Consulter lapresse.ca
Liens utiles
PHOTO ANDREA MOHIN, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
La danseuse étoile Olga Smirnova, ici avec Semyon Chudin dans une production du Ballet du Bolchoï en juillet 2017, a quitté la Russie à cause de la guerre.
(New York) On ne sait pas exactement combien de Russes ont quitté leur pays depuis le début de la guerre en Ukraine. Ce nombre semble être supérieur à un million pour certains, inférieur pour d’autres. Mais les chiffres en eux-mêmes ont peut-être moins d’importance que l’envergure de ceux qui ont fui massivement. Ils font partie de la population russe la plus éduquée : écrivains, informaticiens, journalistes, réalisateurs de cinéma, musiciens, universitaires, acteurs, etc.
Certains partent parce qu’ils n’ont pas le choix. Les journalistes qui ont critiqué la guerre, comme Yevgenia Albats, rédactrice en chef de The New Times, ont dû fuir pour éviter d’être arrêtés pour avoir propagé des fake news ou pour avoir été des « agents étrangers ». D’autres quittent le pays parce qu’ils trouvent que la vie sous le régime de Poutine est insupportable.
Olga Smirnova, danseuse étoile du Ballet du Bolchoï, s’est installée à Amsterdam. Elle a déclaré qu’elle « n’aurait jamais pensé » qu’elle aurait « honte de la Russie », mais que la guerre l’a empêchée de rester dans son pays. Des centaines de milliers de jeunes hommes ont pris la fuite pour devancer la récente « mobilisation partielle » du président Vladimir Poutine, plutôt que de risquer d’être envoyés au combat, dans une guerre qu’ils n’ont jamais voulue.
PHOTO ALEXANDER ZEMLIANICHENKO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Dmitry Muratov, rédacteur en chef du journal indépendant russe Novaya Gazeta et colauréat du prix Nobel de la paix de 2021
Un de mes amis à Moscou m’a dit que les gens qui ont eu une chance de partir et qui l’ont saisie dépassent à présent le nombre de ceux qui ont choisi de rester. Mais des personnalités importantes qui s’opposent à la guerre de Poutine sont toujours là pour toutes sortes de raisons : elles ne veulent pas abandonner leurs familles, elles n’ont pas la possibilité de continuer à travailler ailleurs, elles veulent témoigner de ce qui se passe dans leur pays. Le journaliste indépendant Dmitry Muratov a fait ce serment : « Nous continuerons à travailler ici jusqu’à ce que le canon froid d’une arme à feu touche la peau chaude de nos fronts. »
De tels choix ne sont jamais faciles. Dans d’autres temps et d’autres pays, comme dans l’Allemagne nazie ou la Chine communiste, les gens ont été placés devant un dilemme similaire. En partant, vous risquez de devenir inutile dans votre propre pays, tout en étant indésirable si vous migrez à l’étranger. Si vous restez, vous risquez de finir en prison, voire pire.
Ceux qui partent sont souvent traités de lâches ou de traîtres, alors que les dissidents qui restent sont pris entre les feux croisés de puissances étrangères et de leur propre gouvernement. Les Russes qui aiment leur pays mais détestent la guerre sont dans la même position que les patriotes allemands qui détestaient les nazis. Ils ont très peu d’amis.
Les postures moralisatrices de donneurs de leçons sont monnaie courante dans les deux camps, à l’heure de partir ou de rester dans son pays. Ceux qui sont en sécurité hors du pays, protégés de la brutalité de la guerre et de la dictature, insistent souvent sur le fait que ceux qui restent doivent manifester leur opposition au gouvernement. Lors d’une conférence à Riga, l’ancien champion du monde des échecs et militant politique Garry Kasparov a déclaré que les Russes qui veulent être « du bon côté de l’histoire doivent faire leurs valises et quitter le pays ». Ceux qui restent, a-t-il dit, « font partie de la machine de guerre ».
Thomas Mann, l’écrivain allemand le plus célèbre de son temps, a fui l’Allemagne nazie dès que Hitler est arrivé au pouvoir en 1933. Avec une femme juive et des opinions qui auraient conduit à son arrestation, il n’avait pas le choix. Ses attaques féroces contre le régime d’Hitler ont été diffusées pendant la guerre à la radio par la BBC. Après la guerre, Mann a affirmé que tous les Allemands étaient corrompus par des crimes nazis. Il pensait que les écrivains qui avaient choisi de faire profil bas étaient également corrompus.
Cela a déclenché une réponse brutale de la part d’écrivains tels que Frank Thiess, qui n’était pas un nazi, mais qui avait choisi de rester en Allemagne. C’est lui qui a inventé l’expression « émigration intérieure » pour les intellectuels qui ont choisi de s’isoler pour éviter les ennuis. Des gens comme Mann, a affirmé Thiess, étaient des lâches, qui avaient tourné le dos à leurs compatriotes souffrants.
Thiess est allé plus loin et a affirmé que ceux qui étaient restés avaient fait preuve de davantage de courage. Il a exprimé le point de vue de nombreux Allemands qui sont restés et n’ont jamais tout à fait pardonné ceux qui sont partis, comme Thomas Mann ou la star de cinéma Marlene Dietrich.
Le clivage amer entre des gens qui auraient dû être du même côté, mais qui ont fait des choix existentiels différents est l’un des triomphes des régimes oppressifs. Ce clivage affaiblit encore davantage la possibilité d’opposition.
L’exode de la crème de la crème des Russes pourrait s’avérer être une aubaine pour les institutions scientifiques, artistiques et universitaires occidentales. En outre, cela va certainement nuire aux perspectives économiques à long terme de la Russie. Mais Poutine n’en a probablement pas grand-chose à faire, tant qu’il peut rester au pouvoir.
Les Russes qui resteront dans leur pays vont subir les conséquences à long terme du militarisme de Poutine, peut-être même davantage que les Ukrainiens qui subissent le poids de la guerre à l’heure actuelle. Selon les mots d’Ilya Kolmanovsky, cette célèbre biologiste et journaliste scientifique qui a finalement quitté la Russie à cause de la guerre, « avec le temps, les gens comprendront que l’invasion de Poutine était également une attaque contre la Russie ».
En réponse à la lettre « La mise au pas de la recherche⁠1 », signée par quatre chercheurs, parue le 18 novembre
La taxation fait partie de la relation amour-haine qu’ont les Québécois avec le rôle de l’État. D’un côté, on accorde de l’importance à des services publics généreux, mais on reconsidère cette importance chaque fois qu’il vient temps de payer.
Les changements climatiques, la fonte des glaciers, la chute de la biodiversité… c’est à moi qu’on parle ? Oui, oui, j’ai compris que c’est important et qu’il faut y faire quelque chose, mais franchement, je me sens tellement inutile devant des sujets aussi complexes.
C’est avec joie et beaucoup d’espoir que nous, les organisations signataires, avons appris qu’un programme de régularisation massive des personnes sans statut migratoire est en élaboration.
Le 25 novembre 2022, ça ne va plus. Vous vous sentiez déjà fragile depuis quelque temps, mais là, la terreur et l’impuissance vous envahissent face à la guerre en Ukraine qui pourrait être nucléarisée. Votre discours devient confus, vous avez des gestes compulsifs, vous n’arrivez plus à vous concentrer sur quoi que ce soit.
Depuis plusieurs années, le développement des projets miniers nécessaires à la transition énergétique a eu plusieurs répercussions dans nos régions.
Imaginez un arbitre qui, lors d’un match du Canadien, va voir un joueur pour lui expliquer comment envoyer la rondelle au filet. Il risquerait fort de perdre son emploi : ça ne fait pas partie de ses tâches ni de son champ de compétences.
En réponse à la lettre des professeurs Arnaud Bernadet, Yves Gingras, Isabelle Arseneau et Thierry Nootens, « La mise au pas de la recherche⁠1 » parue le 18 novembre
Alors que le compte à rebours vers la fin de 2022 est bien commencé, cette période de l’année a toujours été favorable, même en situation de crise sanitaire, à la générosité. Et les Québécoises et Québécois le sont assurément. En matière de cadeaux, oui. Mais également en matière de dons. Ainsi, nombreuses seront les fondations à déployer une stratégie de sollicitation à la veille des Fêtes. Votre boîte aux lettres (réelle ou virtuelle) devrait vous le confirmer.
Il y a 33 ans aujourd’hui, Marc Lépine tirait à bout portant sur 28 personnes à l’aide d’une carabine obtenue légalement, tuant de sang-froid 14 femmes. Trois décennies plus tard, l’opération CENTAURE enchaîne les arrestations. Une saisie de 33 armes à feu a eu lieu le 10 novembre dernier à Portneuf, en banlieue de Québec. En parallèle, l’arrestation de plusieurs trafiquants possédant des armes aussi hétéroclites qu’un pistolet semi-automatique Beretta ou une carabine CZ Scorpion EVO souvent utilisée dans les tueries de masse a été effectuée l’été dernier par des enquêteurs de la Sûreté du Québec sur la Rive-Sud.
En réponse à l’éditorial d’Alexandre Sirois concernant la Loi sur la radiodiffusion, « Lâchez-nous avec la censure ! »1, publié le 26 novembre.
On a souvent cette impression, nous les humains, que ce sont les plantes qui nous nourrissent. Ce n’est pas entièrement faux, mais l’équation est incomplète… une variable des plus importante et fascinante en est bien souvent évacuée. Cette variable est invisible et se trouve sous nos pieds : le sol.
Ceux et celles qui avaient 40 ans à l’aube de ce millénaire ont dépassé la soixantaine. Et ils sont nombreux : en juillet 2021, plus d’une personne sur cinq au Québec était âgée de 65 ans ou plus. Près de deux millions !
Il y a maintenant plus de deux ans que la statue de Sir John A. Macdonald a été arrachée de son socle à la place du Canada, abattue — à la suite du meurtre de George Floyd — dans la foulée d’un mouvement mondial s’opposant à la célébration publique des personnages racistes du passé.
En réponse au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui a déclaré la semaine dernière qu’il ne changera rien à l’école à trois vitesses.
C’est plutôt rare qu’on associe la protection de la biodiversité à la santé. Pourtant, la préservation de la biodiversité est essentielle à la vie humaine. Toute menace à la biodiversité — que ce soit la destruction des milieux naturels, les changements climatiques ou bien encore la pollution de l’air, des sols et de l’eau — peut consister en une menace directe ou indirecte à la santé humaine.
Nos applications
Contact
Services
Archives
Suivez La Presse
Légal
© La Presse Inc. Tous droits réservés.
Conditions d’utilisation| Politique de confidentialité| Registre de publicité électorale| Code de conduite

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

,