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Source : JT 20h Semaine
La progression de la contre-offensive ukrainienne a été fulgurante. Lancée au début du mois de septembre, elle a permis la reconquête de milliers de km² de territoire, notamment à l'est de Kharkiv. Les éléments découverts par les forces ukrainiennes après leur entrée dans la ville d'Izioum le 11 septembre, laissent imaginer que la retraite russe s'est effectuée dans la débandade.
Des chars, des blindés, des tombereaux de matériel militaire, et beaucoup de munitions, abandonnés par les Russes. Ce sont les premières images parvenues de cette ville stratégique pour le contrôle du nord-est, souvent transmises par les soldats ukrainiens eux-mêmes. Derrière eux, les militaires ont aussi abandonné beaucoup d'objets du quotidien, dont des uniformes. Parmi ces vestiges hétéroclites de l'occupation russe, des documents insolites ont été transmis au Washington Post.
Un soldat russe
"Je refuse de poursuivre mon service dans l'opération spéciale sur le territoire de l'Ukraine, à cause du manque de congés, et de l'épuisement moral". C'est ainsi qu'un chef de section russe, originaire de la région de Moscou s'adresse à ses supérieurs, dans une des dix lettres récupérées par le journal américain, et dont des photographies circulent sur les réseaux sociaux. Elles lui ont été remises par des soldats ukrainiens, qui les auraient découvertes avec d'autres objets, dans un petit immeuble qu'occupaient des Russes avant leur retraite précipitée.
Un autre soldat demande lui aussi à être relevé de ses fonctions, invoquant "l'aggravation de son état de santé", et dénonçant le fait de ne pas avoir "reçu l'aide médicale nécessaire". D'autres se plaignent de ne pas avoir pu obtenir des congés pour un mariage, ou pour une naissance. Les lettres semblent avoir été écrites au même moment à la fin du mois d'août, juste avant le déclenchement de la contre-offensive ukrainienne, qui allait balayer les défenses russes en quelques jours. Le 10 septembre, les derniers soldats russes quittaient Izioum, où les premiers Ukrainiens allaient entrer le lendemain.
Pour le Washington Post, ces soldats désemparés ont uni leurs efforts pour faire face à un commandement rigide, et ont entrepris d'écrire ces lettres en même temps. Elles traduisent "l'épuisement moral et physique" des militaires russes en Ukraine, un terme qui revient souvent dans leurs textes. Au bout de six mois de guerre, l'armée russe est confrontée à un problème de recrutement pour assurer la rotation de ses troupes- et son homologue ukrainienne connaît des difficultés analogues.
Le journal américain précise que les lettres n'ont pas encore pu être analysées par des experts indépendants, mais aussi qu'elles faisaient partie d'un lot contenant des uniformes militaires et même des lettres d'écoliers russes de soutien aux troupes. Selon des témoignages d'habitants, juste avant l'arrivée des Ukrainiens, les Russes avaient imposé un couvre-feu de 24 heures sur Izioum, pendant lequel ils se seraient introduits dans des domiciles privés pour y saisir des vêtements civils et quitter leurs uniformes. Certains auraient quitté la ville à pied, ou même à bicyclette.
"Bonjour, je ne sais pas qui va recevoir cette lettre, mais je sais que tu es en train de vivre un moment vraiment difficile en ce moment". Le style enfantin contraste avec le lieu où elles ont été lues, une ville en ruine et occupée. Ce sont des écoliers russes qui écrivent ainsi aux soldats, pour soutenir leur moral. Certaines de ces lettres ont été trouvées avec les autres objets abandonnés par les soldats russes en déroute, à côté de leurs plaintes destinées à leur état-major. Si ce que disent ces missives de militaires est authentique, le moral des troupes stationnées à Izioum était bien trop atteint pour être relevé par des mots d'enfants.
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