Le Maroc est placé 14e sur 146 pays, gagnant 10 places en une année. La majorité des cryptos détenue est relative au Bitcoin et l’Ethereum. Le moyen le plus utilisé : les plateformes localbitcoin et binance.
Les Marocains sont plus que jamais friands de la cryptomonnaie. En une année, le pays a amélioré son classement dans l’utilisation de ces monnaies virtuelles de 10 places. Alors qu’il était à la 24e position, selon la société d’analyse de la blokchain «Chainanalysis», il s’est adjugé la 14e sur 146 pays. Ce sont plus de 870 000 utilisateurs qui tradent dans les cryptos, soit près 2,5% de la population totale. Le montant des volumes échangés n’est pas communiqué par les plateformes d’analyses ou d’échange. Mais, pour donner un ordre de grandeur, la plateforme la plus populaire de trading au Maroc, Localbitcoin, évoque un volume moyen d’échange de 8 MDH par mois. Précisons qu’il s’agit d’un des moyens d’échange. Si on y rajoute les autres modes de transactions, ce montant sera plus élevé. Pourtant, l’interdiction émise conjointement par Bank Al-Maghrib, l’AMMC et le ministère des Finances est toujours d’actualité. Ces trois institutions «mettent en garde le public quant à l’utilisation de cet instrument comme moyen de paiement». Cette interdiction ne concernerait-elle donc pas le trading, la spéculation ou la simple détention d’une crypto ? Ce n’est pas le sujet, mais la question mérite d’être posée. D’ailleurs, des utilisateurs prétextent cette nuance pour continuer à investir dans ces monnaies virtuelles.
Pas que pour spéculer…
Les Marocains n’achètent ces cryptomonnaies que pour la spéculation. «Elle fait certes partie des objectifs de trading pour des personnes qui recherchent des rendements rapides. Mais ces monnaies sont surtout utilisées pour faciliter l’achat/vente sur internet», explique Badr Bellaj, spécialiste en cryptomonnaie et en blockchain. Ce constat est confirmé par le fait que le Maroc a gagné 10 places. Autrement dit, le volume d’usage n’a pas diminué, malgré que les cours de ces cryptos ont drastiquement chuté depuis 2021. Dans la mesure où les échanges transfrontaliers en provenance et à destination du Maroc sont restrictifs, où la monnaie nationale est non convertible et où le montant, accordé en dotation touristique et pour l’achat sur internet est jugé insuffisant, cette masse de jeunes très portés sur internet trouve son refuge dans les cryptos pour réaliser leurs opérations.
Bien qu’ils soient conscients des risques que comportent ces cryptos, les Marocains n’investissent pas à l’aveuglette. Ils sont plus portés sur le bitcoin et l’Ethereum, monnaies robustes, fiables et surtout liquides. Ce qui les rend rapidement échangeables. Parce qu’il faut le dire, l’un des gros dangers de ce monde financier virtuel est les arnaques, dits scams dans le langage familier des crypto users. Il ne s’agit pas d’arnaque dans la transaction même, mais dans la monnaie toute entière. Des soit-disant porteurs de projets de création de monnaie virtuelle s’amusent à en créer et profitent de la méconnaissance des gens avides de rendement pour vendre des monnaies fictives. D’ailleurs, l’un des scams les plus importants à l’échelle internationale mais aussi au Maroc était le projet Onecoin, où plusieurs Marocains y ont cru et se sont faits plumer.
Acheter une fraction de crypto
Quels moyens utilisent ces Marocains pour trader ? A qui s’adressent-ils ? Il est à noter d’abord que les cryptomonnaies son divisibles et donc l’échange peut porter sur une fraction. Même avec un cours élevé comme le bitcoin qui est actuellement à 20 000 dollars, une personne peut n’acheter que 100 dollars, par exemple, ou même moins, selon sa bourse et son aversion au risque. Bellaj classe les moyens d’accéder aux cryptos en trois catégories. La plus simple est de faire appel à quelqu’un à l’étranger pour acquérir le montant de cryptos désiré. La 2e, en utilisant sa dotation touristique pour l’achat à l’étranger, mais toujours pas directement. «Il existe moult plateformes de trading, dont la façade est présentée comme étant des sites de commerce ou de services en ligne», ajoute ce spécialiste. Il est aussi possible de lier son compte bancaire à un compte Paypal et débuter son trading. Cela dit, le 3e moyen qui est le plus utilisé est le face to face qu’offrent certaines plateformes comme Localbitoin. Des annonces sont faites de vente et d’achat de crypto, à la pelle, contre du cash. Il reste juste à déterminer le moyen de paiement : virement, mise à disposition, transfert ou encore en rencontrant la personne en chair et en os. S’il est préférable de passer une transaction en ligne, il est possible de passer par la plateforme Binance, qui garantit les échanges et les annonces des particuliers. Quel que soit le moyen d’échange, il faut tout d’abord, pour un premier achat, ouvrir un compte dans l’une des plateformes qui existent au Maroc. Il faut s’assurer évidemment de sa fiabilité et les garanties qu’elles offrent pour éviter les arnaques.
 
Les cryptos sont, de par leur nature, très volatils. De plus, le trading dans ces monnaies est totalement dissocié du placement en bourse. Il dépend de plusieurs paramètres dont l’offre et la demande notamment et aussi la conjoncture économique mondiale. Pour le bitcoin par exemple, et jusqu’à novembre 2021, le cours avait culminé à 67 500 dollars. Actuellement, il s’échange autour de 20 000. Plusieurs facteurs ont favorisé cette chute comme les émeutes au Kazakhstan, l’un des pays les plus importants en matière de minage, élément phare composant la blockchain. Pour simplifier, le minage est la technique consistant à vérifier les transactions intervenant sur une crypto, et la stocker ainsi sur un livre qui tient les comptes, appelé blockchain. Pour revenir aux raisons de la baisse du bitcoin, on peut citer également le resserrement des politiques monétaires dans les pays développés, ainsi que les annonces faites par la banque centrale de la Russie projetant l’interdiction du minage et des transactions de crypto-actifs. Ces facteurs ont contribué à la baisse de cette monnaie. Ce n’est pas plus mal, parce que son cours actuel est considéré comme étant sa valeur réelle.
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