Des trains qui déraillent, des routes sans bitume, des barrages et des ponts fissurés… Faute d’investissement public, un nombre considérable de grandes infrastructures américaines est dans un état très vétuste.
Pendant la campagne présidentielle de 2016, Donald Trump et sa concurrente Hillary Clinton ont promis des crédits massifs pour remettre à niveau ces équipements vitaux pour la population et l’économie de la première puissance mondiale.
Ce lundi, Donald Trump doit présenter un plan permettant d’injecter « 1500 milliards de dollars » dans les infrastructures. L’Etat fédéral serait prêt à faciliter les démarches et à mettre sur la table 200 milliards, le reste étant à la charge des Etats, des pouvoirs locaux et des investisseurs privés.
Des engagements qui s’annoncent déjà difficiles à tenir en raison des récentes baisses d’impôt et du peu d’intérêt du secteur privé pour des chantiers coûteux et peu rentables.
Et pourtant, selon l’association des ingénieurs civils américains (ASCE), ce sont pas moins de 3600 milliards dont le pays aurait besoin pour bénéficier d’équipements sûrs et performants. L’ASCE publie chaque année des rapports détaillés qui tirent la sonnette d’alarme sur l’état inquiétant des routes, barrages, aéroports et lignes ferroviaires. Elle ne manque pas de souligner que plus les travaux sont reportés, plus leur coût augmente. Mais le poids de la dette publique et les sommes astronomiques à engager effraient les décideurs locaux, qui repoussent sans cesse ces investissements. Tour d’horizon des principaux points noirs.
Le réseau ferroviaire américain, jadis le plus étendu et performant du monde, n’est plus que l’ombre de lui-même. Si le freight est hausse, le transport de passagers est en déclin depuis des décennies. Les catastrophes ferroviaires sont monnaie courante. Entre 2000 et 2016, le New York Times a dénombré 178 déraillements sur le réseau Amtrak, dont 41 % (73) seraient liés à l’état des rails.
The train accident that just occurred in DuPont, WA shows more than ever why our soon to be submitted infrastructure plan must be approved quickly. Seven trillion dollars spent in the Middle East while our roads, bridges, tunnels, railways (and more) crumble! Not for long!
Rien qu’en 2015, deux terribles accidents ont provoqué la mort de seize personnes en tout, à Philadelphie et dans l’Amtrak reliant Washington à New York. Ces tragédies auraient sans doute pu être évitées avec un système de contrôle de vitesse récent appelé le Positive Train Control, estime l’ASCE. Dans son rapport de 2017, elle évalue à environ 27 milliards de dollars les besoins d’investissements urgents dans le rail.
Quiconque a déjà conduit sur les routes américaines aura pu noter la piètre qualité de la chaussée. Dans un pays au climat très éprouvant, de nombreux axes souffrent de nids-de-poule géants. Et en raison du manque de transports publics, les routes américaines souffrent de surfréquentation et d’une usure accélérée. Au Nebraska, faute d’argent, les pouvoirs locaux ont carrément décidé de remplacer le goudron par de la terre et des graviers!
Mais le défi le plus urgent est la remise des ouvrages tels que les ponts et échangeurs. Selon « l’American Road and Transportation Builders Association », près de 56 000 ponts, comportent des « déficiences structurelles ». Plus de 25 % des ponts américains ont plus de 50 ans et n’ont jamais bénéficié de travaux majeurs de rénovation. En août 2007, cette négligence dans l’entretien a tourné à la tragédie. Le I-35W Mississippi Bridge River, un important pont routier enjambant le Mississippi dans le Minnesota, s’est effondré. Bilan : 13 morts.
Le transport aérien, essentiel dans un pays 17 fois plus grand que la France, souffre de gros points faibles. 2,2 millions de passagers transitent quotidiennement par les 500 aéroports commerciaux américains. Mais ces derniers manquent de financements et sont à la merci d’incidents techniques. L’aéroport d’Atlanta, le plus fréquenté du monde, s’est ainsi retrouvé bloqué pendant 11 heures en décembre en raison d’un problème électrique.
L’ASCE évalue à 42 milliards de dollars la somme à investir d’ici 2025 dans les plateformes aéroportuaires. Ces infrastructures essentielles sont aujourd’hui subventionnées par une taxe sur le kérosène largement insuffisante.
52 ans. C’est l’âge moyen des barrages aux Etats-Unis. En 2020, 70 % des 87 000 barrages auront plus de 50 ans. L’ASCE estime que 14 000 barrages eux (soit 17 % du total) sont potentiellement très dangereux. Une enveloppe annuelle de 24 milliards de dollars serait nécessaire pour rénover les barrages les plus vétustes.
Le réseau de digues protégeant de nombreuses villes montrent aussi des signes inquiétants. Pour l’ASCE, au moins 100 millions par an sont nécessaires pour restaurer les 160 000 km de digues du pays. En 2005, La Nouvelle-Orléans avait été submergée au passage de l’ouragan Katrina en raison de la rupture des digues, provoquant la mort de 1833 personnes.
Les réseaux d’eau potable et d’eaux usées souffrent eux aussi de sous-investissement. La ville de Flint (Michigan) a ainsi distribué à ses habitants de l’eau polluée au plomb et autres substances toxiques. Cette pollution est le résultat de coupes budgétaires importantes.
Autre infrastructure en péril : le réseau de transport de l’électricité, qui montre régulièrement des insuffisances, été comme hiver. Les opérateurs privés préfèrent remettre au lendemain des dépenses gigantesques mais pourtant incontournables.
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