Langue sauce piquante
Le blog des correcteurs du Monde.fr
Voilà quelques semaines, était publié dans le supplément “Eco & Entreprise” du Monde.print un article consacré à l’Uber économie aux Etats-Unis. Nous y lisions notamment ceci : « Aussi appelée “Uber-économie”, en référence au service américain de voitures avec chauffeur (VTC), l’économie à la demande est un concept à la mode dans la Silicon Valley. De nombreuses jeunes pousses ont surfé sur cette vague pour mener d’importants tours de table. » Certes, les jeunes pousses nous ont permis d’échapper, provisoirement, aux start-up (toujours ça de gagné), mais l’image est osée, sinon périlleuse, et nous saluons cette acrobatie de langage digne de la rubrique Sports, où la vague, bonne fille, nous amène directement à une table.

Ceci étant dit, et en parlant de tablée, faut-il battre le fer tant qu’il est à moitié vide ou à moitié plein ?
Sur cette sagesse interrogative dont vous ne contesterez probablement pas la profondeur, je vous souhaite un bon et joyeux vendredi.
Merci Gonzague,
la question méritait d’être posée, et nous vous remercions de l’avoir fait.
Tout risque d’exploser, en effet, car, comme disait M, Prudhomme, « le char de l’état navigue sur un volcan ».
J’adore cette expression que j’utilise depuis (presque) toujours et que dans mon immense naïveté je croyais avoir inventée … 🙂
…aux poudres de perlinpinpin qu’on vous jette aux yeux.
pourquoi d’ailleurs ce pluriel systématique des poudres où suffirait le singulier ?
Tout à fait d’accord, ps, mettez le feu à la poudre avec les os du vert qui déborde.
Vous n’y allez pas avec le dos de la main morte.
Ne jetons pas le vert avant de l’avoir cogné, vidons-le au contraire jusqu’à l’hallali car tant vont les cruches au vin qu’à la fin elles se cassent à l’eau. Ne nous éclairons plus avec des vessies et rappelons-nous qu’à plus qu’on pédale moins vite à moins que ça fait plus de lumière. Sachons garder des idées chaudes au frais et plus si acidité.
Plutôt ici :
http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2016/04/07/acquis-le-fera-t-on-croire/#comment-223039
Selon le sens :
Entreprise en démarrage, jeune entreprise, jeune pousse, entreprise à forte croissance ou gazelle.
« nous saluons cette acrobatie de langage digne de la rubrique Sports »
Vraiment ?
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/04/30/universite-la-goutte-d-eau-qui-met-le-feu-aux-poudres_4409627_3232.html
> MiniPhasme mondain
l’étincelle qui fait déborder le vase !
Quel bel hommage à André Franquin et aux discours du Maire de Champignac, dont voici un extrait choisi :
« Je suis heureux d’être aujourd’hui présent parmi vous, parmi toutes ces magnifiques bêtes à cornes à la tête de laquelle Monsieur le Préfet nous fait l’honneur de s’asseoir, lui qui, debout à la proue du splendide troupeau de la race bovine du pays, tient, d’un œil lucide et vigilant, le gouvernail dont les voiles, sous l’impulsion du magnifique cheval de trait indigène, entraînant, sur la route toute droite de la prospérité, le Champignacien qui ne craint pas ses méandres, car il sait qu’en se serrant les coudes il gardera les deux pieds sur terre, afin de s’élever, à la sueur de son front musclé, vers des sommets toujours plus hauts …  »
Bien à vous,
Voila qui devrait être coulé dans le marbre…
Pourquoi ces poudres si plurielles qui semblent faites pour attiser l’inflation ? C’est que, contrairement à la poudre en monade qui servait à blanchir les perruques, les poudres désignaient la charge utile de la sainte-barbe.
« Lorsque le feu prenant à un navire, il y a danger que la sainte-barbe fasse explosion, on dit de noyer les poudres, c’est-à-dire de donner accès à l’eau de mer. »
Jules Lecomte, Dictionnaire pittoresque de marine, 1835.
Faut-il y voir un hommage involontaire à Guy Fawkes et à sa conspiration des poudres ?
Et dans la métaphore qui décoiffe, la rubrique sportive n’est jamais à court :
« A près l’imbroglio du 200 m nage libre des championnats de France de Montpellier, la FFN a décidé de botter en touche : Yannick Agnel est donc libre de décider s’il participera ou non aux épreuves individuelles lors des JO de Rio. »
Le Midi Libre, 6 avril 2016.
Et Prévert et son chien AZOR qui « couvait Marguerite des yeux tout en la dévorant du regard. »
Introduire du carbure de calcium en poudre (pas trop fine) et de l’eau (de la qualité aqua vulgaris, un nombre de gouttes suffisant) dans un robuste récipient métallique permet de mettre le feu aux poudres*. Alphonse Allais préconise à plusieurs reprise l’emploi du carbure de calcium (j’ai vérifié) mais, que je sache, pas cette recette là.
*Il faut aussi, toutefois, une allumette.
On peut prévoir que cette protestation va faire long feu et ne pas faire long feu. Tandis que d’autres, hollandotropes ou sarkozyfuges, préparent déjà leur poudre de succession :
http://www.historia.fr/web/evenements/laffaire-des-poisons-13-07-2010-45490
Après Guy Fawkes, un autre Anglais illustre, Oliver Cromwell, est resté fameux pour son usage de la poudre :
« Trust in God and Keep your Powder Dry »
…haha, les paris sont ouverts, poudre d’escampette contre poudre de perlinpinpin…
c’est de la poudre aux yeux
Laissez pissez !
Quelques gouttes suffiront à mettre le feu aux poudres … d’un vase de nuit :
« (…) J’avais quinze ans, et je venais passer chaque vacance chez mes parents, toujours dans un château, toujours en Picardie.
Nous avions souvent en visite une vieille dame d’Amiens, insupportable, (…) mauvaise et vindicative. (…) je la détestais du fond du cœur et je résolus de me venger de ses mauvais procédés.
Je venais de terminer ma classe de seconde et j’avais été frappé particulièrement, dans le cours de chimie, par les propriétés d’un corps qui s’appelle le phosphure de calcium, et qui, jeté dans l’eau, s’enflamme, détone et dégage des couronnes de vapeur blanche d’une odeur infecte. J’avais chipé, pour m’amuser pendant les vacances, quelques poignées de cette matière assez semblable à l’œil à ce qu’on nomme communément du cristau.
(…)
Donc, un soir, pendant que toute la famille se tenait encore au salon, je pénétrai furtivement dans la chambre de Mme Dufour, et je m’emparai (pardon, mesdames) d’un récipient de forme ronde qu’on cache ordinairement non loin de la tête du lit. Je m’assurai qu’il était parfaitement sec et je déposai dans le fond une poignée, une grosse poignée, de phosphure de calcium.
Puis j’allai me cacher dans le grenier, attendant l’heure. Bientôt un bruit de voix et de pas m’annonça qu’on montait dans les appartements ; puis le silence se fit. Alors, je descendis nu-pieds, retenant mon souffle, et j’allai placer mon œil à la serrure de mon ennemie.
Elle rangeait avec soin ses petites affaires. Puis elle ôta peu à peu ses hardes, endossa un grand peignoir blanc qui semblait collé sur ses os. (…) Puis elle fit sa prière, se releva, s’approcha de mon instrument de vengeance, le déposa par terre au milieu de la chambre, et se baissant, le recouvrit entièrement de son peignoir.
(…)
J’entendis d’abord un très léger bruit, un clapotement, puis aussitôt une série de détonations sourdes comme une fusillade lointaine.
Il se passa, en une seconde, sur le visage de Mme Dufour, quelque chose d’affreux et de surprenant. Ses yeux s’ouvrirent, se fermèrent, se rouvrirent, puis elle se leva tout à coup avec une souplesse dont je ne l’aurais pas crue capable, et elle regarda…
L’objet blanc crépitait, détonait, plein de flammes rapides et flottantes comme le feu grégeois des anciens. Et une fumée épaisse s’en élevait, montant vers le plafond, une fumée mystérieuse, effrayante comme un sortilège.
Que dut-elle penser, la pauvre femme ? Crut-elle à une ruse du diable ? A une maladie épouvantable ? Crut-elle que ce feu, sorti d’elle, allait lui ronger les entrailles, jaillir comme d’une gueule de volcan ou la faire éclater comme un canon trop chargé ?
Elle demeurait debout, folle d’épouvante, le regard tendu sur le phénomène. Puis tout à coup elle poussa un cri comme je n’en ai jamais entendu et s’abattit sur le dos. Je me sauvai et je m’enfonçai dans mon lit et je fermai les yeux avec force comme pour me prouver à moi-même que je n’avais rien fait, rien vu, que je n’avais pas quitté ma chambre.
Je me disais : « Elle est morte ! Je l’ai tuée ! » Et j’écoutais anxieusement les rumeurs de la maison.
On allait ; on venait ; on parlait ; puis, j’entendis qu’on riait ; puis, je reçus une pluie de calottes envoyées par la main paternelle.
Le lendemain Mme Dufour était fort pâle. Elle buvait de l’eau à tout moment. Peut-être, malgré les assurances du médecin, essayait-elle d’éteindre l’incendie qu’elle croyait enfermé dans son flanc.
Depuis ce jour, quand on parle devant elle de maladie, elle pousse un profond soupir, et murmure : « Oh ! madame, si vous saviez ! Il y a des maladies si singulières… »
Elle n’en dit jamais davantage. »
[Guy de Maupassant : La farce. Texte publié dans Gil Blas du 18 décembre 1883 sous la signature de Maufrigneuse.](à suivre…)

Laissez pisser… pardons !
Poudres à gogo
« La farce » dont Mme Dufour a fait les frais n’est pas sans rappeler celle qu’Allais allait infliger à la « vieille outarde » ––douze ans plus tard–– avec une « petite quantité d’acide tartrique et de bicarbonate de soude »
Cela dit, sans « incendie » :
— Ça moussait ! ça moussait ! Et ça faisait pschi, pschi, pschi, pschi.
MiniPhasme, vous avez trouvé la recette que je cherchais (sans trop forcer) ; je me trompais de mot clef, carbure de calcium au lieu de bicarbonate de soude. Une fois de plus Alphonse Allais démontre l’écrasante supériorité de son talent sur celui de Guy de Maupassant.
(La supériorité d’un talent sur un autre? est-ce parfaitement correct ?)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5 :
Parabole de la paille et de la poudre
(((  Soupir  )))
L’insecte se demandait s’il allait partir incontinent. Las, une fois de plus, force est de constater que la Haine a égaré Harald ; comparer Maupassant à Allais, équivaut à comparer Buñuel à Chaplin (!)
Faitement. Faut savoir jusqu’où charger le canon, la mule et le vase de nuit…
Pour être plus clair : (…) si Harald allait repartir incontinent *
* pléonasme ? Affirmatif.
Pardon, la comparaison des talents, c’est Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30.
> après lecture des talentueuses fictions
autant de gouttes d'(eau) qui mettent le feu aux vases que le feu aux poudres.
The straw that broke the camel’s back
[ La paille qui brisa l’échine du chameau ]Victime de l’adage, Buster Keaton  ?
« Mon métier principal, à la MGM, était celui d’un dépanneur, d’un assistant à tout faire, inventant des gags selon les besoins. On m’utilisait aussi en bouche-trou, à faire des panouilles* dans des films, et la MGM, pour ce travail hors contrat, se montrait fort généreuse.
Ma collaboration la plus intéressante fut sur les films de Red Skelton, malgré ses réticences à suivre mes avis. C’est peut-être normal, mais cela me surprit. Ni Chaplin, ni Lloyd, ni Langdon, ni moi n’aurions refusé un bon gag sous prétexte qu’il avait été apporté par un autre comique ! Il est vrai qu’à notre époque, nos conditions de travail étaient radicalement différentes.
(…)
Parmi les comiques-vedettes de la MGM, je ne m’entendis pas avec Abbott et Castello, de même qu’avec les Marx Brothers. Mais je continue à penser que le gag d’ouverture que j’avais imaginé pour Un jour au cirque (A Day at the Circus) était aussi bon que les meilleurs de mes meilleurs films.
Harpo vend des ballons gonflés au gaz. À côté de lui, un nain est debout sur une plateforme. Un client achète un ballon et présente à Harpo un gros billet. Pour chercher la monnaie dans ses poches, il tend son bouquet de ballons au nain, qui le saisit. Mais le petit homme est trop léger, et les ballons s’envolent avec lui. Harpo, qui a fini de rendre la monnaie au client, attrape in extremis la cheville du nain et récupère ses ballons. Puis, sans regarder son partenaire, il le gifle, comme pour le punir d’être aussi léger.
Ensuite, Harpo passe devant un chameau, lequel porte deux vastes paniers. Un homme muni d’une fourche remplit les paniers de paille. Harpo regarde la scène, mais ne peut voir, derrière le chameau, son propriétaire qui le tient par les rênes.
Une poignée de paille tombe du panier le plus proche d’Harpo. Il la ramasse et la rejette dans le panier. Pendant ce temps, l’homme qu’il ne peut voir cherche ses allumettes. Harpo ramasse sur le sol un dernier brin de paille et le jette dans le panier au moment précis où le propriétaire se penche brusquement en avant pour frotter l’allumette sur sa semelle, tirant sur la laisse, ce qui fait tomber le chameau sur les genoux.
Stupéfait de voir qu’un simple brin de paille peut rompre l’échine d’un chameau, Harpo s’empresse de retirer ce fétu excédentaire, au moment où le propriétaire se redresse et le chameau aussi. Ravissement d’Harpo, en vérifiant l’exactitude d’un vieil adage. Quand je proposai ce gag aux Marx Brothers, Groucho ricana : « Et tu trouves ça drôle ! »
Harpo et Chico se contentèrent de secouer la tête avec pitié. »
[ Buster Keaton. « La Mécanique du rire. » Capricci. ]* rôles de figuration dans les films ou au théâtre.
PS curieusement, le camélidé a également été adopté par les Chinois : 压垮骆驼的最后一根稻草 (zh) (壓垮駱駝的最後一根稻草) (yā kuǎ luò tuó de zuì hòu yì gēn dào cǎo)
PPS cadeau bonus à leveto & TRS : j’apprends que l’aphorisme a été détourné par votre Dolly Parton chérie…
Déjà, je ne sais pas si vous avez relevé ce déferlement subit digne des régates à Brantôme…
 » C’est une preuve saisissante que cette cellule continuait d’entretenir des liens avec la Syrie, d’être conseillée et orientée depuis le « califat », et ce malgré la mort d’Abdelhamid Abaaoud, que beaucoup considéraient comme la tête de gondole du groupe.»
Libération, 10 avril 2016
« Dans la morosité ambiante, Emmanuel Macron a sans doute bien choisi son timing pour mettre « En marche » son offre politique, avec lui-même en tête de gondole, convainquant, souriant beau gosse, étranger aux luttes partisanes, et sûr de la direction vers laquelle il souhaite emmener la France. Tout le contraire de Hollande. »
Le Courrier Picard, 9 avril 2016
 » Les lanceurs d’alerte sont devant les juges; les financiers du terrorisme décorés; les médiocres écrivant immortels; les « nouveaux » philosophes encore en tête de gondole alors qu’il était déjà ancien au siècle dernier… »
Mediapart, 9 avril 2016
« Dans un entretien accordé à L’Equipe, la tête de gondole de la natation française a exprimé son incompréhension devant le tollé provoqué par la sélection de 28 nageurs et nageuses françaises pour les JO 2016. »
Le Figaro, 8 avril 2016
 » Soit les informations initiales parviennent directement à l’ICIJ, qui les partage avec ses partenaires ; soit un média faisant partie du Consortium (comme Le Monde, la tête de gondole en France, dans le cas des « Panama Papers ») est le point de départ et le processus de partage s’engage avec d’autres titres. »
GQ, 5 avril 2016
Ah le Phasme (14 h 23), tout de suite les grands mots. Je suspecte un piège mais je ne le vois pas : de la Haine (avec un grand H !) ; tout au plus un petit dédain. S’il fallait comparer, je dirais Chabrol plutôt que Bunuel. Chaplin pour Alphonse Allais colle mieux ; la concision, l’inventivité, l’élégance des moyens, la générosité. Le talent quoi.
Allez, je ne vous hais point.
…………………………….
Pour le concours de têtes de gondoles, la Vogalonga fait plus d’effet que les régates de Brantôme :
http://vivre.venisejetaime.com/fr/files/2012/05/032.jpg
http://www.sudouest.fr/2013/09/13/venise-depuis-100-ans-1166941-1755.php
Il est question de tête de gondole ‽
► Harald
Ben, disons que c’était « the straw that broke the camel’s back »* ; j’ai craint, manifestement à tort, que le fantôme de l’explosif lamid ne refasse surface…
* Coquecigrue ! La métaphore à la sauce cameline ** est d’autant plus congrue que la bouleversante agonie du chameau décrite par Maupassant vous avait poussé à le charger (« incognito ») soit quand même redit en passant…
** plante crucifère !…
Laissez pisser !
► Anoup (le 11 avril 2016 à 8 h 08 min)
Enfoncés, nos talentueux farceurs !
Ce concours de gondoles, c’est la goutte qui fait déborder le scaphium * !
* « (…) La matula étoit le pot-de chambre des hommes , le scaphium le pot-de-chambre des femmes: celui-ci étoit appellé scaphium de la forme oblongue & en gondole (…) »
PS m’où avais-je la tête de …?
Miniphasme, de l’épisode de l’agonie du chameau, je ne me souviens que du long cou dressé et pas tellement des commentaires ; mais je n’ai toujours pas de vrai sympathie pour G.de M.
L’on trouve un autre chameau agonisant dans « Le rat de Venise » de Patricia Highsmith. Dans une autre nouvelle du recueil, un rat s’enfuit d’une (tête de) gondole à la nage. Entre nous, je soupçonne que la vitesse de nage de Florent Manaudou (7 km/h) est inférieure à celle d’un rat.
À mes ommatidies, l’explosion des genres, à quoi s’emploient moult artistes contemporains, nul mieux que Maupassant ne le réussit dans son domaine et je n’en redonnerai pour preuve que sa chronique intitulée « notes d’un mécontent » ou « Propriétaires et Lilas », dont le clysopompe vedette eût pu être pompé par le monumental Tati*…
Pour le reste, cher harald, peu m’importe que vous n’ayez « toujours pas de vrai sympathie pour G.de M. » ; je déplore seulement, au risque de me répéter, voire de me tirer une balle dans la papatte, l’attitude méphistophélétique qui consiste à encenser X pour dénigrer Y…
* oxymore si l’on pense au drôle de colibri homonyme…
Allais versus…Bernard
Pas facile de rendre à César ce qui lui est dû… surtout si Cléopâtre est de la partie !…
« Bernard, Tristan (1866-1947)
On a écrit qu’il fut l’un des quatre mousquetaires de l’humour de la Belle Époque, avec Feydeau, Capus et Courteline.
On a écrit aussi que la fameuse définition de mots croisés « Entracte : vide les baignoires et remplit les lavabos » était de lui. Hélas, elle est de Renée David, par contre, nul ne songe à lui attribuer : « Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, la face du monde en eût été changée », * ʘʘ faussement citée comme étant d’Alphonse Allais, alors qu’elle est de lui.
Je tenais en préambule à rendre à cet excellent Tristan Bernard ce qui lui appartient. »
[ Jean-Loup Chiflet. « Dictionnaire amoureux de l’humour. » Plon, 2012. iBooks.]* Un peu court, non ? Si l’on en croit certaines sources la « réponse » qu’Allais aurait faite à Pascal est  : « Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changée bien avant celle du monde »…
Reste à savoir s’il faut l’attribuer audit Bernard…
G.de M… ‽
ça va, j’ai compris
…encenser X pour dénigrer Y… mais, Miniphasme, c’est vous qui avez successivement montré le même gag écrit par G. de M. et par A.A. et on ne peut alors éviter la comparaison. Ça me casse les pieds de passer du temps à dénigrer un auteur, mais l’exemple du jet d’eau que vous donnez ensuite, en le comparant à celui de la maison Arpel, montre encore mieux la méchanceté et le mépris de G. de M. pour les petits bourgeois. Tati, lui, se moque de l’effort moderne de la famille Arpel sans être méchant. Alphonse Allais comme Jacques Tati aiment les gens qu’ils racontent, même quand ils leurs jouent des tours.
Mais vous avez raison, il vaudrait mieux parler du talent de A.A. (Je ne sais pas si je l’ai dit, j’aime beaucoup A.A.)
« La question méritait d’être posée, et nous vous remercions de l’avoir fait. »
Frank Lepage traite de cette difficile question dans cette video (ancienne certes, mais toujours d’actualité) : https://www.youtube.com/watch?v=jKwW12IXaZ4
@ MiniPhasme
Votre commentaire du 11 avril à 22 h 04 me laisse perplexe à deux sujets.
1. Vous citez Jean-Loup Chiflet écrivant : Nul ne songe à attribuer [à Tristan Bernard] : « Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, la face du monde en eût été changée », faussement citée comme étant d’Alphonse Allais, alors qu’elle est de lui.
Telle quelle, cette citation laisse à penser que Jean-Loup Chiflet commet une énormité bien largement équivalente à celle commise par Sarkozy à propos du Cid. Dans les deux cas, ils citent de mémoire (et de façon erronée, avec un contresens complet) sans même prendre le temps de vérifier ce qu’ils assènent.
Car dans ce passage que vous citez, Chiflet attribue à Tristan Bernard… une phrase de Blaise Pascal (très légèrement reformulée, mais exactement identique sur le fond et la structure). S’il avait été ajouté une remarque quant à la face de Cléopâtre, ce serait une tentative de trait d’esprit à propos de la phrase de Blaise Pascal. Mais la phrase indiquant simplement que « la face du monde aurait été changée si le nez de Cléopâtre avait été plus court » est strictement de Blaise Pascal — et c’est celle-là que Chiflet cite comme étant de Tristan Bernard.
Sauf si d’autres phrases environnantes, absentes de votre citation, permettaient de donner un autre sens à ce passage, cela est assez consternant de la part de Chiflet. Et aussi moquable que les fantaisies de Sarkozy et consort.
2. La « réponse » ironique faite par Alphonse Allais (ou Tristan Bernard ?) à Pascal, Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changée bien avant celle du monde, est décevante si elle est d’Alphonse Allais.
En effet, elle n’est pas autre chose qu’un enfonçage de porte ouverte expliquant lourdement le trait d’esprit de Blaise Pascal !
Qui oserait douter que c’est exactement le rapprochement entre « nez » et « face » qui motiva la fameuse pensée de Pascal ? Quel autre intérêt a-t-elle ?
De la même manière que le mathématicien-philosophe auvergnat s’amusait du rapprochement des deux sens de comprendre lorsqu’il écrivait « Par l’espace, l’univers me comprend et m’engloutit ; par mon esprit, je le comprends », il visait exactement à surprendre en glissant vers la face du monde à partir d’une remarque sur le nez de Cléopâtre. Le fait qu’un nez plus court aurait d’abord changé la face de Cléopâtre est implicite, évident, et nécessaire pour la compréhension de la formule pascalienne (mais superflu pour que le trait d’esprit reste élégant).
La phrase de Blaise Pascal n’a d’intérêt que, précisément, parce qu’elle escamote la référence au visage de Cléopâtre et parce qu’elle surprend par son glissement humoristique. Elle a l’élégance qui manque à la phrase attribuée à Alphonse Allais (qui, à part la lourdeur, n’apporte RIEN).
Rajouter le segment intermédiaire (« la face de Cléopâtre aurait été changée ») est lourd, inutile et assez grotesque. En l’affaire, Allais (ou Bernard ?) se retrouve dans la situation d’un convive rougeaud qui explique laborieusement une blague… à son propre auteur !
J’espère que l’admiration d’harald pour Alphonse Allais ne relève pas de la révérence aveugle, et qu’il conviendra que l’humoriste a souvent été bien plus inspiré… Le plus probable est sans doute que cet enfonçage de porte ouverte oubliable soit, en effet, de Tristan Bernard ((mais ce n’est pas alors la phrase cité par Chiflet)).
La preuve.
Jacques C. je suis content de vous voir vous pencher sur la saucière. Mais je me dois, forcément, de prendre la défense d’Alphonse Allais. Venant de vous, avec votre rigueur habituelle, je suis surpris que vous attribuiez à Allais cette citation sans apporter la référence du texte où cela figurerait. Des tas de gens se copiant les uns les autres lui mettent ça sur le dos mais personne ne le prouve.
D’ailleurs, j’ai cherché la référence de la citation de Pascal et elle n’est nulle part non plus ;
http://www.penseesdepascal.fr/Vanite/Vanite32-moderne.php
Les liasses et les papiers les plus soigneusement examinés par les chercheurs les plus érudits ne mentionnent que le nom de Cléopatre :
http://www.penseesdepascal.fr/C1-C2/C1p13-C2p30-Vanite32.pdf
Faudrait voir à passe moquer du monde non plus !
…oh putain con, je vais me faire tirer les oreilles…
https://www.youtube.com/watch?v=EHGI56VKBWI
Gus
comme le signale Harald, Pascal n’ a écrit que ça:
Vanité.La cause et les effets de l’amour.Cléopâtre.
( Pensées, Papiers classés , II- Vanités )
C’est Havet, dans son édition des Pensées en 1866, qui se livre à une « explication de texte » et donne ce qu’il pense être le cheminement de la pensée de Pascal.
Ce dernier n’ a jamais écrit quoi que ce soit à propos du nez de Cléopâtre.
@ leveto :
Le passage cité par Gus n’est en effet pas de Pascal.
En revanche, l’Auvergnat a bien écrit la célèbre phrase plus explicite (cette fameuse formule elliptique jouant, évidemment volontairement, sur le rapprochement entre « face de la Terre » et « visage ») : Le nez de Cléopâtre — S’il eut été plus court toute la face de la Terre aurait changé
Version typographiée et facilement lisible
Fac-similé du manuscrit (« fragment ») de Blaise Pascal
————–
@ harald :
Notez que j’ai justement mis en question l’attribution à Alphonse Allais de l’autre phrase (la « réponse » qui revient à expliquer grossièrement une blague à son auteur). Je ne vois donc guère pourquoi vous me reprochez de ne pas avoir fait ce que, au contraire, j’ai fait.
Je ne vais pas me battre pour chercher à attribuer à tout prix à Allais une citation sans intérêt et même qui dévalorise son auteur. C’est plutôt à ceux qui voudraient qu’elle soit d’Allais de le prouver.
En effet, vanitas vanitatum, je suis une victime de plus, comme tant d’autres avant moi, d’un anachronisme par anticipation, comme en témoigne la pensée XVIII de l’article VI, dans une édition qui date de 35 ans avant la naissance de M.Havet.
J’ajoute que, dans Poétique de la pensée, Jean Mesnard a noté que « le contraste entre la petitesse du nez et l’immensité du monde produit un effet d’ironie ».
Ailleurs, Hisashi Suematsu indique que le style noble eut exigé les yeux, et que le choix du nez est clairement ironique.
Et pour ceux qui douteraient de l’humour de Blaise Pascal (et du témoignage qu’en donne ce fragment), cf. Laurent Thirouin, “Éclats de rire pascaliens”, in J. Dagen et A. S. Barrovecchio, Le rire ou le modèle ? Le dilemme du moraliste, p. 363-390.
NB : tout ceci, et d’autres références, sont trouvables à partir des liens donnés par harald et prolongés par les miens.
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Pour savoir si c’est Tristan Bernard ou Alphonse Allais qui aurait mieux fait de s’abstenir ce jour-là, je laisse les spécialistes de l’un ou l’autre se mettre en chasse.
Mais où vont-ils chercher tout ça ?
Qui démêlera cet embrouillement ?
La « réponse » que … Hugo (fils) a faite à Pascal, n’est pas moins poilante. Témoin « Le mal qu’on a dit de l’amour » commis par Deschanel (père) !
« François-Victor Hugo, dans la Normandie inconnue:
Le mariage de Henri VIII avec Anne de Boleyn eut des conséquences incalculables. Jamais ce je ne sais quoi, qui s’appelle l’amour, n’eut des effets, je ne dirai pas plus effroyables, mais plus extraordinaires. Pascal a dit : « Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. »* Ce que Pascal a dit du nez de Cléopâtre, on pourrait le dire à plus forte raison du nez d’Anne de Boleyn. Si Cléopâtre n’avait pas été si belle, Antoine n’en fût pas devenu si amoureux; il n’eût pas pour elle délaissé Octavie, et ne se fût pas fâché avec Octave. La bataille d’Actium n’aurait pas eu lieu, et le vainqueur d’Actium n’aurait pas été proclamé Auguste et Impérator, et n’aurait pas commencé cette désastreuse ère des Césars. On ne peut donc se dissimuler que la beauté de Cléopâtre ait eu des effets effroyables sur le monde ancien. Mais l’influence de la beauté d’Anne de Boleyn sur les destinées du monde moderne n’a pas été moins grande, quoiqu’elle soit loin d’avoir été aussi funeste. Si Anne de Boleyn n’avait pas été si belle, Henri VIII ne l’aurait pas épousée; il n’aurait pas répudié Catherine d’Aragon; il n’aurait pas rejeté la suprématie du pape, chassé le clergé catholique, détruit les couvents; il n’eût pas été le père d’Elisabeth et il n’eût pas jeté l’Angleterre dans le protestantisme. Si, grâce à ce mariage, l’Angleterre n’était pas devenue protestante, la cause de la Réforme eût été perdue dans les Pays-Bas, en Suisse et en Allemagne; il n’y aurait pas eu de Hollande protestante, de Prusse protestante ni d’États-Unis protestants. La cause de la Réforme étant perdue, la cause de la révolution n’eût même pas pu être plaidée. Et, au lieu de l’univers moderne libre-penseur, nous aurions à l’heure qu’il est un univers dont le concile de Trente serait l’assemblée représentative, et le pape le président. Heureusement donc, et bien heureusement, le nez d’Anne de Boleyn n’était pas trop court, et Henri l’épousa. »
* L’occasion de pincer Desmolets !
Jacques C, je suis un peu vexé de ne pas avoir trouvé ce fameux extrait ; j’ai vite trouvé les liasses et papiers étudiés et présenté par le site Les Pensées de Blaise Pascal en me disant que si cette citation est quelque part ce doit être là ; et je n’ai pas pris le temps suffisant …. D’autant moins que je suis tombé en même temps sur une série d’enregistrements de Ray Ventura qui, je ne sait pas pourquoi, m’ont plus plu que Blaise.
MiniPhasme, merci pour l’échidné à nez court que vous me faîtes découvrir.
….je sais, je sais….
Poudre au nez (se poudrer le …)
Poudre aux yeux
Une journée pour la protection des oiseaux contre les collisions
Si les ailes du papillon fussent restées immobiles…
Jacques C., Harald
J’ai bien vu le manuscrit de Pascal où il parle du nez de Cléopâtre.
Mea culpa.
Ma seule excuse est que dans l’ édition* des Pensées dont je dispose, cette phrase n’existe pas, puisqu’elle ne figure que sur un fragment des documents de travail qui n’ont pas été retenus par l’auteur — seules les archives du copiste ont permis de les sauvegarder.
Cela prouve, s’il en était besoin, que, quand j’ai le livre sur mes étagères, le plaisir de feuilleter des pages jaunies est si grand que j’en oublie de compléter mes recherches sur internet. Ce n’est pas la première fois que pareille mésaventure m’arrive.
Peut-être que si j’avais eu l’édition de La Pleïade ?
* Blaise Pascal – Œuvres complètes – éd. Le Seuil, 1963.
► rorschach
Pourquoi ne pas prolonger l’effet papillon ?
Les ailes du nez de Cléopâtre, eussent-elle été plus courtes…
► Jacques C
Hormis la dernière phrase* ( vous comprendrez peut-être pourquoi je ne vous ai pas cité :o)) votre commentaire du 12 avril 2016 à 13 h 10 min traduit très-fidèlement le fond de ma pensée…
* s’il s’agissait d’un « enfonçage de porte ouverte » Chiflet n’aurait très-certainement pas tenu « en préambule à rendre à cet excellent Tristan Bernard ce qui lui appartient »…
Cela dit, j’attendrai que cette « Affaire » soit tirée au clair avant de vous en soumettre une deuxième, autrement plus ébaubissante…
[Et que le meilleur gagne, of course]…je n’arrive pas à prétendre que c’est une preuve mais tout de même ; sur cette page d’un recueil de citations d’Alphonse Allais, la seule qui ne comporte pas de référence est cette fichue histoire du nez de Cléopâtre.
http://evene.lefigaro.fr/citations/alphonse-allais?page=11
Elle a donc été attribuée à A.A. par inadvertance, ou négligence, ou ce que vous voudrez.
Dufour en flamme
► harald : (…) c’est vous qui avez successivement montré le même gag écrit par G. de M. et par A.A. et on ne peut alors éviter la comparaison.
Certe. Mais, ce faisant, je voulais également démontrer que quelque calé que fût Allais en chimie, il allait se voir coller par… feu Maupassant *…
Qui osera nier, qu’ au final, c’est le premier parti qui maîtrise le mieux notre sujet ?…
L’objet blanc crépitait, détonait, plein de flammes rapides et flottantes comme le feu grégeois des anciens. Et une fumée épaisse s’en élevait, montant vers le plafond, une fumée mystérieuse, effrayante comme un sortilège.
(…)
Crut-elle que ce feu, sorti d’elle, allait lui ronger les entrailles, jaillir comme d’une gueule de volcan ou la faire éclater comme un canon trop chargé ?

Ne vous en contrarie, au risque de me la repéter, le fessier de la vieille outarde n’a pas pris feu :
— Ça moussait ! ça moussait ! Et ça faisait pschi, pschi, pschi, pschi.
En conclure que le gag postérieur a fait pschitt, relèverait sinon du mauvais goût du moins d’un pur anachronisme…
* l’Acide carbonique ayant été publié en 1895, je crois pouvoir me permettre de jouer avec ce « feu »…
À corriger sur Le Figaro : “Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changé, bien avant celle du monde.”
Mais à qui attribuer la fôte ?
Pascal a émis un autre aphorisme moins cité que le nez de Cléopâtre, mais davantage en situation, à propos de l’uretère de Cromwell.
Pisse & Love
Je viens de tomber sur un passage de L’Esprit Français de Stéphane Prince qui m’intrigue :
Cette version concise de Sacha Guitry est préférable à celle de Alphonse Allais, trop lourde à mon avis : « Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changée, bien avant celle du monde.»
Si quelqu’un la connaît…
► le brosseur : Mais à qui attribuer la fôte ?
Dans le même evene.lefigaro.f, Alphonse Allais se voit attribuer la paternité de la citation de Clemenceau et d’un vieux proverbe arabe :
« Les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables »
Ironie d’autant plus cruelle que, « comme chacun sait », la tombe d’AA « disparut en 1944, au cours d’un bombardement allié sur la gare de la Chapelle » et qu’ »il n’en est rien resté, pas même un éclat de marbre… »
De l’incommunicabilité
► Harald : Ça me casse les pieds de passer du temps à dénigrer un auteur, mais l’exemple du jet d’eau que vous donnez ensuite, en le comparant à celui de la maison Arpel, montre encore mieux la méchanceté et le mépris de G. de M. pour les petits bourgeois. Tati, lui, se moque de l’effort moderne de la famille Arpel sans être méchant.
L’amaurosité* n’épargne personne…
« Le public, qui avait adoré Jour de fête et Les Vacances de Monsieur Hulot, ne suit pas Tati sur Mon Oncle, prenant assez mal cette satire de leur mode de vie. Les critiques parlent d’une vision réactionnaire de la société française, de poujadisme même. André S. Labarthe évoque lui « un philosophe à la limite de l’aigreur métaphysique. »
On fait l’âne pour avoir du son ?
« (…) les séquences décrivant la vie dans la villa « high-tech » du couple bourgeois de Mon Oncle sont marquées par une spatialité sonore singulière : les bruits stylisés produits par les occupants et les appareils qui les entourent ont une texture très mate, tout en étant affectés d’un léger effet de réverbération.
Ce traitement fait « résonner » ces bruits signalétiques de façon lugubre, dans un univers sonore vidé de tout autre bruit : pas de rumeur « naturelle » du monde en arrière-plan. Cela produit une insistante impression d’espace creux, anémié, « en conserve », qui fait sentir le caractère vide, étriqué, ridicule, aseptisé, de l’existence que l’on mène dans cette propriété. Ici l’attention portée à la dimension sonore de l’espace cinématographique permet de prendre la mesure de la férocité avec laquelle Tati décrit un monde quotidien asservi par les objets, et cela n’encourage pas à considérer Mon Oncle comme l’aimable comédie satirique que l’on présente parfois dans les bandes annonces
* puissent le professeur Rollin et Pivot sauver ce mot-là de l’oubli…
MiniPhasme, je poursuis l’échange :
vous comparez sur pièces les talents de Maupassant et d’Allais à propos de l’histoire des pots de chambre. Eh bien, personnellement je trouve que «Ça moussait ! ça moussait ! Et ça faisait pschi, pschi, pschi, pschi» est plus réussi qu’«une fumée épaisse s’en élevait, montant vers le plafond, une fumée mystérieuse, effrayante comme un sortilège.»
A part ça, merci pour le beau Portrait de Jacques Tati à travers ses films.
Inutile de rajouter que si Jacques Tati dénonce avec lucidité et cruauté l’évolution de la société «moderne», il me semble qu’il ne méprise personne, ce qui n’est pas le cas de Maupassant.
La réforme du code du travail n’a pas encore reçu l’imprimatur qu’on parle déjà de sa casse (= casier en bois destiné à contenir l’ensemble des caractères en plomb en vue de son impression); mais il est vrai qu’elle a un peu du plomb dans l’aile à défaut de couler dans le marbre (cf. a.noirmont, 8 avril, 18h01)
► Harald (le 13 avril 2016 à 12 h 13 min)
Aqua bon parler d’ « échange » puisque vous persistez à confondre feu et mousse ? Sauf erreur de ma part, vous n’avez toujours pas battu votre poulpe à ce sujet :
Introduire du carbure de calcium en poudre (pas trop fine) et de l’eau (de la qualité aqua vulgaris, un nombre de gouttes suffisant) dans un robuste récipient métallique permet de mettre le feu aux poudres*. Alphonse Allais préconise à plusieurs reprise l’emploi du carbure de calcium (j’ai vérifié) mais, que je sache, pas cette recette là.
*Il faut aussi, toutefois, une allumette.

Rédigé par : harald | le 9 avril 2016 à 9 h 54 min
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A part ça, merci pour le beau Portrait de Jacques Tati à travers ses films.Inutile de rajouter que si Jacques Tati dénonce avec lucidité et cruauté l’évolution de la société «moderne», il me semble qu’il ne méprise personne, ce qui n’est pas le cas de Maupassant.
In cauda venenum. Puisque vous n’avez que « Le Mépris » à la bouche pour (dis)qualifier votre bête noire préférée (« le petit taureau breton » dixit Flaubert) et que vous vous complaisez dans la comparaison à l’emporte-peace, je me contenterai de citer l’ »incontournable » critique contemporain de Tati qui osa se servir de Godard pour le mieux démolir :
— « À quoi bon prendre des gants, s’attendrir sur le souvenir des Vacances de M. Hulot, et ne pas dire à ce faux monument national qu’est M. Jacques Tati que Playtime est un navet monstrueux ? Dépenser plus d’un milliard pour reconstruire une réalité qui crève les yeux, perdre deux ans de sa vie pour exprimer laborieusement ce que Louis Malle dans Zazie dans le métro ou Godard dans Alphaville font comprendre en cinq ou six plans rapides, c’est non seulement inadmissible, mais encore scandaleux ʘʘ»
(Henry Chapier, 1967).
[ Jean-Loup Chiflet. « Dictionnaire amoureux de l’humour. » Plon, 2012. iBooks ]PS Inutile de rajouter que la chronique intitulée « Notes d’un mécontent » était drôlement de saison…
MiniPhasme, pourquoi se gêner, il n’y a personne pour nous écouter.
1/ le carbure de calcium et de l’eau donne de l’acétylène (du nom de la lampe éponyme).
2/ N’exagerons rien, le malheureux Guy n’est pas une bête noire préférée, il y en a des brouettes pleines (pour les peintres je dirais Renoir, passé ses bonnes années ; pour les littérateurs c’est plus difficile car je ne me casse pas les pieds à lire ce qui ne me plait pas ; et pour les cinéastes, je déteste les films avec des barbus chevelus (genre slaves)).
En revanche, je suis un grand ami des poulpes en général (mais je l’ai déjà dit)
► Harald : merci pour l’échidné à nez court que vous me faîtes découvrir.

L’occasion de réhabiliter l’ « échidné »* accusé de s’être rendu coupable de la mort de Cléopâtre !… 
L’image de cette reine mordue par un serpent est contestée. Les éléments de faits viennent s’associer aux constats scientifiques pour récuser l’envenimation mortelle de Cléopâtre. La rapidité de son décès et de celui de ses deux servantes présentes abonde dans le sens d’un empoisonnement
violent. (…) C’est Octave qui a propagé et érigé en mythe la morsure fatale, largement reprise par l’iconographie néo-romantique et le cinéma. 

[ F. Trépardoux ]* faitement, « vipère ». J’en connais qu’on (R. de Gourmont) a vitupéré pour moins que ça…
PS Amusant d’apprendre que le disert Sir David Attenborough est l’éponyme d’un Zaglossus (« langue bien pendue »?) attenboroughi. Puisse son nom porter chance à une espèce méconnue ( victime de la ruée vers l’ornithorynque ?) et menacée d’extinction…
…m’inquiétant de cette histoire d’envenimation vipérine, j’apprends qu’
«une mort plus rapide peut arriver dans trois cas (et notamment ) par choc anaphylactique par allergie au venin.»
Je trouve que c’est vraiment manquer de bol, être allergique au venin.
Prévalences de l’allergie au venin d’ d’hyménoptères = 1%.
► Harald : En revanche, je suis un grand ami des poulpes en général (mais je l’ai déjà dit)
Inutile de rajouter que Maupassant* ne l’était pas moins. :o)
* intituler ce conte cruel « Le feu au poulpe » serait très-réducteur…
PS merci de votre éclairage…
Harald et MiniPhasme ( je vous écoute !)
Mettons fin au suspens :
Le poulpe s’est évadé!
Le poulpe prenant la poudre d’escampette…
Que voilà un dénouement inespérable !
Mille et un mercis, leveto…
Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, elle aurait changé de face-à-main.
…et surtout de pince-nez.
Harald : En revanche, je suis un grand ami des poulpes en général…
Je vois que nous partageons les mêmes valeurs et que vous avez su tirer profit de l’enseignement du Maître, de notre maître à tous :
https://www.youtube.com/watch?v=m-oqr0Z5VMo
Oui, Harald, le Poulpisme est bien l’avenir de l’homme et celui du Marseillais… et laissez-moi votre 06, histoire de convenir d’une séance entre nous, en intime.
Pour la cause et pour rien d’autre.
Bernard vs Allais vs Guitry
Qui démêlera cet embrouillement ?
La citation dont Stéphane Prince attribue la paternité à Guitry…
« Le nez de Cléopâtre, s’il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé. Et la sienne donc ! »
Cette version concise de Sacha Guitry est préférable à celle de Alphonse Allais, trop lourde à mon avis : « Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changée, bien avant celle du monde.»

… aurait, selon l’Internaute, été écrite par…
Et hop. *
* las, pas l’ombre d’une source…
[ j’ai néanmoins goûté le bref échange entre les deux commentateurs, sur le site susnommé ]SOS MartinOli
Pouvez-vous repêcher mon commentaire, SVP ?
@Miniphasme : pour repêcher votre comment se taire, encore faut-il être sûr qu’il y ait eu pêché. Or, selon Mgr Lalanne (dans un tout autre contexte), il faut distinguer le mâle du pêché
…ce poulpe qui s’est évadé (bravo) d’un aquarium en Nouvelle Zélande en rampant sur le sol mouillé puis en passant par une canalisation qui aboutit à la mer montre que dans ce local technique n’était pas équipé de siphons de sol à grille ce qui n’est pas conforme aux règles de l’art. Ce n’est pas en France que cela arriverait.
La goutte qui fait déborder le gaz…
On sait qu’un seul lien défectueux peut être la cause d’un naufrage…
Koi kil en soi, comme dirait Allais, je vais m’efforcer de remonter une à une les pièces de l’embarcation ; c’est qu’il y a du beau linge à bord !…
PS à trenet : au risque de passer pour l’âne de service, je ne vois pas bien le rapport entre mes emmer… et Lalanne…
Allais vs Bernard vs Guitry vs Linder vs Toulet !
Relax Max (!)
Un de mes confrères citait, récemment, un mot de Max Linder.
Quelqu’un prononçait devant lui la fameuse phrase pascalienne, en la déformant, comme il arrive presque toujours : — Si le nez de Cléopâtre avait été plus long, la face du monde eût été changée.
Et Max de s’écrier : — Et la sienne, donc! Cela prouve que Max Linder avait une fidèle mémoire, à moins qu’il ne se soit rencontré curieusement avec P.-J. Toulet. Car dans l’œuvre du charmant auteur des Contre-Rimes, ami de Tristan Derème et de Martineau, on peut lire cette pensée : « Le nez de Cléopâtre plus long, voilà toute la face du monde changée. Et la sienne, donc! » Il faut rendre à P. J. ce qui n’est pas à Max.

(à suivre…)
Allais vs Bernard vs Guitry vs Linder vs Toulet !
[ suite et fin ? ]► « Il faut rendre à P. J. ce qui n’est pas à Max. »
D’autant que si j’ai bien suivi, il a pour défenseur Lautréamont soi-même :
On attribue tantôt à Alphonse Allais, tantôt à Tristan Bernard, la jolie maxime corrigée par Paul-Jean Toulet* : « Le nez de Cléopâtre plus long, voilà toute la face du monde changée. Et la sienne, donc » (Les Trois Impostures, 53)
Reste à siffler l’ami Chiflet :
♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪
* Et de deux (!) 
P.-S. « Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changée bien avant celle du monde ». Connaîtra-t-on oncques l’auteur de cette laborieuse « réponse » ?
Quoi qu’il en soit, les ceusses qui la copient-collent en affirmant qu’elle est d’Allais, sans citer leur source, méritent un pied de nez bien senti, pour ne pas dire plus…
Quid de la « réponse » dudit Lautréamont ?
Si la morale de Cléopâtre eût été moins courte, la face du monde aurait changé. Son nez n’en serait pas devenu plus long.
[Poésies 1870]►MiniPhasme :
Alphonse Allais, Les Pensées (Le cherche-midi – 1987 – 183 pages )
Il s’agit d’un recueil de pensées, de contes, de poèmes et d’histoires courtes, dans lequel on peut lire :
Si le nez de Cléopâtre avait été plus long, sa face en aurait été changée.
C’est ce que j’ai trouvé chez les rats de bibilo-net ( vers le bas de la page, après le buste).
Tout bien considéré, la formulation «Si le nez de Cléopâtre avait été plus long, sa face en aurait été changée» est parfaitement dans la manière d’A.A, tendance nonsens, ni lourdeau ni enfonçage de porte ouverte.
Allez, fonce Alphonse!
harald : Tout bien considéré, la formulation «Si le nez de Cléopâtre avait été plus long, sa face en aurait été changée» est parfaitement dans la manière d’A.A, tendance nonsens,ʘʘ ni lourdeau ni enfonçage de porte ouverte.ʘʘ
Qui a dit : J’espère que l’admiration d’harald pour Alphonse Allais ne relève pas de la révérence aveugle, et qu’il conviendra que l’humoriste a souvent été bien plus inspiré… ?
Une fois n’est pas coutume, la formule d’Allais que leveto nous soumet, me semble (à tort ?) rien de moins qu’un « enfonçage de porte ouverte »…
De là à penser qu’il avait un coup dans le nez…
[ Non, pas sur le rostre ! ] PS : mercis, leveto
Forget it.
Tout bien considéré, l’insecte croit (dur comme fer) avoir de l’esprit de contradiction
« Alphonse Allais voulait faire l’une de ses grosses plaisanteries habituelles, mais il trouva son maître. Il était entré chez un droguiste dont le cerveau ne lui paraissait pas très puissant, et lui dit : « Je suis sûr que vous avez dans votre boutique de l’esprit de sel, de l’esprit de bois et de l’esprit de vin ?
— Certainement, monsieur.
— Mais avez-vous de l’esprit de contradiction ? »
Alors, le droguiste désigna sa femme, qui tenait la caisse : « J’en ai même à revendre. En voilà quatre-vingts kilos ! »
[ François Xavier Testu « Le bouquin des méchancetés. » Robert Laffont ]Bon,effectivement, il faut une ultime correction et après, je vais boire une bière car la saison des demis en terrasse revient (je salue Jesús où qu’il soit).
https://en.wikipedia.org/wiki/Nonsense
P.-S. Au risque d’enfoncer une porte ouverte, on soupçonne qu’Allais a commis une tautologie à l’insu de son plein gré…
Anoup : Pascal a émis un autre aphorisme moins cité que le nez de Cléopâtre, mais davantage en situation, à propos de l’uretère ʘʘ de Cromwell.
Pascal a dit : « Cromwell allait ravager toute la chrétienté: la famille « royale était perdue, et la sienne à jamais puissante, sans un petit grain de « sable qui se met dans son urètre. Rome même allait trembler sous lui; mais ce petit gravier, qui n’était rien ailleurs, mis en cet endroit, le voilà « mort, sa famille abaissée, et le roi rétabli. » Mais Cromwell est mort d’une fièvre, et non de la pierre ni de la gravelle
[Voltaire]P.-S. D’aucuns veulent qu’il soit mort empoisonné
P.P.-S. à Anoup : la fôte à Voltaire !
Ah! Mais non, MiniPhasme!
Alphonse Allais est un spécialiste de ce genre de détournement comme celui de proverbes ou leur prise au pied de la lettre, qu’il fait de son absolu plein gré, c’est sa marque de fabrique :
“Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain.”
“Ventre affamé n’a point d’oreilles, mais il a un sacré nez !”
“Partir, c’est mourir un peu, mais mourir, c’est partir beaucoup.”
???
M’enfin, leveto, c’est bien ce que je voulais dire :
Au risque d’enfoncer une porte ouverte, on soupçonne qu’Allais a commis une tautologie à l’insu de son plein gré
Ah! Mais, insecte chéri, votre phrase peut être lue dans plusieurs sens ! Qui enfonce la porte ( vous ou « on » ?), qui est « on » ( vous ou les auteurs du livre d’où vous sortez votre « tautologie » )?
Argh. « Ne nous frappons pas », leveto…
Je confesse avoir commis un lapsus calamiteux derechef avec la locution des Guignols. Merci de bien vouloir lire : au risque d’enfoncer une porte ouverte, on soupçonne (il appert) qu’Allais a commis une tautologie de son plein gré…
PS à leveto : je ne vous avais pas lu. La porte ouverte est enfoncée par ma pomme, of course…
(Cette fois, je sors)
La mort de Cromwell, pierre ou fièvre ? Selon Wiki, les deux, My Lord Protector: « The most likely cause of Cromwell’s death was septicaemia following his urinary infection. » Il est mort à 59 ans comme Montaigne qui, lui, souffrait indéniablement de la pierre. Il avait pourtant une robuste santé puisqu’il a été décapité sans en mourir, qui dit mieux ?
« PS à leveto : je ne vous avais pas lu. La porte ouverte est enfoncée par ma pomme, of course…
(Cette fois, je sors) »
( l’insecte, le 14 avril 2016 à 21 h 08 min).
Faute avouée, etc.
À la tapette, vous échappez donc cette fois. 🙂
► Anoup : Il avait pourtant une robuste santé puisqu’il a été décapité sans en mourir, qui dit mieux ?
N’oublions pas le procès en forme de Formose que l’Immortel Voltaire a fait remonter à la surface :
« Les scandales et les troubles intestins qui affligèrent Rome et son église au dixième siècle , et qui continuèrent long-temps après, n’étaient arrivés ni sous les empereurs grecs et latins, ni sous les rois goths, ni sous les rois lombards, ni sous Charlemagne ;
(…)
Etienne VI ou VII, aussi fils de prêtre, successeur de Formose, homme qui joignit l’esprit du fanatisme à celui de la faction, ayant toujours été l’ennemi de Formose, fit exhumer son corps qui était embaumé, et, l’ayant revécu des habits pontificaux, le fit comparaître dans un concile assemblé pour juger sa mémoire. On donna au mort un avocat; on lui fit son procès en forme; le cadavre fut déclaré coupable d’avoir changé d’évêché, et d’avoir quitté celui de Porto pour celui de Rome; et, pour réparation de ce crime, on lui trancha la tête par la main du bourreau; on lui coupa trois doigts; et on le jeta dans le Tibre. »
l’ayant revécu :o)
Antoine et Cléopâtre
Sait-on combien de traducteurs se sont cassés le nez sur les vers, voire le petit ver(misseau) shakespeariens ?
Voici « la traduction faite par Voltaire lui-même et qui fut insérée dans le Corneille commenté » :
Cléopâtre. — As-tu là ce joli reptile du Nil, qui tue sans faire souffrir?
Le paysan. — Oui, vraiment, je l’ai; mais je ne voudrais pas être le particulier qui vous engagerait à y toucher, car sa morsure est mortelle; ʘʘ ceux qui en meurent n’en reviennent jamais ou n’en reviennent que rarement.
≈≈≈≈ ≈≈≈≈ ≈≈≈≈ ≈≈≈≈ ≈≈≈≈
Celle de   François-Victor Hugo :
Cléopâtre.. — As-tu le petit ver du Nil, qui tue et qui ne fait point de mal?
Paysan.— En vérité je l’ai; mais je ne voudrais pas que vous y touchassiez; car sa blessure ʘʘ est mortelle; ʘʘ ceux qui en meurent n’en reviennent jamais.»
≈≈≈≈ ≈≈≈≈ ≈≈≈≈ ≈≈≈≈ ≈≈≈≈
Et la version de Gide :
Cléopâtre. — Tu m’apportes donc ce gentil vermisseau du Nil qui tue sans faire souffrir ?
Paysan. — Je l’ai, pour sûr. Mais je ne vous engagerai pas d’y toucher, car sa piqûre ʘʘ est immortelle. Ceux qui en meurent n’en relèvent pas souvent.»
Pour rappel, Willy a écrit :
CLOWN.
Truly, I have him. But I would not be the party that should desire you to touch him, for his biting is immortal *; those that do die of it do seldom or never recover.
* M’heureusement, la plupart des traducteurs ont adopté ce malapropisme clownesque…
(à suivre…)
À force de marches et contremarche, je ne sais plus dans quel sens on enfonce les portes, du dedans vers le dehors ou l’inverse. Dans le doute, je considère que la majorité s’est jointe à mon avis et rend justice à Alphonse.
L’obstination paie.
Du pschi au pschent, il n’y avait pas loin…
Fanfaraonnez ! fanfaraonnez !
La reine d’Égypte a gardé son nez…
} } } }}}}}}
Et s’il faut les deux versions comparer,
Je préfère, tout bien considéré,
Au risque de soulever un tollé,
Celle, concise, de Sacha Guitry Max Linder* Paul-Jean Toulet*
* Le monde est petit !
La commune de Saint-Loubès a une histoire ancienne depuis l’Antiquité.
Plus récemment, elle a vu la naissance de Max Linder et le séjour de Paul-Jean Toulet

( les ceusses qui luttent pour l’illettrisme leur sauront gré d’être tous les deux éponymes d’ établissements scolaires… )
Alphonse vs Oscar vs Mark
► leveto : Alphonse Allais est un spécialiste de ce genre de détournement (…) “Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain.”
Combien de pointures, sur la même ligne ?
Se pourrait-il que notre Normand se soit vu doubler par l’ Irlandais auto-proclamé « prince of procrastination » ?  :
I never put off till tomorrow what I can possibly do ––the day after.
Traduit par… Chiflet :
–– « Ne jamais remettre à demain ce que l’on peut faire après-demain. »
«Lorsqu’un mot avait du succès, il le répétait en maintes occasions, ainsi la phrase connue : « Je ne remets jamais au lendemain ce que je peux faire le surlendemain », reprise par Mark Twain
Et le même Chiflet de citer notre incontournable conteur :
« Alphonse Allais, qui faisait partie du mouvement Fumiste, aimait ruer dans les brancards de la sagesse populaire, d’où ce  conseil de paresseux  : « Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain. »
P.-S. J’espère pouvoir vous faire part de la deuxième « Affaire », avant-demain…
Bon,effectivement, il faut une ultime correction et après, je vais boire une bière car la saison des demis en terrasse revient (je salue Jesús où qu’il soit).
https://en.wikipedia.org/wiki/Nonsense

Rédigé par : harald | le 14 avril 2016 à 18 h 51 min
(sourire méphistophélétique)
« NONSENSE, n. The objections that are urged against this excellent dictionary. »
[Ambrose Bierce « The Devil’s Dictionary » iBooks. ]Un sourire malicieux qui engage à aller consulter l’entrée Dictionary dudit dico :
« DICTIONNAIRE, n. Appareil littéraire malveillant destiné à contrarier la croissance d’une langue et à la rendre dure et inélastique. Ce dictionnaire, cependant, est une œuvre des plus utiles. »
Sans oublier celle consacrée à Satan, bien sûr : « Une des plus lamentables erreurs du Créateur, repenti en calice et sabres. Établi comme archange, Satan se rendit désagréable d’une multitude de manières et fut finalement expulsé du Paradis. À mi-chemin de sa descente il s’arrêta, baissa la tête pour réfléchir un moment avant de faire finalement demi-tour.
— Il y a une faveur que j’aimerais demander, dit-il.
— Nomme-la.
— L’Homme, ai-je compris, est sur le point d’être créé. Il aura besoin de lois.
— Quoi, misérable ! toi son adversaire désigné, chargé depuis l’aube de l’éternité avec la haine de son âme – tu demandes le droit de faire ses lois ?
— Pardonnez-moi ; ce que je demande est qu’il lui soit permis de les faire lui-même.
Et ainsi fut-il ordonné. »
Qui goûterait ce genre de définition appréciera certainement celle proposée par Ambrose pour la Sauce :
« Le signe infaillible de civilisation et d’avancement. Un peuple sans sauce a un millier de vices ; un peuple avec une sauce en a seulement neuf cent quatre-vingt-dix-neuf. Pour chaque sauce inventée et acceptée, un vice est renié et pardonné. »
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