(BFM Bourse) – Redouté par les occidentaux, mais visiblement pas bien intégré jusqu’ici par les marchés, le déclenchement par la Russie d’une guerre en Ukraine fait trembler les Bourses mondiales. Le CAC 40 accélère sa chute et plonge de près de 5% à la mi-journée.
De concert avec l’ensemble des places boursières mondiales, le CAC 40 s’enfonce lourdement mercredi à la mi-journée après que Vladimir Poutine a ordonné une opération militaire de grande ampleur ciblant tout le territoire ukrainien. Après une ouverture en baisse de plus de 4%, le baromètre du marché tricolore a d’abord réduit ses pertes alors que les opérateurs procédaient à des achats à bon compte, avant de refaire brusquement machine arrière. Vers 12h15, l’indice cède 4,96% à 6.444 points, au plus bas depuis septembre 2021. Avec la nervosité déjà présente les jours précédents, il s’agit d’une septième séance de baisse d’affilée, soit une séquence baissière inédite depuis 2018. Dans le même temps, le Dax 30 chute de 4,7% à Francfort tandis que le FTSE 100 britannique “limite” à ce stade son repli à -3,1% et le SMI suisse à -3%.
La loi martiale a été décrétée en Ukraine alors que des tirs d’artillerie et de missiles ont été rapportés peu avant l’aube à proximité des principales villes du pays, y compris la capitale Kiev. Dans une allocution télévisée, le président russe Vladimir Poutine a justifié l’opération par la nécessité de protéger les civils dans l’est de l’Ukraine, en démilitarisant le pays. Les Etats-Unis, qui avertissaient depuis plusieurs semaines que le dirigeant du Kremlin avait quoi qu’il en soit l’intention de passer à l’action, ont condamné une attaque sans provocation et injustifiée.
Le scénario qui semble débuter dépasse ainsi largement celui d’une annexion limitée des provinces séparatistes de l’Est. “C’est ce qui semblait incroyable à la plupart des investisseurs, et c’est ce qui est en train de se passer”, a indiqué Slava Smolyaninov, stratégiste chez BCS Global Markets, une banque d’investissement russe, cité par le Wall Street Journal. “C’est un changement du tout au tout ; nous sommes désormais dans un monde différent”.
Parmi les principaux marchés mondiaux, le plus sanctionné n’était autre que la Bourse russe, avec une chute inédite de plus de 30% de l’indice Moex (libellé en roubles) et de près de 35% pour l’indice RTS (en dollar).
Renault, Société Générale et Alstom dégringolent
Sur le marché parisien, les valeurs les plus exposées à la Russie étaient logiquement les plus lourdement sanctionnées. Renault, leader du marché automobile russe via sa filiale Avtovaz, perd 9,6% vers 12h25, tandis que Société Générale, actionnaire de Rosbank, dévisse de 11%, plus forte baisse de l’indice phare. Alstom recule de son côté de 6,3.
La baisse touche une écrasante majorité de titres, puisque seul Thales surnage (+1,8%) au sein du CAC à la mi-journée en raison de son exposition au secteur de la défense. Dans le même registre, Dassault Aviation (non inclus dans l’indice phare) se maintient également légèrement dans le vert (+0,4%).
Le pétrole à plus de 100 dollars
Si le déclenchement d’une guerre par le Kremlin provoque l’effondrement des marchés actions, les cours pétroliers s’envolent en revanche sur fond de craintes concernant l’offre russe, deuxième exportateur mondial de brut. En réaction, les cours des barils de Brent et de WTI ont franchi le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis 2014 ce matin, la référence européenne se traitant à 101,06 dollars peu après 12h30, en hausse de 7,3% par rapport à la veille. Et “si un assaut militaire complet est lancé, confirmant le scénario le plus redouté, les pénuries d’approvisionnement en pétrole risquent de s’aggraver et de nouvelles hausses de prix sont à prévoir” prévient Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Cette nouvelle flambée des cours profite à quelques valeurs parapétrolières sur le marché tricolore, notamment à Schlumberger (+4,7%) ou Maurel et Prom (+2,5%).
Plusieurs groupes ont par ailleurs publié leurs résultats annuels mercredi soir après Bourse. Ceux d’Ipsos sont bien accueillis (+2%), contrairement à ceux de Fnac Darty, les analystes regrettant notamment une marge opérationnelle légèrement plus faible qu’attendu au second semestre.
Au rayon des changes, la rouble russe s’écroule à un plus bas historique ce matin face au dollar, qui reprend également près de 1,3% face à la monnaie unique (à 1,1163 dollar) vers 12h40.
Pour son premier test grandeur nature, le bitcoin lâche près de 6% à 35.000 dollars, contredisant la théorie selon laquelle il s’agirait d’une valeur refuge. Contrairement à l’once d’or qui a atteint dans la matinée un sommet (en euros) à 1765 euros.
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