(BFM Bourse) – Le billet vert profite de son statut de valeur refuge en période de fortes tensions géopolitiques – termes sonnant comme un euphémisme alors que la guerre fait rage depuis pratiquement 10 jours en Ukraine. Et l’euro a encore accéléré sa chute après la publication de chiffres de l’emploi meilleurs que prévu vendredi aux Etats-Unis.
Cygne noir par excellence, d’après le nom donné par l’économiste Nicolas Nassim Taleb à un certain événement qui a une faible probabilité de se dérouler mais qui, s’il se réalise, a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle, l’invasion russe de l’Ukraine bouleverse l’ensemble des marchés financiers mondiaux. L’onde de choc des missiles tirés (principalement) par Moscou se propage en effet bien au-delà des marchés actions, la déflagration se fait notamment sentir de manière violente sur les cours des matières premières, que ce soit de l’énergie (pétrole, gaz, électricité), des matières premières (blé, maïs, etc.) ou des métaux (aluminium, etc.).
Les secousses sont également particulièrement abruptes sur les marchés des changes, où le rouble russe a connu une chute vertigineuse et historique face à la sévérité des sanctions économiques occidentales, s’échangeant actuellement à plus de 110 roubles contre un dollar quand ce dernier s’échangeait contre environ 80 roubles avant le début de l’offensive en Ukraine.
La devise russe n’est toutefois pas la seule affectée par cette situation puisque l’euro est également passé sous le seuil des 1,10 dollar ce vendredi pour la première fois depuis mai 2020. La monnaie unique européenne pâtit de sa proximité géographique avec la zone des combats et de sa dépendance à l’énergie russe. “L’euro est un peu à l’épicentre de l’aversion au risque”, résume Neil Jones chez Mizuho. Et les cambistes se délestent de toutes les devises jugées risquées, au profit du billet vert mais aussi du franc suisse ou du yuan, les autres devises considérées comme plus sûres. “La guerre de Vladimir Poutine affecte le monde entier, mais les Etats-Unis bien moins que l’Europe”, résume pour sa part Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.
“La dépréciation de l’euro est liée à l’agression militaire russe et à la hausse du prix des matières premières, qui pourrait peser sur la croissance européenne, car des prix de l’énergie élevés tendent à conduire à une récession”, explique de son côté Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.
Les échanges de vendredi ont par ailleurs été “fortement influencés par l’attaque russe de la plus grande centrale nucléaire d’Europe [de Zaporijjia, NDLR] pendant la nuit”, estime Walid Koudmani, analyste chez XTB. “La monnaie unique est désormais coupable par association géographique et les gros titres sur le nucléaire ne vont pas aider sa cause” corrobore Jeffrey Halley, de Oanda.
Dans sa note de vendredi matin, ce dernier prévenait en outre qu’une publication meilleure que prévu sur le front de l’emploi américain “relancera la fièvre de hausses de taux de la Fed, ce qui devrait encore soutenir le dollar”. Il ne s’y est pas trompé puisque l’économie américaine a créé plus d’emplois que prévu en février (648.000 contre 400.000 attendus), permettant au marché du travail de se rapprocher du plein emploi. Dans la foulée de cet indicateur, la monnaie unique a encore largement creusé ses pertes. Vers 15h40 vendredi, l’euro se traite en effet à 1,0894 dollars, en repli de 1,52% par rapport à la veille.
Et la suite ? Graphiquement, “le prochain niveau important de l’EURUSD est une ligne de soutien vieille de deux décennies située à 1,08. L’EURUSD pourrait encore connaître un rallye de secours si un accord sur le nucléaire iranien est annoncé, mais il aura du mal à regagner 1,12″ pronostique Jeffrey Halley.
(avec AFP)
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