combustibles manquaient… et que les résidants n’avaient d’autre choix que d’utiliser le bois pour chauffer leur demeure.
Les environnementalistes ont sonné l’alarme : à ce rythme, sans compter les changements climatiques actuels, une désertification complète de l’Arménie pourrait se produire d’ici 50 ans. En réaction à la situation, des organismes d’aide ont vu le jour et répondu à l’appel, notamment Armenia Tree Project, qui a planté 3,5 millions d’arbres ces dernières années. « Mais une ou deux organisations sans grand budget ne peuvent suffire à reboiser le pays. Le gouvernement doit réaliser qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale », croit Areg Maghakian, directeur associé d’Armenia Tree Project.
Du côté de l’emploi, de nouveaux secteurs d’activité comme la joaillerie, le tourisme et les technologies de l’information font leur apparition dans un pays traditionnellement dédié à l’agriculture et à l’exploitation de minerais (cuivre, zinc, or, plomb). Cependant, de nombreux Arméniens émigrent pour améliorer leur sort.
Au cours des neuf premiers mois de 2010, 25 000 familles arméniennes ont déménagé à l’extérieur des frontières de leur pays, rapporte le magazine Nouvelles d’Arménie. « [Ces] gens quittent leur patrie à cause de la situation sociale et économique désespérée ; les fermiers vendent leurs terres, et la situation dans le secteur industriel n’est pas meilleure non plus », a indiqué à la publication Zoya Tadevosyan, membre de la commission électorale centrale. La Confédération syndicale internationale (CSI), plus importante organisation syndicale mondiale, faisait d’ailleurs état en avril 2010 de graves problèmes en lien avec les droits des travailleurs en Arménie : absence quasi-totale de négociations collectives, enfants forcés à travailler (comme agriculteurs ou marchands ambulants, notamment), femmes et jeunes filles exploitées sexuellement, etc.
Par ailleurs, près de 100 ans après le génocide (1915-1916) qui a coûté la vie à plus d’un million d’Arméniens sur le territoire actuel de la Turquie, les deux pays aux relations troubles ont finalement signé un accord historique en octobre 2009 afin de normaliser leurs liens diplomatiques. Mais aujourd’hui encore, la lumière n’a pas été entièrement faite sur ce génocide formellement nié par les Turcs. L’accès limité aux archives turques et les contradictions, bien présentes, entre les travaux de divers historiens en sont deux des causes.
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Pourquoi le Kosovo ne figure-t-il pas dans cette liste, lui qui a pourtant obtenu son indépendance de la Serbie voisine le 17 février 2008 ? C’est que malgré l’appui de 71 pays (dont le Canada et les États-Unis), l’autonomie complète du Kosovo n’est toujours pas reconnue par une majorité des pays membres des Nations unies. La Serbie et la Russie, notamment, continuent de s’y opposer avec vigueur.
Même si la Cour internationale de justice (l’organe judiciaire principal de l’ONU) a statué que la proclamation d’indépendance du Kosovo ne violait en rien le droit international, la Serbie a indiqué, par la bouche de son président, Boris Tadić, qu’elle ne reconnaîtrait « jamais » l’indépendance de ce pays, qu’elle considère encore aujourd’hui comme sa province méridionale.
Néanmoins, les tensions entre les deux voisins semblent moins vives qu’en 1998-1999, période où les combats entre forces serbes et indépendantistes kosovars ont fait plusieurs milliers de morts et quelque 2 000 disparus à ce jour. En août dernier, le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremić, a affirmé que son gouvernement était « déterminé à travailler avec Priština [la capitale du Kosovo] et la communauté internationale à l’élaboration d’une solution mutuellement acceptable à propos de tous les problèmes non résolus, au moyen d’un dialogue pacifique ». Aussi, on sent l’empressement du côté de Skënder Hyseni, ministre kosovar des Affaires étrangères, qui indique qu’il faut « dès maintenant que la Serbie et le Kosovo amorcent un nouveau chapitre : celui d’une coopération d’État à État ».
Jugeant que les institutions sociales du Kosovo sont de plus en plus en mesure d’assumer les tâches de sécurité et que ses problèmes les plus sérieux sont désormais d’ordre économique ou politique, l’OTAN a réduit de moitié ses troupes sur le territoire à l’automne 2010. Mais des militaires pourraient être rapidement déployés en cas d’urgence, par exemple si les élections qui doivent avoir lieu le 13 février 2011 se déroulaient dans un climat d’instabilité. Ce scrutin est organisé en raison de la démission récente de l’ex-président Fatmir Sejdiu, leader de la Ligue démocratique du Kosovo. Jakup Krasniqi, président du Parlement, assure l’intérim dans l’intervalle.


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